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Valse des sens [Ester]

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Valse des sens [Ester] Empty Valse des sens [Ester]

Message par Elyan Naera Ven 15 Avr - 13:43

Grouiiick.


Ce bruit devenait presque habituel à la jeune femme rousse. Manger lui semblait si peu important par rapport à toutes les choses qu’elle pouvait faire, qu’elle devait, aux quelles elle devait réfléchir, là où elle devait aller. Manger, c’était juste un handicap, une perte de temps, puis c’était détruire des vies quand même un peu… Que son ventre lui réclama à maintes reprises de quoi le remplir ne la dérangeait guère, même si ce genre de manifestations pouvaient être très gênantes dans certains cas qui nécessitait de ne pas faire de faux pas relationnel…
Qu’est-ce qui avait décidé Elyan à passer au réfectoire ce jour-là particulièrement ? Elle n’en savait trop rien. Ce n’était pas la faim, prétexte habituel, mais autre chose. Peut-être une envie de voir du monde, de regarder la vie, un petit peu. C’était agréable d’observer les gens manger, chercher leurs habitudes, les décrypter pour chercher ce qui aurait pu les conditionner. Tout un jeu fabuleux ! La rousse se dirigeait donc vers le bâtiment, d’un pas sautillant, ses cheveux ondulant aux rythmes de ses tressautements.

Avec un peu de chance, elle pourrait même rencontrer quelqu’un ! Une nouvelle personne à découvrir, ses centres d’intérêts, ses envies, ses idées, et même si personne ne venait vers elle, elle pouvait aller vers les gens, ça ne lui posait pas de problème.
Elyan entra donc dans la salle remplit à ras bord de Noscoiens affamés. Un sourire s’étira sur ses lèvres, un grand sourire de plaisir, de voir fourmiller tout cet ensemble de possibilités de découvertes et de discussions ! Comme un détective, la jeune femme partit à la recherche de l’indice sur la personnalité.
Docilement, elle entra dans la file tout en examinant les gens qui l’entouraient : cette façon de passer sa main dans ses cheveux, la manière de défroisser le devant de son pull du plat de la main, de se frotter les yeux, porter son sac sur une épaule, en bandoulière, chaque détail était important. Chaque détail de chaque détail était important. Sinon, comment la vie pouvait-elle être importante ? Chaque vie n’était qu’un détail, et chaque détail de ce détail l’influençait et la dirigeait. C’est à force de détails que le monde devient complexe et magique.

La magie n’est que ce qu’on ne peut toucher du bout des doigts
Ce vers quoi on a beau tendre la main, tendre plus loin
Ce qui imprègne chaque soir, chaque midi, chaque matin
Ce qui émerveille, qui étonne et où laisse sans voix…


L’infinie complexité des corps et des esprits, il n’en fallait pas plus à la jeune femme pour se trouver repue. Malgré sa volonté à manger, elle n’attrapa qu’une espèce de yaourt à boire aromatisé à un quelconque fruit, délaissant les habituels plateaux prit les clients du réfectoire. Elle regardait autour d’elle, tournoyait dans cette foule à en perdre, tant de gens, tant de choses à découvrir !, et finit par s’échouer sur une chaise, sur un bout de table en plein milieu de la salle. Elle posa la bouteille qu’elle tenait juste auparavant si serré dans ses doigts fins, l’oublia même, regardant, regardant encore, tout ce que sa vue pouvait lui offrir.

Avant de se rendre compte que c’était peut-être une erreur. Elle laissait encore sa vue étouffer ses autres sens ! Il fallait qu’elle fasse plus attention, elle était trop distraite. Secouant la tête pour revenir au calme, but qu’elle n’atteignit d’ailleurs pas, ses paupières tombèrent et voilèrent sa vue pour laisser se développer son odorat, son ouïe, son toucher… Le contact de la table sous ses doigts, rugueux et lisse à la fois. Le brouhaha des conversations dispersées. L’odeur des aliments chauds, froids, sucrés, salés. Comme un immense tableau où se dépeignaient des couleurs de sons et de senteurs extravagantes ! Une tâche verte à droite, celle de la phrase sage noyée dans le bruit ambiant. Sous ses doigts, un brun clair, presque beige des vibrations qu’elle ressentait dans le sol, des milliers de pas qui ébranlaient le plancher. Et un orange vif derrière ! Un bol qui clinque sur la table, un peu brusquement mais pas moins joliment…
Elyan Naera
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Message par Ester Wieg Dim 17 Avr - 0:09

Ester avait décidé de sortir de chez elle. Quitter un peu son cocon et voir du monde.
Non. Pas voir.
Voir était un terme trop superficiel pour décrire ce que la jeune fille faisait de ces journées, car elle passait bien des heures à méditer sur l’angle qu’avait pris cette petite fissure. Elle aimait interpréter l'ininterprétable et ce qui n’avait aucun intérêt.
Pourtant, Ester était convaincue que tout était captivant, même la couleur d’un yaourt périmé, à tort ou à raison, c’est à vous d’en décider.

Bref, regarder, observer, étudier, détailler étaient des termes plus adéquats pour décrire les activités d’Ester. Les êtres humains étaient tellement intéressants, et si peu d'entre eux lui rendait visite. A l'exception de quelques hurluberlus ou autres vendeurs d'aspirateurs mal élevés.

La brigadière fit coulisser la porte de son appartement. Un bruit feutré, à peine audible.
Fermant les yeux, Ester passa ses doigts sur le mur du couloir troué d’une infinité de portes identiques et numérotées.
Le mur ne comportait aucune irrégularité. Il était parfaitement lisse. Parfaitement uniforme. Parfaitement parfait.

Elle rouvrit les yeux. Parfois, Ester détestait la perfection. Parce qu’elle était dépourvue de nuances, de subjectivité, dénuée de tout ce qui intéressait la jeune fille, en somme.
L’imperfection, ses jolis défauts, ses petites aspérités étaient ce qui rendait le monde intéressant à observer… Et la vie intéressante à vivre.

La jeune fille avança dans le couloir, descendit les escaliers quatre à quatre et se rendit dans le réfectoire. Car voir du monde c’est bien, mais voir du monde avec l'estomac rempli, c’est mieux.
Ester s’empara d’un plateau et le fit glisser sur le rebord prévu à cet effet. Alors, alors… Tandis que les ventres sur pattes tergiversaient pour prendre tel ou tel produit, Ester les regardait attentivement. Comme si, au lieu de choisir son repas du jour comme le commun des mortels, elle élisait un sujet d'observation, une sorte de souris de laboratoire dont elle étudierait les comportements dans différentes situations.
Tout à coup, au milieu de l’analyse du comportement d’un jeune cadre vraisemblablement pressé de rejoindre sa maîtresse au vue de la façon nerveuse qu’il avait de tripoter son alliance et à redemander encore et encore le menu du jour, Ester remarqua une jeune fille.
Une jolie crinière rousse dont les reflets lui paraissaient très intéressants, très nuancés… Mais elle ne s’attarda pas plus longuement sur les cheveux orangés de l’inconnue. Sa façon de se comporter était différente des autres.
Plus que ça, Ester reconnaissait l’expression et les gestes qu’elle-même avait. Des gestes qui étaient surtout oculaires en soi, et puis d’imperceptibles sourires et haussements de sourcils. Quelques battements de cils…

Héhé. Elle aussi elle observait. Un fin sourire – si rare chez l’Oubliée – s’étira sur ses lèvres. Elle suivit la jeune fille des yeux, chacun de ses gestes : elle ne prit qu’un petit yaourt à boire et alla s’écrouler sur une chaise, seule.
Ester aimait cette mystérieuse personne, elle aimait les courbes de son corps un peu effacées par les amples vêtements qu'elle portait, et puis ce tatouage qui s'étirait sur sa pommette gauche jusqu'à son oeil...
Ester saisit le premier truc mangeable qui tomba sous sa main et avança lentement vers la jeune fille, un peu à l'écart des groupes formés dans le réfectoire. Cette dernière avait laissé ses pâles paupières voiler de sombres yeux verts qu’Ester avait entraperçus un peu plus tôt.

De peur de déranger, Ester posa le plus silencieusement possible son plateau en face de l’anonyme exploratrice des sens. Parce que c’était ce qu’elle était : une exploratrice des sens.
Les sens... Cette gigantesque jungle qui s’agrandissait dès qu'on daignait écouter, regarder, goûter, toucher, humer ; au lieu de simplement entendre, voir, manger, frôler, sentir. Peu de personnes voyaient la différence. Mais cette jeune fille... Oui, elle la voyait.
Elle partait découvrir ce nouveau continent qui s'étendait jusqu'à la frontière qu'il avait avec l'imagination.
Ester s'arrêta à la hauteur de l'inconnue.
La brigadière savait pertinemment que la jeune fille l’avait entendue, mais elle resta debout. Qui sait ? Peut-être qu'elle voulait rester seule ?

Et puis que faisait Ester ici, en premier lieu ? Elle qui, d’ordinaire, se méfiait de tout contact humain ? Une simple envie, un intérêt quelconque, ou peut-être son éternelle curiosité. Elle-même n’en savait rien.

Bonjour... Je peux manger avec vous ?

Ester avait posé sa question avec une voix basse, qu'elle aurait aimé un peu plus amicale (Mais bon, cela demandait un entraînement qu'Ester était loin d'avoir !). Elle accompagna sa demande avec un grand sourire histoire de rattraper le coup.

La jeune fille avait un de ces visages aux contours floutés qui rendaient impossible l'estimation de son âge. Adolescente ou adulte ? La question, dès qu'elle semblait trouver réponse, se reposait l'instant d'après, suite à un petit mouvement des lèvres ou un changement infime dans la luminosité.

Ester se donna une gifle mentale. Stop. Il fallait qu'elle arrête de la regarder ainsi. Dès qu'elle s'adonnait à ce genre d'activité, le visage de l'Oubliée se fermait (encore plus qu'à l'habitude) lui donnant un air de tueuse en série ou de violeuse, c'était au choix. Or, là n'était pas le but d'Ester, surtout ne pas faire fuir cette pauvre Guildienne...
Remettant une de ses mèches sombres derrière l'oreille, la brigadière commença :

Je m'appelle Ester. Wieg. Ester Wieg.

Mettre en confiance. Mettre en confiance. C'était la règle de la sociabilisation. Elle l'avait lu dans un livre. Un truc du genre "Comment se faire des amis" ou "L'art et la manière de communiquer avec son entourage".
Mais à part ça, Ester était une personne très sociable et parfaitement saine d'esprit. Une amie for-mi-da-ble.
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Message par Elyan Naera Dim 17 Avr - 12:40

Un kaki à droite, un peu loin, les échos de la conversation d’une femme, une jolie voix. En haut, des éclaboussures gris électriques, le grésillement des lampes, des néons peut-être. L’étalage d’un mauve claire, le bruissement d’un plateau qu’on glisse sur la table… Sa table ? Elyan ouvrit brusquement les yeux et leva le regard vers l’intrus. Un regard mi-surpris mi-admiratif, elle regardait l’inconnue, subjuguée par son aura indescriptible. Elle avait senti sa présence, avant même de la voir, c’était une sensation étrange. Ses cheveux longs et noirs qui encadraient son visage à la peau blanche… Ses traits fins et si mignons, bien qu’un peu fermés. Troublée, elle était troublée et resta dans un état profondément méditatif sur les traits de la jeune femme jusqu’à ce que celle-ci commence à parler. Elle lui demanda, comme on murmure un lourd secret, si elle pouvait s’installer avec la jeune femme rousse.

Aussitôt, Elyan se reprit en souriant, d’un grand sourire d’enfant, elle posa ses poings fermés sous son menton.


Bien sûr, assied-toi !

Avec le tutoiement spontané, comme Elyan le faisait d’habitude, et avec tout le monde. Franchement pourquoi s’embêter avec des vous faussement respectueux ? Elle y préfèrerait toujours l’amicalité et la franchise du tu. D’un geste de la main, elle présenta la table qu’elle avait choisie, les chaises, comme pour donner encore plus à la nouvelle arrivée la possibilité de s’asseoir. Cette dernière semblait assez étrange, ses yeux marron et dorés, peut-être à cause des néons, fixaient son visage de manière presque insolente. Mais la rousse s’en fichait, elle avait bien fait la même chose juste quelques secondes auparavant. Elles se ressemblaient…

*On se ressemble…*

Cette phrase fut la première pensée qui vint à l’esprit d’Elyan. Elle s’était imposée d’elle-même, comme une évidence. Simplement, une vérité que l’on mettait en mot, instinctivement. Physiquement, c’est vrai qu’elles étaient plutôt, voir très, différente. L’une rousse, l’autre brune, l’une aux yeux verts, l’autre aux yeux d’or… Même, en fait. Mise à part ces deux trois différences, elles étaient semblables.

Ester Wieg… C’est un très joli nom !

Elle pencha la tête sur le côté, répétant ce nom en elle pour se l’approprier, pour bien sentir les sonorités, pour goûter chaque lettre du bout de la langue. La remarque n’était pas que pure politesse. Son prénom était vraiment très agréable, il lui allait bien, il représentait bien ce côté un peu… Hm… Volatile ? De la présence de la brune.

Je suis Elyan Naera, enchantée…

Puis, comme si la question était naturelle :

Que fais-tu ici ?

La fonction d’un réfectoire pouvait sembler très obscur pour quelqu’un qui n’aimait pas manger, ou qui y faisait aussi peu attention qu’Elyan. Elle n’était pas vraiment venue pour manger… Il suffisait de regarder ce qu’elle avait devant elle pour le deviner. Son yaourt à boire trônait fièrement dans sa bouteille, inentamée, et qui ne semblait pas prévoir dans un futur proche de l’être… Il serait juste un peu observé, peut-être, si la fille à la chevelure flamboyante daignait lui porter un peu d’attention.
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Message par Ester Wieg Dim 17 Avr - 21:01

La jeune fille avait ouvert de grands yeux verts et ce fut comme si une fenêtre s'ouvrait sur une jungle luxuriante, aux reflets infinis. Ester adorait les yeux. Ils n'étaient jamais parfaitement symétriques, mais toujours complémentaires.
Ici l'iris prenait une teinte plus foncée, là il y avait deux tâches plus claires... Ester secoua imperceptiblement la tête.
La jeune fille l'avait invitée à s'asseoir, un large sourire lumineux éclairant son visage et - Ester l'aurait juré - toute la salle.
L'inconnue avait opté pour le tutoiement, chose qui surprit à moitié Ester. A moitié car cette jeune fille était... Spéciale, elle le sentait et qu'un "vous" dans sa bouche, aurait sonné faux, creux. Alors que ce "toi" qu'elle lui avait donné, la façon dont elle l'avait roulé avec sa langue pour le rendre plus beau, plus velouté, plus chaleureux. Oui, c'était comme un bon feu de cheminée, comme une étreinte qu'on ne veut pas voir se terminer.
Aussitôt, Ester se sentit à l'aise. Une capacité qu'aucune personne ici n'avait encore déployé. A part cette jeune personne.
Pour la première fois depuis son arrivée, Ester se sentit elle-même. Elle sentit qu'elle pouvait être elle-même. Qui était-elle ? Cela demeurait encore sombre, mais... Elle pouvait le toucher du bout du doigt et en deviner la forme, la consistance.

*On se ressemble*

Ignorant, qu'à ce moment précis, la jeune femme en face d'elle pensait la même chose, Ester s'assit.
Peut-être qu'elles se ressemblaient autant qu'un aigle et une colombe. Peut-être qu'elles avaient un caractère très différents - l'une aussi chaleureuse qu'un ice-berg et l'autre aussi agressive qu'un mouton... Mais au fond. Si on creusait encore plus profond dans leurs coeurs et dans leurs corps, dans leur chair et dans leur âme, on verrait qu'elles dégageaient la même chose. Quoi ? Aucun archéologue, et aucune machine n'avait fouiller assez loin pour le savoir.
Mais les deux jeunes filles, que leur chevelure tire sur un blond vénitien ou sur un noir encre, sentaient cette ressemblance.

Ester Wieg… C’est un très joli nom !

Merci... Ester rougit de ce compliment comme une adolescente à peine pubère devant le garçon qu'elle convoite.

Le nom d'une personne touchait directement la personnalité de cette dernière, un pan parfois très personnel, surtout en Nosco car le nom n'était décidé que par le Nouvel Arrivé lui-même.
Ce fut au tour de l'inconnue (qui n'en serait bientôt plus une), de se présenter.
Elyan Naera.

Ton prénom aussi est très joli, Elyan. Il te va très bien.

Ester aussi avait opté pour le tutoiement, son compagnon semblant affectionner les "tu" et autres "te".
La brigadière grava le nom de la jolie rousse dans sa mémoire.

Que fais-tu ici ?

Ester s'humecta les lèvres. Inutile de mentir. Elle était autant intéressée par la nourriture que les Teletubbies de la politique du Mozambique. Alors que venait-elle faire là ?
Juste voir. Ouvrir grand les yeux. Aspirer le plus d'images possibles. Goûter aux couleurs, écouter les contrastes, sentir les formes, toucher la lumière.
Vivre, simplement.

Je regarde.

C'était une phrase simple. Sujet, verbe, aucun complément. Une majuscule, un point. Pourtant, dans chaque syllabe du dernier mot, vibrait une passion presque extatique à peine maîtrisée.

Et v... Toi ? se ressaisit-elle.

Ester jeta un rapide coup d'oeil au yaourt à boire qui désespérait d'attirer un peu l'attention de la jeune rousse. Mais malheureusement, son amour pour Elyan était à sens unique. La jeune fille ne lui lança aucun regard, ne montra pas la moindre envie de le décapuchonner, ni même de poser ses lèvres roses sur son rebord pour lui donner un baiser libérateur.

Tu ne vas pas te faire grand mal avec ça ! rit Ester.

Attendez... Ester... ? Rire... ? La bonne blague ! Cette jeune fille était-elle sérieusement capable d'une telle chose sans que ce ne soit qu'un jeu d'actrice ? R.I.R.E.
Pourtant, personne n'aurait pu douter qu'il s'agissait là bien d'un rire honnête, spontané. Discret, certes, mais bel et bien là.
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Message par Elyan Naera Lun 18 Avr - 13:54

Assise l’une en face de l’autre, les deux jeunes femmes se regardaient, entamant à peine une nouvelle relation, quelle qu’en serait la nature. La réponse à sa question ne surprit pas Elyan, bien qu’elle soit attristée qu’elle soit en train de faire la même erreur que la jeune femme rousse faisait à peine un instant auparavant. Privilégier la vue à tous ses autres sens. Les étouffer en laissant les couleurs et la lumière dominer. Evidemment la lumière est très importante, ce point là n’est ni discutable ni discutée, cependant, en oublier la musique, les parfums et les caresses étaient une grande injustice pour ces derniers, qui n’étaient ni moins beaux ni moins intéressants.
Elyan aurait voulu lui expliquer tout ça, néanmoins, elle ne répliqua rien quand Ester lui retourna la question, si ce n’est par un sourire mystérieux, de celui qui cache tant de choses. Elle voulait laisser Ester regarder un peu… Et puis elle fut rapidement distraite par son rire, étonnée de prime abord. Pourquoi riait-elle donc ?, Elyan mit quelques secondes avant de se rendre compte de la présence, si discrète, du yaourt à boire devant elle, qui était complètement sorti de sa mémoire. Elle rit aussi, d’un rire plus contenu, légères saccades de sa poitrine.


Non, c’est sûr…

Elle attrapa la bouteille fraîche d’une main et l’attira à elle. Son autre main vint dévisser le bouchon, ses oreilles se délectant du bruit de l’ouverture. D’abord les multiples craquements de libération, quand les fines attaches de plastiques qui tenaient fermement le capuchon à la bouteille cèdent sous la pression. Puis le swouch du bouchon que l’on dévisse doucement, et enfin le sssplob de la séparation. Menant le goulot à sa bouche, la jeune femme en avala une lampée, en avalant doucement pour avoir le temps de profiter du goût et de se rafraîchir la gorge.

Ce n’est qu’un prétexte à ma présence ici.

Juste une vérité énoncée, une de plus. Elle n’avait aucune envie de boire ce yaourt, sans pour autant y répugner, son corps en avait grandement besoin. Elle inspira l’air et capta le regard de son interlocutrice, son doux sourire toujours accroché à ses lèvres.

Tu sais, je crois que tu fais erreur.

Ces paroles n’étaient ni un reproche ni une critique, elles avaient juste passé la bouche de la rousse, simplement. Cette dernière espéra qu’Ester lui fasse confiance, comme c’était le cas pour elle, pour le secret qu’elle allait lui confier.

Ferme les yeux…

En disant cela, Elyan se pencha au-dessus de la table, et, tendant le bras, ses doigts passèrent sur les paupières de la brune, aux cheveux raides. Elle se rassit ensuite en attrapant la main de sa disciple d’un instant. Des mains si douces, des mains féminines, des mains aux longs doigts délicats. Main dans les mains, elle parcourut du bout de l’index la paume de sa compagne, en aveugle, elle avait aussi fermé ses yeux, et dans un murmure, elle dit :

La lumière n’est pas tout, il a aussi le tactile, elle repassa son index sur la paume, les sons, les parfums et le goût…

Elle appuya la dernière proposition en plaçant la bouteille de yaourt dans la paume d’Ester. Elle ne la forçait pas à boire, mais elle le pouvait si l’envie la prenait. Ses paupières se soulevèrent pour voir dans quel état était son interlocutrice, en espérant de ne pas l’avoir trop effrayée par ses divagations diverses et variées. Elle pouvait facilement faire très peur aux gens en ne prenant pas assez garde à ce qu’elle racontait…
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Message par Ester Wieg Mar 19 Avr - 14:00

Le bouchon s’ôta de la bouteille en un shpoof de soulagement. Comme si Elyan venait de délivrer l’objet d’une existence douloureuse.
Y avait-il plus funeste destin que celui d’une bouteille de yaourt ? Après avoir attendu dans le froid du réfrigérateur, quand enfin quelqu’un lui accordait un peu d’attention, il en tombait éperdument amoureux. Rêvant d’un doux baiser qui le délivrait de cette souffrance. Et puis, l’événement arrivait. Lui arrachant sans plus de cérémonie son capuchon, on posait des lèvres sur le rebord, avalant goulûment (ou non) le liquide qu’il contenait. Le vidant de toute la vie qu’il contenait pour finalement le jeter dans la première poubelle venue sans se préoccuper de quelconques rites funéraires. On le laissait gésir au milieu des détritus et des cadavres de ses frères.

Elyan avala seulement une petite gorgée du liquide, comme pour profiter du plaisir que procurait la descente du yaourt le long de son œsophage et du goût sucré qui caressait doucement sa langue.
Si la bouteille avait eu des yeux, elle lui aurait lancé un regard désespéré et plein de souffrance.
Sauf que la bouteille n’avait pas d’yeux. Donc il n’y avait aucun problème.

Tu sais, je crois que tu fais erreur.

Le corps d’Ester n’exprima aucunement sa surprise. Elle avait appris à ne jamais montrer sa surprise, toujours pouvoir mettre et ôter son masque, à n’importe quel moment. Alors l’Oubliée avait gardé son sourire sur son visage, attendant un quelconque mouvement de sa voisine de table.

Et cela ne tarda pas. Passant ses doigts fins sur les paupières d’Ester, ces dernières tombèrent devant les yeux dorés de la jeune fille.
Non, non, non…
Les sons ne devinrent que bourdonnements, la musicalité des paroles échangées à travers la pièce devinrent d’horribles gargouillis. Quelque chose passa sur sa main… Une lame ? Le canon d’une arme ?! Les odeurs se mélangèrent pour ne former qu’un relent immonde qui se faufila dans ces narines comme un démon infiltre le corps de sa victime.
A chaque inspiration par la bouche, un goût âcre se posait sur la langue d’Ester, la piquant, la brûlant presque. Comme si elle goutait à l’Enfer. Littéralement.
Un sens sans les autres n’est rien d’autre qu’un Maëlstrom sombre et sans fin dans lequel l’Humain se noie irrépressiblement.


La brigadière prit le poignet d’Elyan. Tentant de ne pas être trop brusque, pour ne pas effrayer la jeune fille. Ester rouvrit les yeux. Elle ne voulait pas la blesser, c’aurait été la dernière chose qu’elle souhaitait. Jamais.
Bien qu’elles ne se connussent depuis à peine quelques minutes, Ester ne voulait pas voir le large sourire innocent de la petite rousse s’effacer par sa faute.

Désolée. Mais non.

C’était une réponse réduite à sa plus simple expression. Mais comment expliquer ? Comment montrer à quel point… ? Comment exposer son besoin de… ?
Elle-même ne savait se l’expliquer à elle-même. Il s’agissait d’un sentiment tellement complet et tellement obsédant. Ester ne dégustait pas les images qu’elle voyait, non. C’était bien plus complexe que ça. Et… Les mots manquaient pour pouvoir présenter son point de vue.
Ester détestait le noir. Elle détestait ne rien voir. Le centre de son monde était sa vue. Si on la lui ôtait – rien que pour une demi-seconde – l’Oubliée se perdait complètement. Elle devait voir. Elle devait sentir la lumière titiller sa pupille et sentir cette dernière s’amincir ; elle devait percevoir toutes les nuances de couleurs et les avaler comme on gobe un bonbon sucré ; elle devait...
Elle retint un soupir intérieur - elle avait appris à ne jamais montrer de telles émotions, et ce ne serait pas la première fois aujourd'hui : rares étaient les personnes qui saisissait ce qui traversait Ester quand elle déployait sa vue. Et cette dernière ne pouvant l'expliquer, cela restreignait encore plus le panel d'éventuelles personnes pouvant comprendre dans son intégralité les sentiments de la jeune fille.

Ester interrompit ses pensées et tenta de sourire à la jeune fille en face d’elle. Elle jeta un œil à la bouteille. Ah ! Triste destin qu’elle avait cette bouteille. Elle caressa le flanc plastique de Paul le yaourt (Tous les yaourts s’appellent Paul) et le replaça sur le plateau d’Elyan sans en avoir goûté une gorgée.

Merci.

La brigadière tourna la tête vers un groupe de scientifiques papotant de telle ou telle mutation génétique. Gênée par son comportement de tout à l'heure, elle n’osa prendre la parole que quelques secondes plus tard :

Alors, tu viens apprécier tes sens dans le réfectoire ? C’est ça ?
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Message par Elyan Naera Mar 19 Avr - 20:21

Les paupières d’Elyan se rouvrirent avec une certaine appréhension. Ladite appréhension était bel et bien justifiée : Ester avait rouvert ses beaux yeux, si pétillants de dorés, refusant catégoriquement de se prêter au petit exercice sensoriel de la rousse. Peinée, la jeune femme afficha une grimace attristée. La tête penchée sur le côté dans une mimique d’enfant capricieuse et insatisfaite, ses yeux cherchèrent la cause de cette dérobade sur le visage de son interlocutrice. Ils n’y virent rien qu’un visage fermé, dépourvu de toute émotion, ce qui ne fit qu’attrister encore un peu plus Elyan.
La brune avait le poignet de la jeune rousse dans sa main. Cette dernière ne broncha pas, bien que le contact, brutal et aussi froid que le visage de son interlocutrice, si ce n’est plus. Que se passait-il donc dans sa tête ? Vers quoi étaient tournées ces pensées à cet instant précis ? C’est alors qu’une idée traversa l’esprit du petit bout de femme aux airs d’enfant. Peut-être…


*Peut-être que tu as peur. Comme moi…*

Une phobie qui glaçait son cœur, lui faisant éprouver toutes les horreurs de la nuit. Tous les monstres dorment dans l’ombre, si l’ombre vous atteint, ils peuvent aussi vous toucher, vous voler votre raison et votre bonne humeur, votre moral. La nuit est une autoroute ouverte à toutes les atrocités.

Et sa voisine de table continua dans sa froideur en repoussant le yaourt que lui avait proposé Elyan. La jeune femme soupira doucement et reprit la bouteille pour en boire une nouvelle gorgée amère. Il fallait qu’elle cesse de se dévoiler ainsi, sans faire attention, son esprit découvert à cette inconnue. Inconnue avec qui elle partageait tant de point commun…


*En même temps… Je comprends…*

Passant une main dans sa longue chevelure, Elyan releva la tête et regarda le visage d’Ester. Son sourire revint sur ses lèvres.

Je comprends.

Une nouvelle question… La vie était faite de questions, et malheureusement très peu de réponses étaient trouvables. La rousse allait faire une de ces questions à laquelle on n’apporte pas de réponse. Pour toute réplique à la brune, elle hocha la tête d’un air entendu. Un détail capta son attention et elle repartit dans le vague. Un homme marchait, prenait un plateau… Il attendait, avançait un peu… Il prit divers plats qu’Elyan ne distinguait pas de là où elle était assise. Une femme était avec lui, trottinait dans les pas de son mari, possiblement. La jeune femme observa son allure… Une femme plutôt occupée apparemment, sûrement importante. Ce qui en soit était assez étrange, on ne trouve pas souvent des gens importants dans les réfectoires. Ils envoient quelqu’un leur chercher un plateau avec des demandes si précises qu’elles sont impossibles à toutes respectées.
La main posée innocemment sur la table, la rousse continuait de prendre la pulsation de Nosco, rythmée par ses habitants. Malgré son air détaché, Elyan n’était préoccupée que par une chose : le brusque renfermement de son interlocutrice. Elle aurait voulu lui expliquer, qu’elles se ressemblaient, qu’elle avait peur aussi, seule dans sa chambre la nuit. Elle craignait les monstres elle aussi. Mais elle n’osait plus rien dire. Et elle en dit plus rien.
Elyan Naera
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Message par Ester Wieg Jeu 21 Avr - 12:54

Et voilà. Elle avait gagné : le sourire d’Elyan avait disparu. Il s’était flétri comme une jolie fleur qu’un mauvais jardinier avait oublié d’arroser.
Puis, quand Ester s’était rendue compte qu’elle tenait toujours le poignet de sa voisine dans la main, et qu’elle le serrait comme s’il s’était agi d’une balle anti-stress, elle le lâcha soudainement.
Relevant doucement la tête, Ester lança un regard désolé à la jeune rousse qui semblait tout à coup pensive.
Ester s’humecta les lèvres plusieurs fois, comme si elle était sur le point de dire quelque chose, puis elle se ravisait et baissait les yeux, comme si elle cherchait ses mots sur la table. Mais rien d’autre que les nervures du faux-bois ne répondait à ses hésitations.
Elle vit Elyan passer une main dans sa jolie crinière avant qu’elle ne relève son regard émeraude vers elle :

Je comprends.

Un sourire. Là. Il était revenu. Comme s’il ne s’était rien passé, comme si tout avait été oublié. C’était à croire que tout n’était qu’un fantasme qu’elle avait imaginé. Mais...
Cependant, Ester savait détecter une tension, quand tension il y avait.
Les traits du visage plus serrés, les muscles plus tendus malgré les efforts que déployait Elyan. Et peut-être sans s’en rendre compte, la frustration s’était installée. La rongeant de l’intérieur.
Voyant l’effet que sa réaction démesurée avait entraîné, Ester s’efforça de paraître plus amicale et plus détendue que ce qu’elle était réellement.
Elle caressa la table d’un air distrait. Trouver un sujet de conversation. N’importe quoi. Quelque chose qui détende l’atmosphère qui était devenue terriblement stressante, presque palpable. Du moins pour une personne aussi angoissée qu’Ester.

Et sinon, quel est ton travail dans la Guilde ?

Sujet bateau. Pourtant c’est tout ce qui lui était tombé sous la main : le « travail ». Quelle imagination ! Bravo Ester ! La brigadière laissa son regard glisser vers la fenêtre. Non pas le paysage sur lequel cette dernière ouvrait, mais sur les petites traces qui tachetaient la vitre. Des mains et des empreintes digitales, des petites gouttes d’eau savonneuse laissant deviner le nettoyage minutieux des responsables de l’entretien et de l’hygiène. C’est fou comme ces petites choses, insignifiantes, en disait long sur ce qu’il se déroulait dans cette salle. Elles étaient des témoins directs des actions de chacun, de la vie de Nosco.
Ester laissa ses yeux vagabonder entre les empreintes et autres marques. Ici quelqu’un avait laissé glissé sa main sur la vitre, là on avait dessiné un cœur éphémère avec la buée, ou encore cette grosse trace témoignait d’un violent coup de tête dans la fenêtre.
Et puis, tandis qu’elle admirait les spirales et autres courbes d’une empreinte digitale, Ester fut frappée de plein fouet par une idée qu’elle décréta elle-même génialissime.
La brigadière jeta un rapide coup d’œil à Elyan, ses cheveux rassemblés en un chignon désordonné, quelques mèches échappaient à tout contrôle capillaire et venaient se balancer devant ses beaux yeux verts. Des yeux pétillants de vie, rayonnant d’une âme d’enfant.

Non… En fait… Non. Si on jouait plutôt à un jeu ?

Ester avait prononcé ce dernier mot avec un sourire énigmatique, ses deux mains croisées sous son menton. Les jeux plaisaient toujours aux enfants. Et Elyan était restée une grande enfant, elle devait aimer jouer, s’amuser.
Se penchant encore un peu plus en avant, Ester, comme si elle confessait un meurtre qu’elle avait commis, prononça ces quelques mots :

Observe autour de toi. Trouve-toi une cible et décortique sa personnalité de fond en comble. Juste en la regardant attentivement, les yeux grands ouverts !

Ester se redressa et, adressant un clin d’œil à sa voisine, sonda chaque personne dans la salle.
Là une petite blonde maigrichonne, ici un vieux secrétaire... Non, non...
Voilà ! Il était là. Assis à une table entouré de ses collègues. Il riait avec ses amis et parlait tellement qui laissait son plat refroidir. Taille moyenne, surpoids léger, léger louchement de l’œil droit…
Cet homme respirait la banalité. Un sujet d’observation peu intéressant en soi. Pourtant… Les personnes les plus « normales » à première vue, cachaient bien souvent des secrets croustillants qu’Ester adorait creuser.
Ils se faisaient passer pour des gens lambda, se fondant dans la masse et mentant à tout le monde. Ils se conformaient à l’avis de la majorité, ne s’accordant que de petits écarts pour faire croire qu’ils étaient uniques sans pour autant être différents des autres.
Dans une conversation de dix minutes, un être humain ment en moyenne trois fois. La plupart du temps, ces mensonges, étant trop ordinaires, n’ont aucune répercutions sur la vie du sujet.
Mais parfois, juste parfois, M. Tout le Monde ment trop. Et cela peut se révéler très amusant pour quelqu’un qui le remarque. Parce que, les paroles que prononce M. Tout le Monde peuvent leurrer du monde, beaucoup de monde. Et elles peuvent le leurrer lui-même. Après tout, les paroles ne sont que mensonges et fantaisie.
Mais le corps lui… ne ment jamais.

Ester se retourna vers Elyan :

Alors, ça te dit ?

Le tutoiement était devenu naturel. Le « tu » ne râpait plus la langue d’Ester, il glissait délicatement de son palais jusqu’à ses lèvres, comme s’il connaissait le chemin par cœur, comme si la bouche d'Ester avait était moulée pour l'accueillir.
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Message par Elyan Naera Mer 27 Avr - 10:15

Je suis en formation, pour devenir scientifique. Dans la cybernétique, pour être plus précise… Et toi ?

Sujet banale, réponse aussi banale que vrai. Du stéréotype cent pourcents pur sucre. Un véritable petit morceau d’ennui et de n’importe quoi. Histoire de calmer le jeu. La petite rosse avait mis mal à l’aise sa nouvelle amie, autant faire profil bas derrière un écran de normalité. Pour ne pas plus effaroucher, pour charmer avec un sourire… Elle s’attachait trop vite aux gens, c’en était fou. Elle allait peut-être en souffrir. Tant pis. Fuck it. Rien à faire. Ca lui allait pour le moment. Et, pour le moment, elle n’avait rencontré que des gens très gentils, de toute façon. Elle n’allait pas se priver de les connaître.
Elyan observa le visage qui lui faisait face. Distraite, son interlocutrice, elle semblait être ailleurs, comme à la recherche de quelque chose. Elle regardait autour d’elle, tranquillement. La rousse baissa ses yeux verts jusqu’à ses mains, qui dévoilaient peut-être un peu de stress à la manière qu’elle avait de les bouger et de ne pas les bouger. Mais son visage n’exprimait rien…Apparemment habituée à ne pas se laisser prendre au jeu, toujours garder le contrôle. Contrôle sur elle, sur ce qui l’entourait, sur ses émotions. Contrôle, contrôle, contrôle, toujours. Parce qu’elle devait avoir trop peur pour se laisser aller… Possiblement.
Ou alors, Elyan se trompait totalement. Ca marchait aussi.

Un jeu, la jeune rousse eut un sourire bêta, et une soudaine envie d’applaudir. Elle se retint du ridicule et ne garda que le sourire sur ses lèvres. Un jeu, elle adorait les jeux. De toute sorte, elle s’en faisait tous les jours. Il y a toujours un jeu à faire quand on vit. Et le jeu qu’on lui proposa à l’instant était vraiment génial. Certes, il mettait l’accent sur la vue, et si Ester y jouait aussi, elle n’allait que continuer à faire erreur dans sa manière de percevoir le monde.
La scientifique partit à la traque, sans répondre à Ester. Elle cherchait un être particulier… Là ! Voilà. Une femme, blonde, était assise avec un homme, brun d’une trentaine d’années. La femme riait beaucoup, maladroitement. Elle passa sa main dans ses cheveux… L’autre bras sous sa poitrine. Plutôt jolie, plutôt pimbêche, un peu.


Là-bas. La blonde… Elle aime l’homme à qui elle parle. Il ne s’en aperçoit pas, car il pense à quelqu’un d’autre sûrement. Je pense qu’ils ne sont pas ensemble, vu comment elle tente de le séduire… Et hm… C’est une scientifique, pas en cybernétique, je l’aurais vu. Je pencherais pour la biologie, à cause de ses chaussures, pas spécialement sexy pour quelqu’un d’aussi coquet qu’elle semble l’être.

Le ton était calme, pas pressé. Posé. Un jeu pouvait se faire sérieusement... Elyan fixa sa cible encore quelques secondes et se tourna vers la brune.

Tu penses que j’ai raison ? Tu as quelque chose à ajouter ?

Peut-être la femme était-elle vraiment très amoureuse, peut-être allait-elle souffrir. Sûrement, si son compagnon restait aussi indifférent. Elle semblait se plier en quatre pour lui plaire… Elyan était naïve. Vu ses vêtements, quelqu’un de très riche, le bonhomme. Elle ne l’aimait peut-être que pour son compte en banque… Surtout qu’il n’était objectivement pas fabuleusement beau. Mais bon, l’amour est aveugle, non ?
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Message par Kim van Berghen Dim 1 Mai - 1:49

Le réfectoire de l’Aedes à Nosco. Pour quelqu’un qui avait passé soixante-cinq ans dans la ville, c’était juste une pièce de plus, qu’il connaissait pas cœur et avait arpenté bien trop de fois. Les visages qu’on y rencontrait changeaient, ainsi que les aliments à déguster pourtant rien n’était différent, une banalité effrayante et une monotonie à laquelle on ne pouvait pas échapper. Une salle parmi d’autre, pas différente, même moins amusante, mais utile et agréable si l’on ne devait pas se contenter de manger seul. Or se nourrir était une activité essentielle, primordiale à laquelle il ne fallait pas couper, en aucun cas. Certes l’activité n’était pas des plus drôles car la plupart des aliments étaient fades et sans aucun gout, cependant il n’y avait pas à tergiverser : les muscles consommaient de l’énergie et le corps en avait besoin pour survivre, or c’était partir d’aliment que l’on créait cette force. Ne pas manger, c’était tout simplement se priver de la possibilité de continuer à avancer. Et tout du moins si le gout manquait, il y avait les couleurs et les textures, si semblable à ceux des souvenirs. Pourquoi se concentrer sur le gout lorsqu’il y avait milles façon de savourer.

Sans doute fréquentait-il trop Lovy et Lucia, car fruits et légumes étaient devenus une part de son dada. Il s’y était intéressé d’abord par simple curiosité et puis par intérêt voyant à quel point ces connaissances pouvaient s’avérer utiles. Surtout lorsque l’un de ses amis s’appelait Tristant Darek et qu’il refusait de se nourrir correctement. Et puis prendre une minute pour déchiffrer les indications sur la boite d’un produit, n’était ce pas gagner en connaissance ? En tout cas c’était loin d’une perte de temps ! Connaître et comprendre la liste des ingrédients, déchiffrer le nom scientifique qui pouvait d’abord en rebuter plus d’un… savoir si le produit contenait un élément possiblement allergène. Décrypter l’importance de chaque chose dans la préparation : ingrédient principal ou simplement utilisé pour parfumer ou colorer ? Recherche de la formule parfaite dans les laboratoires souterrains du Sapientia. Tel des alchimistes aux possibilités infinies les scientifiques testaient encore et sans s’arrêter, faisant d’abord tester leurs trouvailles sur divers cobayes animaux. Expériences pour éviter aux humains d’avoir à hésiter avant de lancer un nouveau produit, s’assurer que tout allait bien pour de pauvres créatures innocentes qui se devaient de subir sans pouvoir se révolter.

Bruits… des quelques oiseaux qui chantaient dehors clamant et se plaignant du départ de l’été, chanson pour le retour d’un temps plus agréable, meilleur. Mélodie douce qui s’échappait d’un ordinateur pour détendre l’atmosphère d’un appartement, permettre à quelqu’un de se concentrer sur son travail, l’aider à relâcher son esprit juste assez pour ne plus se soucier de rien. Murmures de deux amoureux qui se frôlent avec des mots doux et sucrés, lien secret et parfait. Des talons haut sur un sol froid et dur, des pas qui résonnent d’une étrange manière aux oreilles des hommes qui tournent la tête pour observer les longues jambes de l’inconnue, tandis que les femmes la dévisagent haine aux lèvres. Accent de quelqu’un qui a retrouvé ses souvenirs, un peu trop même… et qui n’arrive plus à se passer de cette langue maternelle… Non, ces personnes là ne restaient pas très longtemps avant de se faire repérer par la Brigade et de se faire interroger. Ici à Nosco tout le monde parlait la même langue et sans accent, à moins que ce soit tous le même ? Enfin on avait trouvé l’esperanto parfait. Pourtant chaque voix était différente, son propre timbre, ses propres intonations, pour pouvoir exprimer toutes les nuances d’un mot, du simple oui qui pouvait vouloir dire non, à celui qui exprime tout son consentement et son plaisir. Le brouhaha d’une foule assemblée dans une pièce, espace public… Scène de théâtre où l’on était tout autant spectateur qu’acteur. Ils étaient tous là pour jouer et observer.

Et les odeurs, celles des draps le matin lorsqu’on se réveillait la tête profondément enfoncé dans l’oreiller, les idées encore floues, parfois la tête dans le cou d’un amour passager ou de longue durée. L’odeur d’un parfum dans la salle de bain, celui d’un gel douche qui glisse sur la peau… L’odeur d’une fleur qui cherche à envouter, à attirer nombre d’insectes pour assurer sa perpétuation, accrocher l’odorat humain, se laisser couper et être placé dans un vase pour y mourir desséchée. La puanteur qui s’élevait des souterrains et surtout des égouts, cette partie des sous-sols que l’on tentait d’éviter au maximum, ne serait ce que pour protéger son odorat. La senteur d’un lieu rassurant, connue et qui détend. Odeur chaude et agréable du chocolat, qui même sans la vue peut être reconnue. Paradoxe des odeurs que l’on peut reconnaître et détester ou bien encore adorer sans en connaître l’origine. Peut-on vraiment aimer sans savoir ? N’était ce pas un jeu dangereux ? Le nez peut se révéler trompeur. Pouvait-on se fier à un seul de ses sens ? Non c’était assez risqué, d’apercevoir un trompe-l’œil et de le croire en relief, de sentir une odeur totalement chimique, de toucher une matière que l’on ne pouvait identifier sans la vue, d’entendre sans comprendre, ou bien de gouter sans pouvoir distinguer ce que c’était.

S’amuser avec les sens c’était aussi facile que d’arriver dans le dos d’un ami, de placer ses mains sur ses yeux et de questionner parfois en prenant une voix légèrement plus aigue ou grave : « Devine qui c’est !». Se laisser surprendre par une question correcte ou au contraire fausse et parfois vexante. Recevoir un câlin réconfortant, des mains qui tapotent un dos lorsque l’on a apprit une mauvaise nouvelle. Des gestes pour montrer son attachement, son empathie vis-à-vis de quelqu’un d’autre et de sa vie. Des mains pour lier aux autres, des yeux pour contempler de loin, un nez pour appréhender de manière différente, des oreilles pour écouter ce que les autres avaient à affirmer et une langue pour savourer chaque saveur nouvelle.


Comme chaque midi Kim oscillait entre trois choix : apporter un plat qu’il aurait préparé la veille, acheter quelque chose rapidement et le manger sur le pouce, ou passer au réfectoire de l’Aedes. Ce jour-là, il n’avait rien eu le temps d’amener de chez lui, et il avait le temps de manger correctement et non pas en vitesse, il s’était donc décidé pour la troisième option. Sauf que comme toujours, lorsque l’on se décide à faire quelque chose le destin se met sur votre chemin, changeant vos plans, et vous regardant vous dépêtrez pour en ressortir le mieux possible. Kim venait à peine de franchir la porte du réfectoire que son biper sonnait, annonçant en lettre capitales : « dans 20 minutes réunion générale salle S 6283 ». De quoi arracher un cri de dépit au scientifique. Il n’aurait même pas le temps de se poser sur une chaise pour manger correctement. Pourtant il resta dans la file qui permettait de remplir un plateau, mais il n’attrapa qu’une barre vitaminée et un fruit, tout en jetant un œil dans la salle. Rien que des groupes qui discutaient avec passion… ah non peut-être pas. Sur une table il y avait deux jeunes femmes, de face il avait Elyan Naera et la chevelure qui lui tournait le dos lui rappelait… voilà qu’elle venait de tourner la tête, et immédiatement de trois-quarts il la reconnu, Ester Wieg, sa filleule. Les deux guildiennes semblaient en pleine conversation, assez animée d’ailleurs. Assez pour oublier de manger ? Il saisit deux des « nouveautés gastronomiques de Nosco », tout droit sortie des labos, la veille apparemment, et se dirigea vers les deux nouvelles oubliées.

Bonjour jolies demoiselles, désolé de déranger votre discussion, je me ferais aussi rapide qu’un éclair. Vous allez bien ?

Il posa les deux présents, un devant chacune d’elle. Celui qui fut donné à Elyan était assez étrange, en effet le met semblait être une espèce de gâteau, un cupcake à étages, chaque niveau avait une couleur différente et ils ressemblaient presque à un arc-en-ciel, ils étaient assez colorés pour faire sourire et remonter le moral à n’importe qui. Celui d’Ester quand à lui était une tarte qui avait la forme d’une étoile, plus que bizarre pour une pâtisserie. Le dessert avait été divisé en cinq parties, cela permettait sans doute aux gourmands de pouvoir goutter à tout en même temps. Le premier cinquième était au chocolat, le suivant pomme-rhubarbe, le troisième aux fruits rouges, suivit par du citron et pour finir abricots fraises. Un beau mélange aux couleurs variées et aux goûts assez hétéroclites, un savant mélange travaillé. Il n’y avait bien que les techniciens du Sapientia dans la fabrication des synthèses alimentaire pour penser à de telles recettes… C’était bien sa Lovy, d’inventer des choses aussi incroyables et innovantes. Tout en réfléchissant, il glissa dans la poche de son manteau ce qui était destiné à son propre repas, il prit une chaise à la table voisine et la tira jusqu’à lui pour s’asseoir à son tour.

Je voulais juste m’assurer que vous mangiez assez… pour votre propre santé, c’est important.

Il était sérieux un instant, espérant qu’elles tiendraient compte du conseil et n’oublieraient pas de se nourrir comme le faisait certains, emportés dans leur travail ou un autre hobby. Puis se faisant soudain pensif, il posa le dos contre le dossier de la chaise et farfouilla dans sa poche intérieure, il avait quelque chose à donner à Elyan, mais l’avait il encore sur lui ? Soudain il sentit le papier sous ses doigts, le papier électronique bien entendu, le seul qu’on trouvait couramment à Nosco. Il le sortit et le déposa près de la scientifique.

Tiens, c’est un peu de lecture, sur ton tatouage…

Il désigna à Elyan sa joue gauche à lui, pour montrer qu’il faisait référence à l’étrange dessin qu’arborait la rousse. Un Oméga renversé et stylisé.

J’ai pensé qu’il avait pu t’intriguer… et un certains philosophe disait : « connais-toi toi-même ».
J’espère que ces informations pourront t’aider à comprendre.


Il lui adressa un sourire amical, puis lui laissant le temps de lire en diagonale ce qu’il lui avait donné, il se tourna vers Ester et questionna.

Tout se passe pour le mieux ? Si tu as besoin de quoi que ce soit n’hésites pas. Je n’ai pas retrouvé tes boucles d’oreilles, mais si jamais j’ai la moindre nouvelle je t’en fais part immédiatement.

Le texte qu’avait sous les yeux Elyan était en partie issu du réseau alpha, et d’autres sources de données. On pouvait lire comme ci-dessous.

Un ancien alphabet de vingt-quatre lettres et utilisé dans nombre de domaine a été reconstitué comme étant:
Αα (Alpha) • Ββ (Bêta) • Γγ (Gamma) • Δδ (Delta) • Εε (Epsilon) • Ζζ (Zêta) • Ηη (Êta) • Θθ (Thêta) • Ιι (Iota) • Κκ (Kappa) • Λλ (Lambda) • Μμ (Mu) • Νν (Nu) • Ξξ (Xi) • Οο (Omicron) • Ππ (Pi) • Ρρ (Rhô) • Σσς (Sigma) • Ττ (Thau) • Υυ (Upsilon) • Φφ (Phi) • Χχ (Chi) • Ψψ (Psi) • Ωω (Oméga).

Alpha étant la première lettre et Oméga la dernière de cet alphabet. On remarque l’utilisation du terme Alpha, Bêta et Oméga pour le réseau informatique. Mais ces différentes lettres sont aussi souvent utilisées en mathématique (π pour les calculs de diamètres des cercles, Σ comme symbole de la somme) et en science, ainsi qu’en physique pour les particules.

Plus précisément la lettre Oméga se rapporte :
Pour sa capitale Ω:
En physique et chimie ;
  • Ω est le symbole de l'ohm, unité d'impédance et de résistance électrique
  • Ω est un baryon d'étrangeté 3 et d'isospin 0 ;

En mathématiques ;
  • en probabilités, Ω représente l'univers des possibles,
  • en analyse mathématique et dans l'étude des EDP, Ω représente le domaine, sous ensemble de l'espace euclidien, où les fonctions et les équations sont définies,
  • Oméga de Chaitin,
  • la fonction oméga est l'autre nom de la Fonction W de Lambert. La constante Ω est la valeur de W (ou W désigne la fonction W de lambert).
  • Ω désigne souvent le centre d'une similitude.


Pour sa minuscule ω :
En physique ;
  • ω est la variable attribuée à la vitesse angulaire ou à la pulsation (2π*fréquence), exprimée dans les deux cas en radians par seconde,
  • ω est un méson non étrange d'isospin 0 ;

En biologie et chimie ;
  • un groupe d'acides gras porte le nom d'Oméga (noté ω) : les Oméga-3 et Oméga-6 sont des acides gras polyinsaturés.

En mathématiques ;
  • ω est le premier ordinal infini dans la théorie classique des ensembles.


En zoologie, l'Oméga est l'animal le moins respecté d'une meute de loups. (À l'inverse du couple Alpha.)
En théorie des codes, on utilise le codage omega d'Elias.

A l’origine la lettre oméga est un o ouvert, c’est un son long, que l’on écrirait « ô ».

Continuant de discuter avec Ester, il aborda le sujet assez bateau du travail. Il n’avait malheureusement pas le temps de rester plus longtemps pour bavarder.

Et comment se passe ton entrainement pour la brigade ? Fernando va bien ? Il faudra que je demande à Lucia de te donner des graines pour ton petit protégé. Si tu la croises un jour, parles-lui de moi, je suis sur qu’elle t’accordera quelques minutes de son temps… Elle est jardinière, tu pourrais la croiser en te baladant dans la cour intérieure. Aussi bavarde que moi, mais très agréable.

Il soupira : pourquoi être bavard devait il être un défaut ? En plus, il n’arrivait jamais à se taire trop longtemps… surtout lorsque ses interlocuteurs étaient intéressants et cultivés. Il jeta un coup d’œil à sa montre, le temps passait si vite, alors qu’ils avaient l’immortalité devant eux le sablier du temps continuait de leur imposer ses contraintes. Et celle-ci lui disait qu’il n’avait plus de temps à perdre à bavarder agréablement. Il se devait donc de prendre congé. Ramenant le col de son manteau officiel contre son cou, il se redressa avant d’ajouter.

Elyan, je te laisse les notes, tu me diras si ça t’a intéressé un minimum ? N’hésites pas à me contacter en cas de besoin… tu as mon adresse mail, ou tu peux la demander à Ester.
Je vous souhaite une bonne après-midi.


Et il s’éclipsa rapidement, les laissant revenir à leur jeu qu’il avait interrompu un moment.
Kim van Berghen
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Message par Ester Wieg Dim 8 Mai - 16:58

La blonde, fine et parfaitement maquillée, dévorait des yeux son voisin de table. La remarque d'Elyan était complètement vraie et justifiée : Elle pouvait voir, dans la profondeur des yeux de l'inconnue le même éclat qu'Ester avait vu dans le regard de Kim à l'entraînement de Welka.
Cette lumière qui l'avait hantée depuis...
Pourtant, l'homme assis en face de la jeune blonde paraissait insensible, aveugle à la petite luciole qui dansait dans les pupilles de son interlocutrice, virevoltant dans tous les sens alors que son coeur s'affolait dès qu'il prononçait son nom.

Le repas posé sur le plateau de la scientifique devait lui paraître tellement insipide à côté du goût des lèvres de son voisin de table... Pourtant c'était un met qu'elle ne pouvait s'offrir. Pour le moment.
Elle ne désespérait pas : mettant en oeuvre tous ses secrets et stratégies de séductrice : plaquant une mèche blonde derrière son oreille, elle dévoilait son décolleté fourni aux yeux de son Jules en déboutonnant nonchalamment sa chemise en soie.
Mais l'homme avait la tête ailleurs. Ses pensées se dirigeaient-elles vers une autre ? Là n'était pas la question. La cible du jeu était la blonde et personne d'autre.

Tentant de détacher ses réflexions de la petite lumière qui ne quittait pas les yeux de la blonde. Elle se concentra sur ses chaussures qu'Elyan avait présenté comme une preuve de son appartenance au clan des scientifiques travaillant en biologie.
Ester acquiesça. On pouvait même distinguer quelques traces de terre sur les converses que portait la jeune femme.

Inconsciemment, le regard d'Ester remonta vers le visage de la cible d'Elyan. La brigadière plissa un peu les yeux, comme pour essayer de deviner d'où venait ce maudit éclat... De la pupille ? Ou de l'iris ?
La jeune Oubliée ignorait encore qu'il venait d'un lieu plus profond. Cette petite lumière qui remuait la chair et le sang des personnes touchées voyait le jour dans un petit organe. Cinquante centimètres cube à peine. Et pourtant...

Rien à ajouter, lâcha-t'elle finalement.

Tout à coup, une étoile se posa devant elle. Etait-elle tombée du ciel ? Fallait-il qu'Ester fasse un voeu ? Comme dans les contes ? Elle était sur le point de joindre ses mains pour énoncer son souhait tout bas quand elle aperçut son parrain à ses côtés. Comment avait-elle pu ne pas le remarquer ? Elle ? Ester Wieg ?
Elle secoua la tête : la faute à cette maudite blonde !

Kim ! Comment vas-tu ?

La brigadière se pencha un peu plus en avant pour observer la petite étoile en pâte sablée posée sur une petite soucoupe. En provenance directe des laboratoires de Nosco.
Ester en croqua un bout. Il était vrai qu'un astre réellement tombé du ciel avait rarement un goût sucré et, après tout, l'Oubliée n'avait jamais croqué dans une météorite.

Kim avait l'air de s'inquiéter de la bonne alimentation des jeunes filles. C'était vrai qu'en regardant le désert sur leurs plateaux... Enfin.
Kim confia un petit morceau de papier électronique à Elyan. Sur son tatouage. C'est vrai que cet Omega renversé intriguait la jeune brune.

Tout se passe pour le mieux ? Si tu as besoin de quoi que ce soit n’hésites pas. Je n’ai pas retrouvé tes boucles d’oreilles, mais si jamais j’ai la moindre nouvelle je t’en fais part immédiatement.

Merci Kim... C'est vrai que ça m'embête un peu... J'ai eu beau remuer ciel et terre, je n'ai rien trouvé ! Impossible de mettre la main dessus !

Ester tapota la table avant de porter ses doigts aux lobes de ses oreilles. Elle caressa les deux trous qui les décoraient, mais rien n'y était accroché. La brigadière laissa tomber ses mains et haussa les épaules.

Elles ne sont pas perdues ! On les retrouvera !

Puis Kim entreprit de lui demander des nouvelles. Fernando, son entraînement...

Fernando va bien. Malgré l'agression qu'il a subi de la part de ce maudit vendeur d'aspirateur. Tu sais, le filleul de Shane M. Lewis ?

Sans s'en rendre compte, Ester sentit ses mains se resserrer en deux poings prêts à s'enfoncer dans le visage de l'albinos s'il se présentait par un heureux hasard au réfectoire.
La brune retint le nom de "Lucia", que Kim avait présenté comme une jeune femme sympathique et qui pourrait l'aider à trouver ce qu'il fallait pour Fernando. Un sourire s'étira sur le visage d'Ester en pensant à son petit oisillon.
Cependant, Kim ne fit qu'un passage éclair à leur table. Il s'empressa de repartir, sûrement demandé autre part, à une quelconque réunion des médecins de Nosco.
Ester le salua et lui souhaita une très bonne après-midi.
Il disparut ensuite à travers les agglutinements d'affamés dans le réfectoire.

Donc, tu as l'adresse mail de Kim ? Ou veux-tu que je te la passe ?

Ester observa un peu le dessert-cadeau que Kim avait offert à Elyan. Une espèce de cupcake arc-en-ciel dont les ingrédients restaient... Assez mystérieux, dirons-nous.
Ils devaient redoubler d'inventivité dans les labos pour inventer des choses aussi... Originales.
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Message par Elyan Naera Sam 14 Mai - 14:25

Ouvrir les yeux.

C’est quelque chose, quand même. Un instant fatidique, cet instant, infime et précis où la lumière, pour la première fois effleure la pupille pour aller toucher, ou brusquer peut-être, durement la rétine. Les paupières s’écartent, toujours de plus en plus de lumière, les cils qui laissent le passage à la stupeur-clarté qui émerveille. Toutes ces couleurs, aux parfums variés qui excitent les sens, si différents mais tous avec un point commun : leur beauté semblant inégalable par tout autre chose. Les formes, ensuite, après les couleurs, les formes ! Les courbes, les droites, du bout des doigts, du creux des hanches, la ligne des ailes, les traits du visage…. Tant de magnificence !

Tout cela, oui, mais pour quoi ?

Pour retrouver la nuit, pour se noyer dans l’ombre, pour se perdre dans l’obscurité, pour s’empoisonner de noirceur. Après tant de visions charmantes, que reste-t-il ? La peur, la perte, il n’y a que quelques lettres de différences. Perte de l’émerveillement, peur de cette suite noire et terne. La question n’était pas, ne devrait pas être, pourquoi les deux jeunes femmes, Elyan et, peut-être, Ester, ont-elles peur du noir. Mais plutôt… Comment tous ces gens autour d’elles réussissent à ne pas en avoir peur ? Comment font-ils ? Cette femme blonde, là-bas, elle n’avait donc pas peur des monstres qui peuplent le monde des sans-lumières ? Pourtant… Elle avait peur, elle aussi, et cela se voyait. Pour lui. De lui ? De sa réaction, de ses sentiments, de ses pensées, elle avait peur.

Elyan sortit de ses considérations quand Ester lui indiqua qu’elle n’avait rien d’autres à ajouter. Alors qu’elle allait répliquer qu’elle pouvait choisir une autre cible pour jouer, elle aussi, Kim arriva à leur hauteur, le plateau chargé de présents colorés, deux friandises pour chacune des filles. Une étoile multicolore pour Ester et un énorme cupcake pour la demoiselle rousse.


Bonjour Kim ! Je vais bien, et toi ?

La jeune rousse lança un regard amical à son médecin et formateur. Quand il leur demanda si elles mangeaient assez, Elyan eût comme un regard d’excuse, autant envers le yaourt délaissé qu’à l’homme attentionné, qui lui offrit l'énorme gâteau. Gênée, elle l’était. Kim était bien gentil, mais elle n’aurait jamais assez faim pour avaler tout ça ! Heureusement, ce fut son « bourreau » qui la sauva : le médecin lui tendit de suite un descriptif sur son tatouage.

Oh, merci Kim !

Délaissant, au même titre que sa bouche délaissait le yaourt, la conversation de ses deux compagnons, ses intérêts s’offrirent tout à la feuille de renseignements. Principalement sur les significations scientifiques de l’oméga, la jeune femme comprit quasiment tout, la plupart des informations relevant de connaissances plutôt basiques, mise à part tout ce qui touchaient à la physique des particules.
Ces nouvelles données mirent Elyan sens dessus dessous. Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Il fallait aussi prendre en compte de nombreux autres détails : l’oméga, si c’en était bien un !, était renversé, deux pointes l’entouraient, avec un cercle en son centre. En supputant que le cercle représentait la communauté… Et les pointes, l’agressivité… Quelles interprétations pouvait-on en tirer ? La rousse appartenait-elle dans d’autres temps à un groupuscule antiscientifique centré sur la redécouverte d’une vie communautaire et équitable ou était-ce seulement le signe de son appartenance à une minorité politique pacifique luttant contre l’armement… Ou encore une secte prônant la suprématie de la science pour l’épanouissement sexuelle. Ou alors, symbole d’un grade militaire, sûrement plutôt mal classé d’après la signification éthologique de l’oméga, du genre un soldat à pied, un fantassin. Ou peut-être était-ce simplement un dessin, tatoué par plaisir, mais par un tatoueur peut habile qui l’aurait fait à l’envers. Pourquoi spécifiquement à l’envers ? Parce qu’Elyan ne voyait pas pourquoi elle aurait souhaité avoir un symbole renversé. Elle aurait bien aimé comprendre… Elle avait beau se dire qu’elle ne voulait pas chercher à en savoir plus sur son passé… L’envie de savoir pourquoi était-elle ce qu’elle était, autant physiquement que mentalement, était présente. Dont ce tatouage. Dont sa peur du noir. Dont ce qu’elle savait sur les sciences, toutes ces connaissances sorties du vide, du néant de sa mémoire. Et en même temps… Elle ne voulait pas savoir. Ce qu’elle avait été, avait-elle été quelqu’un de bien ou de mal, elle ne l’était plus forcément aujourd’hui. Elle n’avait plus aucun lien avec son autre soi, son autre vie, alors pourquoi s’embêter avec des problèmes qui ne sont plus les siens ? Tant de questions… Qui lui en faisaient oublier l’essentiel !

Relevant vivement la tête, les yeux verts retrouvèrent le visage d’Ester, mais ils ne trouvèrent pas celui de Kim. Où était-il passé ? Il était…


… Déjà parti ?

Elyan avait-elle donc passé plus de temps qu’elle le croyait dans ses pensées envahissantes ? Se grattant la tête, la rousse reposa la feuille numérique sur la table et s’excusa de sa simili absence de quelques instants auprès Ester. Repoussant, inconsciemment pour ne pas trop culpabiliser, le gâteau offert, elle reprit le jeu abandonné une poignée de minutes plus tôt, à cause de l’irruption impromptue de Kim. Elyan sourit et lança joyeusement :

À ton tour ! Choisis une cible !
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Message par Ester Wieg Dim 4 Sep - 19:12

Elyan avait l’air un peu perdue dans la forêt de signes qui remplissait sa feuille numérique. Posé sur la table, le contenu des informations qui accaparaient la jeune rousse attira l’œil d’Ester. Se penchant discrètement en avant, elle tenta de lire ce qu’elle pouvait.
Là, sur cette feuille, se côtoyaient des signes dont elle ignorait jusqu’à l’existence, et des explications scientifiques touchant à différents domaines. Une lettre revenait souvent, comme un pont avec deux pattes pour en assurer la stabilité… La brigadière releva la tête vers le visage encore inspiré d’Elyan. Son regard se posa sur l’œil vert souligné d’un Omega à l’envers. Elle fronça les sourcils, comme pour accélérer le raisonnement qui se déroulait dans son esprit. La jolie rousse, sous ses airs enfantins, cherchait-elle des réponses ? Ce tatouage qui ornait sa pommette gauche avait-il un lien avec le passé de la conceptrice en cybernétique ?
Ester n’eut pas le temps de creuser sa réflexion : Elyan releva la tête, comme si elle se rendait compte tout d’un coup de la présence de sa partenaire de jeu. Et oui, elle n’avait pas bougé, toujours les fesses collées à son siège, le buste légèrement en avant pour tenter d’apercevoir et d’enregistrer les quelques informations inscrites sur la feuille numérique. La brigadière se redressa pour adopter une position moins louche et plus décente. Elle s’éclaircit la gorge :

Euh, oui ! Donc… Une cible.

Tel un radar, ses yeux balayèrent la salle, ne s’attardant que quelques fractions de seconde sur les visages qui composaient le paysage du réfectoire. Quelques fractions de seconde qui suffisaient à résumer brièvement ce qu’il fallait savoir sur ces inconnus. Les yeux vifs, Ester commentait mentalement : « Pas lui… Pas elle non plus… Mais il mange comme un porc celui-là ! Celle-là, pas la peine d’en parler… »
Puis son regard s’attarda un peu plus longtemps sur le visage d’un homme, mal rasé, le dos voûté et les cernes qui semblaient plonger jusqu’à sortir de son visage. Et puis cette alliance passée à son annulaire qu’il faisait tourner autour de son doigt et qu’il regardait d’un air mi-nostalgique, mi-désespéré.
Ester désigna du menton cet homme, qui buvait son verre d’eau si vite qu’on aurait cru qu’il voulait s’y noyer, qui caressait sa purée du dos de sa fourchette comme s’il s’agissait de la peau de l’être aimé, qui déjeunait seul face à ses souvenirs et ses erreurs.
Sans quitter son sujet des yeux, Ester entama une histoire :

Son couple se brise. Pire encore, est en train de se briser. Sous ses yeux. Là. Maintenant. Il le sait, il le sent. Chaque seconde qui défile creuse encore un peu plus le fossé qui s’est installé entre sa femme et lui. Petit à petit ça l’écarte vers l’extrémité du lit, ça l’enlève des bras de sa compagne et il ne peut rien faire d’autre que regarder. Regarder sa vie filer entre ses doigts. Il est pétrifié, il n’arrive pas à retenir ce à quoi il tient. Il pourrait. Mais, il est bloqué.

Ester, pour la première fois depuis qu’elle avait posé le regard sur cet anonyme, décolla ses yeux de son sujet pour les plonger dans ceux d’Elyan. La brigadière aimait vagabonder dans les yeux de ses interlocuteurs, surfant sur les petites stries de leurs iris, pirouettant autour de leur pupille qui rapetissait selon la lumière, leurs sentiments, leur perception du monde… C’était comme si elle voyageait en eux. Qu’elle découvrait à chaque fois un nouveau pays qui faisait partie intégrante de cette personne. La commissure des lèvres de la brunette se soulevèrent, courbant sa bouche en un sourire impénétrable. Elle appuya son menton dans la paume de sa main :

Qu’en penses-tu, Elyan ?

« Etrange, étrange. » Elle se fit cette remarque en regardant la rouquine. Elle se… Sentait bien ici. Elle aimait bien parler à ce petit bout de femme, partager… Faire tout sauf ce à quoi servait ce réfectoire : manger.
C’était une sensation… Qu’elle ne se connaissait pas. Peut-être qu’avant… Avant. Avant Kim. Avant Aaron. Avant l’Enceinte. Avant Nosco. Elle avait ressenti ça, une sorte de facilité d’expression avec quelqu’un. Une compréhension mutuelle qui, cependant, n’excluaient pas des divergences ni un partage de points de vue. Fernando était quelqu’un d’extraordinaire mais l’échange qu’elle avait avec lui avait une limite. Une limite d’ailleurs très simple, qui tenait en quelques syllabes : « Cui cui »
Et là, elle, la froide, la sans pitié, la violente Ester s’était trouvée une amie. Peu de personne pouvait s’en vanter d’ailleurs : le nombre s’élevait pour le moment à… Un. Et c’était Elyan Naera. Cependant, bien que le nombre de membres du club des « Amis d’Ester » fût fort restreint, ils avaient là une amie capable de défoncer des portes à coups d’épaules pour eux. Autant le dire clairement : mieux valait ne pas s’en prendre à une amie d’Ester. Oula, non. Vraiment pas. On ne pouvait pas garantir votre sécurité après ça.
Et puis... Est-il utile de souligner qu’Ester se trouvait être en possession d’une serviette éponge ? Et qu’elle n’hésiterait pas à s’en servir ?
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Message par Elyan Naera Mer 21 Sep - 16:52

Elyan regarda d’un air étrange la jeune femme qui lui faisait face. Sa position… Avait-elle cherché à lire le document ? Pas que cela dérangeât la scientifique, loin de là, ce n’était rien de vraiment personnel, mais plutôt… Enfin, ça la gênait, mais pas à cause de l’indiscrétion que ça aurait pu être, à cause de l’impression qu’Elyan avait du geste. Ester semblait encore sur la réserve avec elle. Si elle voulait lire le document, elle n’avait qu’à demander, libre à la jeune rousse de refuser, bien sûr. Ne voulant pas troubler son interlocutrice, déjà plongée dans le jeu qu’elles s’étaient créé. Cherchant à suivre son regard, Elyan passa plusieurs fois des yeux d’Ester à ce qu’elle devait être en train de regarder, la cible qu’elle examinait. Elle pronostiqua mentalement sur le choix que la brune allait faire… Et se trompa. Elle aurait pourtant parié qu’elle prendrait le vieil homme, assis avec une femme beaucoup plus jeune. Parrain et filleule, certainement… Eh bien non !

Ester avait choisi un jeune homme à l’air désespéré, comme elle le fit remarquer assez rapidement. Elyan l’écouta attentivement, cherchant les failles dans son raisonnement, les détails qu’elle aurait oubliés. Elle regardait encore le jeune homme quand Ester lui demanda son avis. Elle se retourna donc vers son interlocutrice.


Je pense que ce que tu dis est juste, dans l’ensemble. En vérité, je ne dirais pas que son couple est en train de se briser en ce moment, plutôt qu’il s’est brisé y a quelques semaines. C’est le moment où il réalise qu’il ne connaîtra plus jamais la sensation de l’être aimé contre sa peau, qu’il ne pourra plus la regarder dormir en veiller que son souffle soit régulier, qu’elle n’est pas froid… Il regarde à sa bague, les souvenirs le travaillent. Mais ce ne sont déjà plus que des souvenirs. Je suppose que vu la bague, il était marié.

Se retournant une nouvelle fois vers la cible, la cybernétologue réfléchit quelques secondes, avant de lâcher, dans un souffle :

Je crois qu’il est veuf.

Sans réussir à endiguer ses émotions, Elyan fut prise d’une vague de chagrin pour cet inconnu au bord du désespoir. Elle déglutit avec difficulté, ravalant quelques larmes de rage et d’impuissance, de celles qu’on a face à ce genre de malheurs, et argumenta son interjection.

Il est veuf, je pense, ou alors il est vraiment trop lâche pour espérer pouvoir la reconquérir. Mais je ne pense pas que ce soit le cas, il n’a pas la tête, ni le manque de muscle, de quelqu’un de lâche. Il aimerait se battre pour la retrouver. Mais c’est impossible…

Son cerveau tournant à plein régime, Elyan chercha à ordonner ses pensées, qui commençait à venir… Une idée nouvelle, encore, émergea.

Ou alors, c’est qu’elle a réussi à sortir d’ici. Et lui n’y arrive pas. Peut-être… Je ne sais pas trop…

Elyan se tourna vers Ester, son regard la questionnant, elle désirait son avis sur ce qu’elle avançait. Elyan remarqua alors les yeux de la brigadière. Elle la regardait d’une drôle de façon… Enfin, venant d’elle, surtout, c’était bizarre… Un regard… Aimable. Voire même un plus…
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Message par Ester Wieg Mar 25 Oct - 23:12

Ester pouvait presque voir les idées d’Elyan s’entrechoquer, se cogner en un tourbillon de sentiments tellement nombreux que la rousse ne pouvait se décider sur lequel adopter. Son visage reflétait tout ce maelström qui emportait la rationalité de la jeune femme : tantôt sourcils froncés traduisant son incompréhension, ils s’élevaient ensuite face à une nouvelle surprise, avant de s’affaisser gravement, marquant la pitié qu’elle éprouvait pour cet homme.
Ses yeux agités tentait de percer l’homme de toute part, le décortiquer pour mieux le comprendre. Elle voulait le creuser, forer son esprit et son cœur pour en comprendre les sentiments, les mécanismes. L’espace d’un instant, peut-être voulait-elle… Peut-être… Être à la place de cet homme ? Voir ce qu’il voyait, sentir ce qu’il sentait, endurer ce qu’il endurait ?
Ester posa calmement sa main sur celle de la rouquine.

Respire. dit-elle simplement, sans brusquerie, d’une voix presque maternelle.

La brigadière plongea ses yeux d’un or paisible et fixe dans ceux, tempétueux de son amie. Elle lui sourit. Un sourire maîtrisé, compréhensif visant seulement à la sortir de son monde intérieur qui commençait à s’agiter dangereusement. Il ne fallait pas trop s’impliquer dans les observations qu’on pouvait faire au cours de ces jeux. Très rapidement cela pouvait s’avérer nettement moins drôle.
Une fois qu’Elyan fut de retour dans le monde réel, qu’elle eut récupéré de sa course effrénée dans les méandres de son esprit, Ester reprit sa main pour la remettre à sa digne place : à côté de l’autre.

Ca va ? s’enquit-elle.

Ester s’empara d’une carafe d’eau et laissa le liquide se déverser dans un verre de cantine. Un design somme toute banal, et les bords marqués par le calcaire, bref. La description du verre ici nous importe peu. Vieux réflexe qu’avait Ester à détailler les choses qui, en plus d’être inutiles, étaient moches.
Elle tendit le gobelet, essayant d’arrêter de fixer la valse des petites bulles d’air qui remontaient à la surface, essayant désespérément de retrouver l’extérieur.
La brune focalisa son attention sur sa camarade de réfectoire, la regardant porter le verre à ses lèvres d’un geste automatique. Ester se demandait même si Elyan avait conscience de son geste, si elle sentait bien la boisson couler le long de son œsophage… ?
Ester enfonça son index dans la joue de son amie.

Wakey, wakey !

C’était sûrement la phrase la moins Esteresque imaginable, mais l’effet était certain.
Ester jeta un œil à l’horloge digitale accroché au mur qui lui faisait face. 13h45. Il était temps pour elle de tirer sa révérence, enfiler un jogging et partir suer ailleurs. Elle poussa sa chaise et se leva. La brune tapota la chevelure rousse de son amie et tira la feuille de papier électronique vers elle. Elle y ajouta une note : « esterichou@nosco.nv – Chambre 112»

Si jamais tu as un problème. Ou même si tu n’en as pas.

Elle lui fit un clin d’œil avant de lui expliquer les raisons de son départ. Cela tenait en quelques mots : Entraînement, dix minutes, en retard.
Ester salua sa nouvelle amie et se leva avec son plateau dans les mains. Une fois rapporté au personnel de la cafétéria, elle jeta un dernier coup d’œil vers la place où se trouvait Elyan, sourit et quitta la grande salle ainsi que ses odeurs, satisfaite.
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