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En charmante compagnie

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Message par Allan Cadmun Dim 4 Juil - 21:21

Alerte : Votre boîte de messages envoyés est arrivée à saturation.

Allan soupira intérieurement. Peut-être écrivait-il trop ces temps-ci. Aucun de ces courriels ne contenaient d'information fondamentale le concernant. Tous ou presque, dessinaient une toile mensongère, un tissu de propos insipides ou contradictoires avec ses propres idéaux. Sans l'ombre d'une hésitation, il lança l'archivage de sa messagerie. S'il venait un jour envie à la Guilde de fouiner dans son ordinateur, ils seraient sûrement fort contrits de n'avoir rien de mieux à se mettre sous la dent. Allan Cadmun dont l'existence entière était une preuve accablante d'offense à la Guilde, n'écrivait jamais rien de compromettant.

Lâché parmi la foule noscoienne, Allan s'était bien vite rendu à l'évidence : il se sentait bien plus à l'aise au sein du Sanctuaire. Depuis qu'il en avait franchi les portes, c'est à peine s'il avait prononcé 3 mots, et deux d'entre eux se destinaient à des machines à contrôle vocal. Il reparcourut, songeur, le courriel qu'il avait envoyé.

De : Allan Cadmun
A : Jessica Z. Wilde

Objet :

Jessica,

Je regrette sincèrement que nous ayons si peu de temps à partager l'autre jour, peut-être pourrions nous reporter cela à dimanche prochain, si vos patients daignent se passer de vous, disons vers 20h dans la salle 3B.

Allan.

Il aurait été bien plus facile de s'assurer qu'elle viendrait en utilisant un pseudonyme, en prétendant être l'un de ses anciens patients, mais de tels masques ne duraient pas en Nosco, et ils attiraient davantage la méfiance qu'ils ne la dissipaient. De même la remercier pour son oeuvre en citant un patient au hasard, pouvait entraîner la brigade informatique à faire des recherches approfondies sur le sort d'un pauvre malheureux qui n'avait jamais croisé la route d'Allan Cadmun, ce qui ne manquerait pas de rendre sa correspondance suspecte.

Aussi ne pouvait-il parier que sur la curiosité d'une Noscoienne abrutie de travail, lasse de la monotonie d'une vie trop bien remplie, et des attraits qu'auraient pour elle une rencontre au parfum d'imprévu. Après tout, qu'avait-elle à risquer dans cette ville aseptisée, où le moindre millimètre carré de surface était scanné, filtré, épuré.

*cluc*

Le haut prêtre referma et rangea son ordinateur - quand il jugeait que la situation l'exigeait, il savait ranger au placard ses mauvaises habitudes. Machinalement, il vérifia que son micro-ordinateur personnel était toujours dans sa poche (bien que pour le perdre il aurait fallu qu'il déchirât la moitié de sa veste) et se servit d'une des boissons qu'il avait commandé et qui reposaient sur un petit comptoir blanc.

En d'autres temps, il aurait siroté une bière ambré sur un comptoir collant, au lieu de quoi, il agitait sans grande volonté un cocktail orangé dont seule la couleur criarde suggérait des fruits sucrés, mais dont le goût se perdait en un indescriptible mélange de saveurs non identifiables. La table d'un blanc immaculé à laquelle il était installé agressait par sa blancheur, éblouissait de propreté et faisait lentement sombrer Allan dans la mélancolie de ses souvenirs, comme un refuge intérieur face à l'inhabituelle uniformité du lieu. Quoi qu'il en dise, il s'était habituée à l'ambiance du Sanctuaire, à ses teintes douces, à ses courbes fluides, à son ambiance au mieux éclairée au pire tamisée, jamais aussi crues que l'éclat des lampes du reste de Nosco.

Allan détonnait franchement dans la paisible salle 3B. C'était avant tout un lieu de calme et de lecture - bien que la plupart des livres à consulter soient informatisés sur des écrans à disposition. Vêtu de sombre et de bordeaux, tandis que la pièce - d'une fausse luminosité presque agressive - n'avait que du blanc mobilier, des tables aux étagères, et seuls les fauteuils - confortables pour leur défense - osait l'originalité d'un ocre passé. Plus que tout le reste tranchaient les yeux d'Allan, noires pupilles d'un oiseau de mauvais augure à l'affut de cette proie qu'il n'avait à dire vrai, jamais rencontré.
Allan Cadmun
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Message par Invité Mar 6 Juil - 0:43

"Ce qu'on rencontre dans la vie est la destinée. La façon dont on la rencontre est l'effort personnel."
Sathya Sai Baba






Bip bip, bip, bip bip.
BANG.

Pfff elle allait devoir en racheter un. Jessica venait d’exploser son réveille digital d’un magnifique coup de poing. La tête sous l’oreiller, elle avait du mal à émerger, soudain apparait un amas roux. La longue chevelure volumineuse de Zofia. Elle ôta la couverture de son corps fin, se frottant les yeux. Un coup d’œil à sa montre… elle avait dormi 6 heure… c’était peu comparé au plus de 20 heures de travaille. Elle posa ses pieds à terre et se leva. Elle alla dans la salle de bain, se prit une douche froide pour bien se réveiller, se mit une jupe crayon noir et un chemisier en satin blanc. Un coup de peigne, et elle ouvrit son ordinateur. Un pop up apparut, lui annonçant qu’elle venait de recevoir un mail. Elle cliqua et…

De : Allan Cadmun
A : Jessica Z. Wilde

Objet :

Jessica,

Je regrette sincèrement que nous ayons si peu de temps à partager l'autre jour, peut-être pourrions nous reporter cela à dimanche prochain, si vos patients daignent se passer de vous, disons vers 20h dans la salle 3B.

Allan.


Elle demeura un instant dubitatif. Bien sur elle connaissait le haut prêtre de vue… Mais ils ne s’étaient pas vus comme il l’indiquait dans ce mail… Néanmoins elle se dit que pour une fois elle pourrait faire mine d’avoir une vie sociale… Elle ne savait pas trop… ne risquait-on pas de jaser ? Elle haussa un sourcille. Elle se moquait de ce qu’on pouvait en penser.

Elle referma d’un geste vif l’ordinateur, enfila sa blouse de médecin, prit son organiseur électronique et fila à Sapientia. Comment fut sa journée ? Effrénée ! Jessica courait de partout dans les différents services. 19h45…Elle allait enfin partir quand…

« Docteur Wilde ? »

Jessie demeura le doigt en suspend ne se retournant pas, elle appuya sur le bouton pour appeler l’ascenseur.

« J’allais partir… »

« Je sais bien mais le patient de la chambre 12 a besoin de vous… »


Douce et docile. La porte de l’ascenseur s’ouvrit, mais Wilde s’en détourna. Allant s’occuper de ce patient. Un accident, il s’était ouvert la jambe. Elle avait recousu là plaie, mais la douleur revenait. Ne pouvant laisser une personne dans la souffrance… elle en profita pour changer la poche de sa perfusion. Elle lui glissa quelques mots pour rassurer le jeune homme, lui disant que demain à la première heure elle serait à nouveau à son chevet.

Vite, vite. Elle prit l’ascenseur et se rua vers l’Aedes. Ensuite direction le réfectoire. Il est 20h07. Salle 3B. Jessica y était habituée, et pourtant elle détonnait, comme si son aura parlait pour elle, comme si elle la montrer telle l’électron libre dans ce lieux cerné de moutons suivant leur bergère. Elle repéra un homme… cocktail orangé en main. Allan… Elle s’avança vers lui tout en prenant un verre d’eau avec des glaçons. Elle s’assit doucement prêt de lui, enlevant des mèches rousses qui tombaient négligemment sur son visage de poupée, dévoilant une certaine gêne, celle d’une fille simple qui ne masque pas ses émotions, celle d’une jeune femme peu habituée aux rencontres hors du travaille.

« Excusez-moi pour mon retard… je ne pouvais pas laisser un homme sans analgésique alors qu’il a une plaie fraichement recousu à la jambe… »

Elle esquissa un sourire vraiment désolée, et bu deux gorgées de cette eau fraiche. Elle baissa ses yeux. Un œil vert, et l’autre bleu… elle savait que beaucoup était gêné par un tel regard bicolore… elle ne voulait donc pas l’imposer à l’homme près d’elle.

«Je suis le docteur Jessica Wilde...»

Présentation futile, car on pouvait voir sur sa poitrine le badge où il était écrit "Docteur Jessica Z. Wilde".
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Message par Allan Cadmun Ven 9 Juil - 22:58

A force de ressasser combien l'existence pouvait être fade au sein de la guilde, mélange subtil de ses propres expériences néfastes et du ressenti des frères de la congrégation, Allan fut forcé d'admettre que Jessica Zofia Wilde ne répondait pas à ce stéréotype. Sans dégager la bonne humeur communicative d'Artèmia, il émanait d'elle une impression de tranquillité, telle la tiédeur d'un feu somnolant. Comme pour beaucoup d'autres noscoiens, son dossier ne lui rendait pas hommage, retraçant par des mots sans âme le portrait d'une jeune femme sans histoire, sans passé.

Déstabilisée par l'étrangeté même de la situation, elle s'assit à sa table, et ses doutes inavoués achevèrent de la rendre plus humaine. Il y avait dans son regard un lagon indolent et une forêt profonde, l'un et l'autre captant tour à tour l'attention de l'observateur, pour l'égarer entre eux deux. Allan le soutint sans ciller, acceptant et déclinant ses excuses d'un fin sourire qui ne lui ressemblait guère.

De par ses inclinaisons naturelles à cultiver le silence comme un jardin précieux, le haut prêtre aurait pu, par la force des seuls mots qu'il ne prononçait pas, creuser un gouffre d'incertitude entre lui et la jeune femme. Si ses connaissances ne s'en formalisaient plus, il en allait autrement du guildien moyen.

"Nous avons tous nos devoirs, vous n'avez pas à en rougir."
répondit-il, courtoisement.

Une phrase succincte, mais bien plus cordiale que toutes celles dont il s'épargnait habituellement l'effort.

"Allan Cadmun, haut prêtre de la Congrégation de Joshi."
se présenta-t-il, autre entorse impensable pour quiconque connaissait son mépris pour les phrases futiles parsemées d'évidences.

"Voilà un précieux métier que le vôtre." reprit-il avec aisance car s'il fuyait les longs discours, il n'en était pas moins familier des mots.
"Pardonnez la nostalgie d'un ancien, mais lorsque j'ai découvert Nosco, vos pairs étaient bien trop rares. Les attaques de créatures se succédaient sans que nos troupes aient pu guérir de leurs blessures, et beaucoup de noscoiens périrent de blessures qui auraient pu être évitées. D'ailleurs, l'un de mes amis..."


Il s'interrompit sur un demi-sourire, gratifiant Jessica d'un regard d'excuse tandis qu'il remuait distraitement son cocktail insipide.

"Je ne voudrais pas vous rappeler votre travail, alors que vous le quittez à peine, je manque à toutes les politesses. Voudriez-vous manger quelque chose ?"


En temps normal, Allan aurait allègrement assassiné sur place quiconque croyait lui faire une faveur en lui proposant la nourriture insipide pourtant savamment préparée par les scientifiques de la Guilde, mais il savait aussi se tenir en société, et peut-être Jessica avait-elle pris goût à ces fragments d'un rêve dément : recréer en Nosco le monde tel qu'ils l'avaient tous connu. Que la Guilde ne s'offusquât pas de cette utopie culinaire ne cessait pas d'étonner Allan, mais le résultat était si peu concluant qu'ils auraient eu grand peine à confondre quiconque.
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Message par Invité Sam 17 Juil - 20:27

Arrivée à son rendez-vous, Jessica fut quelque peu gênée par une timidité qu’elle ne se connaissait pas, sans doute car elle n’était plus dans son élément naturel. Elle présenta bien entendu ses excuses en expliquant qu’elle ne pouvait laisser un patient dans la douleur. Quel prix accorde-t-on à la vie humaine ? La considérons-nous comme un objet, un objet dont on peut déterminer la valeur au lieu de la percevoir comme la chose la plus sacré en ce monde. Chacun a ses devoirs, il venait de le lui dire, l’excusant de ce fait pour son léger retard. Des devoirs… tout le monde en a ici… mais qu’elles sont nos droits ? Se la fermer, cacher ses idées, devoir faire attention à chaque parole prononcé… Vraiment, il y a quelque chose de terriblement faux en ce lieux… mais elle n’était pas encore prête, elle devait murir ces pensée avant de pleinement les accepter… mais le fait que la graine soin là et qu’elle commence germer était une lueur d’espoir pour un avenir sans nul doute plus dur, plus incertain, mais en même temps bien plus lumineux car habitait par la flamme de l’espoir. Doux espoir de voir un jour meilleur, où la spontanéité aura sa place, où le facteur chance existera, et où tout ne se sera pas contrôlé par une main de fer.

Alan Cadmun… Haut prêtre… Elle acquiesça avec un sourire qui illuminé son visage, un sourire sincère, sans faux semblant, bien loin du sourire formaté de certains… Quand il se mit a parlé du temps passé, un temps où elle n’était pas encore à Nosco, elle tourna tout son corps vers lui, se mouvant sur son siège et l’écoutant avec une réelle attention. Jessica ne faisait pas les choses à moitié, et elle aime écouter les autres, connaitre leur histoire, les comprendre. C’est sur… déjà que pour l’heure les médecins ne sont pas si nombreux que ça… elle ne voulait pas imaginer avant… Ca devait être une denrée rare. L’un de ses amis était-il mort ? Visiblement il ne voulait pas s’étendre sur le sujet, et elle le comprenait même si cela frustrait sa curiosité naturelle.

« Je comprends… »


Deux mots, il n’y avait pas besoin de plus, elle est doté d’une réelle empathie.

« Cela ne me dérange pas de vous écouter. J’aime mon emploi, dans le cas contraire je ne l’exercerais pas… Mais si vous ne voulez pas vous étendre sur le sujet, ce qui est compréhensible, je le comprends parfaitement. Mais si vous voulez en parler n’hésitez pas… je suis aussi là pour écouter. »


Elle le gratifia d’un nouveau sourire avenant et sincère. Jessica ne se forçait jamais, elle faisait les choses parce qu’elle en avait envie… ni plus ni moins.

« Je vous en remercie… mais je n’ai pas fin. Ça manque d’imperfection pour être réel. »

Elle baissa sa tête vers son verre d’eau. Pour de telles paroles on pourrait la suspecter… Mais n’a-t-elle pas raison ? La perfection est si ennuyeuse… Elle, ce qu’elle aime se sont les erreurs et les problèmes de fabrication. De même quel chéri le Hommes pour leur humanité, pour leur défaut et leur faiblesse. Il n’y a rien de plus détestable dan s le fond que la perfection.

t]]« Pourquoi désiriez-vous me voir ? Puis-je vous être d’une quelconque utilité ? »[/b]

Elle se doutait bien qu’il ne l’avait pas convié ici car il l’avait remarqué et qu’il désirait faire plus ample connaissance avec elle. Elle se proposait alors spontanément de l’aider s’il en avait besoin.
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Message par Allan Cadmun Lun 19 Juil - 21:28

Feignant une gêne qu'il ne ressentait pas, Allan Cadmun détourna le regard des yeux inégaux de la jeune femme pour le replonger dans son cocktail aux teintes douteuses. Son existence prolongée dans l'enceinte de Nosco l'avait amené à porter sur ce monde un regard désabusé, et il riait intérieurement des réactions humaines pour les avoir trop longtemps étudiées sans en être l'auteur plus souvent qu'à son tour.

A dire vrai, si l'habitude n'avait pas posé sa marque sur ses traits, imposant son immuable austérité, peut-être aurait-il pu paraître déstabilisé. Par cette jeune femme qui avait encore la candeur des oubliés et la naïveté de vivre comme si rien n'avait changé, comme si ses deux existences s'étaient rejointes sans ce rapport maladroit et bancal qu'était son arrivée dans Nosco.

Et pourtant, elle ne niait pas les changements inhérents à Nosco, et reconnaître que Nosco avait existé sans elle, était, aux yeux d'Allan, le premier pas pour admettre qu'elle avait vécu sans Nosco. En d'autres temps et d'autres lieux, sinon où ?

Paradoxalement, sa sollicitude le toucha, quand bien même elle semblait l'offrir à tout un chacun et n'en jamais manquer. Comme si la chose était par trop inhabituelle d'une guildienne à un parfait inconnu, fusse son nom imprimé dans toutes les mémoires par la notoriété de son rang. Savoureuse ironie, que tant connussent le haut prêtre en ignorant tout d'Allan Cadmun. Alors que dire, de l'homme derrière le masque ?

"Etrange, comme les souvenirs vous hantent, même après toutes ces années." reprit Allan, comme elle l'y invitait, tout en retenant un soupir.

"Cet ami - Kyle - avait eu la jambe broyée par les créatures. Même si nous avions déjà des ondes alpha, leur distribution laissait à désirer, et chacune des failles involontaires que nous créions dans ce maigre réseau, nous la payions amèrement. Rien de beau à voir donc, et il fut bien vite décidé de condamner sa jambe pour sauver sa vie. Plongé dans un sommeil artificiel pour lui épargner la souffrance, le membre fut sectionné proprement mais... Nous n'avons jamais réussi à le tirer du sommeil."

Malgré la gravité des mots qu'il prononçait, Allan se surprit à sourire. Parler autant lui ressemblait si peu qu'il avait l'impression de jouer un rôle, de s'affranchir de sa propre personnalité. Qu'importe, nul ne trouverait moyen de retourner ces mots-là contre lui, et son dessein n'aurait su souffrir l'entrave de ses propres mœurs.

"Peut-être avait-il perdu trop de sang, lui causant au cerveau des séquelles irrémédiables mais parfois, je me surprend à penser que Kyle sommeille toujours en Nosco et je me maudis, car même aujourd'hui, si je le retrouvais par un hasard maudit, je ne serais toujours pas capable de l'arracher aux bras de Morphée."

Il posa un oeil mi-interrogateur, mi-amusé sur Jessica, comme si cela n'avait finalement pas une importance fondamentale.

"Peut-être auriez-vous une idée ?"
s'enquit-il d'une voix plus curieuse qu'affecté, comme s'il s'agissait en fait d'un test pour la jauger.

Lorsqu'elle déclina le repas, il lui répondit par un hochement de tête entendu, lançant un regard à la dérobée à son propre cocktail, qu'il remuait davantage qu'il le buvait, comme s'il espérait intérieurement l'évaporer plus vite.

°Alors Nosco n'a jamais été aussi... réelle.° songea-t-il pour lui-même, rebondissant sur les mots de Jessica.

Lorsqu'elle l'interrogea sur ses motifs, il répondit, évasif.
"J'étais curieux de vous rencontrer. Voyez cela comme une invitation de courtoisie. Je me targue encore de ne pas user systématiquement des gens comme des objets."

Disant ces mots, Allan Cadmun inspirait autant de sincérité que de malice, et seul un esprit naïf aurait pu se méprendre sur le fait qu'il éludait simplement la question, à sa manière.
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Message par Invité Ven 27 Aoû - 4:47

Etrange rendez-vous que celui où l’on a l’impression de franchir un interdit. Mais il n’était pas interdit de fréquenter un prêtre Joshi… Alors d’où venait cette délicieuse sensation ou l’adrénaline semble monter dans un doux crescendo ? Elle ne porta pas son questionnement plus avant, Allan détourna ses yeux d’elle… Son regard avait du devenir gênant. Une gorgée d’eau fraiche traversa son corps, elle la sentait descendre dans sa trachée, c’est ainsi qu’on se sent vivant après tout.

Elle tourna son visage afin de regarder derrière elle, balayant la salle aseptisée du regard. Il n’y avait personne… ils devaient sans doute être à un spectacle… ou à un travaille de nuit. C’était amusant de la voir rechercher la présence des autres pour les observer, regarder la vie. Mais en plus vieillir n’était-ce pas un crime contre la vie ? Vivre sa vie c’est la voir passer, voir le beau visage juvénile se couvrir des sillons du temps, c’est voir les sourire se figer et les yeux reprendre un éclat enfantin. Un éclat de vivacité et d’insouciance qui semble apparaitre quelque fois dans le regard de Zofia.

Quand Allan commença à raconter l’histoire par rapport à son ami, Jessica recentra son regard sur lui, l’écoutant avec la plus grande des attentions, montrant de se fait un sincère intérêt. Elle se plaisait à écouter les autres, s’enrichir de leur différence, elle aimait bien plus aider qu’être aider, donner plus que recevoir.

Seuls ses yeux demeuraient prisonniers de ses sentiments, le reste de son visage demeurant de porcelaine, comme figé dans le marbre, tels ces colosses grecs, preuves de la dévotion des fidèles envers leurs dieux. On y voyait de la compassion, de l’empathie pour la souffrance qu’avait du ressentir les proche du prénommé Kyle. Voir le sourire sur le visage d’Allan en arracha un au visage peu expressif de la rouquine au maquillage extravagant. Ce fut cependant un sourire un peu triste, en rapport avec les paroles du haut prêtre.

Lorsqu’il l’interrogea. Jessica ouvrit la bouche mais aucuns mots ne sorti. Elle allait s’engouffrer dans les méandres de la médecine, déblatérant ses connaissance et les diverses explications comme dans un cours magistrale. Elle la referma, et bu une autre gorgé d’eau. Elle observa le bar et ces murs qui semblaient parfois se refermer sur elle. On voulait tout instrumentaliser ici. On voulait qu’on voie dans un sens même l’humain comme un objet.

Elle reporta ses yeux verrons dans ceux du haut prêtre. Les yeux de Zofia pétillaient de sincérité, de fraicheur et d’une certaine candeur.

« Peut-être qu’il ne veut pas se réveiller. Parfois le silence peut faire bien plus de bruit que le brouha le plus parfait. La médecine ne peut tout expliquer, il est des mystères qu’il vaut mieux ne pas résoudre, c’est bien plus amusant… tout expliquer serait tout rationaliser, ca serait détruire la vie. La voix de ce qui dorme résonne parfois en nous, c'est un écho du passé, c'est une voix intérieur. Chaque chose viens au moment propice.»


Elle savait qu’elle passait une sorte de teste… mais elle répondait simplement et franchement comme les choses lui venait. Il ne servait à rien de mentir, ou de se cacher. Elle assumait ses paroles… qu’avaient-elles d’hérétique ? Rien… du moins elle ne le réfléchit pas pour le moment.

« Pourquoi vous forcer à commander une boisson que vous ne consommez pas ? Porteriez-vous un masque ? »


Ses yeux se firent rieur, elle ne portait pas de masque, elle était elle. En cet instant précis elle se montrait elle : Jessica Zofia Wilde. Un nom fabriqué de toute pièce mais qui résonnait comme un hymne à l’affranchissement, une force cachait qui ne demande qu’à se libérer. Mais être forte n’empêche pas les faiblesses. Bien au contraire… la fragilité rend la jeune femme délicate. Sa stature peut la montrer imposante bien qu’elle ne fasse qu’1m69, mais son teint pâle et ses yeux reflétaient ses craintes, ses faiblesse. Et pourtant… une force d’âme l’entour.

A la dernière réplique d’Alan elle laissa échapper un rire. Un rire spontané qu’elle ne chercha pas à cacher.

« Allons donc ! Dites moi ce que vous attendez moi je ne vos en veux pas de m’avoir convoqué dans un but précis, je suis là pour ça aussi. »


Un clin d’œil enfantin et complice cella ses paroles. Elle avait remarqué l’entourloupe et espérait sincèrement l’aider d’une quelconque manière… et de répondre de se fait à ses attentes.
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Message par Allan Cadmun Dim 29 Aoû - 15:48

Pluc. Pluc.

Le haut prêtre agitait machinalement son verre sans grande conviction. Nonobstant ses efforts le cocktail décantait et virait lentement au citrin, telle une inexorable métamorphose. Allan Cadmun n'était pourtant pas de ces gens qui ressentent le besoin insurmontable de triturer quelque chose et d'occuper leurs mains. Bien qu'il parlât peu, l'exercice ne le mettait pas mal à l'aise, c'était comme reprendre un ancien boulot dans lequel il avait excellé avant de s'en lasser. Les habitudes avaient la vie dure.

Non, plus qu'un malaise à dissiper, c'était l'espoir indolent qu'une alchimie subtile intervienne, suffisamment puissante pour changer l'insipide breuvage - et les tables trop propres, et les murs stériles, et Nosco entière - qui motivait ses doigts, revoir dans un fragment de songe ou de cauchemar l'écho de ses souvenirs.

Il appréciait Jessica. Etrange constat, surtout à l'égard d'une parfaite inconnue - car bien sûr il avait su son nom bien avant de la rencontrer, mais pour ce qu'ils valaient en Nosco, c'était un non-sens que de s'y fier, Allan Cadmun ne le savait que trop bien... Sans qu'il sache si son métier avait assoupli son caractère, ou si elle avait toujours été de cette tranquille nature, il saluait la patience et la prévenance qui semblaient jouxter chacune de ses phrases, comme une évidence, une ode tacite au calme, à la quiétude du monde.

Pourtant, il trouvait à son visage immortel la douce mélancolie de ceux qui en ont déjà trop vu, il voyait poindre dans son regard la douloureuse certitude que ce monde n'est que ce qu'il est et rien de plus. Ou peut-être désirait-il seulement imaginer qu'en Nosco, une personne, au moins une personne, avait déjà ressenti l'ampleur de l'abîme au-dessus de laquelle ils dansaient sans fin.

Il la vit hésiter, prendre des gants, comme s'il était l'un de ses précieux patients qu'il fallait protéger.

« Kyle aimait la vie. S'il avait eu le choix, jamais il ne l'aurait cédé aux créatures. »


Il s'arrêta sur un demi-soupir, comme s'il regrettait de devoir parler encore, pour prouver que son acharnement n'était pas le fruit d'une démarche naïve, d'un deuil qu'il refusait de porter, d'une page qu'il ne voulait pas tourner par peur de souffrir. Il n'aurait eu que faire que d'autres l'imaginent faible ou puéril, mais il craignait que, si Jessica le croyait en proie à un traumatisme ou à quelque souffrance de son subconscient, elle refusât de l'aider.

« Parfois, il disait que s'il mourrait, il reviendrait. Que notre lutte n'aurait pas de fin. Que rien ne l'arrêterait jamais. »

Quelques secondes se fondirent dans le silence. Allan eut pour Jessica l'un de ces regards acérés, comme pour accuser sa réponse de convenance à son encontre d'être cause des mots qu'ils proféraient, comme un édit blasphématoire.

« Kyle connaissait son passé et pourtant, il répétait sans cesse que Nosco était toute sa vie, qu'il devait vivre pour elle. Voilà pourquoi je ne crois pas au sommeil pour lui. »

Le haut prêtre accepta la pique sans ciller. Ce n'était qu'une innocente taquinerie, et Artèmîa avait depuis longtemps émoussé ce qu'il aurait pu lui rester de susceptibilité face à ce genre de choses. Il posa sur elle un regard songeur, la jaugeant à demi comme s'interrogeant sur la nécessité réelle de se fendre d'une réponse. Avec un rictus narquois, il lui répondit, conscient que si elle persistait dans cette voie elle l'obligerait à prononcer des paroles qu'elle ne voulait pas entendre.

« Tant que je ne le bois pas, il a encore la saveur des fruits, une douceur sucrée mêlée de pulpes, comme ces fruits qu'on mord à pleines dents sur les marchés d'été, et qui ne pousseront jamais en Nosco. »

Il n'y avait pas de regret dans sa voix, juste une vérité franche. Loin d'être ébranlée, la jeune femme se moquait de lui, encore et toujours, avec cette spontanéité sereine qui faisait de sa présence une compagnie sereine lorsque s'effaçaient pour un temps les fardeaux qui l'accablaient, qui les accablaient tous.

Tel un roc, austère comme la pierre, Allan suivait toujours la voie qu'il s'était fixée, fusse-t-elle cloisonnée de murs gris, suintante de souffrances anciennes et de difficultés nouvelles. Pourtant, le rire de Jessica avait quelque chose de déstabilisant, quelque chose qui, l'espace d'une seconde, manqua de le pousser à mentir, à lui dire qu'il n'avait eu d'autres desseins que celui d'une agréable soirée en sa compagnie. Un mensonge si doux, qu'il n'avait pas sa place dans la rigidité de Nosco.

Il l'observa encore un instant avant de fermer les yeux, ses cils embrassant ses joues pâles, se fermant sur une confidence ou un secret. Le visage impassible, il se tenait coi. Comprenait-elle combien leur rencontre même était comme ce fallacieux breuvage ? Tant qu'il ne parlait pas, leur tête-à-tête conservait sa sincérité, sa courtoisie et sa singularité. Autant de trésors qu'il brisa, sans détacher son regard des iris intrigantes de Jessica, leur étrange dualité rendant ses clins d'œil plus surprenant encore.

« J'ai vraiment l'intention de réveiller Kyle et de le sauver. »
avoua-t-il.

« Le fait est que... je suis trop bien secondé. Le conseil des 7 n'approuverait pas que je risque ma vie dans cette entreprise qu'ils sacrifieraient allègrement de démente. Je ne leur en veux pas, ils n'ont jamais connu de lui que le récit de sa triste mésaventure. Pour nombre d'entre eux, le passé se néglige encore, s'oublie. Pas pour moi.»


Il voyait très bien l'angélique Artèmîa froncer les sourcils et le harceler de questions ingénues mais judicieuses comme elle savait si bien le faire. Elle n'aimerait sûrement pas le laisser risquer sa vie... Il la convaincrait sûrement... Mais tromper la vigilance de Ler et des autres... Il était bien trop loin de Nosco, du "terrain" comme l'appelait les brigadiers de la Guilde. Sa simple escapade de ce soir attirerait peut-être l'attention, alors qu'elle n'avait d'audacieuses que les apparences.

« Je ne vous demanderai pas de m'accompagner, j'aime faire cavalier seul mais si vous pouviez me fournir de quoi réveiller Kyle, même si les chances sont faibles et les risques existants, je vous en serai infiniment reconnaissant. »

Il avait autant besoin d'elle que de sa discrétion et de son altruisme. Après tout, rien n'obligeait une guildienne à aider un membre de la Congrégation, fusse le haut prêtre en personne. Allan n'avait pas complètement oblitérer l'éventualité d'un refus, mais il savait qu'il ne renoncerait pas, qu'il trouverait un moyen, quel qu'il fut. Aussi fixait-il Jessica d'un œil confiant, débordant de cette patience insolite dont il ne manquait jamais.
Allan Cadmun
Allan Cadmun
~ Haut-Prêtre de Joshi ~


Camp : Congrégation de Joshi
Profession : Haut prêtre
Âge réel : 160
Âge d'apparence : 38

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Ondes alpha
Niveau de Compétence: Maître

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