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Lettres à Hawa

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Lettres à Hawa Empty Lettres à Hawa

Message par Silvio Anthelmios Mar 21 Déc - 15:59

C'est un petit document, tout simple, dans l'ordinateur de Silvio. On l'a caché dans un dossier personnel, dans un autre dossier qui n'a strictement rien à voir avec le sujet. Son nom est "Lisez-moi.txt", comme pour les notices de logiciels, bref, ces choses que personne ne lit.

Alphasword, alphasword, alphasword !
Je vais l'avoir ! Elle est reservée, et je l'imagine déjà, toute tremblotante dans son emballage. Est-ce qu'elle aussi est impatiente ? Est-ce qu'elle aussi attend nos retrouvailles, son petit coeur d'épée battant la chamade ?
Personnifier ? Animisme tardif ? Pfteuh ! Vous ne l'avez pas vue. Elle était si belle, et elle semblait presque me regarder, me supplier de la sortir de son magasin où elle se sentait si inactive. Elle est vivante, j'en suis sûr ! Cette épée n'a qu'une hâte: servir, et être chouchoutée. Vous voyez la scène ? Elle, la pierre à aiguiser, et moi l'aiguisant, avec l'attention d'un père qui coifferait sa fille.
Personne ici n'a jamais eu d'enfant, à ce qu'on m'a dit. Tant pis, ma fille, ce sera cette épée. Il lui faut un nom. On ne dira jamais assez l'importance des noms. Si je ne lui en trouve pas, elle reste Alphasword, une épée comme une autre. Ce n'est pas une épée comme une autre, c'est la mienne, ma fifille, elle est vivante. Je l'appellerai Hawa. Je ne sais pas, j'ai lu ça quelque part, ça veut dire "fille" je crois. C'est joli. Hawa Anthelmios... Pourquoi pas ?
Nous irons ensemble affronter créatures et rebelles dans les souterrains. Elle fera de moi un adversaire plus redoutable encore pour les créatures, je ferai d'elle la pire ennemie des rebelles.
C'est bizarre, mais quand je pense à elle, je suis heureux, tout simplement. Comme si je pensais à un beau souvenir, les regrets en moins. C'est une promesse, la promesse de moments passés ensembles, côte à côte. Quelqu'un qui me sera fidèle, à qui je pourrai parler sans faire de bruit. elle saura tout de moi, je saurai tout d'elle, et aucune trahison ne sera possible. Lequel de nous deu en aurait envie ? Hawa, tu aurais envie de me trahir ? Pour quoi, pour un meilleur propriétaire ? Pourtant, je ferai tout pour toi, pour ton petit bonheur d'épée. Tu aurais préféré les grandes mains de mon supérieur, plus expertes peut-être, mais moins amoureuses ? Tu aurais voulu les mains d'une femme, si délicates, et tellement moins hargneuses que moi dans le combat ?
Les mains d'une femme... Je peux comprendre que cela t'attire, ma belle. Il n'y a que les femmes pour savoir garder des mains pareilles, et leurs faire exécuter des gestes que nul camarade masculin ne saurait faire: vois, une femme ne masse pas comme un homme, une femme ne pianote par sur un clavier comme un homme. Rien de ce qu'une femme peut faire avec ses mains n'est semblable à ce que nous faisons. Pas qu'elles soient plus gracieuses, plus agiles, mais ces mains-là ont quelque chose de spécial. Il émane d'elle d'autres choses qui rendent les hommes fous. Ce sont ces choses qui nous font tourner la tête. Hawa, je t'ai donné le nom d'une femme parce qu'il n'y a qu'elles pour savoir si bien asservir les hommes. J'aime les femmes, je les admire, et pourtant, tu vois, je refuse de passer mon bras au leur. Tu sais pourquoi, Hawa ? C'est parce que je refuse de leur faire quelque mal que ce soit. Je crois qu'aimer, ce n'est pas vouloir s'approprier les choses, c'est vouloir leur bonheur. Hawa, je ne serai pas ton possesseur, mais celui qui va te libérer de ton oisiveté, celui qui te permettra de vivre. Pour les femmes, le mieux que je puisse faire, c'est rester loin d'elles. Les admirer sans bruit, et sans rien faire. C'est trop risqué. Je me souviens avoir tué quelqu'un que j'aimais. Il ne faut pas que cela recommence. Je suis bien meilleur bretteur qu'amant, Hawa, sois-en sûre.
Après, je ne sais pas. Tu préfèrerais que je reste naturel, au combat, que j'y aille avec toute la rage possible, ou au contraire avec l'élégance d'un danseur ? Il faudra me le dire, Hawa, et être capricieuse. Tu le vaux bien...


Waouh.
Je ne sais pas ce que j'ai fait. Je n'ai pas tout compris, pas tout suivi. Enfin, je me souviens du moment où je lui ai ouvert la porte, du moment où il l'a fermée derrière moi. Entre les deux, rien. Le noir. J'ai encore oublié quelque chose. Ca fera un beau commandor, ça ! "Ah, vous ne vous souvenez pas, vous nous avez donné cet ordre là !" "Ah bon ?" Et tous ceux qui en profiteraient... Il faut vraiment que je travaille ma mémoire. Il faut que je cherche des poèmes ! Le poème est le meilleur ami de celui qui veut apprendre, et apprendre quelque chose de beau. Apprendre un poème, c'est un peu se l'approprier, et le réciter, c'est faire vivre par sa voix chacun des mots du poème !
Mais allez trouver un poème...
Hawa, tu sais comme j'aime les femmes... Tu vois cette ironie ? A l'instant, c'est un homme que j'ai pris dans mes bras. L'écrire, c'est déjà étrange, ça me semble... Une antithèse, un oxymore. Et pourtant...
Ai-je bien fait, Hawa ? Est-ce que je n'aurais pas dû le repousser ? Tu sais, Hawa, la première chose qu'on apprend aux enfants, c'est qu'un garçon aime les filles, les filles aiment les garçons. Il doit y avoir une raison. Pour perpétuer l'espèce ? Ici, ce n'est pas le principal souci. Pour quoi, alors ? Peut-être pour éviter que tout le monde se saute dessus. Est-ce que je saute sur tout le monde ? Non, je ne crois pas... Ou alors, je n'ai rien vu. Enfin, je l'aurais senti, tout de même !
Aimer les femmes, aimer un homme... Il y a vraiment quelque chose de louche dans cette histoire. Peut-être que ce n'est pas le même amour. Ou peut-être que pour mieux aimer les femmes, il faut aimer un homme.
Rah, ça m'énerve déjà. Pourquoi ai-je accepté, bon sang ? Que des ennuis en plus ! Et qui voudrait d'un commandor pareil, hein ? Pfff... Heureusement, toi, Hawa, tu es là. Tu me rappelles le principal, dans tout ça. Et tant que je ne me détourne pas du combat, c'est que tout va bien dans le meilleur des mondes. Est-ce que les épées aiment comme les hommes ? Si elles vivent, et font des caprices, comme tu m'en as fait hier pour que mon poignet soit plus souple, peut-être ont-elles un coeur et des sentiments. Tu voudrais un compagnon, Hawa ? Tu les préfères comment ? Une grosse hache, ou une fine rapière ? Peut-être que tu préfères les rapières, mais qu'une hache tu rendras folle d'amour. Et dans ce cas, que me demanderas-tu, de croiser le fer plus souvent avec celui qui la détient ? Si tu veux, ma belle. Si cela peut te faire plaisir.
Je ne sais rien de lui, je ne sais pas ce qu'il veut, je ne sais pas ce qu'il ressent. On a déjà croisé le fer, ensemble, mais c'était avec une autre épée -fort aimable. Il ne doit pas s'entrainer souvent. Il est informaticien. Il profite chaque jour de l'étreinte froide d'une machine. Il porte souvent des gants. C'est étrange, non ? Je ne supporterais pas. Il me faut toucher, et sentir le monde du bout des doigts. Les gants me font perdre un de mes cinq sens déjà fort peu développés.... J'aime bien quand il est près de moi, il faut le confesser. Est-ce une raison pour me laisser aller aux sentiments ? Moi qui suis si raisonnable, d'habitude !
Je me demande quelle sensation cela fait d'avoir des ondes alpha dans les veines. C'est peut-être comme le sang, et on ne sent rien. Quoi que. Si je me concentre, je peux sentir mon sang dans mes veines, circuler. Ce n'est pas désagréable. C'est une preuve que je suis vivant. Tant que je pourrais bouger, je serai vivant. Tant que je pourrais te manier, Hawa, je serais vivant. Tu sais pourquoi je vis, tu sais pourquoi j'aime cela.
Je me sens calme. Ca ne m'arrive pas souvent. Bah, il faut bien des moments de calme de temps en temps, quand on passe la journée à courir dans tous les sens, et à hurler sur ces √·Ÿı|Ó∏Œ de bons à rien qui m'empêchent de travailler correctement. Ah, si seulement les gens étaient moins égocentriques, moins passionnés, moins...
On s'ennuierait peut-être.
Il faut que je dorme. Ca ne doit pas m'empêcher de dormir. Ah, tu vois toutes ces lignes, là ? Elles sont bien inutiles ! Ce ne sont pas elles qui iront combattre les rebelles ! Et pourtant, peut-être que sans elles, le second de Judikhael Wienfield ne serait plus aussi compétent.
Judikhael Wienfield. Le seul compétent dans ce monde d'incapables. Heureusement qu'il est là ! Il n'a, à mes yeux, qu'un seul défaut: ces foutus médicaments qui finiront, un jour, par lui ronger le cerveau. Hm... Crois-tu que mon devoir de second devrait me pousser à jeter ces immondes choses dans un feu ? Il en trouverait d'autres... Il faut qu'il aille mieux. Mais comment...?
Je n'aime pas les médicaments. Ils n'ont jamais soigné personne. Ils ne font qu'aliéner les Hommes, les rendre faibles et dépendant. Je n'aime pas les médecins, responsable de l'invasion de ces choses. Ce sont des pervers, des vicieux.... Enfin, je ne devrais pas me plaindre, j'arrive à échapper à la plupart des visites médicales. Ils seraient capables de m'inventer des maladies. Et je n'aime pas montrer mes cicatrices. Elles ne sont pas laides, mais... Ce sont les miennes. Mon secret.
J'ai trouvé un poème ! J'ignore qui l'a écrit, mais il n'est pas laid. J'ai trimé pour le trouver ! C'est difficile, de toutes façons, de trouver de la lecture. Tu veux que je te le récite ?

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys...
Silvio Anthelmios
Silvio Anthelmios
~ Commandor ~
Section Anti-Terroriste


Camp : Guilde Impériale
Profession : Second de Judikhael Wienfield
Âge réel : 30années
Âge d'apparence : vingt

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Armes blanches
Niveau de Compétence: Maître

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