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Do as you wish....

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Message par Howard A. Heavs Mar 22 Fév - 16:26

Soupire... Il faisait de nouveau mauvais temps à Nosco, certes c'était un fait presque quotidien, il pleuvait souvent pour ne pas dire autre chose mais en général il y avait également quelques éclaircies, plus fréquentes pendant certaines périodes, hors ils étaient précisément dans l'une d'entre elle et il avait espéré profiter d'un temps clément pour cette soirée spéciale histoire de parfaire les choses. Mais voilà son beau plan tombait à l'eau au sens propre comme au figuré et il observait à présent la fenêtre en essayant de trouver le courage d'allumer les lumières, histoire d'y voir quelque chose hors du hauban de clarté grise luminescente que dégageait la fenêtre de la salle.
Dans la pénombre qui ourlait la pièce de velours impénétrable cette lumière crue et triste semblait presque irréelle, elle aurait très certainement put déprimer quelqu'un qui s'attachait à ce genre de chose, lui en soupirait simplement, observant depuis son fauteuil le parvis du Capitole, noyé sous l'eau, vide, étrange esplanade dépourvu de vie ou de sentiment.

Le mauvais temps redécorait il la ville à son image ? Il n'en demandait pas tant mais l'idée lui tira tout de même un long sourire mi amer mi malicieux... Pourquoi attendait il là déjà ? Qu'est ce qui lui avait prit encore une fois ? Autant de question qu'il valait mieux se garder de poser, surtout auprès de lui qui se contentait, en guise d'explication, d'un palabre ou d'un simple regard de coté, décoché avec moquerie et impudence.
Lui même ne se souvenait peut-être plus de la raison qui lui avait fait écrire puis envoyer la proposition, ni même pourquoi à lui et pas à un autre... ou peut-être s'en souvenait il si bien qu'il se repassait chaque mot un par un, comme une bande son mise en répétition, à la recherche du point par lequel débuter tout cela.

Après tout le bon docteur Van Berghen qui s'était vu offrir cette surprenante invitation n'était pas dans ses dossiers sensibles, du moins si on omettait le surtamponé Darek mais ça c'était une autre histoire, il passait presque un quart de son temps à compléter la chose surchargée qui servait de dossier au commandor de la section informatique avec le demi espoir qu'un jour il ai l'occasion de le ranger définitivement...

Soupire... La haute silhouette frissonnant dans son fauteuil bien trop grand pour lui, une main dissimulant à demi ses yeux, la tête reposant contre le bord de la fenêtre, les yeux perdues dans le vague, au loin... Le silence lui semblait soudain étrange, presque intrusif, malvenu dans tout les cas, un invité indésirable à une fête qui s'annonçait intéressante, un silence qui laissait attendre quelque chose pour le déchirer et qui restait pourtant intact, comme un lourd voile obscurcissant qu'il aurait volontiers retiré mais sans en avoir la force.
Il se sentait tellement... vidé, tout en étant plus que vif, il avait de l'énergie à revendre tout en se sentant incapable du moindre geste, il allait pourtant falloir qu'il se reprenne et vite, il n'allait tout de même pas laisser son invité à la porte surtout en sachant qu'il était à l'origine de la rencontre. Plus il y pensait et plus il avait dans l'idée qu'un show ne serait peut-être pas la bonne solution, il allait devoir trouver comment meublé les choses maintenant que son coup de tête lui apportait de la compagnie...
Ah ça bien entendu qu'il s'était sentit seul, même très seul alors qu'en règle général il vivait son isolement de manière parfaite, il l'avait choisit après tout, si il le voulait il pourrai très bien descendre hors du capitole, ou même à l'intérieur de celui ci, et discuter mais à quoi bon réellement, d'une part il n'aimait pas les autres et ne pouvait pas cesser de travailler sans en ressentir un grand vide, il préférait rester à compléter ses dossiers plutôt que de voir un visage humain, d'une autre part avec tout ce temps passé dans un endroit tel que celui ci il fallait admettre qu'il ne serait pas à sa place ailleurs et certainement pas à l'aise même si il serait sans doute le seul à le savoir.

Finalement cette rencontre serait peut-être l'occasion de changer d'air et de se remettre dans le bain humain, le scientifique n'était pas spécialement désagréable ou difficile et si il avait des doutes quand à sa loyauté totale il n'en ferait pas non plus un plat à moins que cela devienne trop menaçant... en d'autre terme il avait le profil masculin idéale pour lui, au moins il était sûr et certaine de ne pas se braquer.
Un léger sourire flotta sur ses lèvres, que pouvait il penser d'ailleurs ce bon docteur ? Et où était il en cet instant ? Devant le capitole ou peut-être à l'intérieur... en train d'admirer ? Il était déjà venu au moins une fois si non plus, il ne serait probablement pas de ce genre là... encore chez lui à se demander mille et une chose ? Il semblait avoir l'esprit vif, il ne pensait pas avoir était si nébuleux dans ses propos pour justifier un raisonnement poussé...

Soupire... il prit son courage à deux mains et se releva légèrement, braquant un regard sombre vers l'extérieur avec une expression sinistre, les réminiscences de son arrivée avaient une nette tendance à se faire plus vives depuis quelques temps, devait il y voir un signe ? Il n'était pas du genre à croire en ce genre de chose mais il devait bien avouer que la perspective de devoir revivre tout les jours ce qu'il avait vécu tant d'années auparavant lui était des plus agaçantes à défauts de terrifiantes.
Il n'avait jamais été fier de ce premier contact avec Nosco, il le hantait contre sa volonté et sabotait ses efforts à regarder au delà de l'instant présent... était ce pour cela qu'il travaillait autant ? La réponse lui importait peu, il avait bien autre chose en tête...

Se relevant il lissa les pans de sa veste en se tournant vers un miroir avec un regard critique, s'examinant attentivement avec une moue de réprobation, ça n'était vraiment pas brillant, franchement pas à son goût. Sa chemise était à moitié froissée, sa veste de velours déboutonnée et tombant sur ses genoux... les reste n'était pas mieux, entre les cernes sous ses yeux et sa chevelure indisciplinée dont les boucles frôlaient ses yeux et ses joues, il semblait s'être endormit en plein travail.
Pouvait il vraiment paraître ainsi, lui qui avait une sainte horreur d'être vue autrement que net et sage ? Habituellement il aurait dit non, un non sec et définitif mais d'une voix égale, hors de question de ressembler à une épave même si il en était tout de même encore loin, surtout pour un diner qui se voulait délicat mais encore une fois il ne se sentait pas vraiment la force ou la volonté de remettre de l'ordre dans tout cela, qui le verrait réellement ? Les caméras n'avaient jamais rien à voir d'autre chez lui que son travail et l'occasionnel tas de papier quand il avait la chance d'en trouver un peu, rien de bien folichon en somme... Van Berghen ? Oserait il même lui dire quoi que ce soit, à lui un haut conseiller ? Peu probable même si il n'aurait pas parier dessus non plus, on ne savait jamais quand quelqu'un allait vous surprendre après tout, c'était le but même d'être surpris... Son second ? Il n'allait certainement pas débarquer en cette soirée, il lui avait déjà fait part de ses projets, il ne lui cachait pas tant de chose, à celui là, trop proche, trop doué, trop important pour sa chaine de commandement et d'informations.

Personne d'autre, absolument personne, comme il y avait si peu qu'il voyait de toutes façons... Soupire... Il se détourna en essayant de lisser ses vêtements, observant la pièce avec tout autant de critique que son état personnel, il avait fait du mieux possible, au moins n'y avait il plus autant de désordre qu'auparavant, quelques heures plus tôt n'importe qui aurait conclu qu'on s'était battu dans la pièce tant elle était en désordre et paraissait mal en point, à présent elle était net à défaut de véritablement spéciale... il n'avait jamais pris la peine d'aménager en dehors de ses commodités de travail, on lisait tout aussi bien la personnalité de quelqu'un dans ses appartements que sur son visage et il ne tenait pas à être lut.
Il s'approcha de la table et remis en ordre un ustensile en repensant au dernier diner qu'il avait eu en compagnie de quelqu'un, tant d'années auparavant, diner tendu si il en était et qui n'avait rien eu de plaisant, ça n'avait pas été le but recherché après tout, loi de là même. Il n'avait pas la même chose en tête cette fois ci mais ça ne garantissait pas que les choses iraient mieux, il verrait bien en temps voulu...

Son regard se portant sur l'heure et il émit un léger sifflement, à quelques minutes près ils y étaient, il n'avait pas le moindre doute que son invité serait ponctuel cependant cela signifiait que lui même avait perdu énormément de temps, perdu comme il l'avait été dans ses pensées et ses demi rêves en noir et blanc. Il s'étira avant de s'approcher de la porte à grands pas, posant la paume sur la surface lisse en fermant les yeux, laissant la sensation de fermeté l'envahir, supprimant le léger tremblement naturel qui l'avait saisit.
Sa main glissa, geste qu'il n'avait pas eu l'impression de faire, et il ouvrit la porte, adoptant instantanément son attitude « pour l'extérieur » en prenant appuis sur l'encadrement, jetant un œil sur le couloir... Le couloir, les statues, la décorations, tout était familier, si familier qu'il aurait presque put les décrire de mémoire, il ne les aimait pas forcément mais cela n'avait pas d'importance capitale, il n'y prêtait aucune attention depuis tant de temps. Mais dans cet espace...

Sourire... Il n'avait pas pensé avoir un timing si parfait mais il semblait bien qu'il avait jouer un jolie tour sans le savoir. Il lui fallu quelques secondes pour prendre l'espace en vue et l'y intégrer mais il était bien là devant lui et c'était une vue amusante, pour un peu il aurait presque dit agréable mais il gardait ce qualificatif pour la gente féminine. Il avait vu juste sur un certain nombre de points, ça n'était pas une surprise, en revanche ce qui le surpris fut son propre sourire, aussi naturel que ses machinations ou ses commentaires silencieux habituellement désagréables...
Il inclina légèrement la tête en le regardant dans les yeux et prit la parole pour éviter de le dévisager. « Kim Van Berghen... un plaisir de vous voir, j'espère que ma demande n'a pas bouleversé votre programme de la soirée, je m'en voudrais vraiment d'avoir privé un de nos pauvres malade de votre aimable attention... » Il se passa une main dans les cheveux et faillit se mettre à rire, se retenant au derniers moment en se redressant, libérant le passage en le lui désignant d'une main, se fondant de nouveau dans la pièce avant de fermer la porte une fois son invité entré.

Ses yeux passaient alternativement de l'homme à la table... puis de la table à l'homme, fronçant légèrement les sourcils comme si il avait omit quelques chose d'important, croisant les bras. Il ne lisait pas dans les esprits ça c'était certain mais il se demandait avec un peu de malice si l'autre n'était pas déçu par ce qu'il voyait, lui même l'était mais il était de toute façon déçu par tant de chose tout en en tirant ce qu'il voulait qu'il valait mieux ne pas se fier à son jugement personnel, surtout si on tenait à avoir un avis simple, concret et franc... trois choses dont il perdait un peu plus l'habitude chaque jour qui passait dans cette ville sous clef. « ça n'est certainement pas aussi somptueux qu'on pourrai l'attendre... mais je vous en prie, mettez vous à l'aise. »
Howard A. Heavs
Howard A. Heavs
~ Haut Conseiller ~
~ Commandor ~
Section Judiciaire


Camp : Guilde Impériale
Profession : Haut conseiller, commandor de la brigade judiciaire
Âge réel : 130 ans
Âge d'apparence : 26 ans

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Monde de Nosco
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Kim van Berghen Sam 19 Mar - 18:29

La pluie, merveilleuse création de la nature, qui s’était décidée à pouvoir pleurer parfois pour le plaisir de pouvoir nourrir les plantes, calmer les esprits humain, cacher son gracieux astre solaire sous d’épais nuages. Certains tel Aaron Smith ou Tristan Darek se réjouirait du temps exécrable, ventant la possibilité de rester devant son ordinateur sans sortir et surtout sans ressentir aucune culpabilité. « Bah, oui c’est pas comme si je manquais quoi que ce soit dehors, il n’y a même pas de soleil ! ». Toujours une bonne raison pour faire ce qui leur plaisait le plus. Ils en oubliaient même le mauvais temps et la grisaille qu’il pouvait installer dans les pensées des habitants. Ils n’en étaient pas affectés puisqu’ils ne prêtaient pas attention à cet évènement extérieur qui ne les dérangeait ou changeait en rien. La pluie était comme une Romance sans paroles…


Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?


Qui avait envie de sortir lorsqu’il pleuvait et que le temps était si mauvais ? Personne sans aucun doute… Enfin si, il y avait toujours eu… les enfants, mais ils étaient bien moins nombreux à Nosco, ou la moyenne d’âge avait dépassé la majorité. Pourtant dans ses souvenirs, Kim se rappelait de ces jours pluvieux qui auraient pu être si tristes et où pourtant ses enfants lui demandaient de sortir, pour aller s’amuser. Et bien sur, comme sa femme craignait de les laisser seul et sans surveillance, il devait s’y coller. Bon la seule partie qui était vraiment une corvée était le fait de se sentir trempé jusqu’aux os, lorsque la pluie passait malgré les vêtements imperméable, qu’elle imprégnait tout pour devenir presque une partie de soi. Après tout le corps était composé d’environs soixante-cinq pour cent d’eau ! Et puis, les voir jouer, avec des bateaux en bois, sauter dans ses flaques ou lever la figure vers le ciel pour sentir les gouttes de pluie s’écraser sur leurs visages… ils étaient si mignons, si innocents et purs. Et si loin, isolés dans ses souvenirs…


Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !


Ploc, ploc, ploc faisait la pluie, tapant sur les carreaux des fenêtres, réclamant à entrer, voulant s’infiltrer partout. L’eau sur les verres des ouvertures laissant passer le jour, encore et encore. Ainsi que sur le sol, où elle rigolait jusqu’aux égouts pour s’infiltrer sous terre, former des nappes souterraines qui étaient filtrés par les nombreuses couches de sédiments. Le précieux liquide était partout, on le sentait : l’air humide qui sentait d’une manière très particulière, celui qui faisait frissonner aussi, lorsqu’on sentait ce taux d’hydrométrie impressionnant toucher sa peau. Quoi de plus beau que de s’endormir avec le doux chant de la pluie sur un support solide ? La musique était constante et douce, naturelle, on se sentait en sécurité dans son lit à écouter ce bruit répétitif. Plic, ploc, ploc…


Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.


Les plus romantiques s’installeraient certainement à l’intérieur derrière leurs fenêtres avec un bon café, thé ou chocolat chaud, pour observer ce phénomène naturel si agréable et unique. Il y avait très rarement le moindre éclair déchirant le ciel, il fallait donc se contenter de moins. De plus aucun mer n’était présente en Nosco, impossible donc de s’installer sur une plage pour contempler le mouvement des vagues qui affluaient et refluaient encore et encore. Aucune écume ne venait lécher le sol où ils vivaient. Ô terre maudite, pourquoi être si petite, on se sent si à l’étroit de ne point pouvoir découvrir le vaste monde, puisque celui-ci se résume à quelques kilomètres carrés, exceptés en souterrains. Rebelle sans cause. Enfermés sous la terre, ils devaient tout de même ressentir les effets de ces pluies diluviennes qui ne cessaient. Le niveau des quelques eaux stagnantes avait du considérablement augmenter, il devait être bien plus dur pour les rebelles ou même les brigadiers de se déplacer en sous-sols.


C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !


Aucun appartement ne pouvait être pire que celui de Tristan Darek, c’était impossible ! Tant de désordre, voir soyons peu poli : « un vrai bordel ! », oui il vivait dans un bordel ! Rie ne pouvait donc plus choquer Kim sur les choix de rangement d’un appartement. D’ailleurs il était là depuis tellement de temps à Nosco qu’il avait eu la chance de visiter pas mal d’appartements, que ce soit parce qu’il avait souvent déménagé, passant du premier étage de l’Aedes au second, puis enfin au troisième, ou parce qu’il avait eu la chance d’avoir plusieurs filleuls avec qui il entretenait de bonnes relations amicales… Oui aussi le fait qu’ils aient entretenu plusieurs relations amoureuses avec diverses femmes, mais il ne s’étendrait pas sur le sujet, et généralement elles rangeaient de façon correcte leurs pièces à vivre. Ah, la légendaire propreté féminine, leur organisation parfaite… Ah oui, que disaient encore les femmes et surtout les mères ? Présente-toi toujours à l’heure lors de tes rendez-vous, habille-toi bien, et amène un cadeau… Il faut toujours remercier par un cadeau l’hôte qui a la plaisir de te recevoir, et surtout soit poli, mange proprement, ferme la bouche et…

Oui, tout cela il l’avait appris et assimilé, il n’avait plus besoin des conseils, mais n’hésitait pas à en distribuer certains, comme lorsqu’il fallait rappeler d’être à l’heure. Être ponctuel était tellement une habitude pour Kim, qu’il ne tolérait pas ce défaut chez les autres. Concernant le présent à offrir, il y avait réfléchit longtemps, envisageant la possibilité de plusieurs cadeaux, mets précieux ou savoureux, après tout il venait pour un repas… Il avait bien sur écarté les fleurs, ce n’était pas une femme et Haevs ne semblait pas avoir la main particulièrement verte. Or le haut conseillé était surtout connu et réputé pour une chose, si ce n’était son apparente rigidité… la collection impressionnante de ses hauts de formes. Et pour faire plaisir, il fallait donner dans l’originalité, Kim van Berghen avait donc prit contact avec une des stylistes, et ils avaient discuté ensemble de ce qu’il cherchait, du prix qu’il voulait y mettre ainsi de suite. Nosco était une ville ou tous les styles se mélangeaient un peu, mais avec une grande préférence pour le steampunk, un genre totalement à part et qui convenait à la plupart des personnes.

Ils étaient partis sur un débat sur le fait de choisir la couleur rouge ou noire, Kim soutenant d’un beau noir passait avec tout, faisait classe et parfait en toute occasion. Tandis que son interlocutrice voulait tenter le rouge, la couleur du sang, de l’amour, une couleur puissante et vivante, bien plus que son confrère le noir. Et surtout c’était la couleur de la guilde, donc forcement pour un haut conseiller… Bon, il fallait bien avouer que finalement l’argument qui avait fait craquer Kim était plus le sourire charmant de la jeune femme. Ils étaient finalement tombés sur un accord, un rouge foncé, une sorte de bordeaux encore plus sombre. Puis la styliste l’avait renvoyé chez lui, refusant qu’il intervienne plus dans son travail, même si le scientifique aurait adoré rester plus longtemps, contempler les douces mains dessiner les croquis, faire quelques essais de matière puis finalement confectionner réellement le haut de forme. Lorsqu’il était venu récupérer son bien, il avait été ébahit et agréablement surpris. L’objet était entre le steampunk et le haut de forme victorien. Il semblait juste parfait ! Personnellement, il l’aimait beaucoup et l’aurait sans hésité gardé. Toutefois là n’était pas son but, et il aurait toujours l’occasion de revenir au magasin fleureter avec l’intelligente styliste qui était vraiment douée. Image du haut de forme ici Elle avait choisit parfaitement les matériaux à utiliser, profitant au mieux des atouts de Nosco, jouant avec la science et ses progrès pour mettre à profit une ressource naturelle de la ville, la soie… Toutefois je n’en dirais pas plus, c’était l’un de ses secrets de fabrication. C’était ce qui lui avait permit de finir ledit chapeau en si peu de temps, car il fallait avouer que Kim avait été prit de court par le mail du haut conseiller et n’avait donc prévu aucun plan B.

Il était déjà venu plusieurs fois au capitole, pourtant il se sentait toujours comme un étranger lorsqu’il en passait les portes. Il fallait dire que la dernière fois n’avait pas été la plus drôle, puisqu’il était venu accompagner Tristan Darek pour sa convocation à un conseil disciplinaire dans la salle du Grand Jugement. Cela dissuadait assez d’être un traitre à la guilde. Par contre l’allemand en profitait pour admirer les couloirs et toutes les salles ouvertes du luxueux bâtiment, non pas qu’il ait envie de croiser par hasard un autre haut conseiller, tel Lou Kiwi Kemshir, cependant il voulait pouvoir prendre le temps d’apprécier les statues, tapis, décorations de toutes sortes qui semblaient avoir pour unique but de rivaliser avec la majesté de la chapelle de Joshi, pour les écraser sous les dorures, sans que cela ne soit problématique pour les yeux.

Il était parti à l’heure et s’était bien habillé, revêtant aussi son uniforme de parade, comme l’exigeait le règlement, il n’avait bien entendu pas oublié le magnifique paquet cadeau préparé par la styliste et qui semblait tout aussi surprenant et magnifique que ce qu’il contenait. Jamais Kim n’avait vu pareil emballage. Sans doute était il fait pour s’intégrer parfaitement à l’environnement du capitole.

Au moment d’arriver devant la porte, il n’eut même pas besoin de frapper pour qu’on lui ouvre, Howard semblait décidément l’attendre de pied ferme. Il était quand à lui resté dans une tenue décontractée et souriait d’une manière rassurante. Il faisait dix centimètres de plus que Kim, et avec un haut de forme, il devait être encore plus impressionnant. Heureusement il n’en portait pas ce soir, arborant simplement un sourire à ses lèvres, qu’il entrouvrit pour accueillir son invité de charmantes paroles, auxquelles répondit instantanément le médecin.

Vous n’avez rien déplacé, Votre Excellence, et tous les patients du Sapientia sont dans les meilleures conditions possibles pour leur assurer un rétablissement des plus rapide et efficace possibles.

Puis Haevs se décala pour lui laisser la place d’entrer, ce qu’il fit bien volontiers. Se sentant toutefois légèrement mal à l’aise comme une sourie prise au piège. A quelle sauce allait-on le manger ? Tant qu’il ne savait pas réellement pourquoi on l’avait fait venir, il pouvait s’attendre à tout. L’appartement était tel qu’Howard, naturel et pas aussi parfait qu’on pouvait sans doute se l’imaginer de part son image publique, mais aussi plus vrai. Suivant les conseils de son hôte, il lui tendit le paquet apporté, espérant que celui-ci ne prendrait pas mal le cadeau, ou ne le considérerait pas comme un moyen d’acheter le haut conseiller. Puis il enleva son manteau, cherchant autour de lui, où le poser, il détailla rapidement la pièce aux meubles de bois taillés au ciseau, aux multiples papiers qui démontrait l’ampleur des taches administratives de l’homme. Il finit par déposer ce qui lui avait couvert les épaules sur le dossier d’une des deux chaises qui se confrontaient autour d’une table assez joliment présentée. Howard n’y avait certainement pas passé des heures, pourtant elle était sobre mais agréable à regarder.

Merci.

Bien, et maintenant qu’il était « à l’aise », allait on enfin lui révéler le pot au roses ? Ah peut être après l’ouverture du présent. Avait-il fait un bon choix stratégique ou pas ? Il le verrait assez vite, à moins qu’Howard soit bon comédien, et cela influencerait peut être un peu la soirée, du bon ou du mauvais côté de la balance. Alea Jacta Est, les dés étaient lancés, il ne fallait donc plus craindre les prochaines minutes, juste s’adapter aux réactions et tenter de faire bonne figure. Y avait-il des caméras dans l’appartement ? Aucune idée, mais il saurait bien se défendre encas d’envie de meurtre d’Howard Heavs, non ?
Kim van Berghen
Kim van Berghen
~ Chercheur ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Scientifique et médecin de la Guilde
Âge réel : 65 ans
Âge d'apparence : 30 ans environs

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Biologie
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Howard A. Heavs Mer 30 Mar - 22:38

De l'instant où il avait ouvert la porte ses yeux n'avaient pas quittés la silhouette du docteur Van Berghen, suivant le moindre tressaillement avec un intérêt certain, déformation professionnelle aidant il le laissa entrer tout en analysant la moindre information à sa portée avec la force de l'habitude. Le but ? En savoir davantage sur la manière d'être et la vie de son invité, de la même manière qu'il analysait et passait au scan toute personne croisant sa route plus d'une seule minute, de manière à lui permettre de le lire et de d'adapter son comportement pour tirer le maximum de la situation dans laquelle il se trouvait... présentement son appartement, le docteur, lui et un repas qu'il estimait plus que convenable pour le lieu puisqu'il n'avait pas eu le coeur à faire subir à son invité le régime draconien qu'il s'infligeait au quotidien pour pallier le manque d'exercice. Il fallait dire que question secret, l'homme n'était pas l'un des plus juteux, d'autant qu'il était plutôt simple de tracer sa route, cependant il savait par habitude qu'un examen direct de l'individu était la seule chose qui lui permettait de donner un véritable avis ( et un ordre de suivit si cela était nécessaire ). Cela avait toujours été sa manière de faire et c'était toujours révélée payante jusque là, le nombre de ceux parvenant à lui dissimuler quelque chose quand il le recherchait précisément se comptait sur les doigts d'une main amputée de deux doigts... cherchait il quelque chose de précis chez le scientifique, était ce la raison de son invitation, un piège élaboré sous des dehors de plaisante compagnie et de discussions éclairées ? En vérité non, pas vraiment, même si l'affirmation n'aurait pas été du goût de tout le monde, après tout n'était il pas l'horrible commandor que personne ne voyait jamais en dehors des tribunaux d'importances et autres manifestations, qui conspirait on ne savait quoi dans l'ombre et qui traquait sans relâche la traitrise chez le plus innocent des Noscoiens, envoyant ses brigadiers harceler jusqu'à la limite du tolérable les plus humbles comme les plus aisés, amassant des trésors en matière d'informations et d'identité. Eu il eu le don de changer de peau qu'il aurait put incarné presque n'importe quel Noscoien ( hors brigadiers de terrain, son physique n'était pas fait pour tenir la moindre arme il le savait pertinemment ) …

Bref il ne se faisait pas la moindre illusion sur sa cote de popularité dans la ville, il n'était pas aimé et grand Joshi, ne cherchait pas vraiment à l'être, n'avait jamais cherché à l'être. C'était bon pour ces arrivistes qui pensaient que le gouvernement se devait d'être aimé et de conduire le peuple avec douceur et compréhension, l'image rose et pimpante d'un état propre... quelle idiotie, quelle niaiserie, non certainement pas mais allez donc le faire comprendre aux idéalistes, peine perdue. Alors oui, il préférait amplement qu'on le pense sans âme, un cerbère au service de sa majesté, le fou de la reine.

Kim Van Berghen était il de ceux qui le détestaient ? D'emblée il répondait non, mais il pariait que le pauvre docteur se demandait ce qu'il lui voulait, interrogation bien naturelle après les mails étranges qu'il avait expédié, là encore il devait avouer avoir bien rit, en composant l'accroche de la série, imaginant l'expression du destinataire devant l'enfilade de terme douteux et brumeux... il se souvenait avec précision du texte, de ses doigts s'arrêtant sur chaque terme, pesant, testant, puis, une fois envoyé, attendant la réponse avec malice, la malice du gamin qui a joué un mauvais tour des plus savoureux mais également celle de l'homme, une aiguille de substance inconnue à la main, prêt à la tester sur le premier cobay assez malchanceux pour tomber entre ses doigts , mélange explosif si il en est... heureusement, son envie de jouer de mauvais tours l'avait rapidement quitter en voyant à quel point son interlocuteur était franc du collier. Cela l'avait d'ailleurs grandement amusé et un autre schéma tout aussi savoureux s'était imposé à lui...

Oui la scène se rejouait parfaitement sous ses yeux, bien qu'elle ne gâche en rien le spectacle d'un Kim un peu perdu en train d'observer la pièce et de chercher où poser son manteau tandis que lui même restait près de la porte, immobile une fois celle ci refermée, continuant de détailler son invité sous toutes les coutures jusqu'à ce qu'on le sollicite. Il laissait le silence tomber sur eux, une fois les bons mots du docteur achevés, se contentant d'une expression neutre tandis qu'il lui tendait un superbe paquet à l'apparence riche et subtile, de très bon goût cela allait sans dire... Bien sûr c'était là une courtoisie des plus grande, surtout de la part de quelqu'un qu'il ne connaissait pas véritablement de visu avant cela, une règle des bonnes manières élémentaires qu'il n'imaginait pas être encore pratiquée, mais la surprise, minime, était agréable, presque autant que le cadeau. Décidément Van Berghen marquait des points en rafale, simple coup de chance ou coup étudié ? Il penchait pour le premier et c'était avec d'autant plus de bonne volonté qu'il lui concédait ce très bon départ, il avait vraiment tout pour être classé dans la catégorie des individus possèdent un intérêt.

Car oui, même hors de son travail il classait les personnes qu'il rencontrait, il le faisait même de manière drastique et bien plus sévère puisque ses critères étaient aussi mouvant que son humeur et son imagination, malgré des incontournables, parmi lesquels la décence, la bonne tenue et des manières impeccables étaient les maitres mots. Il s'agissait du minimum lorsqu'on se montrait en société. De là bien entendu découlait le reste de sa réputation et de ce point de vue là elle était presque totalement fondée... à deux trois points près, puisqu'il n'avait jamais précisé que quiconque devait être net et tiré à quatre épingles en permanence, simplement les instants où on ne l'était pas... devaient être tout de même spéciale, d'une manière ou d'une autre.

Il ne prenait cependant pas la peine d'ajouter cette clause dans le contrat d'approche du reste du monde à son égard, c'était tellement plus amusant de voir ses interlocuteurs totalement déboussolés face à un comportement qu'on ne lui connaissait aucunement. Pour en revenir à l'instant présent il se contentait de passer un doigt sur l'emballage, sans jamais quitter des yeux l'auteur du présent, ses longs doigts délaçant le ruban et ouvrant les attaches avec une lenteur calculée, point dans l'idée de stresser Van Berghen, Kim, il avait bien l'intention de faire de la soirée un moment calme et détendu mais tout simplement par curiosité, tenant à voir comment l'autre réagissait.

Une fois le paquet ouvert il lâcha enfin l'homme des yeux pour tomber sur ce que contenait le présent lui étant destiné, marquant un long temps d'arrêt que seul son expérience en matière de manque d'expression clair parvint à dissimuler, c'était maintenant l'objet qu'il passait au crible, avec encore plus de précision qu'il ne l'aurait fait d'un être humain... Du tissu utilisé jusqu'à la coupe, en passant par la couleur et l'agencement, rien ne lui échappa, avant qu'il ne laisse filtrer un fin sourire d'appréciation, le connaisseur devant une œuvre digne de lui, pour un peu il aurait presque cru que V.. Kim avait un dossier monté sur lui, pour parvenir à l'amadouer de façon si parfaite.

Il fit tourner l'objet entre ses mains, inspectant toujours avant de se tourner pour le placer sur un porte chapeau libre trônant sur l'une de ses armoires, présentoir spécialement conçu pour haut de forme et qui empêcherait cette superbe acquisition de subir le moindre dommage. Une fois cela fait il glissa vers son invité et, en deux pas et demi, il fut juste devant lui, à quelques centimètres, le regardant de ses yeux bleus pétillant de quelque chose qui ressemblait fort à de l'amusement ainsi qu'à une sorte de bienveillance malicieuse sans la moindre raison... Il finit par se pencher en avant, lentement, et chuchota dans l'oreille à portée, dissimulant par la même le sourire carnassier et impromptu qui montait, le ton de sa voix toujours courtois mais masquant seulement en partie ce que lui inspirait tout cela.

« C'est moi qui vous remercie, superbe présent, compagnie de qualité, vous me gâtez mon cher, faite attention que je ne décide pas de faire de même. »

Puis se releva avec la même lenteur, la même patience, après tout il n'avait pas la moindre raison de se précipiter et même lorsqu'il en avait l'idée c'était lui qui définissait les critères de précipitations et non quelqu'un d'autre. Tendant la main vers la table il tira une bouteille, champagne, et en versa le contenu clair dans les verres à pieds présent sur la table à cet effet, en présentant un au médecin avant de lui porter un toast et de gouter le liquide, trop léger à son goût mais parfait pour l'occasion, croisant un bras sur son torse, l'autre tenant le verre il regarda son invité pendant un moment avant de s'éloigner, cherchant quelque chose dans l'un des tiroirs de la pièce. Il reprit la parole, d'une voix badine mais qui dénotait sans ambages qu'il était particulièrement amusé de la situation présente...

« Si j'avais été un citoyen lambda je me serais étonné de vous voir accepter invitation aussi précipitée mais après tout... on ne peut rien me refuser n'est ce pas ? Absolument... rien de rien. Pousserais je ce privilège au delà des limites du raisonnable ? Cela reste encore à définir, après tout pourquoi me presser à présent que ma digne compagnie se trouve ici... J'ai horreur de la précipitation en vérité, pour tout, mais la lenteur indue n'est pas non plus une attitude raisonnable. En attendant je suppose que vous vous demandez pourquoi vous êtes ici ? »

Il se retourna de nouveau, versant une poudre blanche dans son verre et avalant le tout à petites gorgées, levant haut le menton et ne quittant pas un instant des yeux l'autre homme. Il jouait de manière bien plus ouverte qu'à l'habituel, plus libre, plus malicieux et ambigüe mais c'était totalement voulu, personne ne le voyait ainsi au quotidien, personne ne s'imaginait le strict commandor de cette manière, c'était tout bonnement impossible et totalement voulu. Même les informaticiens chargés de la surveillance n'y comprendrait rien du tout... et en pensant à eux il se tourna vers le lieu où il savait se trouver l'une des caméra auquel il ne pouvait échapper... même lui, commandor du judiciaire, archi soutient de l'impératrice, loyal au possible... même Lui était contraint de subir la présence de ces mécaniques intrusives dans son quotidien, malgré le fait que celui ci se compose en grande partie de paperasse et de dossier de diverse sorte jusqu'à des heures indues le soir, d'un réveille vers midi puis du même manège ad vitam aeternam. Non sincèrement ce n'était pas chez lui qu'ils verraient quoi que ce soit... il s'était donc plus d'une fois permis de leur rappeler qu'il ne risquait strictement rien de leur part de diverses manières plus ou moins subtile allant de l'obscurcissement des caméras par des morceaux de tissus, des livres ou des meubles à des démonstrations plus ou moins ambivalentes dont la liste se trouvait bien sagement sous scellé depuis qu'il avait touché deux mots aux responsables de son établissement.

Il considéra d'ailleurs un instant l'option puis leva un doigt, signe d'attente à son invité avant d'attrapé une montagne de papier en tout genre et de plaque minéralogique qu'il entreprit d'entasser devant la chose honnie avec un professionnalisme démontrant l'habitude. Une fois cela terminé il décocha un regard légèrement carnassier vers le médecin, le rejoignant en deux mouvement avec un grand sourire innocent aux lèvres, sourire contrastant fortement avec l'attitude qu'il avait eu jusque là. Avec ses yeux grands ouverts et ses mèches folles il se trouvait lui même un drôle d'air mais ça l'amusait plus que ça ne l'agaçait, il se coula sur sa chaise, alanguis et désigna l'autre tout en attrapant la bouteille de champagne pour le resservir, observant le visage de Kim au travers du liquide en penchant la tête de coté. Il laissa fusé un petit rire et repris...

« En général j'ai une sainte horreur du reste de Nosco, trop ternes, trop préoccupés, trop méfiant, ils ont de quoi après tout, avec le vilain commandor qui les surveille de près et ses collègues plus sadiques les uns que les autres... haha non ? »

Son plaisant sourire s'accentua et il passa une main dans ses mèches folles pour les repousser... mais dans le fond de ses yeux la lueur était devenue mauvaise. Il ne se préoccupait pas vraiment de la manière dont on percevait le conseille ou ses agissement mais la bêtise était une chose qu'il ne supportait pas, c'était une plaie, une flétrissure du monde, une maladie qui ne possédait aucun remède, oui il fallait l'éradiquer mais d'un autre coté... si il n'y avait pas d'idiotie, il n'y aurait plus de mouton pour l'amuser et lui offrir l'occasion de faire preuve de ses talents de fauteur de trouble. Il chassa le soucis d'un mouvement doux de la main avant de poser le menton dessus.

«  Alors très cher ? Que pensez vous de l'antre de la bête ? Le lieu est il... à votre goût ? » Le ton de sa voix laissait à douter quand à ce qu'il pensait clairement être du goût ou non de Kim...
Howard A. Heavs
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Message par Kim van Berghen Jeu 31 Mar - 22:47

hj: Tu m'excuseras de la réponse "rapide" mais j'ai pensé à notre rp toute la journée >< C'est ça de lire un rp à minuit, après on en rêve je suppose Razz

dj:
On pouvait transmettre une foule de chose par un simple regard. Deux orbes qui se fixaient dans des pupilles pour faire passer un message sans même à ouvrir la bouche. Miroir de l’âme livre moi tes secrets. Il y avait toutes sortes de regards : celui de Tristan désespéré et anxieux, un regard qui demande de l’aide et la repousse ne même temps, celui perdu et espiègle de Shane Lewis, celui froid et distant d’Anna Heidelberg, et surtout les yeux pétillants parfois de désir et souvent de colère de Karlovy Kinsky la bienveillante et amusante biologiste. Un simple coup d’œil pouvait faire peur, ou provoquer des frissons de bonheur, ennuyer ou sérieusement agacer. Le regard d’un professeur qui attend une réponse correcte de son élève, celui d’un parent qui veut une explication sur la tenue déchirée de son enfant et son absence lors des cours, les spectateurs qui admirent les coureurs du cent mètre lors des Jeux Olympiques, un jeu de regard entre deux amoureux au dessus des chandelles et du verre d’alcool préparés pour la soirée, la tête relevée vers le ciel pour contempler les étoiles et tenter de faire un vœu grâce à l’une d’elle qui filerait dans la voute étoilée.

Le regard du haut conseiller était bien différent de tous ceux-là et bien plus dérangeant. Sous celui-ci on se sentait, mis à nu, passé sous scanner et analysé de la racine des cheveux jusqu’aux orteils de pieds. Pour une fois Kim se sentait comme le patient et non plus celui qui traitait. Mais Howard avait il revêtu la blouse du docteur ou celui du psychiatre ? Sur quel domaine jouerait-il ? Son analyse physique lui permettrait elle tout simplement de tirer les conclusions logiques concernant le mental de son interlocuteur ? Pourquoi avait il été convoqué ? On pouvait penser à plusieurs choses, Kim s’était toujours tenu tranquille, cependant il n’avait jamais montré de haine quelconque envers les rebelles, et même s’il était fidèle au régime, il n’était pas non plus de ces fanatiques. De plus dans ses relations on pouvait tout de même compter : Tristan Darek l’informaticien qui avait tout de même osé insulter l’impératrice et les hauts conseillers et était même passé en conseil disciplinaire pour ce fait gravissime, il avait aussi une relation plus qu’ambiguë avec Lovy or elle-même était soupçonnée de collaborer avec les rebelles puisque son ancien fiancé et parrain Zoltan Nagy l’avait abandonné pour les souterrains, si seulement la biologiste n’avait pas continué à entretenir des conversations virtuelles avec lui, la brigade aurait sans aucun doute relâché sa vigilance sur la jeune femme… Et puis aussi il avait aidé plus ou moins une rebelle lors de l’attaque des créatures, il n’avait pas aidé les brigadiers à l’arrêter, certes il avait l’excuse de la panique provoquée, du nombre de blessés à soigner, et surtout il n’y avait aucune caméras donc aucun preuve, pourtant Lewis avait peut être cafté, voir exagéré les faits… Jouait-il un double jeu ? Kim ne pouvait pas savoir, ils n’étaient pas si proches et Shane détestait visiblement les médecins, ce qui n’était pas en sa faveur.

Si van Berghen détestait Heavs ? Non, pourquoi et pour qu’elle raison ? Kim n’était pas vraiment enclin aux conflits et s’il avait réussit jusqu’à présent à ne pas détester Lou Jiwi Kemshir, il n’allait pas en vouloir à ceux qu’il rencontrait encore moins souvent. Voilà sans doute aussi pourquoi il était légèrement stressé, il l’aurait été bien moins avec un noscien lambda. Ce qui s’expliquait facilement par le fait qu’il était là depuis de nombreuses années et connaissait donc tout le monde, et que ses nouvelles rencontres ne se faisaient donc qu’avec de nouveaux oubliés et que dans ce cas là c’était plutôt lui qui les mettait à l’aise et dans le bain. Il ne s’agissait pas de les effrayer, au contraire de leur montrer à quel point la technologie pouvait être au service des hommes et de leurs besoins que ce soit au niveau médical ou mécanique. Une fois le paquet ouvert, et aucun rire moqueur d’Howard Heavs, il consentit à tenter de se détendre légèrement. Le cadeau avait parfaitement trouvé sa place, comme si on l’avait attendu depuis longtemps. Alors qu’il avait reprit une respiration plus normale, l’approche soudaine et le rapprochement effectué par Howard la lui coupa une nouvelle fois, il n’osa plus bouger jusqu’à la fin de la phrase. Puis il avala lentement sa salive, il était toujours vivant.

On lui présenta alors un verre, Howard semblait profiter de chaque instant présent, avançant dans ses idées pas à pas. Kim quand à lui hésita un instant devant le verre de champagne, non pas que l’alcool ne lui convenait pas au contraire. Après avoir porté un toast, il plongea les lèvres dans le liquide, en prenant une petit gorgée et résistant à l’envie de vider d’un trait le verre pour laisser l’alcool affluer dans son sang et ainsi le délivrer de tout ce stress inutile. Toutefois se saouler n’était pas la meilleure des idées, surtout lorsque l’on se devait d’être un minimum sur la réserve, il se contenta donc d’une quantité limitée d’alcool. Le scientifique faillit détromper Howard en lui répondant qu’il se serait certainement déplacé pour la plupart des connaissances avec lesquels il entretenait de bonnes relations, même s’il aurait certainement passé toutes les formalités et qu’il aurait immédiatement su pourquoi on avait besoin de lui. Cependant il n’ajouta pas un mot, préférant rester sur sa réserve et observer plutôt que de se déballer dans son habituelle verve oratoire. Au vu de l’état d’amusement du conseiller, il lui répondit à moitié ironique sur sa propre présence.

Oui, mais y a-t-il vraiment une raison précise ?

Quelque chose avait glissé dans le verre du haut conseiller, quoi, Kim n’aurait su le dire. Voulait-il même savoir ? Il n’en était pas certains. Et puis soudain l’homme se mit à la tache de manière aussi acharné qu’il devait sans doute le faire chaque jour, sauf que ce travail là n’avait pas été commandé par l’impératrice puisqu’il s’était mit en tête de cacher les caméras. Cacher les caméras ?! Kim aurait pu s’étouffer rien que d’y penser et en même temps, il se devait d’avouer, qu’il admirait et enviait celui qui pouvait ainsi sans avoir peur des reproches se faire une part d’intimité à Nosco. Il était vrai qu’il avait vu de nombreuses fois Tristan Darek utiliser sa position pour de tel modification, cependant cela restait toujours un évènement rare et unique. L’intimité et le sentiment de ne pas être constamment observé, c’était clairement ce qui manquait le plus au scientifique, la liberté réelle de mouvement, se savoir seul et isolé au milieu de nulle part. Il avait heureusement et malheureusement tous ses souvenirs, il pouvait regretter ce qu’il avait perdu mais aussi avait la chance de s’en souvenir et de pouvoir s’en servir comme d’une force motrice dans sa vie de tous les jours, ainsi que pour nourrir sa réflexion. Se plongeant un instant dans ses pensées et ses souvenirs, une question lui vint. Est-ce que celui dont l’autorité dépassait le pouvoir des caméras avait aussi retrouvé sa mémoire complète ? C’est impossible à dire.

Lorsqu’enfin son travail acharné il se retourna à nouveau vers son invité, le regard carnassier qu’il affichait ne présageait rien de bon pour le scientifique. Puis il s’installa en face de lui, assit de même. Jouant avec son verre comme un enfant qui découvre avec émerveillement les bulles qui pétillaient dans le liquide. Que répondre à la provocation du haut conseiller ? Quelle était la limite à ne pas dépasser…

Je pense que vos appartements gagneraient à être un peu plus visités. Le capitole même est absolument magnifique pourtant peu on eu la chance d’en passer l’entrée, dommage que pour un certains pourcentage, ils en sortiront les deux pieds devant.

Une métaphore pour demander quelque chose ? Oui le capitole était une bonne comparaison pour l’appartement d’Howard, car celui-ci contenait des décorations tous aussi attrayantes que les couloirs du bâtiment. Et voilà qu’encore une fois les mots se bousculaient dans sa tête pour tenter de combler ce lourd silence. Il ne devait pas parler, il devait se taire et…

Pouvez imaginer qu’il existe peut être des mondes parallèles aux nôtres ? Dans ceux-là peut être que les rebelles n’existent pas, ou alors la brigade a trouvé un moyen encore plus efficace de repousser les créatures, dans un autre de ces mondes c’est une journée ensoleillée, ou vous avez trouvé l’âme sœur, dans un dernier sans doute ne nous sommes nous jamais croisé encore car je suis un nouvel oublié fraichement débarqué.

Les probabilités et possibilités étaient infinies et multiples. Pour se faire taire, Kim replongea rapidement les lèvres dans le liquide ambré. S’il commençait à philosopher, alors Howard parlerait par métaphore et il ne comprendrait peut être pas tout, surtout après une journée fatigante et un verre d’alcool. Cela risquait d’être drôle… ou pas du tout. Un monde parallèle sans caméras, un monde où il était avec Lovy, un monde rempli des rires d’enfants, un monde moins cruel. Un univers moins cruel, plus libre et moins injuste. Il devait bien exister quelque part là, non ?
Kim van Berghen
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Message par Howard A. Heavs Dim 3 Avr - 17:09

Mettre les gens mal à l'aise était un sport qu'il adorait pratiquer quelque soit le lieu et le moment de la journée, c'était à mourir de rire que de voir ses vis à vis incapable de le comprendre, ne sachant pas sur quel pied danser, ne sachant ni comment l'entretient allait finir ni l'attitude qu'il devait adopter envers lui. De les voir s'accrocher à la moindre parcelle de certitude pour le voir la détruire la minute suivant, les renvoyant danser la sarabande au milieu des hypothèses les plus folles... en de tels instant il était si simple, si aisé de suivre le défilement de ce qu'ils pouvaient penser que s'en était presque ennuyant en soit même.

Ils étaient faibles et naïfs, de se raccrocher à la moindre certitude, à la moindre esquisse paisible, ils étaient fous de penser qu'on les laisserait en paix juste parce qu'ils n'avaient rien de particulier... le monde ne fonctionnait pas ainsi, il n'y avait jamais rien de définitif ici bas, jamais rien de certain. Du jour au lendemain votre existence pouvait très bien être retournée sur elle même comme un gant, du jour au lendemain vous pouvez faire une mauvaise rencontre, pas forcément celle à laquelle vous pouvez vous attendre d'ailleurs... On marchait en permanence sur des charbons ardent alors, honnêtement, à quoi bon essayer de chercher le calme, mieux valait suivre le mouvement, entrer dans la danse, s'adapter... Non seulement on pouvait alors définir les règles selon ses désires mais en plus on trouvait, alors, une harmonie qui dépassait de loin le calme plat que chacun exaltait tant.

Que l'on soit en accord avec lui sur ce point ou non ne lui importait pourtant pas véritablement, après tout si ils voulaient se faire happé et broyer c'était leur problème pas le sien, lui se contentait de rester dans son coin à faire tourner le théâtre de marionnette qu'était Nosco aux cotés des autres commandor au service de l'Impératrice. Mais il y avait tout de même des occasions où son passe temps devenait vraiment intéressant, des occasions où il avait quelque chose de concret à tirer de celui ou celle qui lui faisait face... sans savoir à chaque coup de quoi il s'agissait précisément et après tout il le découvrait tôt ou tard et n'avait donc pas à courir derrière.

Et précisément, en voyant comment réagissait le médecin, il savait d'instinct qu'il tenait un filon juteux et qu'il aurait eu grand tord de ne pas l'exploiter un peu, quitte à se faire voler dans les plumes ensuite... Mais il fallait avouer que pour une fois sa « victime » ,si tant est que l'on puisse qualifier Kim ainsi en ayant conscience des pensées du haut conseiller, tendait allègrement le bâton pour se faire battre, ou plutôt le baobab tant qu'on y était...

Il n'en avait peut-être pas conscience mais la moindre parole qu'il prononçait depuis qu'il avait mit les pieds chez lui l'amusait et l'expédiait dans un univers de possibilités de réaction rocambolesque sans fin. D'autant qu'il avait l'air de tâter le terrain avec prudence, pas fou Van Berghen, mais pas complètement doué non plus pour ne pas sauter à pied joint dans la bourbe d'une conversation des plus dures... heureusement qu'il ne s'agissait pas du thème de la soirée, il en aurait sans doute abreuvé son compagnon sans discontinuer dans le cas contraire jusqu'à ce qu'il ne reconnaisse plus sa droite de sa gauche... Pour l'heure pourtant il continuait d'observer, notant les réactions et construisant les siennes de telles manières que la soirée avançait selon un rythme précis... à petit pas avant le grand bond, le changement de note décalée et totalement inappropriée qui serait serait le véritable choix entre les deux grandes options qu'il avait retenue pour son invité. Il n'avait pas manqué le coup d'oeil du médecin sur la poudre qu'il s'était offerte et en aurait presque était surpris du silence qui avait suivit si il n'avait pas déjà compris que l'autre ne voulait pas poser un seul orteil sur la limite... dommage pour lui c'était précisément ce qu'Howard voulait qu'il fasse et était même prêt à le pousser au delà si il rechignait trop.

De même, il avait sentit venir une réaction lorsqu'il avait bouché les caméras mais sans parvenir au bout de ce qu'il désirait et c'était problématique mais certainement pas insoluble... d'autant qu'avec à peine un verre il commençait déjà à devenir bavard et de manière fort agréable, vraiment... c'était à son goût... très très à son goût... Si la curiosité était l'une des grandes faiblesses de la plupart des individus, et comment le nier avec toutes les tentations que l'on pouvait imposer à l'esprit, ne pas poser de question, de pas chercher à savoir, n'allez pas ici et là, ne faite pas ça, ne parlez pas de cela, tant de choses qui justement donnait une folle envie de les faire ou au moins de savoir la véritable raison derrière tant d'interdictions... une autre faiblesse bien sûr était cette sensation d'aise qu'apportait l'alcool, désinhibant les individus sans jamais faillir au point que la langue plus paresseuse se mettait à courir sans s'arrêter.

Tout était une question de dose... et vu comme Kim était parti il n'allait pas lui falloir des heures pour se retrouver ivre mort. Il ne répondait pas, laissait le silence s'installer entre eux, lourd de signification, lourd d'attente, lourd de mots qui brules d'être prononcés mais ne le seraient jamais, pour la simple et bonne raison qu'il le tuerait dans l'oeuf, un silence qu'il connaissait un peu trop bien... puisque lui pratiquait le même, les rôles inversés pourtant, il préférait être celui qui maintenait cette absence de son plutôt que de la subir.

Il sentait le frisson caractéristique qui le parcourait, à mi chemin entre douleur et plaisir, lorsqu'il pensait àlui et fut presque reconnaissant à Kim de le ramener au moment présent.... avant que les mots qu'il prononçait ne parvienne à son cerveau, comme au travers d'un brouillard épais. Il se figea un instant, un instant pendant lequel son esprit entra en éruption, tournant à toute vitesse, un instant que Van Berghen mis à profit pour retourner trempe ses lèvres dans son verre, comme un bâillon élégant. Puis un sourire redoutable s'épanouit sur ses lèvres... il avait trouvé ce qu'il voulait, cette petite chose qui pouvait faire basculer le diner entre le respectable et le délectable et son invité le lui fournissait de manière totalement innocente. Et ne disait on pas que les plus puissantes armes se trouvaient entre des mains vierges ? Ah c'était superbe, sil seulement il avait imaginé ça... le plat de résistance attendrait, il ne voulait pas raté cette occasion. Son bras s'étira au dessus de la table, rapide et vif comme un serpent, il posa alors les doigts sur le pied du verre et appliqua une délicate mais ferme pression pour le relever, de telle manière que Kim en était contrait de boire l'intégralité si il ne souhaitait pas s'en faire doucher...

Ses yeux ne quittaient plus son visage et avaient retrouvés leur note inquisitrice tandis qu'il buvait le moindre tressaillement de son vis à vis, tenant toujours le verre avec autorité, sans bouger de la position à demi penchée qu'il avait adopté. Combien de temps venait de s'écouler, entre l'instant où il s'était avancé et celui où il relâcha le verre, il ne savait pas mais il semblait que le ciel avait disparu derrière son voile nocturne, la pluie martelant dru à l'extérieur, comme si la nature avait lut ses pensées et s'offusquait de sa conduite...

Pourtant rien n'aurait put l'arrêter tant il était déterminé à lancer le jeu, le véritable jeu. Il dû tout de même retenir l'exclamation de ravissement qui bondit dans sa gorge à l'instant où le verre fut retiré, voilà exactement pourquoi il aimait s'adapter aux situations et ne pas subir... parce qu'il y avait toujours de quoi améliorer les choses pour lui, comme cette petite goutte de champagne qui scintillait sous la lumière de la pièce, trônant sur la lèvre inférieur de son invité. Si il avait eu une conscience ou un minimum de respect... sans doute se serait il abstenu, c'était alors envisageable, si Kim avait était quiconque d'autre... sans doute y aurait il réfléchit à deux fois, histoire d'être totalement certain de son coup... mais dans l'état présent des choses il n'en avait pas envie, il n'aspirait qu'à finir son élan quitte à ce que l'autre essaye de s'enfuir après ça ( essayer puisqu'il avait subversivement fermé à clef ) . Ne laissant pas le temps à Kim de comprendre ce qui lui arrivait il fit le tour de la modeste table et posa un genoux sur le morceau de chaise libre, se penchant en avant et récoltant la perle d'alcool du bout de la langue, ses lèvres frôlant sciemment les siennes, suçotant à demi pour jouer avant de reculer légèrement, son visage à quelques centimètres du sien tandis qu'un large sourire lui fendait la face, ses yeux pétillant de malice.

Son souffle régulier n'avait pas fluctué et il paraissait totalement détendu, à l'aise... pour un peu on aurait presque put le croire allongé dans un fauteuil à écouter le récit d'un vieil ami et non qu'il venait presque de s'affaler sur un citoyen lambda qu'il avait invité à diner de manière totalement innocente.. ou du moins aussi innocente qu'il pouvait l'être et le faire paraitre. Il émit un petit rire sans se retirer et posa une main sur le cœur du médecin qu'il aurait jurer sentir battre à pleine vitesse, mais peut-être était ce son imagination ? Il parla enfin, chaque mot venant se perdre sur son visage...

« Pas besoin de chercher loin pour trouver d'autres mondes, il en existe des centaines rien qu'en Nosco, des mondes simples à trouver, d'autres si dissimulés que seul ceux qui les connaissaient déjà peuvent vous les faire visiter... chaque lieu est un monde, chaque être, il suffit pourtant de trouver la bonne clef pour entrer n'importe où. Et après tout... qui dit qu'il faut imaginer pour que ces mondes existent ? Qui dit d'ailleurs que je n'ai pas d'âme sœur ? Ou que vous n'êtes pas un nouvel oublié ? Pour moi vous l'êtes, un adorable petit oublié à la mémoire bien remplie... un petit oiseau qui a beaucoup de choses à dire mais qui pense qu'on lui tordra le cou si il ouvre le bec ? J'ai tordu bien des cous mais je n'en désire qu'un seul, Kim-le-petit-oiseau n'a pas à se faire du soucis, regardez donc, ne somme nous pas déjà dans un autre monde ? Pas de caméra, pas de son, juste moi pour écouter... il paraît que je répète tout à Joséphine, remarquez, et que je ne suis pas digne de confiance, le fou de la reine qu'ils disent... bah, il me donne pourtant raison, plus on reste dans l'ombre et moins on peut vous lire... mais pour en revenir à vous Kim... »

Il rit de nouveau et lui mordilla les lèvres avant de se reculer cette fois complètement, toujours appuyé contre la chaise mais cette fois le dominant de sa hauteur tandis qu'il récupérait son propre verre et le vidait à petites gorgées, sans le quitter des yeux. Il re remplis les deux verres et les posa sur le bord de la table, de telle manière que le médecin pouvait très bien l'attraper si il le désirait et ce sans le toucher. La main qu'il avait posé sur le torse de l'autre n'avait pas bougé, sentir les battements d'un autre était assez amusant même si ce n'était pas aussi étrange que lorsqu'il s'agissait de lui... «  Quel univers voudriez vous voir, vraiment vraiment voir ? Quelque chose de coloré, avec pleins de rires et de bonheur ? Quelque chose de sombre, d'encore plus sombre quitte à ce que chaque touche de couleur soit une lumière semblable à un phare, c'est vrai après tout non ? Lorsque les bonnes choses sont après on les apprécies bien davantage non ? Ou alors un flot de sucre pour enrober des blessures et une mélancolie comme seule Nosco peut en créer... » De sa main libre il traca la gorge de son vis à vis avec un sourire affectueux et mauvais à la fois...

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Message par Kim van Berghen Mer 6 Avr - 0:37

hj: Et voilà les résultats de deux jours de réflexion intensive ><
J'espère que cela te conviendra, je n'ai pas le temps de me relire maintenant, mais j'espère qu'il n'y a pas trop de fautes Wink
Si problème n'hésites pas à me le dire.
Et niveau chronologique nous sommes: au tout début de l'épidémie, après l'emprisonnement de Lovy et juste avant la libération de Tristan Darek (Donc Arsène Applegate est déjà arrivé).

dj:
L’alcool ou les divers produits légaux à fumer n’étaient pas si dur à trouver à Nosco, il y avait de quoi satisfaire les plus stressé ou ceux qui désiraient oublier leurs problèmes dans des produits plus ou moins nocifs pour la santé. Kim se contentait de boire les soirs de fêtes ou lors d’un diner, pas vraiment une habitude, juste un plaisir passager. Il ne voulait pas tomber dans les mêmes troubles que ceux qu’il devait parfois soigner. Et devenir alcoolique c’était être obligé un jour d’accepter le fait de ne plus jamais reboire une seule goute sous peine de retomber dans les même travers encore et encore. Alors Kim s’était promit de n’être accro qu’à une seule chose : son rat, son Steve. Bon, il n’était pas sur de tenir cette promesse, cependant il faisait du mieux possible. Seulement voilà d’habitude, la seule pression pour boire était celle psychologique d’un ami qui invite à reprendre un verre pour trinquer, ou taquine en disant qu’on n’avait pas bu assez. Il était donc facile de lutter mentalement, de repousser l’attaque par un rire et d’ignorer la proposition, ne pas céder à la facilité. Rien de plus facile que d’éloigner les mauvais penchants, résister aux mauvaises pensées par un sourire et un refus ferme mais amical. Ce devait bien être la première fois que l’obligation était physique, celle d’un choix assez simple : boire un peu plus et finir le verre, ou alors se faire arroser du précieux liquide et tacher ses précieux vêtements… ah non, ça jamais ! Quelques gorgées de plus pour finir la flûte. Il n’avait pas vraiment eu d’autres alternatives.

Howard s’était penché par-dessus la table pour maintenant la pression, l’obligation de finir l’agréable breuvage. Leurs regards se croisèrent. Voilà c’était fini, il pu enfin redéposer son verre sur la table. Autorité et amusement de son hôte qui semblait apprécier le contrôle total de la situation. Et tendit que van Berghen se morigénait intérieurement sur le fait d’avoir vidé d’un trait, presque cul sec un verre plein d’alcool, même si celui-là n’était pas de degré très élevé. En voilà un bon exemple pour un médecin, heureusement que Tristan Darek n’était pas derrière son ordinateur à surveiller les caméras, sinon qu’aurait il pensé de tout cela ? Ah, c’était bien beau de réprimander les autres, mais encore fallait il prendre pour soi-même ses propres conseils. Était-il vraiment une personne dont on pouvait suivre l’exemple ? Sa collègue Anna Heidelberg aurait répliqué avec force de conviction que non, trois fois non ! Il y avait ceci et il y avait cela, il n’était pas assez sérieux. Bon, il fallait avouer que son addiction à Steve et sa manie de l’emporter partout n’était pas vraiment quelque chose dont il se vantait ou était fier, il n’aurait pas dû, mais il n’arrivait pas à s’en empêcher. Et puis ça ne faisait de mal à personne, n’est ce pas ? Il y veillait soigneusement. Après tout, tout le monde n’appréciait pas les animaux, surtout les rongeurs.

En parlant de rongeur, soudain Kim eut comme un flash, peut être du malheur qui allait arriver. Soudain il était un lapin aux longues oreilles, il sentait un vent léger caresser son pelage, il courrait innocemment sans se retourner, et soudain l’herbe sous ses pattes devint plus dure, plus sombre. Où était-il ? Il stoppa surpris, et soudain deux yeux s’allumèrent dans le noir, deux yeux qui s’agrandissaient petit à petit. Où était-il ? Que se passait-il ? Il leva les oreilles apeuré. Quel était l’animal qui approchait en grognant ainsi ? Il fallait fuir ! Courir le plus vite possible et pourtant non c’était impossible… Son regard ne pouvait se détacher des deux yeux lumineux. Des yeux jaunes, de la même couleur que des phares… des phares de voitures ! Il était sur la route et, malheur une voiture lui fonçait dessus, elle ne voulait pas ralentir et alors il serait…

Il se serait attendu à tout sauf à ça. Il n’avait pas eu le temps de le voir vraiment s’approcher, pas eu le temps de réagir, juste par réflexe de s’enfoncer un peu plus au fond de sa chaise, collant totalement son dos au dossier du fauteuil et de retenir son souffle. Qu’est ce que ?

Déconnexion totalement du cerveau du scientifique pour quelques secondes. Il avait été surpris, voir plus qu’étonné, complètement déconcerté à vrai dire. Il lui était presque impossible de faire un analyse des quelques secondes qui venaient de s’écouler. A quoi jouait donc Howard Heavs ? Heureusement que Kim avait été assit, sinon il serait certainement tombé à terre sous le choc. Combien d’hommes l’avaient embrassé à Nosco ? Combien dans sa vie entière d’après les souvenirs qu’il avait récupéré en entier ? Il suffisait d’une seconde de réflexion pour répondre : keine ! Non, aucun, car à vrai dire dans sa vie passée… il s’était marié, avait eu des enfants et avait vécu paisiblement avec sa femme, qu’il aimait et qu’il n’avait jamais trompé. Pas un pas de travers sur ce terrain là. Et certainement pas du côté des hommes. Oh non, Dieu l’avait gardé de ce penchant là. Mieux valait ne pas avoir développé ce genre de tentations alors que… Pourtant ici à Nosco c’était pareil. Non, tout n’était pas semblable, cependant ce point là l’était. Joséphine de Nosco aimait faire régner un ordre parfait dans sa cité, et elle la souhaitait parfaite, sans écarts de conduite. Or pour elle, un simple baiser entre deux hommes pouvait être considéré comme une faute, voir une faute lourde pour ceux ayant des responsabilités conséquentes.

Néanmoins, la surprise avait été plutôt agréable. Son dernier baiser volé avait été avec Karlovy Kinsky, la magnifique et sulfureuse biologiste du Sapientia. Cela avait été plus long et intense, plus passionné et douloureux. Là il lui avait semblé qu’un léger papillon s’était un instant posé pour déguster le nectar tombé du calice, aspirer le précieux liquide posé sur un pétale. Un instant seulement, une microseconde où le monde avait retenu son souffle et puis c’était fini.

Le premier réflexe de Kim avait toutefois été de lever un regard empli d’incompréhension vers celui qui se tenait si proche de lui, trop proche… Puis il avait désespérément cherché une sortie, une porte de secours… Seulement voilà, il se souvenait avoir vu rapidement le coup de clé lorsqu’il était entré, la porte était donc verrouillée, alors que faire ? Où partir ? La fenêtre ? Ils étaient sans doute trop haut, au moins au deuxième ou au troisième étages, et au capitole les étages faisaient environs une fois et demi ceux normaux pour permettre aux pièces d’avoir ces si hauts et magnifiques plafonds. Il ne pouvait que se blesser considérablement, voir se tuer d’une chute d’une telle hauteur. Et la pluie n’aiderait certainement pas. Il fallait donc abandonner cette idée de fuite. La pièce était sans issue, comme semblait l’indiquer Howard qui possessivement avait placé une main sur le cœur du scientifique après avoir lâché un rire qui avait à peine atteint la conscience de l’homme de science.

Palpitant, qui faisant son œuvre battait, mais à toute allure, comme s’il fallait aller toujours plus vite sans plus jamais s’arrêter. Oui, aucun doute, il était stressé, mal à l’aise et son corps retransmettait le message envoyé par son cerveau grâce à divers signaux. Impossible de contrôler le siège de ses émotions qui semblait avoir décidé de s’exprimer et de clamer ouvertement qu’il était là, tambourinant pour se faire entendre. « Je suis là ! » Semblait crier, ou plutôt hurler à pleins poumons le cœur du médecin, l’organe bondissant semblait chanter sous la main d’Haevs. Ce qui n’aidait pas notre allemand à se sentir mieux au contraire, il lui semblait tout d’un coup être mal à l’aise. Pourquoi donc le premier bouton de sa chemise semblait soudain l’étrangler à moitié ? Il aurait aimé pouvoir l’ouvrir, laisser mieux respirer sa gorge, pour mieux avaler sa salive. Faire partir ce début de sensation de claustrophobie. Il était enfermé dans la pièce, coincé dans ses vêtements, prisonnier de Nosco et captif sous la poigne ferme de son hôte.

Que voulait dire toute cette mascarade ? Tel un maître de cérémonie particulièrement capricieux Howard semblait avoir décidé de dicter la danse à sa manière et à sa vitesse, ne laissant aucune possibilité de repères à son invité. Perdu, il était complètement perdu. Y avait-il quelque chose à comprendre ? Pouvait-on analyser la situation ? Y avait-il un quelconque espoir qu’en réfléchissant rationnellement on puisse en déduire la meilleure stratégie à adopter ? Peut être pas, et pourtant en bon esprit scientifique c’était ce que tentait de faire Kim van Berghen. Tout d’abord établir les hypothèses, et tenter de balayer tous les préjugés :

Premièrement Heavs pouvait tenter de le piéger. Pourquoi et pour quel motif ? Pour le plaisir de s’amuser et de vendre un traitre ne respectant pas les lois explicites et implicites de Nosco. Kim n’avait pas l’excuse d’être un nouvel oublié ne connaissant pas les règles du jeu de la cité. Cela pouvait aussi être un moyen de pression, pour lui faire avouer quoi ? Peut être un détail qu’il n’avait absolument pas en tête. A moins que ce soit une façon de lui faire avouer des éléments compromettants pour Lovy. Ou une façon de lui faire un chantage ? Lui demanderait-on de trahir Karlovy et de tenter de la faire avouer à tout prix ? Pourtant la brigade avait bien d’autres moyens de faire parler que de tourner ainsi autour du pot. La torture était employée c’était bien connu, même si on ne devait point rependre la rumeur, personne n’était dupe à ce point concernant les interrogatoires. Et même Kim ne pourrait faire avouer plus à Kinsky que ce qu’elle avait probablement déjà dit, il n’avait aucun moyen de pression sur elle. Que pouvait-il lui dire, elle ne lui avouerait rien sous le regard et l’oreille des caméras et de leurs micros intégrés. Folie douce que tout cela donc. Et pourtant l’araignée tissait sa toile autour de sa victime, resserrant les fils de soie amoureusement autour de celui qui tentait de se débattre pour s’échapper. Erreur car plus il bougeait et plus il s’emprisonnait lui-même. Embuscade mortelle et finement préparée. Et pourtant Heavs avait dans ce cas là des talents exceptionnels de théâtre, comment pouvait il être si détendu et calme en jouant la comédie ?

Deuxièmement, cela pouvait être l’effet de l’alcool ? Combien de verres avait bu Howard avant que Kim n’arrive ? Cela pouvait expliquer sa tenue décontracté et son air lunatique. Et pourtant, il n’avait absolument pas une haleine à l’odeur qui aurait pourtant dû être reconnaissable. Pourrait-ce être un des effets de la poudre qu’il avait versé dans sa boisson ? Qu’avait il prit ? Après tout sans caméra pour surveiller, il était totalement possible de passer dans l’illégalité sans craindre réellement d’être arrêté. Peu de brigadiers se décideraient en effet à venir frapper à la porte du haut conseiller pour lui demander des comptes, c’était prendre un trop gros risque : celui de se retrouver à son tour soupçonné et surveillé plus que nécessaire. Non, personne ne viendrait déranger le fou sur son échiquier. Or la reine était bien trop éloignée pour se douter un temps soit peu des agissements de celui qui portait et arborait fièrement sa couleur. Rouge guildien qui animait les lèvres d’Howard et qui fardaient celles de Kim d’un rose confus.

Troisièmement, Howard… Non, pouvait-il même y avoir une troisième possibilité ? Allons donc ! Howard et Kim s’étaient très rarement croisé, et s’ils s’étaient parlés c’était rapidement et en présence d’au moins une personne témoin. Alors pourquoi le haut conseiller avait il focalisé son attention sur le scientifique ? Il n’avait rien de particulier, un quotidien tranquille et sans accros. Il n’avait jamais cherché à monter réellement en grade, ne cirant pas les souliers de ses supérieurs, sans vouloir leur être désagréable non plus. Il n’avait jamais fait de vagues. Etait-ce ce qui avait inquiété Heavs ? Méfiez vous de l’eau qui dort disait le proverbe… Kim van Berghen un danger, un problème encore caché et ignoré et qui surgirait plus tard ? Pourtant il ne se considérait pas comme un souci, ne désirant pas attirer l’attention ou l’antipathie de qui que ce soit. Bon ce n’était pas gagné avec Lou Kiwi Kemshir et cependant il faisait son possible pour assouplir la situation…

Bien maintenant que la base de l’analyse avait été faite, il fallait tenter de trouver des solutions adaptés et tenter de choisir celle qui aurait la chance de faire le moins de dégâts possible et de convenir pour le plus de propositions. Dans le cas d’un piège, lui avouer qu’il était innocent n’arrangerait pas les choses, car si on le croyait coupable de quoi que ce soit on ne le croirait pas. Au contraire, cela serait une preuve de plus sur son dossier, ce sont ceux qui n’ont pas la conscience tranquille qui affirme le plus fort n’avoir rien à se reprocher… juste avant de craquer et de tout avouer. « J’aime Lovy, mais je vous promets que je ne savais pas ce qu’elle allait faire… ». Il avait la conscience tranquille et l’innocence de la plus blanche des colombes. Cela se lisait dans son regard, n’est ce pas ? Il pouvait aussi repousser Howard avec cris et protestations outrées d’avoir été ainsi agressé « sauvagement ». Pas sur qu’une réaction avec un tel décalage soit crédible. Surtout venant du médecin, scientifique qui n’avait aucun problème à prendre Aaron Smith, son filleul, sans ses bras juste pour le consoler ou lui permettre de se réfugier dans l’ombre protectrice qu’il créait envers la lumière qui brulait les yeux du nouvel oublié. Cependant pour le moment, le jeune homme ne lui avait jamais sauté dessus pour aucune raison autre que fraternelle. Après tout parrainer un nouvel oublié c’était un peu être un parent se devant d’être réconfortant, à l’écoute et aidant.

Il avait aussi la possibilité de tenter de capturer à nouveau les lèvres de celui qui était à quelques centimètres de lui, si collé, si accessible. Pourquoi faillait-il qu’il soit resté si contigu, mettant entre eux une proximité si intime ? Pour le tester ? S’il se laissait tenter alors il risquait beaucoup. Celui de se faire repousser ou rejeter, ainsi que celui d’être déçu. Perdrait-il la tête pour faire une folie ? Ses tripes lui implorait de rester prudent, de réfléchir avant d’agir. Il lui fallait plus d’air, inspirer et expirer sur un rythme normal pour reprendre le contrôle de ses nerfs et penser à nouveau de manière plus sereine. Quelle était donc la pensée la plus normale à avoir ? Voilà qu’il reprenait peu à peu son sang froid. Voilà qu’on lui parlait, qu’on s’adressait à lui. Le temps qu’il reprenne totalement ses esprits.

S’était il fait oiseau par le coup d’un sortilège ? Son cœur piaillait tel un oisillon qui a faim, et il se sentait aussi piégé que dans un nid sans avoir la possibilité de s’envoler. Paroles murmurées si doucement, mots rassurant et à double tranchant. N’étaient ils pas là pour le tromper et mieux l’attacher au fonds du trou que l’on creusait pour lui ? Il sentait l’ombre d’une épée de Damoclès qui pendait au dessus de sa tête, danger invisible mais si présent en même temps. Ne lui promettons là pas la lune ainsi que ses multiples périls ? Accepter le plaisir de l’un c’était devoir se conforter aux autres.

Soudain il eut un peu plus de liberté de mouvements tandis qu’Howard s’éloignait, tout en restant gardien et geôlier, le temps qu’il finisse son propre verre et que Kim respire enfin. Mais puisqu’un malheur n’arrive jamais seul, comme par magie les verres furent à nouveau pleins, au plus grand regret du scientifique. Il espérait qu’on ne le forcerait pas à une deuxième tournée trop rapidement, sinon l’alcool allait finir par lui monter à la tête. Fort heureusement pour l’instant ce n’était que du champagne, mais qui savait ce que la suite réservait ? Il écoutait les paroles doubles faces qu’on lui servait, mélange de menaces attirantes et de messages anesthésiant sa peur. Et il se laissait amadouer, il écoutait sans un mot, buvant les paroles plutôt que le verre qu’on lui avait destiné. Il hésitait à recroiser les yeux qui le fixaient. Y trouverait-il la vérité, le fond de l’âme d’Howard, ou un simple masque composé pour le moment ? Tout cela n’était il qu’un jeu aux enjeux bien plus important qu’on ne pouvait l’imaginer ? Il avait accepté un repas, une invitation, sachant que sa belle, sa princesse, sa Lovy était à croupir dans les geôles de la brigade. Que devait-il faire pour l’aider ? Avait-il la moindre chance d’inflexir la décision du commandor de la section anti-terroriste, de celui de la justice ?

Il restait sans voix, perdu dans ses pensées, jusqu’à sentir des doigts parcourir son cou. Petit oiseau à qui l’on tordrait le cou avait qu’il ait pu ne serait ce que protester ? Il n’avait pourtant pas un si mauvais chant, il savait adapter ses notes et ses mélodies. Il fallait juste lui en donner la possibilité et le temps. Il tenta de contenir un frisson qui parcouru sa colonne vertébrale. Il fallait qu’il se reprenne et qu’il agisse normalement. Réussirait-il à reprendre la parole sans balbutier comme un enfant ? Il l’espérait fortement, il le fallait. Il reprit finalement la parole, avec une voix moins assurée que ce qu’il aurait voulu, mais qui au moins ne souffrait d’aucune hésitation. Comme un poème apprit depuis longtemps, une sonate qu’il connaissait par cœur.

Est-ce que vous vous sentez bien ?

Il avait attrapé avec délicatesse mais fermeté la main qui se baladait sur son cou, il avait saisit entre le pouce et le reste des doigts le poignet de son terrible cerbère. Il évita le regard, utilisant son autre main non pas pour attraper un nouveau verre mais pour mettre à nu son propre poignet qui arborait une montre typé steampunk. Et en guise d’explication ?

Je vais prendre votre pouls. Vous pensez avoir de la fièvre ?

Ils avaient eu quelques patients avec des symptômes correspondant au Sapientia. Et bien qu’il doutait qu’Howard puisse avoir une quelconque forme de grippe, rien n’empêchait qu’il s’en inquiète et ne se renseigne. Finalement il avait opté pour la solution de facilité, celle neutre qui le mettait en retrait et lui laissait un minimum de temps pour réfléchir. Il n’avait repoussé personne, sans pour autant encourager. Etait-ce l’équilibre parfait de la balance ? Allait-il déclencher la colère ou le découragement de son hôte déçu d’un invité si peu réceptif et si rationnel ? Allons donc où étaient la folie et l’inventivité ? Peut être Heavs noierait il sa déception sans une nouvelle coupe de champagne ?
Kim van Berghen
Kim van Berghen
~ Chercheur ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Scientifique et médecin de la Guilde
Âge réel : 65 ans
Âge d'apparence : 30 ans environs

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Biologie
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Howard A. Heavs Jeu 7 Avr - 0:31

L'alcool avait ceci de merveilleux qu'il était tout à la fois paradis et enfer, de manière subtile mais barbare, paradoxe complet mais non malvenu, à l'image de ceux qui créaient cette boisson tellement spéciale. Merveilleux il l'était, à sa manière, merveilleux par le goût qui touchait les papilles, parfois pétillant, des centaines de petites bulles venant titiller la corde sensible du goût, connaisseur tout autant que novice l'appréciant pour sa fraicheur, pour sa douceur malicieuse qui se jouait de vous avec lenteur, modérée mais non moins active que les autres; parfois lourd et corsé, le liquide de consistance plus épaisse coulant dans la gorge, entre les lèvres comme du sang, du plomb liquide ou encore quelque eau riche en fer, à la fois glacé et brulante, laissant une trace invisible mais presque douloureusement chaude lorsqu'elle s'insinuait en vous, réveillant des notes qu'un être préfèrerait ne jamais subir; parfois encore sucré, extrêmement sucré, liqueur capiteuse et envoutante, presque obscène dans sa langueur qui vous laçait gorge et esprit en un ballet redoutable dès la première goutte et qui faisait bouillir le sang en moins de quelques minutes, suffisant pour détacher l'âme de sa conscience, insuffisante pour que la mémoire ne s'en souvienne pas... douce torture par delà le plaisir des sens. Merveilleux par sa capacité, temporaire certes mais pouvait on blâmer, à faire oublier les soucis de la vie quotidienne, les blessures, les doutes... oui, un ou deux verres et hop ! Plus rien d'autre qu'une chaude étendue, une éternité de ce qui semblait être le paradis absolu, la paix sur terre... du moins pour ceux ayant la bouteille joyeuse mais il y avait toujours des individus capables de se morfondre, rien n'était parfait après tout. Mais le manque d'inhibition, voilà bien quelque chose qui servait, autant pour les timides souhaitant la douce compagnie d'une probable moitié que pour ceux ayant besoin de rire un bon coup ou de perpétrer quelque méfait, les usages étaient variés et aussi ample que l'imagination pouvait le désirer.
Dans son cas il s'agissait d'un très bon moyen d'obtenir certains choses, des aveux amicaux par exemple, une ou deux bouteilles, deux heures de discussion avec tout le doigté et le tact dont il était capable et son vis à vis signait sa déposition et son aller simple pour la prison... il l'avait déjà fait, ça comme bien d'autres choses et en avait conclu que l'alcool était pour lui une amie fidèle et une compagne de complot qui réussissait trois fois sur quatre. Pour rajouter à cela il fallait bien avouer qu'il tenait excessivement bien n'importe quel alcool, du simple champagne aux plus corsés des breuvages, sans être victime d'addiction il lui arrivait raisonnablement de s'offrir un ou deux verres entre deux dossier particulièrement ardus, au fil des ans il avait fini par devenir presque imperméable à l'ivresse... bien entendu il y avait lui, lui et ses manières, lui et ses sourires, lui et sa manière de faire tomber sa défiance et son esprit retors en sommeil, le laissant aussi paisible et désarmé entre ses griffes, lui qui pouvait le saouler d'un seul verre de cette chose abominable qu'il tenait chez lui et qu'il n'avait jamais réussit à tenir correctement tant elle était spécial. Mais c'était un cas très spécial, c'était lui et il n'y avait pas de terrain de comparaison avec le reste de Nosco, il était sa seule faiblesse depuis... mais mieux valait ne pas penser à ce genre de chose, il lui suffisait de savoir qu'il valait mieux refuser le moindre verre venant de lui plutôt que de voir son addition augmenter encore, elle était déjà suffisamment longue sans qu'il en rajoute.

Kim Van Berhgen devait, comme n'importe quel Noscoien, savoir à quel point l'impératrice bannissait certaines formes de relation, pour l'ordre, pour la sécurité, pour l'éthique et l'esprit de la guilde... et pour ses charmes féminins ? Peut-être, qui pouvait savoir, l'idée le faisait sourire du moins. Oui la guilde refusait à ses membres ce genre de relation là, contre nature, contre l'ordre établi, provocation, dégout, quelque chose qui ne devrait jamais exister... il savait parfaitement comment c'était perçu, il savait exactement comment on pouvait amener les individus à rejeter l'idée en bloc, il avait même fait partie de la campagne de formatage des esprits, avait contribuer à l'établissement de cette règle, il n'ignorait en rien ce qui advenait d'hommes osant l'interdit, il savait aussi ce qu'il pourrait théoriquement advenir de lui, Haut conseiller, Commandor, Guildien d'élite et image même du pro-impératrice ( et pro-impératrice il l'était, jusqu'au plus profond de son âme même si certaines règles l'horripilait, même si parfois il sentait des regards meurtriers lancés vers lui, même si parfois il se permettait de la critiquer à mot couvert, devant elle, il ne ferait jamais tant devant n'importe qui d'autre mais les vieilles habitudes avaient la vie dure et pour lui elle restait pépi, au fond )... si quelqu'un apprenait certaines de ses pratiques il était un homme des plus morts, c'était la pure vérité et pourtant, qui oserait faire une chose pareille, qui serait assez fou, assez stupide pour s'en prendre à l'un des hommes les plus puissant de la guilde, un homme tenant la justice entre ses mains et dont l'image publique était tout à la fois brumeuse et strict au possible. Personne. Il était intouchable, absolument intouchable et il le savait parfaitement, il pouvait se permettre presque n'importe quoi, de l'attitude qu'il prenait dès à présent avec le médecin à ses « liens » avec lui, rien ne le menaçait véritablement, car oui, la théorie était une chose mais elle ne faisait heureusement pas tout et était même très souvent démentie face à des vérités plus terre à terre. Personne. Rien que d'y penser il en ressentait un mélange aigre d'ironie, de cynisme et de jouissance malsaine... Avait il jamais abusé de cette protection, de cet écran qui le séparait de la chute, pas vraiment, il aurait put faire tellement plus que ces petites manigances, ou du moins si il ne posait qu'un orteil sur la limite du toléré il lui arrivait tout de même de faire des omissions... ou de jouer d'un suivit pour obtenir plus que des informations, pou lui même ou non d'ailleurs puisqu'il y avait lui, qui savait si bien le convaincre, lui qui connaissait le moindre de ses tours et de ses manigances et qui ne s'en servait pas contre lui, trop heureux qu'il était d'avoir un soutient aussi haut placé. Quand à la situation présente... elle le faisait rire intérieurement même si le rire en question était à demi jaune... que dirait sa Majestée si elle savait ce que faisait son fou un étage ou deux en dessous, presque sous son nez. La pensée était édifiante. Et son bon docteur dans tout ça ?

A le voir il hésitait à se vexer, éclater de rire ou le plaindre... le regard qu'il avait levé vers lui, perdu, plein d'incompréhension, oscillait de son point de vue entre l'adorable et l'hilarant tellement il avait l'impression qu'il venait d'affubler son invité de la pire révélation qu'on puisse imaginer. Un Merling surgissant dans la pièce en tutu et jonglant avec des tasses à thés à l'image de Joséphine tout en chantant une ode aux lapins n'aurait pas fait plus d'effet, de son point de vue, que le simple geste qu'il venait d'exécuter avec un naturel saisissant, il en convenait lui même. Enfin il avait tout de même eu un minimum pitié de Kim, il y avait été légèrement et ne lui avait pas collé le baisé du siècle et pourtant il aurait été très simple de le faire tant l'autre n'avait pas prit garde, il aurait put, vraiment, bien sûr qu'il aurait put, et le déshabiller et tout le reste aussi... si ça avait été son but, hors il n'avait rien d'un violeur, d'un pervers ( même si il le paraissait et le faisait paraître ) ou de quoi que ce soit d'autre, son geste avait bien un but, comme il était certain que le scientifique le pensait en l'instant, un but, une fin mais également un moyen en lui même et il l'avait exécuté exactement comme il fallait, ni trop ni trop peu, dans la plus pure règle de l'art de la délicatesse et de la dignité. Pouvait on parler de dignité pour un tel geste, lui tout du moins se le permettait aisément et n'avait pas la moindre intention de s'en repentir... il avait vu plus d'un couple s'écraser l'un contre l'autre tels des gastéropodes en période de psedo reproduction, si c'était cela la conception classique de la passion il était heureux de ne pas la connaître, ça le répugnait. Il n'y avait rien, absolument rien d'attirant en se gober mutuellement ainsi... ou du moins pas à ses yeux, pas aux siens, car lui non plus n'éprouvait pour ce genre de comportement qu'un profond dégout et un mépris presque palpable. Il y avait tellement plus de saveur à jouer, du toucher, des paroles, des sens et de l'imagination au travers de ballets chatoyants... jeu de gestes ambigües entre deux êtres, une main, un coup d'oeil, le frôlement des lèvres sur la peau chaude qui se glaçait tout en brulant littéralement sans possibilité de s'éteindre, remplis d'un mélange de douceur, la douceur aimante d'un amant ou d'une amoureuse, la douceur perverse de la lame du bourreau officiant à votre torture, découpant tout ce qui ne vous était pas vital, vous plongeant sur un lit de douleur ou l'exquise agonie pouvait tout aussi bien être la véritable jouissance, pour ceux qui savait l'apprécier; et de fureur, la fureur de ne pouvoir simplement s'emplir de l'autre, de noyer ses sens dans l'océan de ce que l'autre était, la fureur de ne pouvoir se fondre, deux corps en un, véritablement, au delà de tout ce qui était possible, la fureur aussi de la douleur, la douleur superbe et pénétrante qui pouvait saisir dans des moments intimes... il ne suffisait pas d'un simple bécot pour signifier tout cela, certainement pas mais encore fallait il le ressentir, voir la flamme en soi bruler vaillamment dans le souffle de tout les autres sentiments. Du moins avec lui... Pour Kim en revanche, il fallait avouer qu'il jouait à l'instinct, pour voir, pour tenter, pour s'amuser, pour... des tas de raisons, si la franchise parlait, des tas et des tas de raisons. Alors oui il l'aurait presque plaint, presque... il n'avait rien d'un cannibale après tout, rien de repoussant bien au contraire ( et il mettait au défi quiconque de le réfuter ) et ne venait certainement pas de lui bondir dessus toutes griffes dehors. Cela ne lui aurait pas ressemblé, il était un félin qui tâtait, donnait d'une griffe alangui pour voir avant d'attraper la proie ou de ses rendormir. Alors oui il aurait également et en toute logique put se vexer, si il avait été simplement orgueilleux mais il ne l'était nullement, il était fier mais pas bouffi et certainement pas dépourvu d'une certaine forme d'auto-dérision qui lui valait ses manières nonchalantes et son mépris de ce que les autres pouvaient penser. Il ne se vexerait jamais pour une réaction qui était, somme toute, parfaitement normale...

Si on faisait le compte de la situation on pouvait sans trop se tromper affirmer qu'il y avait de quoi être gêné et il semblait bien que Kim l'était... le cœur sous sa main semblait battre à toute vitesse, tel un tambour de guerre ou celui du banc de nage d'un navire, rythmant la cadence mais à une allure tellement furieuse qu'elle aurait essoufflé n'importe qui. Oh que oui, son cœur battait vite, tel un petit oiseau tremblant dans la main d'un homme, la gueule d'un prédateur, battait avec la vigueur du stress et du mal être, ou alors d'autre chose ? Il ne posait même pas la question, peut-être de tout après tout, peut-être qu'il n'y avait point besoin de se demander quoi que ce soit mais tout du moins devait il avouer qu'il était très agréable de sentir ces battements juste sous sa main... trop agréable... la chaleur du corps sous les vêtements, la chaleur du sang sous les chairs, qu'il devinait sans le sentir, le cœur, battant, battant toujours, battant à perdre pied, plus, plus, plus... plus... sa main qui semblait traversée par l'écho des battements, par la force qui se dégageait de cet organe prêt à se rompre de peur, de doute, d'il ne savait quoi et n'avait envie de savoir... ça plus que tout le reste lui enflammait les veines d'un feu redoutable et impérieux, d'un feu vicieux qui lui chuchotait des possibilités savoureuses et qui resterait pourtant lettres mortes, si dur de résister à un tel appel mais il fallait bien... et il serrait les dents, vibrant aux rythmes des battements comme en accord avec le cœur du scientifique, musicien et son instrument faisant presque un au travers du simple va et viens d'un organe qui transmettait pourtant tant et tant... Et sous ses yeux la scène se modifiait légèrement, sous ses yeux il se voyait, non pas reculer mais avancer, attaquer, mordre, couper, pour voir le sang couler, le liquide vital et chaud, poisseux et lourd, à la saveur d'acier, observer avec émerveillement la couleur rouge sur la peau pâle, pâle... semblable à la sienne, semblable à celle de Nékorovy, sa princesse, semblable à celle de Joséphine... surface veloutée ou sèche, parchemin et papier jauni par le temps ou tissu de soie précieuse à la texture superbe, coulant sur vous comme une caresse, comme un baisé furtif, la peau si pâle et si fragile, jolie, comme un liquide laiteux que l'on avait envie de gouter, cette peau immaculée si différente de la sienne, comme la lune du soleil, sa peau à lui, mâte et résistante, chaude, sombre, tellement sombre en comparaison. Elle ressemblait à une ombre cuivrée ainsi, provoquant un contraste presque indécent entre eux deux... cuivre contre perle, cuivre contre perle... et cette envie de la rougir, de la voire tâchée de sang, déchirée, en lambeau, souillée... souillée... De la sentir craquer sous ses attaques et oui, le sang coulant doucement, sans bruit... tellement plus jolie que sur la sienne, tellement plus seyant. Il tremblait intérieurement, il observait son vis à vis sans le voir, ou du moins à la réalité se superposait cette image sanglante qui le faisait presque haleter, sa seule retenue, son habitude, dernier rempart entre lui et une plongée au cœur d'un imaginaire horrifique... Ses muscles étaient tendus, attendant une simple impulsion de son esprit pour bondir et réaliser son vœux, son sang semblait bouillonner comme de la lave en fusion, dévalant l'intérieur de ses veines en rugissant, comme vomit par une redoutable éruption, il sentait frémir en lui, chaque parcelle de son être se tendant sous le besoin presque vital de frapper.

Pourtant il savait qu'il ne le ferait pas, sa raison était toujours claire sous le rugissement du monstre et la poudre l'aidait à rester maitre de lui même. Il n'était pas un danger, du moins ne blesserait il pas physiquement... il ne pouvait pourtant rien promettre pour le mental, à force de jouer il y avait forcément des accidents et même si il n'essayait pas consciemment il pouvait très bien le faire sans s'en rendre compte. Et toujours il observait, sentant avec détachement sa main se tendre, caresser, contact léger mais il sentait, il sentait et s'enfonçait toujours plus dans cette spirale qui faisait battre le sang à ses oreilles... Il sentait, sentait sans parvenir à dire pourquoi et la sensation se répercutait en lui, un hurlement terrifiant, glacial... rejet, rejet, rejet, rejet, rejet, rejet, rejet, rejet... REJET... mais de quoi, que se passait il, pourquoi y pensait il, rejet, et de quoi ? Il savait, il ne voulait pas y penser... et la concentration revint, par enchantement, par miracle, par simple discipline qu'il bénissait en cet instant, se bénissant lui même d'être capable d'autant de maitrise. Il respira d'un seul coup plus facilement et se demanda combien de minutes venaient de s'écouler autour de lui, qu'avait il manqué, pas grand chose semblait il... le docteur semblait plongé dans une intense réflexion et évitait son regard qui pourtant hurlait un appel, tel un cor de chasse muet ne pouvant s'empêcher de souffler, et à quoi réfléchissait il le bon docteur, le gentil médecin qui ne savait où il avait mit les pieds ? C'était tellement simple à deviner, tellement évident... Devait il l'aider ? Devait il essayer de lui dire, ou lui montrer...pouvait il seulement le faire, était ce quelque chose que l'on pouvait vraiment transcrire par autre chose que par ce qui bougeait en lui, ce qui se mouvait dans son regard assombris et dans la subtile tension de ses épaules et du genoux posé sur la chaise de son invité, rien d'autre, il savait jouer la comédie, il était extrêmement doué pour cela, doué au delà de toute raison, même en état d'apoplexie il aurait été parfaitement neutre dans son apparence. Il fallait le connaître en profondeur pour déceler où était le malaise et sans doute lui aurait il réussit très facilement à le lui faire dire, Joséphine aussi, probablement quoi qu'avec plus de résistance de sa part... Kim était il observateur, ou refuserait il tout net de croiser son regard, de peur de ce qu'il pourrait y trouver ? Pensait il en cet instant à ce que signifiait son comportement... se demandait il si cela avait un rapport avec sa chère et tendre petite biologiste traitresse, cette Karlovy à forte tête qui s'était amourachée d'un rebelle, qui avait elle même l'étoffe d'en être une ? Il la connaissait mieux qu'elle n'aurait pensé, Lisbon était quelqu'un de consciencieux dans son travail et un grand de la filature... mais il n'avait ni son talent ni sa manière de faire, hors si la rumeur prêtait que rien, absolument rien n'échappait à Howard Heavs s'était qu'il y avait une bonne raison. Il savait tout ce qui était possible de savoir à Nosco, il n'ignorait rien... pourtant pouvait on douter de son utilisation des informations en question, aurait il eu besoin d'un quelconque aveux ou feignait il l'ignorance pour laisser la brigade anti terroriste s'escrimer sur la prisonnière, bien à l'ombre d'une cellule sous son commandement. L'un comme l'autre était possible pourtant.... concernant la belle Karlovy la réponse à ses agissements était bien plus simple, et plus cruelle, que ce qu'on croyait ou que l'on pouvait décemment croire en restant raisonnable... Tout comme il avait eu envie de voir Kim souffrir sous ses doigts il laisserait Karlovy souffrir, pour le simple plaisir de voir ce qui se produirait, tel un spectateur devant une pièce malsaine et sordide. Bien entendu il était totalement hors de question que son invité soit au courant de cela tout comme de son silence ou du manque de coopération de sa part pour l'affaire en question... Non qu'il pense ce qu'il voulait, mais il ne dirait strictement rien, un secret de plus tué dans l'oeuf, une nourriture supplémentaire pour le monstre et une excuse servie à l'autre sur un plateau d'argent pour le manipuler sans remord. Mais cela n'avait aucune importance. Personne ne le saurait.

Il caressait toujours le cou exposé, attendant patiemment tout en se gavant des murmures de son monstre personnel, oscillant sur le fil du danger avec délectation, avec l'amour d'un fou pour son arme favorite, son bourreau favori, sa dame de cœur depuis... mais mieux valait ne pas y penser, mieux valait ne surtout pas y penser, jamais, pas dans des moments comme celui ci, des moments où il pouvait se divertir et... retirer une part du masque ? Enfin, il parlait. Le temps avait paru interminable et pourtant si court, déconcertant... Et pourtant il faillit éclater de rire devant le choix de réaction de son invité, Kim Van Berghen était décidément un sacré phénomène dans son genre, personne d'autre n'aurait eu l'idée de lui demander si il se sentait bien ou si il était malade, encore moins dans un moment pareil, encore moins lorsqu'on savait qu'il fréquentait autant les médecins que les salles d'entrainement... un zéro absolu. Kim avait il, d'instinct, senti le danger qu'il avait représenté quelques minutes plus tôt ? Il en doutait, pourtant le contact de sa main tendait à le faire sourire. Il ne se mouillait pas mais répondait en même temps... si il voulait jouer la carte de la neutralité, pourtant, il était vraiment mal parti, c'était de nouveau tendre le lampadaire pour se faire battre mais il ne relèverait pas, ou pas ? Toujours assit le bon docteur Van Berghen... mal lui en prenait...
Il se pencha de nouveau vers lui, du moins se pencha sur la main qui tenait son poignet prisonnier, y déposant un baisé avant de poser le front contre le sien, la main sur son cœur appliquant une légère pression...

« Oh et bien... je vais mal, mais c'est un bon mal. Un mal humain, tout ce qu'il y a de plus simple, très cher, aucun besoin de s'inquiéter à ce sujet. Mais vous... tendu, mal à l'aise, réfléchissant... trop... voyons Kim c'est une soirée, nous somme sensés nous détendre alors pourquoi tant de malaise ? Ma faute peut-être ? Pourtant... est ci affreux que cela ? Ne soyez pas si silencieux, dite moi ce que vous avez sur le coeur... ou agissez, si cela vous convient mieux. Vous n'avez rien à craindre, pas de caméra, pas de questions ni de regard importuns, absolument aucune raison d'être dérangés... et je suis aussi bavard qu'une plaque d'acier pour certaines choses. Répondez moi, contez moi, juste vous et moi, dans cette petite bulle que rien ne peut toucher, pour le meilleur ou pour le pire ? C'est un monde vierge, c'est un monde qui reste à écrire, à peindre... chaque jour peut être une vie si l'on s'y prend bien, combien de vies avez vous connus très cher ? » Il se pencha un peu plus et fit courir ses lèvres sur son cou, se laissant légèrement peser sur lui, assez pour être présent mais pas assez pour l'étouffer physiquement, il souffla sur la peau en reprenant sa litanie... « Kim, kim, kim, kim, kim, kim... J'ai déjà vu des oiseaux, des petits oiseaux en cage, tu est un petit oiseau en cage toi aussi ou tu vole de sur tes ailes, toucher la lune et les étoiles ? Il paraît que les étoiles tombent... les hommes aussi, mieux vaux être en bas et les deux pieds sur terre que dans les cieux à tomber non ? Il paraît, il le dit... Kim, kim, Kimi tu ne trouve pas que sans caméra la vie est... plus simple ? Moi je les aveugle souvent... mais les hommes derrière le sont aussi, tu est aveugle ? »

Il s'arrêta soudain, se taisant par la même, soupirant avant de remonter pour le regarder dans les yeux, lui offrant un doux sourire, geste d'apaisement tandis que sa main se crispait légèrement. Il s'éloigna à demi et baissa un instant la tête pour regarder son oeuvre avant de lâcher d'une voix douce et frêle, simple murmure...

«  Parfois le plus doux des alcools c'est l'imagination et le manque de barrière... »
Howard A. Heavs
Howard A. Heavs
~ Haut Conseiller ~
~ Commandor ~
Section Judiciaire


Camp : Guilde Impériale
Profession : Haut conseiller, commandor de la brigade judiciaire
Âge réel : 130 ans
Âge d'apparence : 26 ans

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Monde de Nosco
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Kim van Berghen Sam 9 Avr - 22:04

Il y a des mondes, certaines époques et sociétés où mieux vaut se faire petit, ne pas étaler ses idées ouvertement, ne pas s’exprimer totalement et librement sous peine de se faire exclure de la société, voir pire, se faire condamner, ou tuer. Réprimer sa vraie nature, voir ses origines car celles-ci étaient mal vues. Devoir se cacher pour survivre, échapper à la folie des hommes et à la guerre. Prendre ses valises et fuir sans se retourner, traverses autant d’océans qu’il le fallait pour s’évader, se sauver. Combien s’en étaient sortis ? Combien étaient mort sans avoir pu lutter ? Ils étaient si peu à avoir résisté et avoir pu subsister. Peu de témoins, rendus silencieux par ce qu’ils avaient vécu, incapable de raconter l’horreur qu’ils avaient subis. Chut… c’était interdit et pourtant cela a été fait. N’en parlons plus, c’est du passé, cela ne reviendra pas, n’est ce pas ? Même par vague, ce serait impossible ! Aucune vague ne viendra plus lécher cette pensée, on a changé. Atrocité de l’homme et de ce qu’il peut imaginer. Barbarie et monstruosités que personne n’avait pu empêcher, pouvoir qui devient trop dangereux entre des mains unique et des pensées perdues. Pourquoi avaient-ils suivit comme des moutons ? Moutons de panurge sans volonté, pourquoi ne pas avoir écouté les cris de vos cœurs ? Si peu de personnes avaient réagit. Pourquoi le filet de l’araignée s’était il resserré si rapidement, empêchant la plupart de s’esquiver. De se soustraire à l’horrible addition. Ton nom en plus sur la liste. Tu ne peux plus partir, c’est trop tard. Prisonnier pour l’éternité, ton nom sur une plaque de marbre.

Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. Pourquoi tous ces êtres emplis de pouvoir ne pouvaient montrer l’exemple correctement ? Se devaient-ils de toujours pousser les règles à un point qu’eux même n’atteignaient pas. Toujours plus, tel des hommes avide de pouvoir, ils voulaient des idéaux plus haut ! Encore ! Pousser plus loin les efforts ! Pourtant ils se préparaient toujours un parachute doré, sachant qu’un jour la chute viendrait, la déchéance… A viser trop haut, on se brulait les ailes, et on retombait dans un labyrinthe sombre et sans issues. Mi-homme, mi-animaux… Ils étaient des êtres humains, d’apparence en tout cas. Mais pour ce qui était de leur psychologie, n’étaient-ils pas parfois aussi brutal, agressif et violent que des taureaux ? N’attaquaient ils pas leurs prochains sans raison, juste car la couleur ne convenait pas. Juste pour faire couler le précieux liquide rouge. Chacun avait un fils accroché à lui, incapable de se libérer de tous ses devoirs. Prisonnier de fils invisible à l’œil nu. Petite chenille attendant de devenir des papillons pour s’envoler vers le ciel. Dessin tracés par des enfants pour garder l’espoir, mince mais existant. L’envie de continuer à vivre. Papillons échappant aux flocons de neige noire qui tombait.

Kim était il le petit oiseau des paroles d’Howard, ou bien un blanc lapin revêtu d’un redingote et échappé du monde d’Alice ? Il pouvait aussi être la souris devenu jouet du chat. Voilà qu’il était Steve et ne pouvait échapper au piège à rat qu’on lui tendait. On avait déposé un appétissant appât sur la tapette à souris. Réussirait-il à l’attraper sans se faire piéger ? Il aurait fallu qu’il fasse preuve de beaucoup de dextérité, d’intelligence et surtout qu’il évite la précipitation. L’œil du chat le regardait, le prédateur attendait son heure, persuadé de ne pas avoir à se presser, la proie viendrait toute seule se prendre au piège. Pourquoi donc accélérer ces précieuses minutes ? Mieux valait les économiser et les laisser s’écouler doucement, ne pas ruiner le film en anticipant les scènes suivantes. Se laisser bercer par le flot des images et du son. Qui était la star de ce box office ? Qui en serait la victime ? A qui reviendrait l’Oscars du meilleur rôle ? Très certainement Howard, sa prestation était magnifique. Autant dire qu’il saurait comment mettre le jury dans sa poche, les charmer avec grâce pour être récompensé de ses efforts d’une victoire.

Fuir était lâche, on lui avait toujours dis cela, lorsqu’il était plus jeune. Il avait toujours affronté les problèmes en face, même s’il s’en était parfois détourné, lâchement il fallait l’avouer, lorsque le problème avait été trop grand, trop dangereux. Aurait-il pu lutter et mettre la vie de sa famille en danger ? Surement, il aurait pu faire plus que ce qu’il avait fait. C'est-à-dire rien. S’il regrettait ? Oh oui, amèrement… Si amèrement ! Il s’en voulait tellement. Au point d’en faire des cauchemars, de ne plus pouvoir en dormir lorsqu’il y pensait. Au point qu’il avait faillit abandonner a quête de son passé, parce que c’était trop dur, trop difficile de voir la vérité en face. Et pourtant il s’était décidé à voir la vérité en face, à affronter ses démons. A passer l’éponge malgré ce sentiment de culpabilité qui le rongeait. Il était responsable, c’était de sa faute… tout avait été de sa faute. Il n’avait été qu’un pion, mais il avait joué son rôle, trop bien, trop parfaitement. Plutôt que de se rebeller, il avait obéit jusqu’au bout. Avec mauvaise conscience et sans apprécier ce qu’il faisait toutefois il l’avait fait. Il savait, il s’en souvenait. C’était trop tard ! Trop tard pour réparer là bas… Il ne pouvait plus rien faire, les papillons s’étaient envolés loin, très loin. Il ne pouvait que changer le présent de Nosco, il n’avait plus aucun effet sur le passé de là-bas. Trop tard… Il n’avait pas riposté assez tôt et maintenant il était accusé de ses crimes. Ne pas recommencer les erreurs du passé, c’était si facile à dire… Si aisé, si simple et pourtant… Chut, ne promets rien que tu ne pourrais tenir. Il s’était promit de ne plus penser comme avant, il avait changé, sur cela, sur de nombreux points et pourtant…

Alors qu’il avait le regard posé sur les secondes qui défilaient sur sa montre, comptant chaque pulsation d’Howard Heavs, attendant que la minute passe, dépassant même la minute, puis réfléchissant aux résulstats. Non, la tension d’Howard était totalement normal, son pouls, c'est-à-dire le flux sanguin envoyé de son cœur vers ses organes était plus que normal. Il allait bien. Un pouls avec une fréquence régulière et un rythme cardiaque parfait. 65 pulsations c’était très bien, dans la moyenne basse mais en restant correct. Alors qu’il avait tenté de ne pas détourner les yeux de sa montre, il sentit un nouveau contact léger des lèvres du Haut Conseiller, cette fois-ci sur sa main. Et soudain leurs deux fronts furent joints, dans un geste presque enfantin de quelqu’un qui cherche un peu de réconfort. Kim toujours concentré sur ses pensées ferma les yeux, faisant disparaître la montre de son champ de vision. Puisqu’Howard lui en donnait la possibilité, il vérifierait la fièvre possible de son patient. Pourtant rien, Howard était presque froid en comparaison au scientifique. Peut être était-ce du à ce coup de chaleur ? De sa main gauche, celle qui ne tenait pas le poignet d’Heavs, il glissa jusqu’à son col et déboutonna le premier bouton. Ah, il respirait un peu mieux. Avalant sa salive, il tenta de reprendre le contrôle. Positiver ! Bon, le seul point positif de la situation était sans doute de pouvoir savoir que tous les Nosciens n’étaient pas iatrophobe. Clairement pour se jeter sur lui ainsi il n’avait pas peur des médecins, contrairement à la plupart de ses compatriotes. Howard avait il développé une immunité contre la peur qui semblait s’être installée dans tout Nosco ? En tout cas il était loin d’être effrayé. Effrayant peut être mais pas terrorisé !

Alors qu’il allait lui annoncer que tout allait bien pour lui, Howard reprit la parole, faisant taire le scientifique immédiatement. De quoi parlait-il ? Qu’essayait-il d’insinuer ? Se détendre, c’était dur à faire, impossible à gérer totalement. Tant de questions dans la bouche du Haut Conseiller qui lui-même ne voulait pas se confier ou s’expliquer. Le malaise venait sans doute de la situation présente. Si affreux, oh non c’était loin d’être le cas malheureusement. Une bulle hors de Nosco, un monde séparé et différent. Combien de vies ? Combien de fois avait il tout remit en cause ? Pour le plaisir de le faire, pour pouvoir changer, évoluer et se transformer ? Chenille devenait papillon, puis redevenant une chenille. Plusieurs vies, tant à compter. Tant à raconter, son ancienne vie, alors que là-bas de médecin, il était devenu une espèce de petit soldat obéissant, à Nosco il avait été d’abord brigadier puis finalement médecin et scientifique, plus parce qu’on lui imposait que par choix. Voilà qu’il avait réussit à inverses l’ordre à changer le destin qui le poursuivait… Malheureusement il ne l’avait pas éloigné assez, puisque celui-là l’avait rattrapé, mais tant pis c’était différent. Il agissait et surtout pensait différemment. Et il était heureux de ce choix.

Ils étaient toujours plus proche, tandis qu’Howard réduisait encore le peu de distance qui les séparait encore. Plongé dans son cou, comme un vampire près à attaquer, comme un amant désireux de laisser sa marque pour prouver que le scientifique était à lui et qu’on ne pouvait donc pas y toucher. La dernière personne à avoir fait cela c’était Lovy, et elle était loin maintenant, inaccessible. Prisonnière, il était impossible de communiquer avec elle, pas sans lui causer de terribles ennuis, pour tout deux. Comment pouvait-il l’aider ? Proposer son aide à la brigade n’était pas une bonne idée, on savait l’amitié de deux personnes, et Lou Jiwi Kemshir ne l’aurait jamais permis, préférant se moquer de la détresse des deux jeunes gens. Le cou, zone érogène et exposée. Pourquoi avait il ouvert la voie en enlevant un bouton ? Folie de sa part. Et si jamais… il se retrouvait avec un suçon dans le cou. Que ferait-il le lendemain au travail ? Il n’était pas possible d’arriver ainsi sans que l’on se pose des questions. Pourrait-il prétexter une quelconque blessure pour appliquer un pansement qui cacherait la marque ? Ah, lui qui avait toujours été fidèle à sa femme et à toute celles qui avaient attaché son cœur, il n’avait pas l’habitude des mensonges, des cachoteries.

Son prénom, ou plutôt celui qu’il avait choisit en arrivant, résonna soudain à ses oreilles, comme une douce litanie, son agréable à écouter qui couvrait une partie du bruit de la pluie qui continuait à battre sur les carreaux de la fenêtre, qui couvrait les battements assourdissant de son cœur. Il sentit à quel point la pièce était silencieuse lorsqu’ils ne parlaient pas. Tout cela manquait d’une musique d’ambiance pour cacher et mieux exploiter les vides de la conversation. Il faudrait sans doute qu’il offre une compilation de musique agréable à Heavs la prochaine fois qu’il venait… S’il acceptait de revenir. Cela rendrait sans doute plus accueillant l’appartement du Capitole, permettant à Howard d’oublier ses soucis et son mal en écoutant une mélodie agréable. En Nosco les oiseaux se faisaient rare, et leur chant manquait de la joie de ceux d’antan, les faibles créatures n’avaient pas assez d’énergie, pas assez d’espace à exploiter, ils semblaient tous chétif et craintif. Au moins pouvaient-ils échapper aux créatures des souterrains en s’envolant. Que voyaient-ils comme enceinte ? Etait-ce la représentation de leurs pires prédateurs ? Ou tout simplement les barreaux d’une grande cage ? Les étoiles et la lune étaient pourtant si fausses, crées par l’homme et contrôlés par celui-ci. Aucune vérité, aucune nature dans cette création.

Une vie sans caméra serait sans doute plus simple, moins pesante, on se sentirait moins envahit, mais serait on plus en sécurité ? Sans doute pas au contraire, comment surveiller ceux qui n’avaient pas un comportement respectueux de leur entourage ? Pouvait-on blâmer les caméras de tous les maux ? Non, certainement pas. Et pourtant les hommes restaient aveuglés par le pouvoir, aveuglés par leurs désirs, ou simplement par l’envie de ne pas voir ce qui les gênait. Détourner le regard devant une scène que l’on juge intolérable, sans agir… Qui n’a jamais laisser couler sans agir, préférant s’enfermer dans le piège de sa conscience, faire semblant de n’avoir rien vu. Ne pas agir parce que c’était plus facile. Les mots sont si facilement utilisable, ils glissent sans problème, mais l’action n’est pas destinée à tout le monde, certains n’en ont pas les trippes. Il avait été ainsi avant, n’est ce pas ? C’était du passé, son passé, il n’avait pas oublié, il se souvenait maintenant. Et qu’en était il pour Howard, avait il cherché dans les méandres de sa mémoire ne compagnie de Joshi ?

J’ai été aveugle par le passé… Pourtant je ne peux pas deviner ce que l’on cache à mon regard, ce que l’on dissimule à ma conscience.

Kim réussit à relever les yeux vers son rival, plongeant ses yeux dans les siens. Il s’était élancé dans l’étendue bleue du regard d’Heavs, il s’était noyé dans le cobalt de ses iris. Il aurait sans aucun doute du mal à reprendre pied. Ventrebleu, Howard et ses yeux étaient aussi toxiques que le métal. Kim avait du mal à respirer correctement, avait il déjà été empoisonné ? Allan Cadmun avait beau se réjouir de ses ondes alpha et de leur utilisation, seule Joséphine de Nosco possédait l’une des plus puissantes sources de rayons gamma. Aucun doute, un Kobold allemand était passé par là. Howard avait du avoir par le passé des yeux aussi clair que l’argent et voilà que maintenant ils étaient aussi sombres que le cobalt ! C’était un coup des Kobolds, ils avaient manigancé un accident et Howard Allan Heavs s’était retrouvé à Nosco. Il n’avait pour trace que ses yeux smalt si envoutant. Howard jouait des tours, comme on lui en avait joué. Et il en jouait un bien vilain à un Kim plus que perdu dans la voute céleste, noyé dans les profondeurs de l’océan, on lui avait collé un hématome en plein cœur. Palsambleu, il souffrait d’une terrible ecchymose tout en la contemplant chez son interlocuteur. La souffrance était bien là. Il était retenu par ces yeux azur. Comme ceux de sa femme. Ce regard dans lequel il se plongeait, il était unique sans aucun doute et pourtant il y avait cette couleur, si semblable. Différente mais proche. Il avait déjà connu des étreintes avec un regard céruléen. Elles lui manquaient, elle lui manquait. Pourquoi avait il du l’abandonner derrière lui ? Deux iris lapis-lazuli qui le tourmentaient et l’enfonçait dans la plus profonde des mélancolies. Les yeux noisette de Kim réclamaient un peu de pitié. Il ne pleurait pas et pourtant son regard n’était que douleur. Supplique pour qu’Howard ne détourne pas le regard. Pour qu’il puisse rester dans cette mer bleue outremer à jamais. Qu’il s’oubli au fond de cette abysse sans fond. Il était dans un autre monde bleuté, un monde uni-couleur où il se sentait bien, sans aucun souci. Il respirait plus calmement sous le regard céleste qu’on lui adressait. Il n’avait pas vu une seule trace de ce qui se cachait dans les pensées d’Howard, l’acteur était bien trop doué, il savait trop bien comment peindre en pastel la toile qu’il présentait à son auditoire. Corbleu et morbleu, on ne pouvait être qu’ange avec un tel regard saphir ! Howard avaient les yeux d’un bijou brut, une pierre dans le cœur, mais n’était ce pas à cause d’un mauvais sort jeté par le Kobold ? Le Haut Conseiller lui était innocent, le plus inoffensif des hommes. Si son cœur était devenu cobalt, lapis-lazuli ou saphir ce n’était que pour montrer la constance de cet homme aux yeux bleus prussien. Pardonnez-lui, il ne sait pas ce qu’il fait. Impossible de lire son âme avec de telles agates dans le regard. Il avait des gemmes déposées sur ses iris, à défaut d’avoir un « j’aime » sur les lèvres. On avait choisit une des trois couleurs primaire, le cyan, pour la placer sur un piédestal dans les yeux de son porteur, tel un Morpho ayant décidé de se poser et de rester sur la plus attractive des fleurs. Indigo attractif, tu finis par apaiser le docteur, grâce aux pouvoir de ta pigmentation qui calme, qui apaise et apporte la volupté. Teinte utilisée par Kim dans son travail, que ce soit pour colorer les cellules grâce au bleu de méthylène, ou pour vérifier l’acidité avec le bleu de bromothymol. Cependant Howard était plus doux qu’un agneau, la coloration de ses yeux le montrait clairement parbleu ! Sacrebleu, on aurait dû se sentir rafraichit devant un tel regard et pourtant Kim se sentait bouillir intérieurement. Etait-ce lui qui était malade ? Ou tout simplement envouté ? Il aurait voulu faire courir ses doigts sur les veines bleutés de celui qui était si proche. Pourtant elles étaient cachées sous la peau sombre, tout comme ses rouges artères porteuses d’un sang frais et empli de globules rouges transportant l’oxygène jusqu’aux organes. Le cœur de Kim battait tout aussi vite, même s’il tentait de se calmer. Non, il ne se mettrait pas « bleu » pour apaiser ce stress, il ne boirait pas jusqu’à ivresse. Par contre il était sans doute trop fleur bleue, il en savait si peu sur Howard… Pourtant il lui faisait déjà une peur… oui, bleue ! C’était sur si Heavs détournait le regard, il allait retomber dans une profonde tristesse, le blues l’envahirait, ainsi qu’un spleen insurmontable. Blue Blues.

Pourtant l’imagination n’est elle pas dangereuse ? Ne devrait-on pas la contrôler pour la sécurité de tous ? Briser les barrières c’est se libérer et se condamner en même temps. Nos cauchemars ne sont ils pas plus puissant que le meilleur des rêves ? Ils laissent un souvenir impérissable alors que nos rêves se fanent dès le réveil.

Evoquer directement ses pensées, parler sans bâillon. C’était menacer la dernière zone de liberté, là où personne d’autre n’avait accès, à part peut être les personnes assez proches capable de comprendre sans paroles, et encore même celles-ci ne pouvaient deviner toutes les pensées cachées. Si Kim parlait ce ne serait sans doute que pour détourner l’attention de ce qu’il aurait voulu dire, ou plutôt ce dont il ne voulait pas parler, qu’il ne dirait jamais à personne, ou à si peu d’élus. Il cacherait cette partie-là de son âme. Criant à qui l’interrogeait : « vous ne pensez donc pas que je vais vous y donner l’accès et vous laissez la clé ?! ». On ne pourrait jamais mettre de caméras dans le cerveau et pourtant tant de scientifiques avaient tenté d’en comprendre le mécanisme et de contrôler les pensées. N’arrivait on pas déjà à manipuler les personnes à doses surréaliste de médicaments ? Leur donner toutes sortes de traitements pour maitriser leurs pulsions, avoir un lien sur leurs actions et leurs capacités. Tirer les ficelles de ces patients fragiles que l’on tentait de manipuler, ces personnes qui servaient de tests, souvent pas qu’elles n’avaient pas d’importance, simple rebelles dont personne ne se préoccupait dans la Guilde. On les transformait en marionnettes humaines, puis en pantins de bois… Et pourtant aucun ne voulait jamais révéler ce qu’ils savaient. Trop de volonté ou plus assez de mémoire après tant d’essais dans leur cranes.

Le futur des possibles était comme un arbre s’élançant vers le soleil tendant ses branches dans de multiples directions. Il était impossible de prédire comment il grandirait, à quel point il évoluerait et deviendrait impressionnant. Chaque branche devenait plus solide de saison en saison, et il serait bientôt possible de monter sur un grand nombre d’entre elles, et ensuite de sauter sur une prochaine, pour tenter de monter haut, au plus haut de sa cime. Avoir le plaisir de voir au loin, perché sur l’arbre qui avait bien grandit. Chaque branche était un choix possible. Les feuilles bien vertes représentaient chacune une possibilité, qui dès l’automne deviendrait orangée puis tomberait de l’arbre e, hivers pour mieux revenir fleurir au printemps et s’épanouir en été. Planter un arbre c’était faire un investissement sur l’avenir, espérer que rien ne lui arriverait, qu’il saurait résister aux assauts du vent, ne connaitrait aucun tremblement de terre et qu’aucun coup de foudre ne lui tomberait dessus. Plus grand qu’un homme, plus fort et moins fragile. Tout aussi sensible lorsqu’il était question de le couper, de faire couler sa sève et de détruire une création qui pouvait avoir eu lieu plusieurs siècles auparavant. Arbre protecteur qui abritait la vie, accueillant le nid des oiseaux mais aussi nombre d’insectes qui se cachait entre ses racines, sous son écorce, dans son tronc ou sur ses branches.

Oserait-il poser la question qui lui brulait les lèvres ? Elle devait aussi flamber dans son regard. Curieux, il l’avait toujours été et dans tous les domaines, il ne disait jamais non à une nouvelle découverte, quitte à en payer le prix fort. Toutefois on vivait d’expérience et les refuser c’était rester sur place sans avancer. Pourquoi tant hésiter, si la question ne plaisait pas aucun doute qu’Howard la repousserait d’un simple mouvement de la main, d’un rire moqueur, ou d’un regard un peu plus sombre. Et s’il fâchait son hôte ? Si la question était déplacée ? Alors cela briserait sans doute le charme qui s’était installé, tout en enlevant se sentiment de crainte, au moins il saurait ce qui pouvait l’attendre de pire. Ne pas savoir était la pire des tortures, alors autant pousser pour savoir où il arriverait. Connaître la réponse, tel un enfant il demandait pourquoi et il attendait qu’on lui explique. Il écouterait sagement la justification si on la lui donnait, il retiendrait bien et ne reposerait plus l’interrogation. Pourtant là il lui fallait connaître ce qui le tourmentait. Arrêter le supplice. Rayer de sa liste l’une des énigmes de Nosco. Qui Howard avait il évoqué comme une référence, comme quelqu’un que l’on pouvait croire ?

Il ? Qui donc ?

Le Haut Conseiller évoquait il Joshi, leur guide, celui qui les avait sauvés et qui continuait à leur montrer la voie, sans indiquer si le chemin était le bon ou pas. Un être neutre, qui leur donnait la possibilité de choisir. Aucun camp n’était préféré par l’être suprême de Nosco, même pas les congrégationniste qui le servaient et lui rendait hommage. Répondait-il parfois à leurs questions ? Ceux qui se faisaient appeler des frères de la congrégation n’étaient en fait là que pour produire des ondes, ils respectaient les textes de Joshi, plus ou moins, selon leur volonté… Le seul point important était de survivre et de rester en place, comme un camp neutre entre celui de la Guilde et la Rébellion. Il ne pouvait rester silencieux face aux paroles qu’on lui déversait. Il était de nature à aimer parler, dialoguer pour ne pas se sentir seul. Communiquer était important pour le scientifique, être enfermé en prison était sans doute le pire des supplices s’il ne pouvait pas au moins parler avec ceux qui l’interrogeaient. Sans musique, il fallait combler ce vide, s’exprimer pour ne pas perdre pied. Ne pas rester muet devant tant d’interrogations. Mais comment penser avec un cœur qui battait la chamade ? Ses paroles ressemblaient plus à une réflexion personnelle qui n’avait pas eu de barrière entre la pensée et la parole. Il aurait du se surveiller, faire attention à ses paroles et pourtant il n’y arrivait pas. Sans doute aussi ce manque de caméras. Howard voulait des réponses sur ce qu’on pensait du pouvoir ?

Les hommes sont terribles et maladroits. Pourquoi faut-il toujours que l’on se batte pour être supérieur aux autres, tout en cherchant à être dominé ? Quelle civilisation n’a pas eu de roi, d’empereur ou de maître ? Pourquoi place-t-on toujours un prophète, une figure humaine, animale ou anthropomorphe, voir un humain à la place de Dieu ? Ne pouvons-nous nous passer d’être dominé ? D’avoir un guide, quelqu’un pour juger nos actions et décider de notre futur. L’homme aime à être enchainé tel un esclave. Avoir la possibilité de se raccrocher à l’excuse qu’on n’est pas totalement maître de son destin, qu’un autre guide nos pas. Joshi n’a-t-il pas été élevé justement pour cela ? D’homme il est passé à prophète puis à Dieu vénéré. N’était-il en fait rien de moins qu’un scientifique au génie pointu ? Il a trouvé le secret des ondes alpha, cela en fait il pourtant une divinité ?

L’homme a besoin d’une référence, d’un exemple pour avancer. Quitte à gommer les parts d’ombre de cet être mis sur un piédestal. On lui construit des chapelles, des lieux de cultes, on lui rend hommage et on le prie. C’est à lui qu’on adresse la responsabilité lorsque quelque chose ne va pas. On l’accuse de nous laisser tomber, de ne pas nous avoir écouté. On le supplie et on l’implore comme des enfants en quête de solutions. On cherche de l’aide dans des prières qui ne souffrent aucune réponse. Pourquoi attendre même un seul écho de lui alors qu’il est parti en nous abandonnant ? Nous sommes seuls, n’est ce pas votre Excellence?


Il se tut, harassé par ses propres paroles. Heureusement qu’il était assit, collé contre le dossier de la chaise, il ne pouvait pas tomber plus bas, pas aller plus loin. S’il avait été debout, il se serait sans doute sentit mal et au bord de l’évanouissement depuis longtemps, s’il avait été assit sur un canapé ne lui permettant pas de s’accrocher aux accoudoirs, il aurait certainement tenté sans résultats de se glisser hors de porté d’Howard dans une vaine espérance. Il avait utilisé « votre excellence », terme que l’on se devait d’employer envers les Haut Conseillers, pour indiquer leur rang, témoigner de leur supériorité. Il l’avait employé, comme pour s’excuser de ses paroles, se remettre à sa place. Pour éloigner Howard aussi ? L’homme pouvait se permettre d’utiliser le tutoiement, d’employer son prénom pour se rapprocher. Mais Kim se devait de maintenir la distance, et le respect du à leurs statuts respectifs. Roméo ne pouvait connaître Juliette, c’était trop dangereux, ils n’étaient pas du même monde. Le chat pouvait il devenir ami de l’oiseau en l’apprivoisant ? Deux ennemis mortels pouvaient ils changer le destin ? Howard n’était il pas aussi dangereux que Lou Jiwi Kemshir ? Ne fallait-il pas le fuir à toute jambe dès que possible ? Howard avait tant de prestance orale, il était certainement capable de faire avouer n’importe quoi à n’importe qui… D’ailleurs n’avait il pas déjà obtenu ce qu’il voulait ?

Comment comprendre le mystère Howard ? Qui lui donnerait la clé pour comprendre ? Kim van Berghen ne fréquentait pas les Hauts Conseillers ou si peu. Il doutait que Judikhael Wenfied lui accorde la moindre minute de son temps, surtout après ce qui s’était passé lors de leur dernière rencontre, non mieux valait ne pas y penser. Surtout lorsqu’on avait entendu ne serait ce que d’une oreille les rumeurs évoquant son déplaisir lorsqu’il était aux côtés d’Howard. Non, les deux hommes ne s’appréciaient pas vraiment, loin de là. Qui alors ? Lou ? Autant demander à un rebelle de faire ami-ami avec un brigadier de l’anti-terrorisme. Kemshir n’aimait pas parler, encore moins à Kim, et surtout pas pour l’aider ou le sortir du pétrin. S’il trouvait un moyen de l’enfoncer alors il en profiterait sans détours ! Lui demander de l’aide, c’était clairement lui tendre le bâton pour se faire battre. On ne pouvait donc pas lui faire confiance. Qui donc était fiable dans cette tour de Babylone ? L’impératrice ? Peut être, mais pour lui parler il faudrait réussir à franchir plus de portes que personne ne pouvait avant de se faire assassiner sur place par un quelconque garde. Non Joséphine de Nosco était inaccessible. Belle princesse isolée dans sa tour et gardée par ses propres dragons qu’elle avait nommée brigadiers. Brigadiers d’élite pour ceux qui avaient l’immense honneur de la protéger. Non, même pour une demande, qu’il faudrait sans doute justifier de nombreuse façon, on ne laissait personne approcher de l’impératrice, au mieux on le laisserait voir l’un de ses conseillers, celui adapté au sujet qu’il demandait. Il ne pouvait donc faire confiance à personne, personne pour l’épauler ou lui donner une piste, un chemin à suivre. Qui était Howard Allan Heavs ? Un mystère que l’on avait enterré. Ou déterré.

On pouvait décomposer tous les êtres humains en un assemblage de cellules et d’atomes : 65% du poids total du corps était représenté par l’oxygène, environs 18% de carbone, seulement 10% d’hydrogène, et en bien plus petites quantités, 3% d’azote, 1,5% de calcium, 1% de phosphore, puis 0,25% de souffre, 0,2% de potassium, 0,15 de sodium et de chlore, suivit pas des quantité assez mince de magnésium, fer, cuivre, iode et magnésium. Mais on pouvait aussi trouver du zinc, du fluor, du manganèse, mais aussi d’infimes traces de cobalt. Le corps contenait tellement d’éléments… Il était tellement facile et intéressant de les réutiliser pour divers usages. Avec un corps, il était possible de créer une bombe, après tout il suffisait de réunir quelques atomes d’H et de S. Hydrogènes et Soufre qui se mélangeaient pour former le sulfure d'hydrogène, gaz dangereux et inflammable. Acide dont l’odeur caractéristique est des plus désagréables. L’homme est un loup pour l’homme, créant sa propre perte et la destruction des autres. Danger des plus mortels, l’homme était le virus de la Terre, la détruisant progressivement en exploitant ses ressources. L’homme était ce génie qui ne prêtait plus attention à ce qui l’entouré, trop plongé dans ses pensées. Ne voyait-il plus le danger de ce qui l’entourait ? Kim murmura d’un ton bas.

Nous sommes tous des bombes… des bombes armées et dangereuses. Il suffit d’une simple goutte pour exploser. Le déclic est déjà enclenché et le décompte est armée… tic… tac…
Comment peut on se contrôler ?


Oui, ils étaient des hommes, donc susceptibles de changer d’avis comme de chemise. De se laisser convaincre par quelque chose de totalement différent. Ils étaient capables de changer totalement leur vie à la suite d’un évènement, après une décision impromptue et inconsidérée. Combien seraient capable de tuer par amour ? Par jalousie ? Comment se contrôler en état de colère ? Lorsque la bombe avait explosé, il était impossible de refreiner ses instincts meurtriers, son désir de vengeance. On regrettait par la suite, mais sur le moment, sur le coup de l’émotion, ce n’était plus la conscience ou l’intelligence qui parlait simplement cette douleur du fond du cœur. Combien de nosciens lambda s’étaient finalement révélé des traitres ? Changeant de camp et s’alliant aux congrégationnistes ou bien pire, aux rebelles ! Combien avaient travaillés dans l’ombre pour les ennemis de la Guilde ? S’acharnant à détruire de l’intérieur le monde parfait crée par l’impératrice. Fin ouvrier qui travaillaient avec patience, créant de petits problèmes, les propageant doucement, cherchant à ne surtout pas attirer l’attention sur eux, à se faire le plus petit possible tout en faisant le plus de dégâts possibles. Bombes insérés dans le camp ennemi pour provoquer l’explosion.

Ils étaient des machines si précises et pourtant pas à l’abri d’un beug soudain, de perdre le contrôle. Et que se passerait-il alors ? C’était la conscience collective qui servait de bouclier, imposant des devoirs et réprimant les envies dangereuses. Et si quelqu’un passait au dessus de ces lois, de ces règles établies ? Si on arrêtait de jouer un jeu et que l’on passait à agir vraiment. Chacun avait la possibilité d’enclencher une bombe en soi. Se transformer. Papillon qui s’envolait dans une explosion. Papillon mortel. Totenkopfschwärmer.
Kim van Berghen
Kim van Berghen
~ Chercheur ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Scientifique et médecin de la Guilde
Âge réel : 65 ans
Âge d'apparence : 30 ans environs

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Biologie
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Howard A. Heavs Dim 10 Avr - 17:17

La palette des émotions humaines, vaste, très vaste, une esplanade pavée de blanc morceau de roches, de petites roches carrées, blanches et salissantes, des pavés qui s'illuminait sous le soleil ou grisonnait sous les nuages mais noircissait uniquement lorsqu'on marchait dessus ou qu'on les détachait pour laisser entrevoir la terre meuble. Pourtant sur cette esplanade il y avait également des pots de plantes, contenant modestes en fers ou en pierres aux motifs agréables à l'oeil et qui servait de réceptacle pour des plantes avides de grandir et de se répandre, des réceptacles décorés avec gouts, de scènes du passé, de scènes imaginaires, d'allégories ou même d'impressionnisme, les choix étaient multiples. Choix... voilà bien un mot qui rythmait la vie humaine, et de façon si permanente, si intrusive, comme les caméras pouvaient l'être.

Choix, il y avait toujours un choix, comme un invité surprise et malvenu devant votre porte un beau soir d'été pour ruiné une soirée s'annonçant des plus douce, une ombre qui vous suivait dans vos moindre geste, la moindre de vos action, une ombre invisible mais bien présente, à la fois intangible comme un rêve et présent comme une roche, comme un poids sur la poitrine, comme une lame déchirante... Choix, un maitre mot dans une existence, une note obligatoire sur une partition au demeurant superbe et qui se paraît de cette pointe de disharmonie, une tâche tombant d'une plume à la rédaction sur le papier jauni, formant une auréole sombre à la forme extravagante où l'imagination ne pouvait que se perdre... il y avait toujours un choix, quoi que l'on fasse, quoi que l'on tente les choix étaient là, des choix si nombreux, des choix presque sans fin, des choix aussi innombrables que l'imagination pouvait les concevoir mais qui, au final, ne relevait que d'un seul mot d'ordre... Il fallait choisir en permanence, c'était l'essence de l'existence, qu'on le désir ou non il fallait choisir pour avancer, pour vivre, pour avoir une chance de revoir une quelconque lumière au bout de la route. Choisir était un choix en essence, comme l'aimer ou le haïr, pouvait on en douter un seul instant ? Les choix étaient à l'humain ce que le tuteur était à la plante, à défaut qu'un tuteur avait pour mission de redresser une tige ondulée là où les choix rendaient l'existence humaine tortueuse de ses paradoxes et de ses ironies. Et déterminait entre autres les émotions, facteur plus important que l'on ne pouvait l'admettre parfois, qu'on ne voulait l'admettre parfois, c'était bien les choix qui définissaient une situation et les émotions qui découlaient d'elle, aussi sûrement que le soleil se levait et se couchait et que les hommes mourraient... Mais il restait indéniablement que les émotions étaient quelque chose de tout à fait étrange, intéressant et, d'une certaine façon, exotique. Les émotions étaient aussi diverses et variées que la sensibilité de leur possesseur, tels la palette de couleur au peintre, tel les étoiles à l'astronome, les émotions étaient le moteur même de l'humanité, pouvait on prétendre... le moteur de toutes actions et de toutes conduites, découlant forcément d'une émotion donnée et en atteignant une autre... Il y avait des émotions pour chaque situation, des émotions pour chaque facette d'une personnalité, à la fois les feus d'un joyaux dans la lumière du couchant et arrêtes taillées par un bijoutier pour en faire la parure sublime d'une femme ou la discrète touche plaisante d'un homme.

Car oui les émotions n'étaient pas forcément les vagues d'un océan interne, d'une âme... elles étaient aussi des décorations, de superbes camelotes qu'un joueur de théâtre doué pouvait se targuer de porter, un instrument dont musicien de génie pouvait jouer avec aise et facilité, avec autant de beauté et de grâce que si il s'agissait d'une manifestation réelle du psychisme d'un être humain, manifestation partielle cela allait sans dire mais qui pouvait révéler bien plus qu'un détail profond d'un être. Les émotions étaient telles des notes de musique, touche à la voix particulière, au son singulier, porteuse d'un message qui leur était unique en tout point et qui pourtant ne possédait que la plus infime des protection et ces notes s'agençait sur la partition au rythme des expériences, au rythme de l'interaction du monde avec le compositeur... ou au rythme des envies et des nécessitées de l'acteur à la recherche du meilleur effet sur son publique. Toute mélodie naturelle était unique, mais chaque mélodie naturelle pouvait être copiée, c'était là une faiblesse certaine des sentiments... c'était la force qu'il retirait de les feindre et de les singer presque perpétuellement, c'était pour cela qu'il était si simple de passer pour un être normal, avoir des sentiments était une condition sine qua non de la vie en société pourtant il existait toujours ceux qui n'en montrait aucun. Qui était donc le véritable monstre, celui n'ayant aucune émotion ou celui n'en ayant aucune mais avec la capacité de les imiter toutes pour le plus grand désespoir de ses interlocuteur ? Et celui qui mentait en jouant, ce tricheur rompu remplaçant ses émotions par d'autre au seul profit que son trésors ne soit jamais découvert par des importuns, lui était il un monstre ? Et dans quel catégorie se plaçait il finalement, celle du vide ou celle du flambeur peu scrupuleux ? Tout du moins avait il une honnêteté, il aimait voir les émotions, les observer évoluer, profiter de leur ballet, de leur entrelacs, de leur extension... être témoin de leur inflation puis de leur déflation, de leur embrasement et de leur gel, au rythme de cette danse macabre appelé vie...

La joie, chaude, jaune et douce, la joie qui faisait sourire et rire les cœurs innocent, la joie qui faisait courir, faire des projets, monter des histoires, la joie simple des petits moments de la vie qui n'avaient pourtant aucun poids et la joie de moment aussi fort qu'une explosion solaire... la tristesse, lancinante comme une coupure sous le vent, sourde comme les éclats d'os s'insinuant profondément dans la chair jusqu'à atteindre le cœur encore palpitant ou virulente comme l'horreur d'un marquage au fer rouge, tirant larmes et soupires... la colère, fureur noir ou rage rouge, bouillonnante comme un métal en fusion, rongeant le corps comme de l'acide, les muscles promptes à frapper, la lange à se délier pour détruire, pour faire ramper plus bas que terre, rongeant l'esprit de même jusqu'à ne plus voir devant ses yeux que la misère que l'on souhaite infliger... la peur, rampante et visqueuse, animal exécré et craint, la peur crainte oui, la peur qui s'insinuait jusqu'au plus profond d'un être, glaçante comme une eau noire, exploitant le moindre doute... le dégout, comme une vague malade, annihilant la résistance et provoquant un profond mal être, rejetant avec la force la plus pure ce qui provoque son mal, que cela soit de bonne foi ou non... la surprise, état étrange qu'on ne pouvait vraiment qualifier et qui dépendait tant de l'autre, surprise en bien devant une présence agréable ou un geste sympathique, surprise en mal devant une trahison inattendue, devant une accusation injustifiée... mais également la mélancolie, à mi chemin du bien et du mal, aigre douce dans sa douceur et son poids, plongée dans le passé ou l'imaginaire, plongée au delà de la raison parfois, apparaissant même chez les plus joyeux comme un sanctuaire pour l'âme, le moyen de rappeler que le monde n'était pas fait que de lumière mais d'un subtile mélange entre tant de chose que la conscience était incapable de les appréhender toutes... Jalousie, aigre, amère, verte et corrosive qui s'insinuait dans les recoins sombres et exploitait les puits de goudrons noirâtres de l'insatisfaction comme une sangsue se gorgeant d'un sang frais et délicieux, poussant à la violence et à la haine... Oui et bien d'autres encore, la liste était trop longue, trop complexe, trop pleine de subtilité pour qu'une banale énumération suffise à en donner la pleine mesure, à en offrir une vision complète et raisonnable... ah ! Des sentiments raisonnables, voilà bien exactement le genre de paradoxe qui le faisait sourire... tout comme il souriait de créer chez les autres ces émotions qu'il ne ressentait pas lui même, qu'il ne ressentirait peut-être jamais. C'était un spectacle comme un autre, tout simplement moins terre à terre et plus savoureux, aux acteurs plus doués mais un spectacle tout de même... Lui ne ferait peut-être jamais partie du spectacle, il n'en avait pas envie, certes on parvenait à lui arracher quelques émotions, si vraiment il s'agissait d'émotions honnêtes ou si il les feignait inconsciemment par habitude, une habitude bien ancrée en lui depuis longtemps et qui ne serait pas prêt de s'estomper... si il avait d'honnêtes sentiments il s'agissait bien d'un accident, un accident qui, au demeurant ne le gênait pas, personne d'autre que leur commanditaire en les verraient.

A cela s'ajoutait, il fallait l'avouer, l'odeur... les sentiments avaient ils une odeur ? Très certainement mais non une odeur proprement physique comme pouvait l'être u parfum ou le fumet d'un plat appréciable, il ne s'agissait en rien d'une sécrétion corporelle ou de quoi que se soit d'autre du même genre. C'était... du domaine de l'abstrait, c'était ce moment précis, ce moment spécial où une émotion se faisait si forte qu'elle était visible dans l'intégralité d'un être, aussi bien au fond de ses yeux où dansait des reflets, que dans les gestes qui hurlaient ce que l'individu ressentait, tout comme, surtout comme dans l'atmosphère, l'air, autour de l'être où s'inscrivait l'émotion comme une douce fragrance... si forte que l'on pouvait presque la gouter de la langue, s'en gaver, s'en remplir les sens jusqu'à plus faim, met autrement délicieux... Il était alors si simple de se servir de cette émotion, de la plier sous ses doigts, de la transformer en une lame acérée pour trancher les fils d'un esprit, le mettre à nue dans sa peur et sa douleur, l'exposer comme une œuvre d'art sanglante à l'autel du pouvoir dans toute sa sauvage crudité... une lame aussi redoutable si non davantage que leur sœurs de métal qui entaillaient peau, muscles et os, qui tranchaient dans le vif jusqu'à ne laisser qu'un monceau de chair à vif... le métal tuait avec efficacité mais c'était les mots qui pliait un être jusqu'à lui faire les saisir pour se donner la mort. Il suffisait de savoir où et comment frapper, de savoir exactement ce qui ferait mal... et alors... et alors...

Pourtant était ce là tout ce que l'on pouvait faire, avec des émotions, la violence et la souffrance Ô combien désirables étaient elles les seules enfants des émotions ou n'étaient elles que les pantins de ceux qui se devaient d'être des figures de granites face à la candeur humaine. Ceux qui, comme les habitants du Capitole, étaient destinés dès l'instant où ils prenaient fonction à servir de limite, de gardiens ombrageux et de guides peu aimables à des moutons indisciplinés... car n'était ce pas ce qu'ils étaient, tous, eux tous, des êtres servant de limite entre le légal et l'illégale, entre le permis et l'interdit, entre rebelles et guilde... Des chiens de garde au service de celle qui dictait leur conduite, qui offrait la loi comme un coffret de métal pour leur éviter des blessures, un coffret de métal lisse et piqueté de mica, les yeux et les armes de ceux qui la servait, la grande créatrice. Pandore et sa boite à malice, la tenant bien sagement dans son giron en attendant l'heure où le couvercle tomberait à tout jamais et où tout ce que la boite contenait s'échapperait pour toujours... mais la boite ne contenait elle pas le mal et les maux, ne contenait elle pas le péril même de l'humanité sous la forme de vices sans nombres... le mal, part intégrante de la vie et de l'humanité et qui, comme tout ce qui était touché par les hommes se teintait de gris et de nuance, pour le meilleur ou pour le pire ? Il y avait, certes, le mal comme on l'entendait, il y avait ce mal qu'il était si simple de créer, si simple à toucher et à gouter, à s'en saouler jusqu'à l'ivresse pour se découvrir rongé de l'intérieur par des milliers d'organismes pas plus gros qu'un cheveux et souvent bien moindre que cela même... ce mal là avait de nombreux noms, il s'appelait drogue, il s'appelait alcool, il s'appelait luxure, il s'appelait meurtre et tant d'autres, comme un tissu dont les mailles n'étaient que vices cousus ensemble en une toile sans fin... méchanceté, jalousie, haine, sadisme, cruauté... c'était là des noms connus, des entités, si on osait les appeler ainsi, qui n'étaient en rien étrangères à l'humanité, bien au contraire, il s'agissait là d'une compagne de route pour chacun d'entre eux, une demoiselle aux dehors accorts pour mieux les charmer et les faire dévier de leur trajectoire, et combien d'entre eux tombaient effectivement dans le panneau comme des débutants, trop, certainement trop... beaucoup semblaient infimes en eux même, de petit crochets dans leur chemin si long et si monotone, il n'y avait pas le moindre mal à effectuer un pas chassé de coté, un petit détour ou un tourbillon sur soit même avant de retrouver l'étendu plat du chemin n'est ce pas ? C'était bien là ce qui les perdait, ces innocents qui ne savaient accorder aux actes leur valeur exacte et qui se voilaient les yeux, refusaient de reconnaître, qui se paraît d'excuses cousues de blancs comme des voiles de mariée le jour des noces et qui chantaient à qui voulait bien l'entendre « ce n'est rien, ça n'a jamais fait de mal tant c'est infime »... vraiment, il n'y avait pas erreur plus grossière que cela, erreur grossière et monumentale que de sous estimé le moindre geste, aussi infime puisse il sembler, car c'était justement ceux là qui risquait le plus de vous plonger au cœur d'une nuit sans fin. Les pierres les plus grosses on les évitaient facilement, elles étaient tellement visible, tellement énorme qu'un détour prudent et calculé ou même une escalade suffisait à y échapper, et la pierre insignifiante sur le chemin, à moitié cachée par la poussière de sorte qu'on n'en voyait que le bout, qu'on sous estimait son pouvoir, c'était elle qui vous faisait tomber, qui vous aplatissait sur le chemin de tout votre long et vous blessait. Et pourtant ne s'agissait il pas là d'une pierre infime ? Et dire que cela ne représentait qu'une partie infime, aussi infime que cette petite pierre sanglante, de l'histoire de l'homme et de son mal... son mal, oui le sien, sa création, son œuvre, son trésors maudit entre tous, celui de l'homme incapable d'imaginer un monde sans une part de malheur et qui recherchait activement celui ci quitte à s'y bruler les ailes, cela datait évidemment, de combien d'années cela datait, impossible de le savoir... vision pessimiste ou simplement objective des choses, il penchait pour l'objectivité mais qu'on lui prouve donc le contraire, il en tirait un superbe sourire.

Il était peut-être importun de penser ainsi, importun de penser à tout cela, de cette manière là et avec autant de critique, peut-être, ou peut-être pas, est ce que cela importait vraiment ? Qui mieux que l'un de ceux tombé sur la route pour mettre en garde contre les dangers qui attendait ceux s'arrêtant pour écouter la voix mélodieuse de cette sirène à face de serpent, personne, tout comme on pouvait décider d'accrocher un cadavre devant une source d'eau empoisonnée afin de mettre en garde contre ses dangers ne pouvait on crucifier ceux tombé dans les vicissitudes du mal afin de montrer à ceux qui marchaient encore qu'il valait mieux mourir d'épuisement sur la route qu'une pierre dans le cœur ? Ce n'était après tout qu'une option, une sur bien d'autre... était ce pour ça qu'en dépit de ce qu'il avait put faire et ferait encore il tenait sa place et traquait les contrevenant, une réponse comme une autre... raisonnable, de son point de vue, qui mieux qu'un tombé pour montrer les pièges de la route aux autres, l'expérience avait toujours prévalu sur le reste, elle le ferait encore. Cela pouvait semblait tellement surfait, ou orgueilleux, de demander aux autres ce qu'il était incapable lui même d'achever... pourtant il le fallait, pour la survie du plus grand nombre, pour le plus grand bien, il fallait se montrer intransigeant, il fallait casser des œufs, quitte à être haït et insulté de toutes parts. Pousser toujours plus loi, encourager toujours davantage à marcher, à avancer, à n'importe quel prix, il ne faisait pas bon s'arrêter, c'était l'occasion de regarder en arrière avec découragement ou sur les cotés avec l'espoir d'une autre voie... et alors.... En demandaient ils vraiment trop ? Évidemment, c'était le but recherché, avoué, mieux valait demander la lune pour obtenir un nuage, les étoiles pour un diamant, la perfection pour une conduite appréciable, mieux valait voir grand, trop grand même, mieux valait se dire que l'on en était capable et se surprendre par une réussite admirable bien que moindre en comparaison du but originel plutôt que de se fixer un pallier humble, d'y parvenir et de regarder en soupirant au dessus de soit, cette lumière qu'on atteindrait jamais.... cela aussi c'était le mal, le manque de passion et d'ambition était un mal... mieux valait frôler l'aura lumineuse du doigts et se dire «  la prochaine est la bonne » quitte à ce qu'elle ne le soit pas que de se dire «  voilà encore tout le chemin jusqu'en haut, il y en a tant » et se décourager à mi chemin, faute d'énergie, faute de cette envie d'aller encore plus loin....
Pandore et sa boite du mal humain, mais dans ce cas n'étaient ce pas les autres les innocents agneaux qui n'avaient eu pour crime que d'obtenir la compassion d'un être qui leur avait offert chaleur et réconfort dans la nuit noire ? La boite ne méritait elle pas de rester fermée à jamais et ses ombres bercées par la douce musique de celle qui les tenait contre elle comme un enfant ?

C'était la un autre pouvoir des émotions, de la parole, c'était là la face blanche de la capacité qu'avait certain à fouiller l'être, à le faire vibrer comme un soleil, comme les cordes d'argent d'une harpe sur une mélodie du destin... c'était aussi cela, le pouvoir de se servir des émotions, être capable d'exalter un être, de lui offrir courage ou même absence de peur selon son caractère, lui offrir la confiance en lui et la possibilité de voir cette haute lumière, loin au dessus de lui, filtrant d'un interstice de la boite fermée. C'était cela, le pouvoir de se servir de ce qu'il y avait en un être, peur et espoir, de le transformer en aspiration haute pour le conduire à un regain d'énergie lorsqu'il faiblissait... le feu qui avait amené la boite à s'ouvrir ? Pourtant Pandore pouvait tout aussi bien dispenser ce feu, d'une parole faire s'élever les foules, acclamée et portée en triomphe comme une divinité et non une reine... Il suffisait d'une bonne parole, d'un sourire bien placé, il suffisait d'un rien en somme pour que l'agneau apeuré revienne vers son maitre en toute confiance et se laisse conduire, vers le champ verdoyant ou vers l'abattoir pour le bien des autres mais c'était là encore une façon d'atteindre la lumière et peut-être une façon plus clémente que la route longue et ardue, pour peu que l'animal soit maigrelet ou faiblard... Les humains pouvaient tout aussi bien aspirer à leur destruction qu'à leur salut, ils recherchaient tout autant à se blesser, à souffrir sur l'autel du mal qu'à être rassurés et choyés dans une contrée de miel. C'était la dualité des hommes... un paradoxe qu'il aurait été bien en peine de reproduire à lui seul...

Et cette bulle, ce monde dans le monde, cet univers minuscule et pourtant énorme... ces deux êtres, deux exemplaires de la pire des blagues de la nature, de la pire des créations jamais réalisée, de l'homme tout simplement... eux deux, où se situait ils dans tout cela, ou plutôt où se situait ce petit oiseau, était il de ceux qui se réchauffaient et se débarrassaient de leur peur sous un rayon de soleil printanier ou était il de ceux qui cherchaient à se bruler les ailes jusqu'à se consumer totalement, étoile flamboyante traversant la voûte azure jusqu'à disparaître sans le moindre bruit. Était il de ceux qu'il devait plonger dans l'abime d'un ou deux mot ou devait il caresser sa conscience en apaisant la corde sensible ? La question était encore en suspend, devait il vraiment donner une réponse d'ailleurs ou était ce simplement une question rhétorique... Le jeu était tellement plus complexe, il ne s'agissait nullement d'une brebis égarée qu'il fallait guider vers le droit chemin, ou même d'un oisillon cherchant sa voie, il s'agissait là d'un oiseau aux ailes déployées devant un serpent, serpent qui pouvait tout aussi bien le foudroyé de son venin qu'être happé vers les airs... si l'oiseau se souvenait qu'il possédait des serres. Il ne s'en souvenait apparemment pas le moins du monde et le jeu se poursuivait... Kim, le voyager au bord de l'abime, devant un choix double et problématique, sauter avec le risque de s'écraser en bas tout autant que de flotter entre ciel et terre dans un univers spécial, un univers que seule la folle imagination aurait put décrire véritablement, un univers où les objets flottaient dans les airs, où les fleurs parlaient, où les nuages étaient des corbeaux et les canards des trompettes... un univers fou ? Ah mais, n'était on pas naturellement fou de toute manière ? Il y avait tant de folies différentes, des folies terribles, pleines d'éclats de verres, tessons divers à la couleur plaisante mais non moins coupant en fin de compte, formant une crinière d'épines scintillantes sous le soleil et la lune, attirant l'oeil, attirant piège destiné à répandre la vie au sol sous forme de minuscules gouttelettes rouges, rouge carmin, rouge de la passion, de la colère, rouge du destin et de la royauté... la folie redoutable, celle de la crécelle de cuivre roux qui tournait entre les mains d'un enfant, la crécelle au bruit désagréable qui semblait lentement griffer un tableau de ses ongles, la crécelle qui semblait contenir les morceaux d'imaginations et d'esprits brisés par elle; suivrait vous la danse de la crécelle au risque de ne plus jamais danser ou protégerait vous vos oreilles pour en être protéger... et ne savez vous donc point que c'est votre esprit et non vos sens qu'elle atteint ?... la folie absurde, celle du claquement qui vous poursuit au travers des rues, vous talonnant comme une meute de limiers en chasse, vous étreignant le cœur d'un malaise sans source et pourtant, pourtant il y a cette mâchoire d'âne en haut du tas de corps, claquant toute seule et proférant ce que le cœur refuse de laisser s'échapper... la folie de l'amour tout simplement, la folie d'un amour si beau et qui pourtant était sujet à caution, l'amour existait il ou n'était ce qu'une forme de folie plus agréable à l'oeil que les autres, une folie destinée à détruire irrémédiablement ceux se laissant atteindre et dans ce cas... ne valait il pas mieux être atteint que de le refuser ? La folie était aussi duale que l'homme, était elle donc homme ? Un homme blond à droit, beau et dans la fleur de l'âge, un jeune homme en parure de prince et aux manières de prince, désirable en tout point, un homme roux à gauche, verrat sur lequel le temps avait posé sa marque et qui se tenait sur le pas de la porte, un avertissement dans l'oeil... Et dans le cas où Kim ne sauterait pas, vivre en se demandant ce qui se serait passé si il avait choisit l'autre option, si il avait prit le risque, se pouvait il seulement que le sage docteur ai de telles pensées ? Se tourmenterait il ainsi, le pouvait il ? Ou oublierait il totalement cet épisode comme une ombre à la lisière de sa mémoire... «  Quand on te propose deux choix, prend le troisième » un adage sage si il en était, dans la plupart des cas mieux valait le suivre y comprit lorsque l'option semblait ubuesque, il y avait toujours une troisième option, une option que l'on taisait car ne convenant ni à l'un ni à l'autre des cas, des protagoniste ou que pouvait on imaginer encore... certes oui, la troisième option était souvent la bonne... mais dans le cas présent elle impliquait de rester debout devant l'abysse à regarder, et cela il ne le permettrait nullement, dut il pousser le scientifique lui même.

Il n'avait pas peur... de quoi que ce soit, il avait trop eu peur des années auparavant et en avait été vacciné, un coup adroit du destin et le voilà désormais contemplant le monde comme une vaste plaisanterie, une plaisanterie à laquelle il prendrait part bien entendu, on lui en avait suffisamment fait payer le prix d'entrer pour lui refuser à présent. La peur était plus tranchante qu'aucune épée, plus redoutable que toute les armes, elle était la véritable maitresse des guerres, la véritable maitresse d'orchestre du chaos et des tragédies... une arme subtile, à double tranchant mais tellement efficace lorsqu'on savait la maniée... Peut-être aurait il dû avoir peur, mais dans ce cas la faute à l'autre n'est ce pas ?

Enfin, des paroles, des paroles pour couvrir le silence, des paroles pour combler le vide, des paroles pour relancer la machine, pour le tenir éveillé, des paroles pour l'empêcher un temps de poursuivre ce qu'il risquait fort de clore si on lui en donnait le temps, il le savait pertinemment, et comme tout ce qu'il voyait advenir, menaçant, il ne souriait et prenait des disposition pour que cela n'advienne pas, pour lui donner du temps et freiner l'avancée, pour lui donner le temps d'apprécier et pour permettre à son vis à vis de voir venir, le voyait il d'ailleurs, voyait il ce qui se profilait à l'horizon, qui pouvait encore être éviter si seulement cela lui était insupportable... l'était ce d'ailleurs ? Il relevait les yeux vers lui, enfin ! Plongeant son regard dans le sien tandis que lui refermait les crocs invisibles de ses iris sur lui pour le tenir en place, pour l'empêcher de se détourner de nouveau, pour le garder là, à cette place, contre lui, immobile et perdu... que voyait le scientifique dans ses iris, dans ses orbes à la couleur devenu si sombre, un écho au ciel et à son humeur étrange, un écho à se qui bougeait en lui. Bleu clair et limpide, paisible, Bleu azure léger et joueur, bleu océanique d'une pensée profonde comme les abysses d'une mer australe, bleu d'encre du ressentiment ou du calcule, malsain et finalement cobalt, bleu cobalt de la passion dangereuse, désir ou haine ? Ni l'un ni l'autre, trop simple pour lui, trop humain, trop cru... Le voyait il, Kim qui le regardait, assez proche pour distinguer le moindre changement, la moindre variation... était il aveugle en cet instant, sous l'intensité de son regard ou voyait il là la preuve, l'unique, de son humanité... Peu importait, peu lui importait, il le regardait, il était captivé et cela lui suffisait. Il aimait qu'on le regarde, dans les yeux, il aimait la rencontre entre deux pairs d'yeux, le choc des couleurs et des émotions que cela engendrait, il aimait capturer les autres et les garder là, bien docile entre ses griffes. Qu'on fuit son regard lui était intolérable, bien qu'il ne le montra nullement, bien qu'il n'en fait pas montre, pas note, il en avait horreur, c'était une insulte que de ne pas le regarder dans les yeux et la victoire sur Kim était trop douce pour qu'il ne la savoure pas. Alors il restait là, il restait immobile face à lui, le laissant regarder, le laissant se perdre, il semblait apprécier... de quoi le faire sourire, et n'avait il pas sourit, carnassier, en voyant la lueur qui ne laissait pas d'ambiguïté au fond des prunelles de l'autre ? Il n'allait pas se détourner, que le bon docteur se tranquillise, il le garderait là, pour toujours si il le fallait, il le garderait sous son regard, son prisonnier personnel... Et pourtant Kim semblait si... prit, stupéfié... ne voyait il que la couleur de ses yeux et ce qu'elle lui inspirait, ne voyait il pas au delà ? Non probablement pas, il était trop doué, trop habitué à se cacher, à vernir sa malice d'une peinture de beauté, un regard innocent là où ses yeux cherchaient les failles ennemis... Quelle histoire lui contait donc ses yeux ? Il ne savait pas mais de toute évidence elle plaisait et il sourit de nouveau, velouté, conscient de la faille qui venait de s'ouvrir pour lui dans la garde de Kim. C'était une arme, et une arme qu'il n'hésiterait pas un seul instant à utiliser. Il se rapprocha légèrement et plongea encore plus profondément son regard dans le sien, tel un couteau de cérémonie pénétrant le cœur du sacrifié... le monde se réduisait à cela, le monde n'était que cela, un univers où leur deux regards ne se quittaient plus, verrouillaient l'un dans l'autre où les seuls sentiments, les seules sensations étaient celles que leur yeux pouvaient créer, plus rien d'autre, ni corps, ni appartement, ni Capitole, ni Nosco... tout était brumeux, lointain, rien n'avait plus la moindre importance que de le maintenir en place, là, présent, vivant, vivant dans ses yeux, pas ailleurs... il avait a peine conscience de bouger, de lever la main qu'il avait poser sur le cœur palpitant à toute allure pour retirer le second bouton de la chemise déjà légèrement ouverte avant de poser ses doigts sur ses lèvres...

Paroles, encore, paroles... le freinant de nouveau, de nouveau mettant un poids sur sa dynamique et sa volonté... Il devait répondre mais ses yeux parlaient d'eux même, pas besoin de mots et pourtant si Kim ne lisait pas alors mieux valait... «  Mieux vaux quelques belles années qu'une triste éternité. Mieux vaux embrasser l'intégralité d'un esprit que de choisir les cristaux que l'on désire garder, mieux vaux se laisser aller dans un imaginaire que de se demander à tout jamais ce qui serait advenu si on l'avait fait... les cauchemars sont simplement le reflet d'une part de nous, mieux vaux l'embrasser aussi que d'en avoir peur à tout jamais... Mieux vaux boire la coupe que l'on vous tend que de se demander quel goût elle aura... Mieux vaux saisir la pierre au risque de se couper que de la laisser là et de la voir disparaître dans la roche... » Y avait il autre chose à dire que ceci, y avait il une autre vérité que celle là, née d'une peur toute humaine, la peur de l'inconnu... pouvait on répondre autre chose que cela à une telle peur ? Il fallait du courage pour se lancer, le courage ne naissait que qi il existait la peur... cela voulait il dire qu'il n'avait aucun courage ? Oui, pas de courage, mais bien d'autres choses à son actif, d'autres manières d'aborder les choses. Il dansait sur le fil, se riait de l'abime, la titillait du doigt et lui offrait mille offrandes... seulement... « Il ? ah... Kim... kim...kim... » Il lui caressa la joue... « Il est certaine chose... qu'il vaux mieux ignorer, pour son propre bien. Mais puisque la question ne peut être évitée... » Il ferma les yeux, rompant le contacte sans la moindre pitié, la pitié que lui n'avait pas non plus. « Karl Einheart... » Le ton était si faible qu'il aurait put passer pour un soupir bas...

Il se perdit dans les méandres du nom, un froid soudain le gelant jusqu'aux os, un froid qui pourtant ne dura pas, tandis que Kim reprenait la parole, était il instinctif chez lui de placer ses phrases lorsqu'il le fallait, lorsque lui même penchait dangereusement ? Et le pire c'était qu'il n'était pas si niait que cela... mais oh, le prenait il donc pour.. pour quoi d'ailleurs... pour une sorte de figure ayant des réponses, c'était amusant... «  Me demander cela c'est déjà agir comme tu l'indiquait... que de chercher réponse auprès de quelqu'un d'autre. Kim... on peut s'entourer d'amis, d'amours mais en fin de compte on est seul, on meure seul, on souffre seul, on doute seul... parce que ces souffrances et ces doutes sont propres à chacun et chacun seul peut les comprendre totalement. Vous avez tord de chercher quelqu'un à adoré, vous avez tord de vous en remettre à une figure... mais c'est une source de réconfort comme une autre que toute personne recherche au moins un jour dans sa vie. Votre excellence hein ? Serait tu assoiffé de domination ? Je suis un homme comme un autre et certainement moins honorable que beaucoup d'entre vous... ou alors... n'a tu jamais tenu un pouvoir entre tes mains ? » Il remit sa main sur son cœur mais cette fois sans la barrière de tissu, traçant un cercle continu à l'endroit du cœur, comme le dessin enfantin d'un soleil tandis que ses lèvres descendaient encore, légèrement, centimètre par centimètre. Que faisait il vraiment, pourquoi le faisait il... n'avait il pas sa princesse, sa reine, celle qui pourrait faire naitre la traitrise dans son cœur si loyale à la guilde, celle qui possédait ses rennes, celle qui... mais non, ce n'était pas cela, ça n'avait même strictement rien à voir, stupide pensées, stupide humanité... il descendit un peu plus rapidement et mordilla la jonction du cou et de l'épaule, lapant la peau avec douceur. Devait il vraiment lui répondre, n'avait il pas déjà répondu, ne répondait il pas présentement... le contrôle est une question de volonté, a tu envie de te contrôler... avait il envie de contrôler, de se contrôler en cet instant ou était ce juste un coup de poker monstrueux avant le royal quint flush... avant le coup de gong final, la fin de la pièce... Il sentait les battements de son cœur ralentir, un calme inhumain fondre sur lui comme en tout ces instants qui sortaient de l'ordinaire... Il finit par souffler, ouvrant de nouveau les yeux et décochant un regard éloquent vers Van Berghen, cessant de bouger...

«  Tout dépend du prix de ce contrôle... »

Tout dépend de ce que tu gagne à te contrôler, de ce que tu perd à le faire, tout dépend de l'enjeu final et de l'harmonie entre contrôle et folie... la folie est parfois plus douce que tout le reste et parfois elle n'est que le miel dissimulant le venin... Il y avait tant de solution pour se contrôler, mais à trop se contrôler on finit par perdre son essence, on finit par être vider de but et d'intérêt, on finit tout simplement par n'être plus rien... un tableau aux couleurs passées, un vitrail noirci par les ans, une pierre sur laquelle trop de monde est passé sans la regarder. On dit que le noir est une absence de couleur, il pensait que le noir était une couleur en elle même, une couleur qui refusait de se voir peindre, de se voir apposé tant de coucher différente jusqu'à en perdre le sens, le noir était simplement ce «  non » que l'on devrait se forcer à prononcer parfois... ce non pour lequel on pouvait mourir, ce non... qui finalement valait tout les oui au monde... parce que c'était cette unique marque de différence, cette unique fausse note sur la partition, ce point d'ombre dans un clair jour, ce point de lumière dans une nuit noire, parce que c'était l'instant que l'on choisissait pour faire naitre ce non silencieux au nez et à la barbe de tous et en tenant les conséquences... c'était ce non là qui n'avait aucun prix et qui pourtant les possédait tous, le prix du non prix, le prix de l'impayable, le prix de ce qui ne pouvait être qu'unique et qui, malgré tout, ne pouvait être copié...

Même par lui...

Howard A. Heavs
Howard A. Heavs
~ Haut Conseiller ~
~ Commandor ~
Section Judiciaire


Camp : Guilde Impériale
Profession : Haut conseiller, commandor de la brigade judiciaire
Âge réel : 130 ans
Âge d'apparence : 26 ans

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Monde de Nosco
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Kim van Berghen Jeu 14 Avr - 0:17

On n’avait pas toujours le choix, parfois ceux-là s’imposaient à nous sans que l’on ait décidé quoi que ce soit. Telle une épée de Damoclès qui se suspendait au dessus des têtes. On ne pouvait échapper aux dictats de son destin. « Mon fils, tu seras médecin. Oui, papa ». Soumis aux décisions que d’autres prenaient pour vous, parfois avant même votre naissance. Pouvait-on s’affranchir du jouc de ses parents avant d’avoir atteint l’âge de maturité ? Se dégager de ces chaines qui nous emprisonnaient et nous guidaient en même temps ? Pensée des premières années de la vie dirigée par un apprentissage scolaire, au sein de la famille et des fréquentations. On ne pouvait s’échapper de ces gages d’apprentissages pour grandir et évoluer. Qui pouvait se former seul ? Sans lire la pensée de ceux qui avant avaient foulés le sol de leurs pieds ? Sans communiquer avec ceux qui nous entouraient ? L’homme était fait ainsi, contrairement aux animaux il transmettait son savoir, comme un héritage qui passait de générations en générations. Apprendre et éduquer les plus jeunes pour leur faire connaître ce qui avait été découvert. Ne pas les laisser dans l’ignorance mais au contraire leur enseigner pour qu’eux même puisse progresser. Voilà comme l’humanité avait pu dominer le monde, par sa décision de ne point être égocentrique, par son choix de partage des informations. Et Joshi sait à quel point le savoir et l’information sont au nombre de ce qui compte vraiment. Avoir le savoir, c’est tenir un dangereux pouvoir dans ses mains et ce n’était pas Howard Allan Heavs qui dirait le contraire. D’ailleurs c’était pourquoi pouvoir et information sont si liés, quel homme de pouvoir pourrait se passer de contrôler ou de tenter de maîtriser l’information, contrôler son image, diriger ses propos pour avoir le résultat attendu, réprimer les pensées contraire aux siennes. Posséder une foule par sa parole, par sa prestance orale. Leur faire oublier par des gestes, des mimiques quasiment hypnotique, que les mots prononcées avaient un autre sens, un sens totalement atroce. Savoir captiver une foule et la mettre sous sa coupe, domestiquer chaque cerveau et en faire un organe obéissant. Terrasser les dernières résistances et triompher de tous les doutes extérieur pour simplement imposer ses décisions, tout doucement sans que personne ne s’en aperçoive. Jouer des grands mots mais agir sur la pointe des pieds, discrètement pour conserver une image parfaite. Un masque qui couvrirait les traces du crime…

Qui choisissait pour le hasard ? Qui donc dominait ce qui n’était pas prévisible ? Qui indiquait à la tâche d’eau de tomber ainsi et de s’écraser de cette manière ? Le scientifique armée de ses bataillons de calculs ? Dieu et ses pouvoirs ? Dame Nature qui s’amusait jusqu’aux limites de son imagination ? Joshi et ses gamineries ? Qui était donc le musicien qui s’amusait à jouer avec les émotions humaines tel un pianiste sur les touches de son instrument. Testant toutes les touches possibles en faisant rejaillir des souvenirs à la mémoire de Kim. Oh cruel destin qui le faisait être engloutit au plus profond des yeux d’Howard. Retenant un instant sa respiration il se laissa submerger, sans le quitter du regard. Laissant le Haut Conseiller lire parfaitement en lui. Les yeux n’étaient ils pas cette porte permettant d’accéder à l’âme ? D’accéder à la vérité caché au plus impénétrable secret de chacun. Il ne suffisait que d’un regard et d’être attentif, de ne pas perdre un instant, de ne pas cligner des yeux. Ne pas se détourner et affronter, chercher à comprendre et analyser. Se laisser happer et perdre dans un iris de couleur. Tomber au fond du trou avec le lapin blanc.

Jolie sentiment si recherché par chacun, tout le monde courrait après, sans doute était ce pour cela qu’il se cachait tant, se laissant uniquement attraper par quelques élu plus doués que les autres, ceux qui le méritaient vraiment, qui n’avaient pas abandonné en route. Oubli de soi même lors de ces bonheurs partagés, la chance de vivre avec quelqu’un et d’avoir trouvé sa place en ce bas monde, posé dans un environnement parfait, accompagnés de ceux que l’on aimait, moment merveilleux et ne prendrait jamais de fin dans la mémoire. Idéal d’existence qui s’effaçait si rapidement, laissant simplement les rires éclatants, les traces de sourires, telle une plume chatouilleuse décidée à venir chatouiller les pieds de celui ayant des pensées joyeuses, il était obligé de lâcher un sourire, ramené par ces souvenirs, tirés du sommeil de sa mémoire. Encore fallait il l’avoir vécu, Kim l’avait obtenu dans sa vie passée, et dans cette vie là ? Sans doute, pas autant… C’était différent, on ne pouvait mettre côté à côte et juger l’incomparable. Retrouver cette allégresse, cette satisfaction du devoir fait, des soucis effacés, qu’il était difficile de réunir tous les éléments en même temps. Euphorie qui prenait les trippes et faisait s’esclaffer comme un gamin insouciant.
Passer de joie à tristesse, c’était regarder le ciel à un moment, et soudain tomber au fond d’un piège se refermant sur soi. La chute était brutale, elle laissait des bleus et faisait monter les larmes aux yeux. A moins que ce ne soit le fait de ne pas avoir assez cligné des paupières pour permettre à la cornée d’être assez hydratée. Combien de causes pour la tristesse ? Tant de possibilités. Triste pensées qui s’installaient et parfois ne voulaient plus partir, s’ancrant en quelqu’un pour ne plus jamais le lâcher, comme des traces indélébiles du passé. Elle était aussi persistante que le bonheur est éphémère. C’était la tortue millénaire face au léger papillon dont la vie s’achèverait au coucher du soleil. Larmes qui coulent en silence, évacuant provisoirement la peine, sans l’éliminer définitivement. Kim cligna des yeux pour étouffer l’eau qui était monté du canal lacrymal. Se plonger dans des yeux azur c’était se faire souffrir à son plus grand péril. Se montrer vulnérable et sensible à des sentiments passés qu’il avait retrouvé et dont personne ne devait entendre parler. Proust mangeait sa madeleine, mais n’était ce pas justement s’exposer au danger des souvenirs et donc à celui des instants passés difficile, s’auto menacer de pleurer comme… une madeleine !
Les personnes les plus positives et souriantes sont les plus dangereuses lorsqu’il en vient à une chose : la colère. Avez-vous déjà vu exploser de haine un timide. Mieux vaut être assez loin pour contempler la scène de peur de recevoir des éclats non destinés. Ceux qui se contiennent le plus et repoussent leur colère ne la font que grandir et croitre petit à petit. Une bombe vous dis-je. Des cris, des mouvements incontrôlés, une force impressionnante et surtout des plus surprenantes. Ah ainsi cette personne peut s’énerver à ce point ? Je n’aurais jamais pu ne serait ce qu’imaginer… Méfiez vous de l’eau qui dort, une seule goutte peut faire déborder le vase de la conscience et laisser s’écouler un problème bien plus compliqué à gérer. Aller donc maitriser des années de mécontentements… Autant il était facile de le faire avec quelqu’un haussant rapidement le ton et dont l’irritation montait progressivement, on pouvait stopper ou ralentir le processus. Pouvait-on calmer une furie lorsqu’elle s’emportait ? C’était bien plus difficile. Une fois la tempête déclenchée, il fallait bien s’accrocher pour ne pas se faire anéantir par la force des vents. Savoir maitriser sa colère était une merveilleuse arme, et pourtant on ne pouvait pas toujours garder son sang-froid, chacun avait des faiblesses où appuyer était synonyme d’enlever le cran d’arrêt, la sureté d’une arme à feu, la goupille d’une grenade.
Le monde était plein de frayeur, après tout ce qui était inconnu était aussi attirant qu’effrayant. Ce que l’on ignorait il était parfois difficile de l’affronter, surtout lorsque l’on n’était pas prêt, surpris par une apparition inattendue. Découverte qui se faisait dans la peur. Noir de l’inconnu qui ne se dévoilera qu’au dernier moment, sachant qu’on n’aurait pas le temps de s’adapter. Peur de perdre les gens auxquels ont tient vraiment, les voir nous fuir, ou nous abandonner pour toujours… Angoisse réciproque de ne pas pouvoir être là pour eux au bon moment. Et si ? Propagateurs de peur, ces hypothèses qui empoisonnent la vie. Films que l’on s’imagine pour se plonger dans la crainte. Possibilités multiples à imaginer. La peur de mal faire, inquiétude du regard et jugement des autres. Questionnements sur le choix de ses actes et de leur bien-fondé. Anxiété qui bâillonne pour faire taire, appréhension qui empêche de faire un geste en attachant le maladroit qui y succombe. Hantise lorsque l’on marche sur le fils du rasoir de tomber d’un côté ou de l’autre, faire un mauvais pas et tomber de haut. Terreur qui peut se transformer en phobie. Combien de personnes étaient claustrophobe en Nosco ? Certainement trop, tout cela car ils ignoraient, car ils n’avaient plus de passé, plus de liberté à explorer, enfermés entre les barreaux d’une cage. Peur de ne plus jamais pouvoir sortir. Kim avait peur, non pas vraiment pour lui ou pour sa vie… Après tout pourquoi craindre alors que cela ne changerait rien. Si Howard avait voulu le tuer, il l’aurait fait depuis longtemps ou alors il jouait simplement et dans ce cas là rien ne l’arrêterait plus tard. Pourtant la peur de prendre une décision, même libéré du jouc des caméras. Et Karlovy, qui attendait seule et sans aide dans les cachots de la prison… elle avait surement besoin de quelqu’un, de réconfort. Et il ne pouvait le lui apporter. La crainte pour elle.
Dégout de l’espère humaine… Jusqu’où l’être humain pouvait tomber ? Bas, tellement bas… Cruel était l’homme, sans espoir ? Il espérait que ce n’était pas le cas, il préférait positiver et pourtant… Comment réellement voir la lumière lorsqu’il y avait eu tellement d’ombres ? Où trouver l’issue de ces carnages ? Comment nager jusqu’à la rive pour reprendre pieds avant de se noyer. Combien de mots avait il vu lors de sons existence ? Trop à ses yeux. Certains diront certainement qu’en temps que médecin c’était normal, qu’on ne pouvait pas sauver tout le monde, et que les erreurs médicales existaient… Et pourtant, il s’était rarement trompé sur un patient, ou pas au point que cela puisse lui être mortel. Si peu de fois. Et pourtant, pouvait-il dire qu’il n’avait pas les mains tachées de sang ? Rouge, couleur de la guilde à laquelle il appartenait. Son passé, il ne voulait pas en parler, il ne voulait le révéler à personne, c’était son secret, sa boite de Pandore, il ne la ré-ouvrirait plus… Sauf si, on lui demandait ? Si on lui imposait… Juste soulever un peu le couvercle, jeter un œil et refermer ? Il se souvenait de tout, en tremblant, en se maudissant. Pourtant il avait exorcisé ses démons en retrouvant sa mémoire, n’est ce pas ? Il ne recommencerait plus les erreurs du passé puisqu’il les connaissait maintenant ? On ne refait pas deux fois la même erreur… Faute du passé, corrigée par l’âge ?
Plus que la surprise c’était la curiosité qui s’allumait souvent dans son regard. Le désir de savoir, connaître, d’être toujours surpris. Ne pas, ne jamais s’arrêter d’être émerveillé et de découvrir. Ne pas s’enfoncer dans la banalité, le quotidien répétitif et la monotonie. Il aimait avoir une vie tel un arc- en-ciel où il pourrait sans cesse changer de couleur, et non pas rester sur le fade gris. Pourquoi questionner et avoir des réponses. Les chercher jusqu’au bout de la nuit, quel que soit le sujet. Science qui ne s’arrête jamais de courir derrière le progrès, réussiras-tu un jour à rattraper le retard de tes connaissances ? On ne pouvait jamais s’arrêter totalement et affirmer : je connais tout. Car à ce moment-là surgissait une surprise inattendue. Une nouvelle aventure à débuter, une quête à finir, un devoir à remplir. Ne jamais abandonner et finir ce que l’on avait commencé. Tenter de toucher du bout des doigts la vérité, qui pourtant s’éloignait toujours plus loin. Bonheur et vérité, vous êtes si dur à capturer et à garder. Pourquoi filez-vous toujours entre les doigts alors qu’on tente de vous protéger un instant ? Tel des gouttelettes d’eau, vous restez imperméable à nos suppliques, vous glissant pour retrouver votre amie la liberté dans un paradis perdu et inconnu des hommes. Ne nous abandonnez pas, laissez nous votre lumière directrice pour guider nos pas…
Faire tomber le scientifique dans le spleen ou la mélancolie c’était forcement avoir eu une grande influence sur sa vie. Car généralement il était bien loin de cet état général. Bon, il fallait avouer que ces derniers temps, avec l’enlèvement de Tristan Darek, la mauvaise santé de Shane Lewis, l’emprisonnement de Karlovy Kinsky, les protestations intempestives de Lou Jiwi Kemshir et le début d’épidémie de grippe… Oui il aurait sans doute pu avoir le cafard. Pourtant c’était sans compter que même s’il regrettait d’une part son passé, pour sa famille disparue, il était heureux d’avoir été débarrassé de l’autre. De plus, il avait eu la chance d’avoir de nombreux filleuls ces derniers ! Parfait pour combler de quelconques soucis. Il n’avait pas le temps de penser à lui ainsi qu’à ses tourments, puisqu’il pensait aux autres. Bon, il fallait avouer que penser aux autres et à leurs problèmes n’était pas si joyeux, et pourtant cela obligeait à se mettre dans une position d’action et non pas d’apitoiement sur soi. Ne pas abandonner la lutte et continuer. Heureusement, il y avait aussi le sourire joyeux d’Aaron Smith, toujours aussi candide dans sa manière d’agir. Qu’il était reposant et agréable de le voir évoluer et découvrir Nosco, comme si c’était une pochette surprise dont il ne serait toujours pas arrivé au bout.
Jalousie qui empoisonne le cœur lorsque l’on s’attache un peu trop à quelqu’un. Si Kim était jaloux ? Oh doux Joshi ! Oui, il fallait l’avouer, il était un peu possessif. Certainement pas à faire une scène à propos de n’importe quoi. Plus du type à être blessé profondément s’il découvrait une terrible vérité. Non, mieux valait ne pas jouer avec son cœur, car il ne jouait pas avec celui des autres. En tout cas il était toujours resté fidèle à sa femme. Pourquoi aurait il eu une seule raison de tromper un être aussi charmant et qui lui apportait tant de bonheur ? Non, il n’aurait jamais remit en péril son foyer, car c’était ce qui l’avait tenu debout chaque jour. Aucun doute cependant qu’il aurait été capable du crime passionnel d’assassiner par amour. Non, peut être aurait il pardonné… Qui sait ? Il n’avait jamais été trompé. Comment savoir s’il aurait pu maitriser sa colère ? Comment savoir sans avoir une connaissance parfaite du contexte et de la situation ? Même un logiciel de simulation donnerait certainement des résultats différents à chaque fois qu’un infime détail changeait. En tout cas s’il était jaloux en amour, il l’était bien moins dans la vie. Envier la vie des autres ? Certes pourquoi pas s’imaginer à leur place, mais sans plus…


La voix du Haut Conseiller soufflait doucement des encouragements, comme l’on pousse doucement quelqu’un pour lui faire accepter quelque chose. Mais le scientifique continuait de refuser, ne voulant pas suivre le chemin qu’on lui montrait, hésitant, tentant vainement de résister et de ne pas tomber. Il écoutait la tactique de persuasion, se laissant envouter par les suaves paroles, se rapprochant de la tentation et finalement changeant d’avis au dernier moment, retrouvant ses esprits et résistant… un instant. Oui la sentence était évidente et véridique : il fallait profiter de la vie à deux cent pour cent, et ne pas hésiter, ne jamais reculer. Sinon on passait sa vie… à Nosco, à ne rien faire. Refuser d’avancer c’était se condamner soit même. La vie n’était qu’une succession de passages, s’arrêter à l’un d’eux c’était rester dans le passé et ne plus exister dans le présent. Kim se laissait bercer par la réflexion et l’échange de regard, restant hypnotisé, heureusement sa question le sauva et le condamna, puisqu’Howard accepta finalement d’y répondre. Et soudain et sans prévenir Howard ferma les yeux, refermant la malle au trésor, pour souffler une réponse. Douleur appréciable. Souffrance de ne plus voir ces deux orbes bleutés et possibilité de reprendre ses esprits un instant. Il aspirait à pouvoir de nouveau prolonger le contact visuel, et espérait en même temps ne pas avoir à replonger sous le charme.

Karl Einheart ? Le nom sonnait totalement Allemand, comme une douce musique familière à l’oreille du médecin. Quelqu’un de la famille, un proche dont on connaitrait uniquement le mot. Une mélodie qu’on percevait sans pouvoir remettre le souvenir du la première fois où on l’avait entendu, ni mettre un titre sur le morceau. Ein heart… Celui de Kim battait à cent à l’heure. Et celui d’Heavs? Etait il aussi calme à l’intérieur qu’il le laissait apparaitre à l’extérieur? Pouvait-il sembler de glace et bouillir en même temps ? Il pouvait être si difficile de décrypter ces énigmes humaines qui peuvent se jouer de leurs compagnons, montrant un sentiment à la place d’un autre, battant les cartes d’un jeu de poker qu’eux seuls savaient contrôler. Qui savait quelle main il tenait à ce moment ? As ? Dame de cœur ? Joker ? Il pouvait tout aussi bien bluffer et n’avoir que des numéros, inutile pour la partie qui avait lieu en ce moment même. Etait il affamé par une future victoire, par l’amusant divertissement qu’il avait mis en place, ou simplement par ce diner qui n’allait certainement pas être bientôt servit. Le champagne se réchauffait il à attendre qu’on pense à lui et le boive ? Les bulles allaient elles s’envoler vers un paradis perdu ?

Karl avait au moins le double de l’âge de Kim. Autant dire qu’il faisait partie des plus anciens de Nosco, il était aussi âgé que la bien aimée impératrice. Et pourtant il n’avait jamais semblé souhaiter monter en grade, restant un noscien lambda. Ou était ce Joséphine de Nosco qui n’avait jamais souhaité l’élever ? N’avait elle pas vu en lui quelqu’un de confiance ? Ou tout simplement ne lui avait il jamais témoigné assez de reconnaissance ? Karl aurait pu faire le choix de s’allier à Allan Cadmun, et pourtant il ne faisait pas partie de la congrégation… Qui donc avait servit de guide à Karl lorsqu’il était arrivé à Nosco ? Qui lui avait attribué un nom à la consonance si allemande ? Ou était ce le jeune homme qui avait décidé de changer au cours de son existence ? Avait-il retrouvé certains souvenirs et décidé de s’attribuer une nouvelle identité ? Einheart a au moins un cœur, celui de son nom! Kim van Berghen, un nom qu’il avait eu à son arrivée, et qu’il n’avait pas quitté, car il lui convenait parfaitement. Et surtout : pourquoi tenter de reprendre un nom d’avant Nosco alors que la vie de ces deux personnes étaient si différentes. Changer d’identité car on avait retrouvé son passé ? Non, certainement pas. Il était étrangement éloigné et porche de celui qu’il avait quitté autrefois, et même s’il lui avait volé peu à peu ses souvenirs, il restait Kim, celui qui était arrivé nouvel oublié. Sa vie avait été crée avec ce patronyme. En changer, c’était tout bousculer. Il ne souhaitait pas être appelé avec un prénom qu’il avait quitté, parce qu’il n’était plus le même, et qu’il aurait sans doute plus regretté le passé. Or il fallait vivre dans le présent et ne pas se tourmenté de ce qui était révolu et ne pourrait être reconquis.

Karl. Pourquoi son prénom ne pouvait il qu’évoquer Karlovy dans l’esprit de Kim ? Pourquoi tant de « k » dansaient ils dans sa tête ? Qui sont ces cas, qui cancanent quand le calme est requis ?! Ce qu’il savait que le fameux Einheart, pas grand-chose à vrai dire… Il devait plus ou moins avoir le même âge physiquement, et n’avait pas un métier à responsabilité qui avait pourtant assez bonne réputation. Rien à lui récriminer donc, il n’avait jamais discuté en tête à tête avec l’homme. Pourtant Howard semblait lui accorder grand crédit, sans doute était-ce dû au fait qu’ils faisaient partis tout deux des premiers habitants de la cité lors de sa construction, leurs liens avaient sans doute pu s’affirmer à ce moment là, cela semblait des plus logique et normal.

Une question en entrainant une autre, et chaque question amenant des réponses, il brisa à nouveau le silence, permettant à Howard de ne pas se perdre à tout jamais parmi ses sombres desseins. Seul… seule une personne avait réponse aux questions qu’on se posait : soi-même. Chercher des indications dans sa propre réflexion, dans son cœur. Sa laisser guider par son instinct sans se remettre à personne. Il fallait pour cela savoir se remettre en cause, et surtout se faire assez confiance, voir être légèrement orgueilleux. Avoir cette pointe d’égocentrisme qui permettait de vivre pour soit même et envers les autres. Kim pouvait il ? Il se faisait confiance, mais pas pour tout… Et pourrait-il se passer du contact avec les autres, de cette chaude présence amicale ? De ces discussions à propos de tout et de rien. Se remettre à une figure… Non merci, il avait déjà donné. Pourquoi lui avaient ils tous obéit ? Pourquoi n’avaient ils pas pu arrêter avant de dépasser la limite ? Qu’est ce qui avait fait que si peu s’étaient rebellés ? Tout avait semblé si normal, si légal, si positif… Ils avaient été les plus forts, ils avaient vaincus et c’était une réelle joie… Ils s’étaient laissés emportés par l’exaltation de cette victoire. Pourtant n’avaient ils pas abandonné bien plus en se reposant sur ces paroles, cette idéologie ? Si. Ils avaient pervertis leurs âmes, abandonnés leurs idéaux, écrasés leurs avenirs sous d’inavouables… Ils s’étaient corrompus et le dommage était irréparable. Ils avaient tous été des misérables… Coupables chacun à leur niveau, chacun à leur tour… Le jugement viendrait un jour.

Non…

Le cri était ridiculement faible et plaintif. Une supplique qui glaça Kim jusque dans son regard. Il implorait muettement son bourreau de ne pas lui infliger cette torture, de ne pas en parler. Ne surtout pas partir sur ce terrain glissant. Détourner les yeux de cette attache mortelle et dangereuse que représentaient ceux d’Howard. Ne surtout pas replonger dans l’eau du passé et tout ce qui s’y rapportait. Il niait farouchement. Toute discussion sur le sujet risquait d’être vaine et stérile. Kim allait se taire et ne plus décrocher un mot, il allait se refermer chercher à fuir, à s’échapper. Ne surtout pas se confronter à ces souvenirs, à ce passé qui le rongeait. Pourtant les bras d’Howard formaient cette douce prison aux barreaux si fragiles et amovibles, cage dorée dans la forteresse qu’était Nosco. Heavs ne le laisserait pas s’échapper avec si peu de justifications, il voudrait certainement le faire parler encore. On ne pouvait répondre avec un mot, une négation, lorsqu’il s’agissait de deux accusations. Il fallait se justifier, poser quelques mots pour clore le débat. Ne pas le fixer et répondre doucement, mot à mot, sortant douloureusement. Surtout ne pas croiser ses yeux, non pas parce qu’il mentait, mais parce qu’il ne pouvait pas… C’était trop pénible.

Non… le pouvoir n’est pas ce qui m’attire. Il ne m’intéresse pas et je le crains plus que je ne le respecte. C’est la plus dangereuse des armes si elle est placée dans de mauvaises mains.

Il releva un instant le regard, cherchant à voir un instant de lucidité dans celle de son interlocuteur. Une chance d’apercevoir qu’Howard ne chercherait jamais à faire rien de mauvais pour Nosco. Pouvait-on lui faire confiance pour faire passer la communauté avant lui-même ? Serait-il l’homme de la situation pour prendre une décision critique ? L’impératrice pouvait elle lui faire confiance sans réserve ?

Je n’ai jamais eu plus de pouvoir que celui de pouvoir guérir l’âme et le corps et cela me suffit… On peut déjà faire bien assez de dégâts avec si peu de choses…

C’est à peine s’il avait eu conscience qu’Heavs avait détaché d’autres boutons, ouvrant un peu plus son haut, tandis qu’il ouvrait son cœur en parlant. Il s’était légèrement tassé sur sa chaise ces dernières secondes, comme cherchant à se faire le plus petit possible, voulant se faire oublier, se fondre dans le décors ou s’enfoncer six pieds sous terre. Petite souris prise au piège, il ne pouvait pas s’enfuir, il n’avait même pas les ailes d’un oiseau pour s’envoler au loin. Le Haut juge venait juste de poser sa main directement sur son torse. Ah violente brûlure intérieur des doigts frais qui réveillaient l’épiderme endormi. Il avait l’impression d’avoir inversé les rôles, le médecin des âmes jugerait il qu’il était digne de continuer à vivre en Nosco, ou le condamnerait il pour un mouvement de travers ? Comment ne pas trembler sous la caresse digne d’une brise agréable mais à la chaleur d’un alizé venu du plus chaud des déserts. Soudain Howard relâcha encore son étreinte, pour évoquer à voix haute une nouvelle fois ses pensées.

Le prix à payer. Oui il y avait toujours un tribut à verser à chaque choix, à chaque possibilité. On se devait de faire des sacrifices, parfois énormes, selon ce qui était décidé. Ne pouvait ton évoluer sans franchir ces étapes qui étaient toutes synonymes de changements et donc d’abandon. Il fallait laisser derrière soi quelque chose pour pouvoir gagner un peu plus. La rançon de la gloire et du pouvoir n’était ce pas la solitude ? Le destin s’était il décidé à châtier tout ceux désirant plus que ce qu’ils avaient déjà ? Il réclamait des intérêts pour tout ces imbéciles ayant décidé de le défier. Vous pensez mériter plus ? Voilà quel sera le prix à me rendre. Kim n’avait certainement pas encore écoulé sa dette. En tout cas une chose était sure, même s’il devait affronter un tribunal il ne jugerait pas ses amis et n’en vendrait aucun pour sauver son âme. La délation ? Mot de plus troubles, des plus lâches et faibles. Certes, il fallait dénoncer lorsqu’il s’agissait de sauver des vies et de punir un coupable, mais était-il nécessaire de cracher sur ses anciens amis pour sauver sa peau ? Fallait-il oublier toute amitié lorsque l’urgence se faisait sentir ? Craquer sous le coup des tortures et de la douleur pour hurler des noms, des actes et des dates. Je suis innocent, alors qu’eux sont coupables ! Est-on plus angélique après avoir dénoncé des complices en rejetant la faute sur eux ? Surement pas, au contraire. N’alourdissait on pas le poids du boulet qui était accroché à son âme ? Ne posait on pas dans la balance du jugement dernier des lingots d’or du mauvais côté de la balance ? On peut tout vendre… mais peut-on vendre ses amis ? L’amitié n’a pas de prix, ni de couleur.

Ce qui avait le plus attisé la curiosité de Kim van Berghen était sans doute tout ce qui était cybernétique et mécanique, en dehors de la médecine, qu’il avait déjà pratiqué et qui n’était donc pas une réelle découverte, c’était ce qui l’avait attiré le plus. Pourquoi ? Il n’avait su le dire. Sans doute était-ce aussi ce qui l’avait aidé à se rapprocher de Tristan Darek, lui permettant de discuter avec l’informaticien sans l’effrayer, d’avoir un sujet commun d’intérêt. Les robots, magnifique technologie qui se développait en d’autant de modèle que l’imagination pouvait les voir. On avait des exosquelettes destinés à supporter l’homme et ses faiblesses, ou remplacer des membres manquant. Une technologie au service de l’être humain et de ses quelques imperfections. Puis aussi les robots animaux, un véritable zoo infini. Leur conception ne s’arrêtait qu’aux souvenirs et connaissances des scientifiques. Tout était possible, du plus petit animal au plus gros conservable dans une pièce. Chacun avait alors un programme avait différentes actions possibles, des connaissances de bases qu’il était possible d’améliorer. Une carcasse capable de résister et des micro-caméras pour se repérer. Des êtres autonomes ! Autant les exosquelettes étaient sans conscience et sans pensées, autant les robots pouvaient contrôler eux-mêmes leurs actions, leurs mouvements. Petits êtres doués d’intelligence auxquels on avait fixé quelques règles pour le bien être de tous. Trois points qui avaient reçu un ajout pour compléter : Loi Zéro : « Un robot ne peut nuire à l’humanité ni, en restant passif, permettre que l’humanité souffre d’un mal ». ; Première Loi : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger, sauf en cas de contradiction avec la Loi Zéro. » ; Deuxième Loi : U »n robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Loi Zéro ou la Première Loi. » ; Troisième Loi : « Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’est pas en contradiction avec la Loi Zéro, la Première ou la Deuxième Loi. ». Bien sur cela avait été la conception de base… et puis bien sur on avait trouvé que certains robots étaient totalement adaptés à la « chasse » aux rebelles, pour traquer ces opposants au régime. Pour ces robots, il n’était pas question de ne pas tuer ou de ne pas blesser, on insérait simplement les fichiers des « gentils guildiens » et des « méchants rebelles » pour qu’ils puissent faire la distinction et surtout ils étaient le plus souvent doué d’un contrôle vocal lié à la voix de leur maitre, ainsi c’était surtout l’ordre de celui qui leur était lié qui comptait vraiment.

On leur avait collé une espèce de programme qui leur faisait voir la vie en noir et en blanc. D’un côté le bien et de l’autre le mal, rien entre les deux, aucune couleur grise possible. Pourtant les robots étaient capables d’être programmés de manière tellement complexe ! Presque autant que les hommes, alors pourquoi les cantonner à de si basses réflexions ? Ne pouvait-on pas leur faire voir le Yin et le Yang ? Cet équilibre parfait. N’avait on pas l’espoir qu’ils puissent comprendre cette subtile alchimie qui était nécessaire à la vie. Noir de l’absence de couleur, noir du vide sans fonds. Blanc de pureté mais surtout qui avait une forte présente. Le blanc qui contenait le spectre lumineux continu. Ô doux mélange des trois couleurs primaires. Oubliait-on ces pensées fondamentales ? Ne faisait on pas confiance à ces créations humaines ? Elles étaient certes imparfaites, mais il fallait tenter pour les faire progresser. Après tout il y avait très peu de tentatives de robots à l’apparence humaine, puisqu’on n’en avait pas vraiment besoin. En effet, chacun se devait de travailler à Nosco, pour servir la communauté et ne pas rester oisivement sans rien faire. Rester en cage à attendre pendant des siècles et des siècles n’était pas envisageable. On ne remplacerait donc aucun poste humain par des robots, c’était trop dangereux, de voir certains perdre leur métier. Ne pouvait donc alors pas tenter de doter ces animaux d’intelligence artificielle plus développée ? A force de côtoyer des robots ne pouvait on pas un jour finir par en devenir un et leur ressembler ? Après tout avoir de mauvaises fréquentations amenaient à faire de mauvais choix et inversement…

Un petit soldat de fer sans sentiments ? Sans sentiments ? Et pourquoi ? On pouvait tout simplement les semer et attendre qu’ils prospèrent. Espérer qu’un jour enfin les robots deviennent plus humains que les êtres humains. Alors que l’humanité plongeait dans le chaos et l’apocalypse, les robots étaient ceux qui s’en sortiraient le mieux, progressant avec les avancées de la science. Plus doués, plus intelligent et avec moins de bugs de système. Ils étaient plus parfaits que l’original. Etait ce Dieu ou la nature qui avait crée les hommes ? Et voilà que ceux-là décidaient à leur tour de composer et fabriquer une nouvelle espèce. L’élève dépasserait il le maitre un jour ? Pour le meilleur ou pour le pire. L’homme était si fragile, quoi qu’il fasse… il suffisait d’un mot, d’un nom pour le briser définitivement. Le génie de l’homme, c’est de vouloir tout contrôler autour de lui pour pouvoir se laisser aller à sa propre folie.

N’était ce pas un rêve inachevé que de pouvoir un jour se transformer totalement en robot… Ne plus pouvoir souffrir d’aucune blessure physique douloureuse, pouvoir échapper à toute torture physique. Combien de robots s’étaient sacrifiés sans penser à eux pour sauver leurs maitres, pour sauver un inconnu. Parce que c’était leur devoir, c’était ce qui était inscrit dans leur programme. Ils avaient donné sans hésiter leur ferraille métallique et leurs programmes sous le joug des balles pour sauver quelques cellules humaines. On était immortel à Nosco. Et on était bien protégé du moment que l’on choisissait le bon camp, c'est-à-dire celui de la guilde et de ses moyens techniques. Une machine peut avoir des sentiments… puisqu’il suffisait de les insérer. Un robot peut il avoir plus de valeur qu’un être humain ? Leur intelligence artificielle permettait de les créer sans défauts, parfait comme le plus absolu, infaillible, idyllique et divin imaginable. On ne pouvait avoir d’enfants à Nosco, il fallait donc reporter ce manque sur autre chose. Certains choisissaient les armes et la destruction, d’autres prenaient la voie de la création, qu’elle soit artistique ou constructive.

Le scientifique venait d’attraper son hôte par les épaules, pour qu’il stoppe un instant ses effleurements. Howard était clairement plus grand en taille, et encore plus vu leur positionnement, il dominait largement Kim qui se devait de relever la tête pour pouvoir croiser les deux pierres cobalts. Qui donc avait été cet artiste aux doigts d’or qui avait ciselé la statue sans défauts d’Heavs ? Il ressemblait à une sculpture grecque coulée dans le bronze, et pourtant il restait si détaillé et fin. Michel Ange s’était il décidé à faire une nouvelle œuvre et avait il consacré son temps à cet ange tombé du ciel ou monté des enfers ? Pourquoi le juge semblait il toujours si froid et concentré, un modèle parfait pour un artiste. Une pierre précieuse qui avait été taillée et modelée. Qui en avait été l’auteur ? Qui pouvait se vanter d’avoir fait un tel travail ? Quelqu’un avait il signé par prétention, vanité et ostentation ? Pouvait-on détourner le regard sans perdre pour de bon l’agréable sensation qu’était la contemplation d’Howard Allan ? Oh, mais voilà qu’il allait parler… Fallait-il écouter ou bien… le couper dans sa vaine protestation. Non, Kim ne pouvait réussir à rester autre que spectateur lorsqu’il se décidait à user de son admirable voix. Il glissa cependant une question innocente et prononcée d’une voix douce, comme une espèce de devinette rhétorique qui ne demandait pas de réponse. Une charade à décoder, une de ces blagues que l’on appelle un comble.

Mieux vaut il faire le mal et le faire bien, ou mal faire le bien ?

A deux pas de l’enfer, une douce et chatoyante musique résonnait elle pour attirer les malheureux vers leur funeste destin ? Le repentir existe-t-il ou n’est ce là qu’une illusion pour les faibles d’esprits et les ignorants Combien se sont fait prendre par le « piège » machiavélique ? Combien verraient en enfer un agréable jardin d’Eden comparé à ce qu’ils avaient vécu sur Terre ? Noco la magnifique, si ton sous-sol est aussi ton purgatoire, où se cache ton paradis ? Il arrivera bien un jour où tu devras arrêter cette course effrénée à cause de l’épuisement ou parce que tu auras trébuché sur une mauvaise pierre. S’arrêter sur le chemin de la vie ne pardonne pas. Ne dit on pas que le sommeil et la mort son cousin germains ? Ici il est impossible de s’éteindre gentiment dans son lit. On ne souffle sur les chandelles de la vie qu’à force de maladies ou de blessures mortelles de combat.

Dans cette ville, on a beau saler ses plats à grand renfort d’épices, la vie n’en semble pas moins fade et sans gout. Oubli de la mémoire et abandon de ce sens qui n’est pourtant pas moins important que les autres. Voir et contempler, se dévisager l’un l’autre pour tenter de se comprendre et de deviner les intentions de son prochain. Jeu de regards qui se prolonge et dure jusqu’au bout de la nuit. Toucher et appliquer l’agréable ou cruelle pression de ses doigts, pouvoir fermer les yeux et continuer à voir par une simple caresse. Sentir, non plus un souffle sur sa peau à découvert, mais l’odeur qui s’en dégage. Cette fraicheur, ce délicat parfum que l’on devinait. Provenant des vêtements soignés, ou d’origine d’une douche vaporeuse prise plus tôt ou tout simplement de cette peau mordorée ? Oreille attentive au moindre son, murmure ou raclement de gorge. Quand reviendras tu envoutante voix ? Continue de me charmer comme toi seule le fait si bien…. Prends-moi par les sentiments et envoute-moi. Nul doute concernant tes pouvoirs : ils sont aussi puissants que mortels ! Ô douce et amère tentation de gouter à une chaire mire à nue. Plante ton rouge baisé sur cette peau vierge et frémissante.

Pluie brulante qui efface tout sur ton passage. Peux-tu emporter sur ton passage tous nos problèmes, tous nos mauvais souvenirs et nos regrets ? Lave-nous de nos péchés et de nos erreurs passés.
Kim van Berghen
Kim van Berghen
~ Chercheur ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Scientifique et médecin de la Guilde
Âge réel : 65 ans
Âge d'apparence : 30 ans environs

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Biologie
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Howard A. Heavs Mar 19 Avr - 21:26

Plus le temps passait et plus il s'amusait de ce que l'on pouvait créer. Il s'agissait véritablement d'une expérience sans fin, l'une de celles qui n'en finissent jamais de se dérouler face aux hommes comme un chemin, comme une pierre sur une pente titanesque, un tapis rouge aux pieds d'une altesse pour saluer un pouvoir incontestable... et elle ne pouvait aucunement avoir de fin tant qu'un seul homme existerait, qu'un seul être tenterait même sans le savoir de faire naitre une nouvelle étincelle au cour de sa vie, une de ces étincelles qui se transmettent, s'allumant, prenant naissance hors de la nuit primordial et s'ancrant dans la réalité avant de se répandre, tout comme les fleurs étaient sensées produire du pollen et le libéré au vent l'étincelle devenait flamme et se transmettait à toutes sources de combustion qu'elle pouvait atteindre avant de se transformer en un gigantesque brasier rugissant. Un brasier... terrible, au delà même du mot se trouvait un sens bien plus vaste, un sens aussi vaste que ce que l'imagination d'un individu pouvait créer et encore cela aurait été une vaine image sans la sensibilité de l'être... un brasier gigantesque, dont les flammes ronflantes et hurlantes tels des créatures furieuses, tels les démons d'un enfer absolu, tendant leurs doigts graciles et crochus, leur figures faméliques vers la voute du ciel infini dans une supplique pitoyable et obscène, un appel à l'aide tout autant qu'un appel à la débauche, un appel dont la lumière d'outre tombe glissait sinistrement sur les sens comme le souffle pestilentiel d'un cadavre. Il s'agissait là d'une essence autrement plus subtile et ancienne qu'on ne pouvait l'imaginer, qu'on ne pouvait la concevoir... quand avait elle commencée, quand avait elle pris naissance, au delà des âges et des incarnations, était elle vraiment le fruit de l'être humain ou était elle commune à toutes espèces de vies intelligente ou semi intelligente ? Peut-être était il tout simplement inutile d'essayer d'en convenir, son existence était réelle, entière et personne ne pouvait en douter une fois qu'il en prenait conscience, il ne s'agissait nullement d'une affirmation à caution tels que l'être humain pouvait en créer mais bien d'un fait, savoir l'origine de celui ci n'aurait sans doute pas éclairer grand monde... même si il s'interrogeait personnellement là dessus lorsqu'il n'avait rien d'autre en tête. Une expérience sans fin... vraiment, oui, une expérience comme nulle autre peut-être bien qu'en apparence certaines, beaucoup, semblent bien plus singulière et plus précieuses, plus difficile à obtenir également. Des expériences il y en avait à l'infini, il s'agissait d'une multitude sans nombre qu'il aurait été stupide et inconscient de tenter de mesurer et après tout avec quoi donc pourrait on le mesurer, quel sorte de calcul, de machine pouvait véritablement calculer l'incalculable ou se rabaisserait elle à l'hérésie de comparer les tenants de changements profonds et indicibles à de simples schéma mathématique, si terne, froid et sans vie, sans saveur... il s'agissait d'un océan sans fin, aussi profond que la voute étoilée, emplie de ses milliers et milliards sans nombreux, de ces éclats étincelants haut au dessus de la ville, du monde, des éclats brillants dont les reflets étincelants semblaient jeter mille feu au travers du ciel aussi sombre que ses yeux, des points si fins mais si lumineux que l'éclat scintillant s'imprimait dans les yeux et le coeur, s'imprimait et restait gravé dans la chair comme une chaleur douce... et pourtant... n'y avait il rien de pire que les étoiles, que ces diamants superbes et hors d'atteintes, ces diamants à la puissance impossible à imaginer, ces gemmes si belles mais si froides, des gemmes reines, impériales, des gemmes trônant plus haut que le plus haut des trônes, régnant sur le monde telles des matriarches impavides et implacables, moqueuses dans leur froideur et leur beauté parfaite, impossible à égaler, à atteindre ou même à détruire... inaccessible à tout, désir comme haine, malheur comme bonheur, paix éternelle dans la froide éternité, Nosco sans ses hommes... Les étoiles détenaient elles les secrets dissimulés aux hommes ou n'étaient elles que les sirènes cherchant à attirer les marins vers les hauts fond pour les noyer et les consommer, vaste plaisanterie de beauté et de cruauté. L'expérience était elle donc un écueil sur lequel les marins de la vie venaient s'échouer par centaines, vaste océan de cadavres putrides gorgés d'eau salée, empoisonnée pour l'organisme... l'expérience était elle un fruit défendu, à la robe dorée et agréable, attirant par sa beauté et son attrait, attirant vers le piège d'un poison certain, au goût si sucré qu'il n'était pas décelé... l'expérience, un moyen d'élaguer l'arbre de l'humanité ? Une cisaille forte capable sans faillir de couper les branches les plus faibles de l'espèce humaine qui avait tant tendance à se déployée en s'affaiblissant, les branches devenant innombrables, des millier de branches toutes différentes, toutes faibles, atteintes, corrompues... des branches qu'il valait mieux faire disparaître, oh pas toute, évidemment, il fallait en conserver quelques unes, les meilleurs, afin qu'elles disposent de la nourriture et de ce que les autres avaient acquis, profitant ainsi du surplus pour grandir et se renforcer , devenant ainsi des parentes fiables pour une nouvelle génération où le même phénomène prendrait forme... c'était l'expérience qui formait, qui décidait, tels le biologiste dans sa serre, comme une certaine jeune femme aux plantes qu'il voyait assez régulièrement... Et c'était une très bonne chose, que cet ambivalence à la fois bienveillante et sévère, si tant est que le mot fut approprié pour une telle utilisation, car oui on ne pouvait parler de malveillance, c'était trop simple et enfantin, sévère oui puisqu'il n'y avait aucun cadeau de fait, pas de favoritisme non plus, rien qu'un équilibre parfait entre toutes les branches et une mesure parfaite des efforts de chacune pour s'en sortir... l'expérience était une chose bienveillante oui, d'une certaine façon, une chose qui s'imposait à vous chaque jour de votre existence, dans chaque minute et à chaque heure, car chaque action était l'occasion d'une nouvelle expérience qui venait enrichir l'individu de ce qu'elle pouvait lui apporter. Car c'était bien là leur but, offrir une nouveauté à un être, quel qu'il soit, qui qu'il soit et où qu'il soit, offrir une vision, un indice ou même une pièce du puzzle gigantesque qu'était la compréhension du monde, dans l'évolution et la perception de l'individu dans le monde. Elle pouvait se présenter sous n'importe quelle forme, ou presque, elle avait ceci qu'on ne pouvait la saisir de prime abord, elle ne se présentait pas brute de décoffrage à vous, avec un grand panneau brillant indiquant en lettres majuscules «  expérience » non loin de là... très loin même... c'était bien plus subtile et discret, c'était ce que l'on vivait chaque jour, les plus infimes détails, les évènements importants ou non, qui apportait cette expérience si nécessaire à l'évolution. Car si il était mauvais de regarder en arrière ou de rester planter sur le chemin il était aussi mauvais de chercher l'immobilisme, il n'y avait rien de bon à conserver indéfiniment une même façon d'être et de voir le monde sans même le plus infime, le plus insignifiant des changements... c'était la mort, intellectuelle si non physique mais qu'était donc un être pensant si il ne pouvait plus, justement, penser, et penser véritablement... il ne s'agissait nullement de former, de manière si simpliste, des pensées, cela même les animaux tiers le faisait bien qu'à un degré plus limité que les animaux humains mais bel et bien de raisonner de manière intelligente, sensée et argumentée... à défaut d'autres choses... ce qui expliquait aussi pourquoi les êtres pensant étaient bien des humains mais que tout les humains n'étaient pas des êtres pensant... Toute la différence provenait de l'expérience, bel et bien et au final c'était cela qui comptait, que l'homme s'imprègne de ses expériences et en tire ce qui le constituerait plus tard... et présentement l'expérience était bien là, une de celles qui n'avait en apparence rien de véritablement instructif ni de particulièrement grave dans n'importe quel sens du terme, il s'agissait plus du résultat inattendu dans un jeu déjà connu, d'une fausse note donnant un petit air d'exotisme à une mélodie cent fois entendue et analysée... c'était un brin d'expérience sans valeur pourrai on dire si l'on souffrait volontairement de provoquer un non sens... et pourtant il le faisait sourire, d'un sourire autrement plus sincère que ceux qu'il dédiait au monde en temps normal. Parce qu'il venait, aussi inattendu et fou que cela paraisse, aussi impossible que cela puisse sembler, il avait était pris par surprise, au dépourvu, à contre pied... il avait glissé sur le tapis de sa sérénade bien roulée, du charme aux airs qu'il connaissait par cœur... par un simple son, un simple mot, le plus insignifiant et celui qui pourtant avait tant de poids car pouvait briser de sa simplicité le plus calculé des schémas, une pierre minuscule lancée à toute vitesse sur une surface de verre... non...

Ah oui quel simple mot ! Mais tellement puissant lorsqu'il était bien prononcé, tellement... brutal... était ce donc ce « non » vraiment, qui l'avait prit de court, qui lui avait arraché le trésors de son sourire véritable ? Et bien non pas tout à fait, trop simple après tout... c'était surtout le ton sur lequel il avait été lâché, cet espèce de tentative de cri qui ressemblait plus à un couinement d'animal entre les griffes d'un prédateurs, c'était le râle pathétique d'un être victime de cruauté, du blessé qui se voyait verser une eau salée sur le corps exsangue aux plaies suppurant un liquide jaunâtre à demi transparent par petites gouttes, amollissant la peau et la gorgeant de particules malsaines, du voyageur égaré dans une contrée aride sans la moindre goutte d'eau en dehors de cette unique cuvette protégée mais totalement hors d'atteinte tels Tantale dans sa mare... c'était une supplique, l'humble implorant le seigneur de se montrer magnanime et celui ci l'observant de toute la hauteur de sa richesse et de son rang plus que de sa valeur d'être, ironie du sort plaçant l'homme couvert d'or au dessus couvert de terre... et pourtant la terre donnait vie, l'or ne donnait rien si ce n'était l'orgueil mal placé et une faim toujours plus abyssale, une bouche et un gosier vorace se gavant de tout ce qu'ils pouvaient atteindre. C'était une supplique... poignante, à demi enfantine à ses yeux mais non moins adorable, une réaction qui tirait la corde sensible, de telle manière qu'il en ressente une agréable sensation, mélange de la douleur du réveille après un trop long silence, et de plaisir, le plaisir des vibrations mélodieuses, harmonieuses le long de son dos et dans son esprit, assez pour le faire sourire mais non assez pour l'adoucir... l'aloès ne devenait pas miel, le gravier ne devenait pas sable, Allan n'était pas Howard, en aucun cas et jamais... jamais plus peut-être ? Il y avait bien des choses, bien des attitudes que l'on pouvait se permettre, que l'on devait se permettre, à Nosco, car il le fallait, la guilde ne tolérait aucun écart, elle dictait et les hommes pliaient ou étaient effacés, les codes étaient là, leur variantes à la portée de celui qui les recherchaient... oui, tout un panel de façon d'être qu'il suffisait d'adapter à l'individu et à ses habitudes, rien d'insurmontable pour toute personne normalement constituée... il y avait également des attitudes qu'il valait mieux oublier ou du moins qu'il valait mieux camoufler au regard des caméras qui pullulaient dans la citée comme dans mouches à viandes sur une carcasse fraiche... parce que ces attitudes étaient réprimées, réprouvées, parce que ces attitudes nuisaient au bon fonctionnement de la guilde... comme à d'autres choses moins avouables, peu importait, les fait étaient là... et au milieu de tout cela il y avait quelque chose, une vérité cruelle pensait il, et qui pouvait se résumé très simplement tout en développant un sens capable de s'étendre sur des pages et des pages... je pas être faible... tout simplement. Dans un monde tel que celui de Nosco, dans un monde fermé comme une boite gigantesque, comme un coffret précieux ou une malle de trahison, oui il n'y avait nulle place pour une lumière voyant et malvenue, une lumière pour éclairer les tréfonds d'obscurité et offrir une vue de la profondeur sur laquelle les pions évoluaient... stupidité sans borne, cruauté aurait on même taxé les fautif, parce qu'après tout sans lumière il était totalement impossible de voir l'abysse, sans lumière pas de reflet ou de dimension, juste le noir absolu qui adoucissait les choses et permettait aux humains d'avancer, la lumière apportait la vision et de fait la peur... la peur plus tranchante qu'aucune lame ne le serait jamais... dans un monde où le danger était présent, véritablement présent, de mille manières...que ce soit les créatures qui se terraient dans les sous sol tels des immondices dotés de vies en attendant de pouvoir déchiqueter, arracher et détruire la chaire humaine jusqu'à ce qu'elle ne soit plus rien d'autre qu'un petit tas palpitant, que ce soit les rebelles qui, oh combien fanatiques de leur idéaux de libertés et de droits qu'ils ne distinguent même plus le bon sens ni le véritable mal et qui attaquaient tout et n'importe quoi au nom de leur soi disant résistance à la tyrannie de la guilde... tellement pitoyable et irréfléchi, tellement enfantin, des enfants gâtés et colériques demandant plus, toujours plus, hurlant pour obtenir des libertés là où les adultes savaient qu'il valait mieux ne pas les accorder... «  dit dit tu me laisse toucher l'épée ? - non tu risquerait de te blesser, tu ne sais pas la manier » et plongeant dans une crise de nerf tout ce qu'il y avait de plus insolent jusqu'à désobéir en touchant quand même, et en s'y coupant... ne vous l'avez on pas dit ? Mais vous n'écoutez rien, absolument rien d'autre que votre propre voix, celle dont vous êtes convaincu... la guilde était obtuse ? Mais c'était les rebelles qui la condamnait sans offrir de justification réelle... bah... peut-être grandiraient ils un jour, peut-être pas, le véritable ennemi était pourtant ailleurs... mais la guilde n'était pas pour autant une blanche colombe après tout, il n'avait jamais nié ce fait, il y avait de mauvais éléments n'importe où et le groupe le plus ample était forcément le plus riche en individu de mauvais acabit, et cela pouvait prendre autant de forme que l'humanité le permettait pour deux mille habitants enfermés ensembles, et ne pas parlez des caméras... si lui avait l'habitude de les aveuglés il en allait de même pour quelques autres de sa connaissance, bien malgré lui d'ailleurs puisqu'il était entrainer de force mais c'était sans rancune de sa part... il n'en restait pas moins que les morts par armes existaient et que certains avaient des tendances nettement malsaines. Et dans un tel monde il valait mieux éviter de montrer trop d'émotions car chacune d'elles était une arme que l'on pouvait utiliser contre son propriétaire, que l'on pouvait transformer en un outil des plus utile pour briser un esprit ou tout simplement soumettre le corps... montrer ses émotions était une faiblesse, une faiblesse pouvait vous couter la vie et bien plus encore car la vie pouvait passer pour un prix bien faible lorsque la véritable ampleur des possibilités apparaissait au grand jour pour la plus grande horreur de la victime... On ne pouvait se permettre ce genre de faiblesse, impossible, incompatible, irréfléchi, il n'y avait pas de plus grand crime que cela. Hors qu'est ce que faisait présentement Kim si ce n'était montrer une émotion, la laisser transparaitre aussi crûment, aussi innocemment... aussi inconsciemment ? Ne savait il pas, ce petit oiseau qui chantait sa mélodie à son oreille, ne savait il pas qu'il valait mieux ne pas laisser transparaitre sa faiblesse, n'avait il donc aucun instinct de préservation ? Et devant lui... lui... le plus à même de se servir de ce qu'il aurait apprit comme d'une arme, lui ayant porter ce commerce au rang d'art... Kim ne savait il donc pas que murmurer ce genre de chose à son oreille revenait à lui donner la clef de son esprit, il aurait tout aussi bien pu se mettre un collier et une laisse et la lui mettre en main, pourtant c'était aussi ce manque de bon sens qui le mettait précisément à l'abri des manigances du haut conseiller du moins de ses manigances du moment, il n'était jamais certain qu'il ne se souvienne pas de cette petite phrase dans un futur hypothétique et l'utilise alors mais en l'instant le docteur était hors de danger tant il amusait son hôte... tant qu'il avait un intérêt pour le prédateur, tant qu'il pouvait se targuer de le faire sourire alors il passerait sur sa faiblesse. Mais le bon coté de la mémoire c'était justement que l'on pouvait la réutiliser... faiblesse peut couter cher, faiblesse coutera tôt ou tard, de sa main ou d'une autre... et tout cela pour ce simple « non » qui aurait pu passer inaperçu en un autre instant. Que les mots pouvaient donc avoir de lourdes conséquences, aussi lourdes qu'une couronne de plomb fondu dévalant les épaules d'un pauvre malheureux aux ambitions trop grandes pour lui...

Des mots il y en avait tellement, des nuées comme un essaim d'animaux ou d'hommes furieux, zonzonnant autour d'un être, dans son crâne et son entourage dans un bruit constant bien qu'inaudible. Des mots... oui c'était bien là un pouvoir sur lequel il fallait compter, certes celui qui les prononçaient était important, plus qu'important d'ailleurs puisqu'il s'agissait là d'un catalyseur, d'un donneur de vie au sens le plus propre du terme, sans un être humain pour les prononcer il n'y avait pas de mot, sans un être pour les écrire ils restaient... lettre morte... mais si l'être et sa présence donnait la vie c'était bien les mots eux même qui vivaient et poussaient à donner la vie, alpha et oméga d'un cycle continu. Les mots avaient autant de diversités et de subtilité que les hommes, ils avaient autant de malice ou d'honnêteté que pouvait en avoir leur porteur et même, plus généralement, bien davantage... pourquoi cela ? Tout simplement en raison de l'inconstance humaine... l'être humain ne pouvait être constant, ne pouvait être uni, un et sans mouvement, c'était une mort, c'était une non existence, un abandon aussi, peut-être même plus, lâche que la pire des trahisons... et ainsi l'être inconstant par excellence avait il été doté d'un cycle tout aussi inconstant de bien et de mal, vaste tasse de peinture grise où les deux couleur penchaient continuellement dans un sens ou l'autre tandis que les mots qu'il pouvait prononcer gardaient immanquablement un arrière goût d'extrême, un relent de ce qu'était le mot, un enfant de l'homme ne possédant nullement la capacité de son créateur à changer une fois prononcé. Tant qu'il restait confiné en détenu de grande valeur, en l'être, alors rien ne contraignait à modifier la nature et la teneur du mot bien que des limites existent bel et bien, limite de sens et de force, limite du langage comme du corps humain, un o n'était pas un l, un a certainement pas un h... une fois lâché l'être ne détenait plus aucun pouvoir sur le mot et était contraint de l'observer évoluer dans l'espace infinie de la compréhension mutuelle en en assumant les conséquence. Les mots avaient véritablement une teneur, noir, blanche ou même grise pour certains, ils étaient modelés pour répondre aux attentes des hommes, à leur esprits, leur pensées et leur façon de voir le monde, les mots avaient le pouvoir de la justesse car si certains se recoupaient aucun ne jouait sur la même variable... ainsi l'on pouvait arguer qu'amour et passion étaient une même et unique chose, bien belle et bien attendue de tous ou presque, pourtant l'amour était un doux sentiment qui pouvait se passer de désir, la passion... mieux valait ne pas trop s'étendre, les crimes de la passion étaient plus nombreux que les finauderies de tout les hauts conseillers réunis... Il valait donc mieux parler juste et bien, connaître le poids de chaque mot afin de les utiliser au mieux, tisser ses phrases comme un filet de perle, comme une résille précieuse ornée d'améthystes, oui véritablement un travail d'art que de se rendre maitre du langage dans sa complexité, dans ses jeux de mot et ses non sens, dans sa complexité, sa profondeur, il fallait du temps, beaucoup de temps... mais au final cela permettait tant de fantaisie, tirant parti de la moindre anicroche d'un discourt pour le tourner en sa faveur, car après tout si l'on était pas assez précis rien ne demandait une réponse précise... ainsi lorsqu'on lui demandait qui était «  il » la réponse naturelle était un nom, le reste n'avait pas lieu d'être donné et attendrait d'autres questions ou l'imagination de l'inquisiteur. Oui c'était exactement cela... Les mots avaient un puissant pouvoir lorsqu'on savait leur donner vie, lorsqu'on savait comment les tordre et les manier en évitant les pièges, on avait alors la possibilité de faire tellement avec des efforts minimes, on pouvait presque décrocher la lune d'une simple chansonnette... ou causer la perte d'une ville par le même effet... Tellement simple, il le savait mieux que personne, il suffisait de glisser les bons mots à la bonne personne, de titiller la corde sensible d'un individu puis de lui désigner son adversaire puis de ce pas aller voir ladite pauvre âme pour faire de même et ainsi de suite, jusqu'à ce que tout ne soit plus que chaos, qu'amis s'entre déchirant et de voisin auparavant de bonnes compositions vous sautant à la gorge sans que vous sachiez ce qui vous arrive et si il arrivait par malheur que le jeu se calme, que quelques esprits se réveillent pour regarder au delà du voile de haine et de tristesse en s'interrogeant sur ce qui les avait poussés à se battre... alors ce ne serait que pour constater qu'il n'en savait rien, la honte s'abattant sur eux comme une cangue d'argent qu'ils traineraient des décennies durant. Il l'avait après tout déjà fait, et en aurait fini si on ne lui avait imposé de cesser ses jeux... des mots là encore, des mots secs et autoritaires, des mots royaux, ceux d'une futur impératrice voyant le danger, des mots aussi puissants que les siens si non bien davantage... et des mots qui prenaient effets sur tous, lui y compris... Pourtant il y avait tant et tant d'individus qui ignoraient le pouvoir que contenait leur mots, comme des scientifiques manipulant des énergies dont les effets nocifs n'apparaitraient qu'au terme d'une catastrophe gigantesque qu'ils se verraient regretter mais non réparer car après tout... peut on réparer l'irréparable ? Il était tellement simple de négliger les mots, d'en prononcer de faux, faux pour le coeur et l'esprit, des mots voiles pour couvrir la vérité, mensonges ? Non, les mensonges avaient la plupart du temps ceci qu'ils étaient voulus par celui qui leur donnait vie , d'une certaine façon ils pouvaient être aussi pur qu'une vérité, en revanche une mauvaise utilisation du langage ou simplement des mots de fuite, des demi mots, de ceux que l'on prononce sur l'enthousiasme de l'instant pour les regretter ensuite lorsqu'ils deviennent un poids et une menace... ces mots devaient alors être lacés à d'autres, pour d'autres oreilles, en une toile complexe à la fois sans bavures et pourtant tellement fragile, il suffisait qu'un petit coup lui soit porté, une parole échappée d'une bouche tierce dans le secret et voilà que tout s'écroulait, que tout prenait fin, que l'on vous taxait de menteur, d'hypocrite, de traitre... et vous, seule avec cette voix et ces mots que plus personne ne prenait au sérieux, recroquevillé et larmoyant, faible... alors vous chuchotiez «  Mais je n'ai jamais voulu blesser personne, je n'ai jamais menti »... peut-être aurait il mieux fallu mentir alors, ou couper court à tout vous même plutôt que de parvenir à une telle fin, ne laissant que bile amère, sanglot contenu et la brulante sensation de perte irréversible... voilà ce que l'on gagnait à s'attacher, à être faible et à ne pas l'assumer, voilà ce que l'on gagnait à mal se servir des mots... tellement stupide, tellement haïssable, oui il haïssait cela, cette médiocrité qui poussait à se blesser. Cela ne demandait pas tant d'effort que cela, par Joshi, que de faire un minimum attention, d'avoir un minimum de maitrise de son esprit et de ses paroles, qu'ils mentent ou professent la vérité peu importait à ses yeux, mais qu'ils ne stagnent pas ainsi dans le marasme de l'a peu près, de la demi mesure... Les individus qui se contentaient de cela ne méritaient rien d'autre que ce qu'ils avaient et encore cela était il trop bon pour eux... Mais après tout, il était aisé de se confondre dans la toile des mots.

Les mots et leur utilisation étaient pouvoir, l'information était pouvoir et il était clair qu'une grande part de Pouvoir tenait de ces mots, pourtant y avait il notion plus dangereuse et plus instable que celle du pouvoir ou du Pouvoir pour ce qu'il en était. Il pouvait prendre des formes tellement variées et d'intensité tellement différente que la tête en tournait, pourtant toutes étaient recherchées à un moment ou à un autre par ceux qui avaient un brin d'ambition et de talent... même sans talent à dire vrai, mais c'était là un fléau bien différent et tellement risible, ah bien sûr n'importe qui pouvait se trouver de l'ambition mais c'était justement là que se tenait une différence fondamentale entre les êtres, la majorité d'entre eux étant totalement dépourvue des capacités nécessaire à l'acquisition et à la conservation du pouvoir entre leur mains, ils étaient prêt à tout pour l'obtenir, au plus grandes bassesses et lorsque par miracle il détenait enfin un morceau même infime de ceux à quoi ils aspiraient ils l'exhibait et s'en enivraient jusqu'à ce qu'une main plus adroite ne les pousse du haut de leur marche vers la fange dont ils étaient originaires tandis que ceux qui savaient réellement jouer au jeu des pouvoirs intriguaient durant des années, parfois, pour obtenir ce qu'ils désiraient tout en effaçant leur ennemis, eux avaient plusieurs coups d'avance et savaient toujours comment virevolter au travers des pièges tendus par leur rivaux, eux savaient se débarrasser de toutes pitié et de toutes faiblesses afin de présenter une coque lisse aux attaques... il n'y avait pas la moindre vertu à rechercher le pouvoir, ceux qui avaient cela en tête finissaient bien vite par abandonner leur illusion au profit d'une vision bassement réaliste des choses, le plus grand bien n'existait que si on accepter d'en sacrifier certains, ainsi le bien de tous ne pouvait être qu'une plaisanterie d'idéaliste refusant de voir la véritable vie... Le pouvoir, du verbe pouvoir, capacité à faire, à user de ses mains ou de son esprit dans un but, de mettre à profit ses forces afin d'atteindre un objectif... pouvoir faire, sans entrave, sans craindre de funestes conséquences, pouvoir sans penser à ce que l'on écrase ainsi mais ce n'était là qu'une forme primitive du pouvoir que recherchait les individus, tout en conservant un lien profond et subtile avec ses origines. Pour quelque fin que l'on puisse avoir, pourvue que celles ci soient ambitieuse, il était vital d'amasser du pouvoir, sous toutes ses formes. Le pouvoir d'ordonner, plus que tout autre, était ardemment recherché, le pouvoir de faire plier les foules selon son bon vouloir, être capable, d'un signe d'envoyer des hommes à la mort... le pouvoir d'obtenir des autres qu'ils se comportent comme l'un le souhaitait, c'était là bien entendu le pouvoir des dirigeants et pourtant ce même pouvoir, celui qui était le plus courtisé pouvait se manifester de nombreuses manières, toutes spéciales et toutes efficientes au possible lorsqu'on savait les utiliser... de la manière dont on faisait peser le pouvoir possédé, sur le corps d'un individu par exemple, en le condamnant à la prison, sur le moral d'un individu, en lui injectant des sombres pensées ou en sapant ses principes, des outils dont on disposait pour appliquer sa main mise sur les êtres, la presse, la parole bien entendu, la parole tellement puissante qu'elle pouvait faire ou défaire une nation, la propagande, si utile, décriée au possible mais utile, tant d'autres, autant qu'il y avait de cible précise à l'intérieur de deux grandes catégories... c'était tout cela, le pouvoir de se faire obéir et pourtant cela ne suffisait point, il s'agissait de voies, de pièges et d'artifices mais avec pour fond une seule et unique pré occupation, celle de se faire obéir volontairement, celle de cimenter son autorité en une vérité inaltérable et indestructible et pour cela la force n'était jamais qu'un moyen passager, un premier coup de burin sur une sculpture avant la finissions avec des outils bien plus raffinés... Il fallait se faire obéir certes mais il fallait que ceux qui obéissaient se croient dans l'obligation de le faire, qu'il s'agisse là d'un devoir et d'une profession de foi pour eux tous... Il n'y avait qu'à voir ce crétin de Wienfiled devant Pépi, plus chien de garde que cela on en faisait pas et lui même avait beau n'avoir que dégout pour ces amas d'outils humains il n'avait jamais contesté ni l'efficacité et l'utilité de l'endoctrinement ni le plaisir que lui procurait cette sensation de pouvoir ordonner n'importe quoi à n'importe qui. Et le pouvoir de vie alors, de vie et de mort... car oui il y avait bien des pouvoirs qui mettaient en balance la vie et la mort, trois grands, trop liés et pourtant singuliers... le pouvoir de prendre la vie par les armes, d'un coup de lame en plein coeur, réduisant au silence les battements vitaux, d'un tranchant ouvrant la gorge d'une traite pour laisser couler le sang chaud, pour couper la respiration, d'une pointe sous le crâne pour éteindre la lumière de l'esprit... offrant comme porte ultime un repos trop vite arrivé. Effrayant cela allait sans dire, la capacité des hommes à créer la mort et pourtant la lame qui tranchait la gorge pouvait tout aussi bien en sauver une des griffes des créatures... le pouvoir d'un ordre, une sentence à la mort, un simple mot pour la condamnation d'une vie, simpliste au possible et à la conséquence pourtant terrible, «  coupable » un mot pour une vie, c'était peu cher payé tout de même, une vie valait elle si peu ou était ce simplement le marchand qui n'avait pas la notion des prix ? Ironie... et finalement, Kim... il en aurait presque rit de bon coeur, seulement le pouvoir de guérir l'âme et le corps ? Était il si obtus ou tout simplement trop innocent pour saisir qu'il détenait là un pouvoir autrement plus puissant que le restant ? Ne voyait il donc point... ah c'était, vraiment agréable, rafraichissant, de voir un homme de pouvoir qui ne savait même pas qu'il en détenait la moindre parcelle d'importance... ou alors il le blanchissait trop et c'était simplement une méfiance de la part du scientifique ? Toujours était il que le pouvoir des soins était également le pouvoir de préserver la vie tout autant que de la condamner si un médecin refusait de prodiguer les traitement appropriés, et dans un tel cas était il encore digne de sa charge ou était il simplement un politicien en blouse blanche jouant de son autorité ? Ah évidemment... Kim comprenait il que le pouvoir qu'il détenait valait bien sa place de haut conseiller ? Car après tout, la totalité de l'autorité du monde n'avait plus la moindre importance lorsqu'on gisait, enfiévré et agonisant sur un lit de douleur et de maladie où seul le bon vouloir et l'abnégation de l'humble médecin pouvait un tant soit peu vous sauvez d'un funeste trépas... bien assez de dégât oui mais ce n'était certainement pas le moindre des pouvoirs, une grande puissance dissimulée sous des airs de pauvreté peut-être, mais certainement rien de futile.....

Et lui dans tout cela ? Pouvait on dire qu'il abusait de ses pouvoirs ? Oh dans un certain sens, oui largement, au delà même... mais marcher sur la corde raide était un plaisir ineffable pour lequel il aurait tout risqué, et après tout si on lui retirait son plaisir à semer le chaos partout où il passait il avait bien le droit de se rembourses autrement et puisqu'on omettait cela il se servait seul. Mais si il avait tendance à toujours tirer le meilleur de toutes situations à sa disposition et de toutes les manières possibles et imaginables, et les tréfonds seuls savaient qu'il en rencontrait tant et tant qu'il finissait par se demander si les Noscoiens n'avaient pas pour passe temps de lui servir ses outils sur un plateau d'argent et avec la candeur d'une jeune fille de bonne famille. Déjà d'un naturel profiteur et opportuniste cet état de fait renforçait ses traits de caractères au centuple... Tout comme il tirait son épingle du jeu présentement, ah certes il s'était attendu à un diner plus sage, c'était un fait qu'il ne niait nullement mais la tournure des choses lui plaisait tellement qu'il n'avait pas songé une seconde à y changer quoi que ce soit... après tout Kim n'avait nullement repousser ses gestes, au contraire même il avait allègrement jeter de l'huile sur son feu jusqu'à en arriver là, précisément là... Mais était ce donc la seule situation pour laquelle il se comporterait ainsi ? Évidemment non, n'importe quelle situation conduirait à l'apparition d'un excès quelconque même si il s'agissait d'un excès à retardement ou d'un excès camouflé en gentille petite plaisanterie inoffensive, aux autres d'être au courant que rien chez lui était inoffensif , de son sourire à ses yeux en passant par ses gestes et ses paroles rien n'étaient dépourvu d'un certain venin et bien heureux ceux qui n'avaient pas à le craindre... Kim était il l'un d'eux ? Pas encore, certainement pas encore, il en était loin et pourtant la route n'était pas mauvaise et il n'avait besoin que de quelques encouragement avant de faire craquer la chaine qui le retenait en arrière et l'immobilisait à l'entrée du long chemin comme un boulet. Et pourtant il était impensable qu'il baisse les bras, il avait décidé quelque chose et l'aurait quel que soit les manigances qu'il devait effectuer pour l'obtenir... un instant il pensa même à la gentille jeune femme qui croupissait dans une des cellules de ses prisons et faillit se fendre d'un sourire carnassier au possible, se retenant à grand peine... il n'en était pas encore là, pour le moment la gentillesse et l'attention, le mélange explosif d'une certaine tendresse et de sa volonté de fer semblait apporter de bons résultats, il n'avait qu'à se rapprocher petit à petit, petit pas après petit pas, centimètre après centimètre jusqu'à le faire véritablement tomber sans espoir de retour, charmer était un jeu qui lui plaisait énormément, il possédait des atouts indéniables dans un domaine comme celui là et avait une grande expérience en la matière. Charmer était un art en lui même, il avait ses codes et ses techniques, il avait ses courant et ses grands noms, il avait son inspiration et son goût, sa critique et ses nouveautés... comme la peinture ou la sculpture à défaut que ceux ci avait pour finalité une œuvre bien corporelle, physique, que l'on pouvait toucher du doigt là où le charme faisait valser les esprits et réduisait les cœurs en charpie, les taillaient en nuées de papillons aux ailes colorées ou les écraser sous son talon, les guidait dans la valse du remous des eaux noires sous la surface ou au milieu du ciel, parmi ces étoiles distantes et sublimes. Oui charmer était un art et un art qui ne se trouvait nullement à la portée du premier venu lorsqu'on tendait à en faire une discipline, le charme comme arme, comme outil, rangé aux cotés du pouvoir et des armes, de la parole qui l'englobait ou de la violence, partenaire d'un soir... Il avait trouver très tôt ses marques dans le monde du charme et l'avait cultivé comme l'une des nombreuses facettes de son talent, talent au service exclusif de sa majesté et de son humble serviteur bien entendu. Personne n'oserait lui demander d'aide en la matière... sauf peut-être lui... Il aimait charmer ses cibles, les mettre à l'aise puis récolter la sève de leur lèvres pour la conserver jalousement jusqu'à ce qu'elle serve de plus grande ambition que celui qui les avaient enfanté. C'était là fait indéniable et pourtant, ne se laissait il pas charmer, depuis peu... ne se laissait il pas aller à la pensée de douce boucles flamboyantes dans la lumière du petit matin tandis qu'un vent frai venait les faire jouer en arabesques à la beauté impossible à reproduire par quiconque, au souvenir d'une peau de soie et de lèvres d'où coulait l'argent le plus pur... princesse était un terme qu'il n'avait offert à personne jusque là, pas même à sa royal majesté l'impératrice, elle était sérénissime, altesse, dame, certainement pas princesse... princesse était un compliment, un terme auquel il donnait sens et qu'il avait finalement accolé, après l'avoir réservé pendant tant d'années, une seule personne, une seule fois... plus jamais... Et Kim ? Oui il le charmait mais c'était là une toute autre affaire que cette princesse qui le faisait sourire, et si il ne tombait pas pour son jeu ? Si ses efforts n'étaient malheureusement pas suffisant pour le faire pencher, ah et bien il essayerait autre chose dans ce cas, il avait toujours la gamine Kinsky sous la main pour organiser quelques petits évènements bien tourner pour récupérer la main...cruel et sans aucune morale ? Allons la morale n'avait rien à voir avec l'envie de gagner et cette envie était bien présente en cet instant. Cela n'avait peut-être était qu'une banale déviation de son plan de départ mais à présent s'était une affaire de première importance pour lui et il n'admettrait nullement la défaite même si il devait passer le reste de son temps à Nosco à essayer d'obtenir ce qu'il désirait... obsession ? Au travail très certainement mais dans le reste de sa vie également et c'était précisément ce qui le poussait à si bien réussir... Kim était son objectif et il atteindrai son objectif, c'était tout. Et sa princesse ? Encore une fois c'était une erreur de confondre amour et ce à quoi il s'adonnait en ce moment.. erreur grossière qui plus est... mais mieux valait ne pas trop s'attarder là dessus en pareil instant...

Surtout lorsque son but en question le saisissait présentement par les épaules pour l'empêcher de poursuivre plus avant et ponctuait le geste d'une question, question vraiment ? Y avait il la moindre réponse à donner ? Ses yeux bleus pétillants de malice et d'amusement s'ancrèrent dans les siens une fois de plus, offrant une réponse muette et tout aussi opaque qu'il était possible de le faire tout en restant, d'une certaine manière, claire... son regard, son sourire, tout indiquait un unique mot.. devine... parce que malgré le coté rhétorique de la question il y avait une réponse, et une réponse bien plus compliquée que l'on pouvait l'attendre et qui amenait un morceau de réponse concernant certaines choses plus ou moins... brumeuses... et qui le touchait de près. Il aurait naturellement pu se dégager, se soustraire à la poigne ferme qui l'avait saisi, malgré le peu de force physique qu'il possédait il était toujours au dessus et toujours lui, si il avait tenu à se dégager Kim aurait dû s'incliner ou en subir les conséquences... mais voilà il trouvait le geste hautement amusant, il en fallait, du cran, à un Noscoien presque lambda pour se saisir de lui ainsi, dans n'importe quelle autre circonstance il le lui aurait fait payer très cher mais ils avaient tout deux largement dépasser ce stade là.. il ne bougea donc pas, ne fit rien pour l'empêcher de le tenir comme il désirait, cela n'avait à ses yeux pas la moindre importance. Sa main se releva, revint glisser sur l'endroit où le cœur du médecin battait toujours, là où il continuerait de battre, dû il y veiller personnellement... ses doigts se crispèrent légèrement, se mouvant en d'infimes cercles pour caresser la chaire pâle eux, contraste violent une fois de plus et qui s'imprimait violemment sur lui comme un fer rouge, réveillant des mots prononcés tant d'années plutôt et qui n'avait cessé de se vérifier... pas comme eux... je ne suis pas comme ça... différent, physiquement, mentalement, qui d'autres lui ressemblait en Nosco ? Karl pour son charisme, Maeva pour sa peau sombre, aussi sombre que la sienne, Lou pour l'ombre, Micky pour l'amour du travail... mais pas d'ensemble, aucun ensemble sur lequel il aurait fondé une amitié, une fraternité, personne... et cela n'en valait plus la peine depuis longtemps, inutile de chercher et d'espérer, la plénitude était ailleurs...

« Il existe autant de notion que d'êtres humains, il existe autant d'étoile que d'espoir et de souhait et autant d'opportunité de plaisir et de paix que l'on peut s'en voir offrir... il n'y a pas de bien et de mal, il y a l'homme et son histoire, avec les faiblesses de chacun d'eux, leur force et leur moment de grâces... se cantonner au bien et au mal c'est omettre une vérité humaine primordiale... les hommes recherche bien des choses cependant celles à laquelle ils aspirent en toute circonstance c'est l'harmonie intérieur, qu'elle se nomme joie, amour, pouvoir ou quoi que ce soit d'autre n'a pas d'importance... je t'offre l'occasion de reposer ton esprit et ton être, ici, dans un sanctuaire où nul n'a de pouvoir en dehors de ma personne et je pense avoir prouver que je ne suis pas là pour te faire le moindre mal... »

Il cessa brusquement la caresse, se releva, coulant hors de l'étreinte des mains de Kim en se penchant pour déposer ses lèvres un instant contre sa tempe avant de contourner la table et de d'apporter, du coin de la pièce, deux plats richement garni... Ses yeux pétillaient toujours tandis qu'il servait les assiettes et débarrassait le champagne pour un rouge à la robe de velours sombre et au parfum lourds qu'il servit en petite quantité pour l'un et en grande pour l'autre, y versant de nouveau et subversivement une dose de poudre, pour le plaisir. Puis il s'assit à sa place et posa son regard sur son invité, haussant un sourcil fin tout en jouant avec le bord de son verre, faisant tourner le liquide sur lui même en en appréciant la texture... Il avait bruler un nombre de degré considérable en une seule soirée, il était temps de faire redescendre un peu la pression, de laisser respirer Kim pour mieux le ferrer par la suite.

« Et bien je ne peux pas dire qu'il s'agisse d'un repas de roi, tu me donnera très certainement raison, mais je puis toutefois affirmer qu'il fait honneur à la soirée. Je ne mange en général pas chaud, avec la somme de travail que j'abats c'est devenu un luxe dont je ne puis que rêver... mais enfin, pardonne la digression, mieux vaux ne pas me laisser parler travail ou nous n'aurons pas avancé avant demain matin ! Prend tes aises, mes invités peuvent toujours considérer ce lieu comme le leur tans qu'ils ne touchent pas à mes... dossiers. »

Il était tout à fait conscient d'avoir brutalement ramené la scène à un plan des plus banales mais c'était ainsi, il avait jouer nombre de cartes en une seule manche et à présent ce serait un jeu plus subtile et plus dual, Il avait mener maintenant à Kim d'avancer si il le voulait...tant que durait son penchant pour le charme bien entendu. Que le bon docteur mette trop longtemps à se décider et il donnerait un coup d'accélérateur des plus violents...
Howard A. Heavs
Howard A. Heavs
~ Haut Conseiller ~
~ Commandor ~
Section Judiciaire


Camp : Guilde Impériale
Profession : Haut conseiller, commandor de la brigade judiciaire
Âge réel : 130 ans
Âge d'apparence : 26 ans

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Monde de Nosco
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Kim van Berghen Dim 8 Mai - 18:10

Il y a deux sortes de connaissances qui se transmettent généralement le savoir et l’expérience. Le savoir se caractérise par sa notion de vérité générale, une science dure à laquelle le temps ne changera rien, savoir c’était posséder des données sures, ne pas pouvoir en douter, pouvoir se reposer sur ces bases pour conquérir quelque chose d’encore plus grand. Avancer toujours plus en réunissant ce savoir, comme un avare compterait les pièces précieuses de son trésor, comme un enfant compterait ses billes et s’extasierait devant leur beauté. C’était comme une grande addition mathématique, ou presque jamais le savoir disparaissait. Non toujours il s’ajoutait pour former une masse encore plus compacte, encore plus cohérente telle un paradigme, on ne pouvait pas perdre le savoir car il restait, que ce soit dans les écrits ou dans ces connaissances qui flottaient d’être en être, transmises parfois le plus souvent de manière orale. Ces informations avaient été vérifiées et recomptées, on les tenait du fonds des âges, sans forcement savoir qui en avait été l’instigateur, sachant pourtant qu’on lui devait beaucoup, une pierre de plus à l’édifice qui prenait forme et semblait vouloir toucher les cieux. L’homme a toujours voulu être l’égal des dieux, pouvoir tout comprendre et tout connaître sans limite, dominer tout. Et pour cela l’histoire se répétait, l’humanité cherchait à construire une tour de Babylone qui effleurerait les nuages du savoir et voleraient leurs ailes aux anges. L’homme était et resterait cette créature avide de pouvoir et de savoir, cherchant à s’améliorer dans le contrôle des choses, de ce qui l’entourait, sans penser à se centrer lui-même pour tel un autodidacte se former et apprendre à se maitriser. Certainement car il y avait quelques mystères dans ce qui l’environnait, on préférait s’y pencher plutôt que de réfléchir à ce qu’il y avait de plus près à analyser. Qu’il est dur de faire son autocritique. Et pourtant à côté du savoir qui se gagnait par bataille face à divers adversaires, face à l’inconnu, il y avait chevauchant tout aussi fièrement l’expérience. Morceau de cerveau qui regroupe les souvenirs, qui classe et case en catégories diverses ces bouts de mémoires : ici les mauvaises expériences à ne plus renouveler, par-là les moments de bonheur à reproduire autant de fois que possible, ici un apprentissage de plus, tout au fond les histoires contées par d’autres… S’asseoir autour d’une table ou au coin du feu et partager des expériences, les comparer, les écouter puis les décortiquer, en tirer le maximum pour comprendre comment le monde tournait, comment la société fonctionnait ou même comment les femmes pensaient. Laisser les anciens relater leurs histoires, car elles étaient plus riches, plus entretenues et souvent débroussaillées, ils en prenaient soin de leur vie ceux qui pensaient qu’elle allait bientôt finir, qu’ils arrivaient au bout de la corde et qu’il fallait faire le point sur ce qu’ils avaient accomplis. Ils étaient alors les plus loquaces, ceux qui avaient des détails jamais entendu auparavant, qui semblaient toujours garder une part de mystère tout en se pliant volontiers au jeu des questions. Ils n’aimaient pas parler de leurs traumatismes, pourtant ils évoquaient de précieux conseils, des méthodes pour éviter les pièges du destin. Parce qu’ils avaient réussit à survivre jusque là.

Généralement lorsque l’avenir est trop sombre, et que la terre renferme les pires montres issus des enfers, on se tourne vers la voute céleste pour chercher une réponse. Que ce soit le soleil doré qui était le seul habilité à vous éclairer vraiment, à réchauffer un cœur malade et à donner une couronne d’or à ceux qui la méritait, tressant parfois une récompense en forme de branche d’olivier, symbole de longévité, d’espérance mais aussi de victoire. L’homme se laissait souvent dorer sous l’éclat de cette étoile composée d’hydrogène et d’hélium, sans doute car il régnait seul et tentait de repousser les nuages, alors que la lune était toujours accompagnée de sa traine d’étoiles qui parsemaient le ciel de milliers d’éclat argentés. Symbole divin entre tous, il représente la possibilité de la vie sur terre. Quand aurait il été à Nosco s’il n’avait pas été là brillant avec force ? Aurait-il été possible de sortir, de travailler et de tuer sans sa présence rassurante ? Il semblait même que les rebelles n’aient jamais tenté de s’en prendre à lui, symbole trop présent, trop indispensable entre tous. On voulait la tête de l’impératrice pas celle de la Vie avec un grand V. Le globe servant d’enceinte à Nosco aurait sans doute parut bien terne s’il n’y avait eu l’astre pour le décorer, unique et magnifique de simplicité, il remplissait l’espace à lui tout seul, formant un univers et le dominant. La lune quand à elle chantait des comptines mystérieuses aux enfants de la nuit qui venaient l’interroger, elle leur murmurait à l’oreille conseils et avertissements. Jamais seule elle aimait s’entourer, présence rassurante où chacun pouvait avoir sa place autour d’elle, pour la rendre encore plus magnifique et l’élever à un rang encore plus imprenable. Le miroir de la nuit avait cette touche de romantisme, sans doute accentuée par l’ombre du soir qui la couvrait et la protégeait, elle rendait les amoureux étrangement attirés l’un par l’autre, leur soufflant qu’il ne fallait lâcher la main de l’âme sœur, sous peine de le ou la voir disparaître sans un bruit. Elle rendait les écrivains poètes et les auteurs amoureux. Sacrifiant la vie active et stressée du jour, pour un doux repos, un calme mêlé de l’excitation nocturne. La lune était l’apaisante présence de glace qui vous fixait d’un œil sombre en vous jugeant. Pourtant si vous faisiez un écart, une erreur, elle vous accueillerait encore dans ses bras envoutant, quitte à perdre la face et à se changer en croissant pour vous bercer sur ses courbes de femme. Si les rois descendaient du soleil, alors Joséphine de Bussy avait été enfanté par la mère de la nuit. Elle avait la même grâce et la même froideur, et aimait s’entourer d’un Haut Conseil, tout aussi puissant et rayonnant que les étoiles. Elle régnait seule tout en délégant les tâches ingrates pour se concentrer sur le principal, la survie de sa communauté, Nosco. Howard Allan Heavs était l’une de ces étoiles, ange tombé du ciel à qui l’on avait coupé les ailes, il avait pourtant gardé un regard du bleu étoilé de l’obscurité.


Toutefois le mot expérience pouvait aussi avoir un sens bien plus scientifique, cruel et froid comme un laboratoire hyper surveillé donc il serait impossible de s’échapper. De tout temps on avait utilisé des cobayes animaux ou humains pour expérimenter, que ce soit des médicaments, des produits, des tortures… On les avait observés physiquement et mentalement, car les expériences pouvaient aussi porter sur ce qui était cérébral. Comment réagit une personne aux simulations de stress et est elle capable de s’en relever ? Les animaux peuvent ils tous apprendre grâce à un système de récompenses et de punitions à effectuer une action précise ? La nourriture et le bien être était toujours la carotte que l’on présentait au fruit des expériences. Dans un autre monde, il aurait sans doute fallut payer les plus avares et les moins respectueux de leurs corps, mais à Nosco on avait de quoi se fournir, par les prisonniers, rebelles ou traitres au régime, ce qui revenait au même après tout non ? Les animaux manquaient, pourtant il y en avait bien assez parfois pour ce que l’on voulait faire, et ils avaient l’avantage de ne pas vieillir, tous comme leurs confrères humains, ainsi un testeur pouvait servir à diverses expériences. Et il en fallait beaucoup pour améliorer les connaissances scientifiques de Nosco, un monde où tout ne tournait qu’autour de la technologie et des combats. Personne ne s’arrêtait dans la fourmilière, la reine était sans doute la seule à pouvoir observer l’agitation autour d’elle et à en sourire. On en apprenait toujours plus et tous les jours au Sapientia concernant bien des domaines qui serviraient à améliorer les aliments, les conditions de vie, la médecine, les exosquelettes, les technologies informatiques ou bien encore les armes. Tout était une masse d’informations et de recherches qui ne cessaient jamais, prenant parfois une pause le weekend et encore. Certains scientifiques étaient si concentrés dans leurs recherches qu’ils voyaient peu la lumière du jour, et communiquaient encore plus rarement, si ce n’était pas des rapports à leurs supérieurs pour l’avancée de leurs recherches. Ils se dévouaient corps et âme à leur art et ne pouvaient s’en détacher car c’était leur drogue. Kim était bien différent de ces derniers, préférant partager équitablement sa vie professionnelle et personnelle, il avait besoin de contact humain. Rester cloitrer dans une salle à réfléchir c’était bon pour lui et il préférait se concentrer sans personne pour le distraire autour de lui, mais il n’aurait jamais tenu sans savoir qu’à côté il pouvait sortir, s’amuser et parler. Vivre en fait. La vie était trop courte, bien qu’éternelle à Nosco, pour qu’on la gâche sans en profiter.

Kim ferait des expériences scientifiques, et avait déjà utilisé Steve, avant qu’il ne s’attache à lui. Tester et comprendre le mécanisme de la vie. Démonter une machine pour s’extasier devant ses engrenages, créer de toute pièce un robot et ensuite le contempler se mouvoir et marcher à la perfection. Van Berghen aimait lorsque tout fonctionnait selon ses plans, tout en appréciant les surprises qui pouvaient se glisser, ces petites pièges qu’il fallait alors démêler, comprendre et anticiper si possible, ou sinon ajuster lorsqu’ils se révélaient. Il se sentait chez lui entre les murs blancs du Sapientia, entre ces blouses blanches qui parlaient parfois un langage incompréhensible aux néophytes. Chaque nouvelle idée était un monde à découvrir, à tester. S’il jouait sur ce qui était physique et palpable, ce n’était pas le cas du Haut Conseiller. Jouer sur les informations, rassembler des données pour les transformer en nouvelles métadonnées ou en bases et dossiers. Howard Heavs préférait sans doute teste le poids et l’impact que pouvait avoir une révélation, savoir ce que cela donnait de poser ces quelques paroles au creux de l’oreille de la bonne personne. Observer le schéma social, décrypter les liens entre les personnes, trouver et casser totalement le réseau social d’une personne. Il était tellement facile de briser les soutiens d’une personne, il suffisait d’une simple rumeur, vraie ou pas, là n’était pas l’important. La rumeur d’une traitrise, ou d’un lien avec la rébellion suffisait généralement pour éloigner la plupart des personnes. Bon, il ne fallait pas compter Kim parmi eux, il était plutôt du genre à rester accroché. Certes, il n’avait rien contre les rebelles premièrement, et de deux il n’était pas de ceux qui reculent devant un peu d’imprévus. Il n’aurait cependant jamais aidé ouvertement les membres de la confrérie. Non, il ne les détestait pas et s’y intéressait, mais sans leur apporter aucun soutient. Comme un habitant lambda pourrait observer des résistants s’acharner à tourner le sort. Il n’était pas de ces idéalistes, ou de ces braves qui se lancent ainsi dans le danger sans réfléchir. Et puis après tout les nosciens lambda avaient autant besoin d’aide que les habitants du sous-sol. Il ne fallait pas désespérer de la situation, un jour les choses s’améliorerait sans doute pour les deux camps, et le vainqueur pourrait réécrire l’histoire, cachant dans l’ombre les parties gênantes qui lui déplaisait. Seuls ceux qui avaient vu et l’avaient vécu en porteraient le témoignage réel mais malheureusement subjectif. Voilà pourtant l’information était si importante, qu’on la contrôlait avec tous les moyens répressifs possibles. L’art, les journaux, la télévision et même les différents réseaux, ainsi que leurs vies privées. Tout était constamment observé et décortiqué. Ils étaient tous sous-surveillances, comme un grand test où s’ils échouaient une seule fois, ils retournaient à la case départ, dans les papiers des gens dangereux, probablement traitres et à tenir encore plus à l’œil. Ils étaient entourés, et tout n’était qu’une vaste expérience pour ceux d’en haut. Ils jouaient avec leurs marionnettes et contemplaient le spectacle en applaudissant. Il leur suffisait de diffuser avec parcimonie les informations, de mettre quelques omissions, quelques suppositions non vérifiées, et on obtenait une vérité en demi-teinte qui permettait à la Guilde de survivre et de prospérer. Ils étaient tous sous le pouvoir de ces mots et du Haut Conseil. S’ils voulaient la tête de quelqu’un ils l’obtenaient sans aucun problème. Ils en avaient les moyens et les compétences. C’est pourquoi ils étaient tant « respectés », tellement craint par chacun. Se mettre dans leur chemin c’était signer son arrêt de mort.

Si certains des Haut Conseiller restaient dans leurs appartements ou au Capitole, sans réellement se mêler à la population, d’autres étaient un peu plus sociable, sans s’abaisser au niveau de leurs compatriotes. Néanmoins pourquoi sortir le nez dehors alors que les caméras pouvaient dispenser tout ce qu’il était nécessaire de savoir ? Sans aucune possibilité d’échapper aux regards électroniques les nosciens étaient constamment sous surveillance. Il était si facile de contempler la journée entière de quelqu’un dès qu’il avait passé le pas de sa chambre et prit sa douche, dès lors il ne pouvait plus éviter de vivre dans la sphère publique. On pouvait s’asseoir derrière un écran et écouter chacune de ses paroles, visionner et revisionner chaque minute. Ce qu’il mangeait, faisait, le nombre de ses tics, ses expressions, ses habitudes. Oui, il était si facile de décrypter la vie de quelqu’un avec tous les moyens disponibles, et il y avait tellement d’heures d’enregistrements sauvegardés sur les plus anciens qui vivaient déjà ici depuis plus d’un demi-siècle. Il était difficile de cacher quoique ce soit. Et un regard expert pouvait ensuite rapidement décrypter les expressions liées au mensonge, à la réflexion et ainsi de suite… Repérer les incohérences dans les discours, dans l’attitude ou dans les habitudes. Tiens quelque chose clochait ce jour-là, il a oublié de tourner trois fois sa cuillère dans son café pour faire se dissoudre le sucre. Certaines personnes avaient été analysées, que ce soit par les médecins qui avaient dressés un portrait psychologique ou par les membres de la section judiciaire qui s’étaient intéressés d’un peu plus près à un suspect. Voilà pourquoi personne n’était à l’abri, ils n’étaient que des rats en cage qui se devaient d’attendre la prochaine expérience. Sentiraient-ils l’aiguille mortelle lorsqu’elle délivrerait le poison dans leurs veines ?

Envieux de l’expérience des Hauts Conseillers, ces êtres qui avaient vécu plus d’une centaine d’année chacun à Nosco, non par contre il les admirait et les enviait. Il aurait tant aimé connaître et côtoyer Merio et Morgane de Welfort ou bien encore Joshi. Le nom du guide sacré finissait par résonner comme le nom d’un ami proche que l’on connaissait à force d’en entre parler et de ne jurer que par son nom, et pourtant on savait si peu de choses de lui… Howard avait eu cette chance de croiser les anciens, sans doute était-ce aussi ce qui lui avait permit de devenir l’un des favoris de l’impératrice, car il l’avait connue avant qu’elle n’accède à de haut rôle. Il avait vu la construction de Nosco, l’établissement de ses lois, il avait pu observer chaque nouvel oublié. Peut être avait il aperçu Kim alors qu’il franchissait l’enceinte, puis lorsqu’il devenait brigadier et enfin lorsqu’il s’orienta vers la médecine et les sciences. Ou sans doute n’y avait il pas prête la moindre attention… Jusqu’à ces derniers jours, ou ces derniers mois ? Sans aucun doute le Haut Conseiller n’avait pas lésiné sur les renseignements, puisque c’était son domaine. On ne comptait plus le nombre de têtes qui étaient tombés par une simple décision de sa part. Et pourtant il n’était pas autant haït que Lou Jiwi Kemshir. Sans doute parce qu’au moins il ne prenait pas les gens de haut, malgré sa taille, et qu’il savait se faire discret plutôt que de se balader à Nosco en dévisageant les autres d’un sourire ironique. Non Howard était clairement différent. C’était sans doute aussi la force sur conseil de Joséphine de Nosco, elle avait réussit à assembler des hommes et des femmes qui ne se ressemblaient absolument pas et qui pourtant réussissaient à briller chacun dans leur domaine pour influer au mieux la santé de la cité. Ils avaient tous un don pour ce qu’ils faisaient, car oui chacun d’eux était doué, sinon le château de carte n’aurait pas réussit à monter aussi haut. Tous réussissaient à se supporter malgré leurs différences tout cela dans le but commun de servir l’impératrice et sa ville. Ils étaient les têtes pensantes et dirigeantes, tout autant que le bras armé, qu’il soit muni d’une arme alpha pour détruire les créatures, paré d’un bouclier pour repousser les rebelles ou bien revêtu du manteau des renseignements. Une armé d’élite à la disposition de la tête couronnée, groupe fermé et peu nombreux qui étaient des plus fidèles, les premiers et qui resteraient sans doute jusqu’à la fin, ils seraient les derniers… mais aussi ceux dont on ferait tomber en premier les têtes si jamais la rébellion parvenait à prendre l’avantage un jour. S’il y avait bien une chose qui permettait à Kim de ne pas craindre trop les Haut Conseiller c’était de savoir qu’ils étaient souvent arrivés à Nosco, avant même qu’il n’aspire son premier souffle d’air. Ils ne pourraient pas comprendre, sa vie et son passé. Certes ils pourraient saisir qu’il avait tous ses souvenirs et le considérer comme un danger, mais sans tout saisir, pas sans avoir d’autres informations, qu’on ne leur fournirait pas. Le tout semblait ridiculement stupide, mais après tout van Berghen préférait fréquenter ceux qui se considéraient comme simple habitant, malgré ce secret qui lui pesait. Ils jouaient tous à un jeu dangereux, heureusement le barillet de l’arme avec laquelle il jouait ne contenait pas un magasin plein, ils pourraient jouer à la roulette russe avec une chance de s’en sortir. Il suffisait d’avoir le souffle du destin avec eux, leur metteur en scène était un être impatient et moqueur pourtant il prenait soin de ses protégés à qui il réservait de nombreux cadeaux plus inattendus les uns que les autres.

Toute personne a une vision singulière du monde, mais chacun peut aussi considérer différemment son rapport à l’espace temps, certains restent trop concentrés sur la passé, oubliant presque totalement le présent et le futur, cherchant dans les méandres de l’Histoire ou de leur histoire une réponse à leurs questions, ne cherchant pas à faire de nouvelles expériences, mais à comprendre celles du passé… au point d’en oublier parfois de vivre. Joshi était là pour aider à avancer et non pas pour rester figé face aux souvenirs. Le passé peut avoir cette valeur sacré de référence et de source sure et avérée cependant il ne faut pas en abuser, car elle est impossible à modifier, on ne peut que l’observer en silence, ou bien la commenter, mais sans que cela n’affecte le moindre évènement. Tout est déjà gravé dans la pierre, celle de tous les morts tombés au cours du temps. On ne peut plus relever ceux qui sont tombés, ni interroger ceux qui ont vécu il y a de cela trop d’années, seul leurs témoignages peuvent perdurer. L’Histoire s’écrit par ses constructions et ses grands actes, oubliant ceux mineurs qui lui semblent indigne qu’on en garde une trace. L’oubli se marie à l’histoire. Pourtant le contraire n’est pas plus adroit. Se fier au futur, c’est jouer ses cartes lors d’une partie de poker, c’est parier et prendre un risque. Tout autant que le passé est sur, le futur repose sur l’incertain. Un château dont les fondations sont en sables, et qui sait si la marée ne viendra pas le balayer sans scrupules ? Il ne faut pas se contenter de prédire l’avenir, il faudrait pouvoir en contrôler tous les paramètres ce qui est presque impossible à cause du libre arbitre humain, de ces choix parfois stupide que l’on faisait en écoutant son subconscient, cette partie non logique de notre encéphale. Le futur était une brume où il était impossible de distinguer la moindre pierre, tandis que son contraire était clarifié même s’il restait toujours des zones d’ombres. A quoi bon tenter de percer le futur ? Surement car celui qui en détenait les clés devenait un maitre incontestable, avoir une prise sur le futur c’était pouvoir se placer de la meilleure manière pour affronter les évènements à son avantage et ainsi éviter les pièges. Ne plus laisser place à la surprise et ne plus se faire surprendre. Cela manquait de charme et pourtant c’était si pratique. Mais à vivre en prédisant le futur ou pouvait en oublier le présent, ne plus se souvenir qu’il fallait se soucier de l’instant même avant qu’il ne file déjà loin vers le passé. Tenter de se raccrocher au présent, c’était comme essayer de passer une muselière au vent, la seconde avait beau arriver forcement à ce moment précis, il était impossible de la saisir, de la faire ralentir dans sa course et avant qu’on ait pu mettre la main dessus, elle était déjà partie. Il fallait donc considérer ces trois époques, passés, présent et futur pour réussir à vivre réellement, ne pas en rejeter une sous prétexte qu’elle avait de nombreux désavantages. D’autres pensaient que la vie ne vaut pas d'être vécue si on ne la vit pas comme un rêve… puis qu’ils semblaient piégés dans cette enceinte, dans un monde qui pouvait parfois ressembler à l’enfer, alors autant en profiter au maximum.

Rester immobile, c’était se faire dépasser, devenir le lapin de la fable qui à trop avoir couru finit bon dernier. On a beau considérer que la loi du plus fort régit tout, certains oublient la théorie du grand Darwin, et sa sélection naturelle. Le tout n’était pas de chercher à montrer ses muscles, de foncer dans les souterrains pour tabasser le plus de créatures possibles, pour gagner le jeu il fallait plutôt s’adapter pour survivre, déclencher le mécanisme de l’évolution. Trouver sa place et sa principale qualité, savoir jouer la finesse et se glisser doucement pour éviter les adversaires. Savoir comment rester en vie, sans forcement que cela ne relève du combat quotidien. S’adapter pour survivre. Kim l’avait sans doute fait lorsqu’il avait demandé à être muté, changeant totalement de vie. Non, pas qu’il ne s’en serait pas sorti dans les souterrains, mais ce n’était pas son « truc », tuer, les souterrains sombres et sales. Il était passé de l’autre côté de la barrière, sans doute aussi grâce aux souvenirs retrouvés grâce à Joshi. Alors qu’il se souvenait il avait changé, se rapprochant de sa vie passée, mais en reniant aussi une partie. Non, renier n’était pas le mot correct, il l’avait assimilé et comprise, mais la rejetait en partie. Il s’était adapté, changeant ce qu’il avait été pour ce qu’il était maintenant. On changeait surtout mentalement, pour ce qui était des éléments physique et héréditaire il était difficile de les rejeter ou d’en changer. Depuis soixante cinq ans qu’il était à Nosco, et depuis les nombreuses années qu’il avait retrouvé ses souvenirs, il avait longtemps réfléchis à ce qui différait de sa vie d’avant et de celle-ci. Bien sur il y avait les différences imposés par Nosco, ses murs infranchissables, ses lois importantes, et pourtant il ne se sentait pas trop dépaysé. Il avait refait certaines erreurs du passé, sans doute parce qu’il ne s’y était pas assez intéressé avant, ou parce qu’il n’avait toujours pas apprit à refuser une proposition. Et pourtant en y regardant de plus prêt il était aussi l’exact opposé de ce qu’il avait été sur certains points. Il pouvait plonger son regard dans celui d’Howard sans… Mais tout cela resterait entre lui et lui. S’adapter cela valait aussi en consultation, on ne pouvait pas aborder chaque patient de la même manière, il fallait jouer la douceur avec certains, et la fermeté pour d’autres, blaguer pour détendre l’atmosphère, ou parler travail, réussir à trouver le ton juste. Réussir à faire passer chaque examen sans forcer personne, et encore plus dur parvenir à les faire revenir. S’adapter à son interlocuteur, c’était avoir un niveau de vocabulaire approprié, un niveau de politesse qui ne le blesse pas, un sujet de discussion compréhensible et plaisant pour les deux locuteurs, des gestes qui ne semblaient pas agressif, trop proche ou trop distant, des regards qui ne blessaient pas ou ne gênaient pas. Communiquer est tout un art qu’il faut apprendre et mettre en pratique. Généralement on ne s’adresse pas de la même manière à une personne ou bien à une foule. Il faut prendre en compte son public, les attentes de celui-ci. Joséphine de Nosco ne demandait pas des dossiers sur chaque habitant pour faire joli, ils étaient utiles et bien plus que ce que l’on pouvait penser. Faire des statistiques pour comprendre ce que pensait et ce que voulait le noscien lambda, bien sur il voulait la sécurité réconfortante de la Guilde et de sa Brigade, qu’on éloigne de lui le danger des créatures… oui, mais quoi d’autres ?

Mentir et se taire, n’étaient pas vraiment l’attitude habituellement de Kim van Berghen. Bien sur il lui arrivait de jouer sur la vérité, on modifiait tous un fait objectif pour le transformer par son regard et ses pensées, on évitait de parler de certains détails. Toutefois Kim était sans doute trop sincère pour ne pas réagir du tact au tact à certaines phrases, et Howard avait su trouver les mots justes, glisser ce qu’il fallait au bon moment, les yeux plongés dans ceux de sa victime qui n’avait pu que répondre par un cri déchirant. Se murant dans le silence pour ne pas en dire plus, mais révélant dans le même temps ce qu’il fallait pour certainement piquer la curiosité de son hôte. Au moins les caméras n’avaient elles pu capter l’expression de détresse qui était passée un instant dans ses yeux, expression de fragilité même. Certainement celui qui possèderait un jour son secret pourrait le briser aussi facilement qu’une porcelaine. Il y avait pourtant différentes façon d’interpréter ce « non » et tant qu’on ne l’avait pas comprise, il semblait difficile à manier. Rien ne servait donc de se presser et d’y attacher trop d’importance pour le moment, mieux valait comprendre pour mieux réattaquer, n’est ce pas ?
Jouer avec les mots ? Kim savait le faire habituellement, non pas par envie de manipulation, mais parce qu’il avait un assez vaste répertoire de discussions, et qu’il savait le plus souvent changer de registre lorsqu’il se sentait mal sur un autre. Tel un pianiste qui change de gamme. Pourtant il évitait rarement les questions directe, pas quand il était dans une situation inhabituelle, coincé dans un lieu inconnu et avec une personne qu’il pouvait totalement considérer comme un supérieur, même s’il n’était pas direct. Et la hiérarchie ça se respectait, on ne mentait pas à un supérieur, sauf si vraiment c’était une urgence. A Nosco, on ne voyait pas par les traits du visage qui étaient ces anciens à respecter, mais on apprenait très vite les grades et on reconnaissait à force ceux qui étaient arrivés avant vous et qui en savaient bien plus. Les yeux dans les yeux ne pas répondre ou éviter une question, c’était se montrer irrespectueux. Et le cri du cœur était sorti tout seul, comme si Howard avait touché d’une de ses flèches le palpitant pour le faire révéler ce qu’il savait. C’était son métier de faire révéler des informations intéressantes aux autres, tout comme il c’était celui de Kim de trouver ce qu’un patient lui cachait pour mieux pouvoir le soigner. Ils n’étaient clairement pas au même niveau, puisque le premier cherchait la petite bête tandis que le deuxième faisait cela dans l’intérêt du malade. Les deux métiers avaient leurs utilités, l’un plus concentré sur la psychologique de la cible, et le second sur son état physique, bien que le mental puisse aussi être prit en compte et soigné du mieux possible. Sans discrimination chacun devait pouvoir recevoir le même traitement, la même attention, et c’était pour cela que vie professionnelle et personnelle devaient être délimitées pour ne pas faire de favoritisme.

Pouvoir totalitaire et ses divers contrôles. Généralement cela commençait par une prise de pouvoir et l’impossibilité de remettre en cause ledit régime, puis le la surveillance des habitants, la mise en place d’une police d’Etat, des lois qui semblaient de plus en plus injustes, mais lorsqu’on avait commencé par accepter les premières il était dur de faire marche arrière. Une idéologie qui devait peu à peu s’imposer à chacun, par la diffusion contrôlé de l’information, la destruction de tout ce qui pouvait s’y opposé, que ce soit des écrits, des œuvres d’arts, ou des groupes. Prendre le contrôle des pensées, diriger la vie des habitants. Les nosciens étaient bien coincés, impossible de sortir de ce monde, et ils étaient dépendant de tout ce que leur offrait Joséphine de Nosco, argent, travail, nourriture, lieu de vie… Ils dépendaient de celle qui prenait soin d’eux, les enfermant dans une prison aux barreaux dorés. Mais la vie était si paisible et agréable dans ces geôles, il suffisait de ne pas désobéir. Se conformer aux règles et rester sage, ne pas faire de vagues, se glisser dans les rangs et marcher au même pas que tous, ne pas se faire remarquer pour pouvoir mener sa petite vie tranquillement. Il y avait de quoi se faire oublier parmi les quelques deux milles habitants, ne laisser aucune ratures sur son dossier était presque impossible au bout de quelques années cependant elles pouvaient aussi sembler mineur selon l’engagement et les services rendus à l’impératrice. Ils y avaient toujours des places plus tranquilles qui permettaient de vivre selon ses idéaux ou presque et d’éviter d’être prit à partie. Rester dans l’ombre des plus grands en prenant garde de ne pas s’exposer à la lumière des projecteurs, jouer les seconds rôles pour ne pas avoir à affronter le regard du public qui observait caché dans la fosse.

Kim ne détenait pas vraiment de pouvoir, si l’on considérait le fait qu’il restait fidèle à ses promesses et ses serments, ceux de cette vie là et de l’ancienne. Non, jamais il n’abandonnerait quelqu’un qui souffrait le martyr, à moins vraiment que cette personne l’ai cherché ou que sa mort soit nécessaire. Cependant il était de nature trop pacifique pour en vouloir à qui que ce soit, guilde, rébellion ou congrégation avaient le même niveau à ses yeux : des êtres humains abandonnés là sur la surface de la terre, perdus et sans espoir de secours réel. Alors il les aurait aidés sans contrepartie et sans distinction. Le serment d’Hippocrate l’y obligeait par ces mots qu’il avait jurés, par ce devoir dont il se sentait le garant. Il avait la possibilité d’aider autour de lui, de réparer ses erreurs, de ne pas en créer de nouvelles et peut être de limiter quelques injustices, alors il ne s’en priverait pas. Soigner était plus qu’un métier car c’était une passion. Et comme toute passion, il aimait ce qu’il faisait. Ne pas pouvoir aider quelqu’un, ne pas avoir la possibilité de réduire la douleur, ou même de la supprimer, par la mort s’il le fallait, était le cas de conscience le plus horrible pour lui. Il aimait rendre service et soigner. C’était comme un don héréditaire qu’il avait reçu de son père, la possibilité de guérir, dans les limites de la science. Trouver le mal et son origine pour ensuite le transformer et l’éliminer, qu’il devienne quelque chose de bénéfique. Oui, en fait il tentait de chasser et de supprimer le mal, pas celui abstrait qui vivrait toujours dans le monde quoi qu’il arrive, mais celui concret qui rongeait parfois les chairs, les os ou les nerfs, provoquant ainsi douleur et irritabilité. Se débarrasser des virus, des bactéries et de toutes les maladies. Réussir à lutter contre les infections, sans autres armes que des médicaments, des trouvailles scientifiques… un matériel bien différent de celui des brigadiers, mais qui nécessitait aussi un bouclier pour se protéger des attaques. Tacher de rester indifférent aux souffrances que l’on pouvait percevoir, sans toutefois y rester sourd. Savoir les observer et les calmer, puis les oublier pour ne pas en souffrir soit même. Ne plus compter le nombre de morts, de cicatrices vues… Se perdre dans le décompte des jours plutôt que dans celui des souffrances. Etre empathique aux douleurs, sans pour autant en être affecté pour ne pas y succomber à son tour. Ne pas se laisser frapper par tant d’horreur tout en restant conscient de leur atrocité. Ne pas se laisser abattre mais au contraire y trouver la force de lutter encore plus. Quels étaient les ennemis réels ? Ceux qui étaient la base de tout pouvaient se résumer à quatre mots : créatures, rebelles, armes et maladies. Se déclinant ensuite en plus effets plus ou moins terribles et contre lesquels il fallait trouver la faille pour l’exterminer. Réduire à néant le danger, l’étouffer dans l’œuf si possible et ne lui laisser aucune chance de revenir.

Généralement en temps de guerre, lorsque l’on manque de bras et de chair à canon, on envoi des bleus sur le terrain, espérant qu’ils réussiraient toujours à faire un minimum, se fiant au terriblement parfait matériel qu’ils emportaient avec eux pour faire la différence et toucher leurs ennemis. On espérait que ceux qu’on venait juste de sortir du berceau de l’adolescence pourraient par leur jeunesse trouver des forces insoupçonnés, grâce à leur rage de vivre et de survivre, ou tout simplement par ce sentiment de rébellion qui grondait en eux, ce sentiment qu’il fallait changer les choses. Oui, armés ainsi ils pourraient se dégager de leurs chaines et défaire l’adversaire. Ils n’étaient pas formés, ils étaient encore si innocent mais ils avaient quelque chose pour faire pencher la balance en leur faveur. Ce candide sourire n’était il pas le meilleur masque pour cacher un tueur parfait ? N’y avait il pas l’espoir qu’une haine aveugle puisse être injectée dans leurs cœurs pour les rendre hargneux et désireux d’une vengeance qu’ils ne comprendraient même pas. Il suffisait de les pousser un peu, de ne pas leur laisser le choix, qu’ils signent un papier une promesse et on les enverrait au premier front, en ligne de mire de ceux qui voulaient eux aussi tuer pour conquérir plus. Pourtant on ne tenait pas compte de la psychologie, et si de jeunesse ils brillaient, ainsi que de force et de forme physique, quand était il de leur mental ? Statistiquement plus de quatre-vingt dix pour cent des soldats tirent à côté de leur cible lorsqu’elle est humaine, que ce soit consciemment ou pas d’ailleurs. Transmettre un tel ordre du cerveau jusqu’aux nerfs semblait parfois impossible, c’était un échec de la manœuvre. Comme il était impossible de se représenter mort et après un décès, on ne pouvait apporter la grande faucheuse à un autre que soit, à un frère un ami inconnu. On ne pouvait faire ce cadeau empoisonné et l’apprécier. Se transformer en monstre pour assouvir l’appétit d’un autre. Faire naitre le sang pour provoquer la ruine d’un être. C’était perdre sa propre humanité, se retirer de la société pour devenir un combattant qui ne pouvait avoir la même conscience que ceux qui l’entouraient. On pensait différemment lorsque l’on devait tuer. A côtoyer de trop près la mort, on finissait par la craindre tout autant qu’on la respectait… mais tout n’arrivait pas en un jour, et pour ceux n’ayant pas subit d’entrainement, de compréhension psychologique, la chose était impossible à faire. Tuer ? Pourquoi ? Non ! Il ne fallait pas surtout pas, jamais… Toujours tenter de conserver la vie, car à l’autre bout du viseur c’était sans doute le fils, la fille, le frère, la sœur, le père ou la mère de quelqu’un d’autre. Retirer la vie c’était se prendre pour Dieu et personne n’en avait le droit vraiment. On se l’attribuait sans savoir, et sans craindre de représailles alors qu’elles arriveraient forcement un jour ou l’autre. Il fallait se montrer modeste avec les cadeaux du ciel et non pas en réclamer d’autres.

La question était venue toute seule, comme le geste qui l’avait accompagné. Ca avait été risqué et il aurait pu devoir en subir de lourdes conséquences et pourtant Howard Haevs semblait le prendre à la légère, se contentant d’une réponse des plus mystérieuses, celle de tenter de faire lire par ses yeux ce qu’il en pensait vraiment. Laissant ceux de Kim songeur tandis qu’il glissait une fois de plus dans les orbes bleutés du Haut Conseiller. A quoi donc pouvait penser celui qui lui faisait face ? Laisserait-il un simple humain lire dans ses pensées ? Non, lui qui conservait si précieusement chaque donnée ne ferait jamais une telle incohérence, c’était prendre un tel risque pour si peu de choses. Et finalement ses lèvres s’ouvrirent pour laisser échapper sa pensée, fruit d’une longue réflexion, et d’une caresse passagère sur le torse de celui qui restait sous son contrôle. Il l’écoutait encore une fois, buvant ses parole avec bien plus d’entrain que l’alcool qui reposait sur la table, il préférait s’enivrer de ses mots plutôt que d’une indigne boisson. L’harmonie intérieure ? Cela faisait bien longtemps qu’il l’avait perdue et qu’il courait après sans pouvoir la rattraper. Les moments les plus heureux de son existence avait sans doute possible été ceux où il avait vécu paisiblement en famille, avec sa femme et ses enfants, si l’on ne considérait pas une partie de ses journées. Non il avait aimé cet agréable environnement, ce cocon familial. Pourtant il semblait impossible à reproduire à Nosco. Déjà il était impossible d’avoir des enfants, car chacun conservait donc âge, et ceux des enfants en bas âge qui arrivaient étaient plus des problèmes qu’autre chose. Rare étaient les femmes enceinte mais c’était pire encore. Heureusement ces cas là étaient rares, vraiment. Et puis il fallait trouver un travail à chacun, et les petites mains n’étaient pas forcement adapté à tout type de travail.
L’harmonie, c’était si facile à trouver en musique, mais dans sa vie personnelle c’était un défi bien plus grand. Il avait beau avoir vécu pendant trois ans une idylle avec Ambre Belham, ça n’avait jamais collé totalement. Ils étaient trop différents et opposés, et s’ils s’appréciaient ou au moins s’étaient appréciés, c’était fini définitivement. Ils avaient mit un point et un terme à leur relation. S’ils se parlaient encore c’était surtout dans le cadre du travail. Ils savaient que se croiser leur faisait mal à tout deux, et s’ils étaient passés à autre chose, il en demeurait au moins pour la jeune femme une rancune assez tenace, tandis que Kim ne lui voulait que du bien. Pourtant Ambre ne pourrait jamais être totalement en harmonie avec quiconque, car il lui manquait son âme sœur, Jade. Le scientifique lui ne pourrait jamais oublier sa femme, ni même Belham, mais il arrivait à faire abstraction, et puis il était tombé sous le charme de Karlovy. La belle et impulsive technicienne de la synthèse alimentaire du Sapientia. Il espérait que cela fonctionnerait, non il ferait tout pour…

Il s’était doucement glissé hors de l’étreinte, le laissant seul à sa réflexion, mais posant pourtant un dernier baiser sur sa tempe. Kim était perplexe, perdu dans un labyrinthe qui lui avait semblé d’abord franchissable et maintenant impressionnant. Dans quoi s’était il encore laissé emporter ? Trois mails et voilà… Non définitivement il se plaçait souvent au mauvais endroit au mauvais moment, et pourtant cela lui permettait souvent d’apprendre des choses intéressantes. Il se sentait étrangement rassuré tout en sachant qu’il n’était pas à sa place ici. L’attitude d’Howard n’arrangeait rien. Heureusement le fait qu’il apporte de quoi rassasier leurs deux estomacs rapporta la rencontre à un contact plus terre à terre, plus réel et moins abstrait. De même lorsque l’hôte changez d’alcool pour laisser une rose rouge écarlate se faner dans leurs deux verres. Liquide au parfum exquis qui ensorcelle l’esprit des moins prudents. Kim fut cependant agréablement surpris de voir que son invité avait compris le message et ne lui versait pas autant d’alcool que pour lui-même. Au moins tentait il de le mettre ne confiance sans forcer sur l’alcool. Kim tentait de se souvenir de ce qu’il avait lu dans l’après-midi dans le dossier nommé « Heavs », il n’y avait jamais grand-chose sur les Haut Conseillers, juste le nécessaire vital. Une photo de lui il y a bien des années, et pourtant ce visage n’avait pas changé, pas une seule ride et c’était bien normal. Rien concernant la prise régulière de médicament, et pourtant, il venait une nouvelle fois d’ajouter une poudre inconnu dans son verre de vin rouge. Attisant une fois de plus la curiosité du médecin, mais aussi son envie d’intervenir, de savoir, comprendre et d’empêcher, s’il le pouvait une erreur… Il laissa pourtant une nouvelle fois Howard l’absorber dans ses paroles, il se sentait mal à l’aise de l’emploi du tutoiement dans la bouche d’Heavs alors qu’il l’aurait considéré comme normal pour n’importe qui d’autre. Non, en fait ce n’était pas l’emploi du « tut » qui le dérangeait au contraire, c’était juste qu’il ne pouvait se permettre la même chose. Par principe et par politesse. Il répondit seulement voyant à quel point les assiettes étaient plus remplies par les deux mets, qui avaient apparemment étaient préparés avec soin, si ce n’était avec l’amour d’Howard, que ce repas ne pouvait certainement pas s’offrir pour un noscien lambda sans qu’il soit pour un évènement particulier.

Je ne me plaindrais jamais de la nourriture, sachant le nombre impressionnant de barres vitaminées que je consomme par an, et je vous suis bien reconnaissant de l’invitation. Parler travail ne me dérange pas le moins du monde, mais nous avons tous deux l’obligation du secret professionnel qui nous oblige à taire certaines informations, qui ne pourraient donc pas être abordés dans la discussion, et j’en suis navré. Cependant vos dossiers n’ont rien à craindre, surtout quand j’ai la chance de pouvoir bavarder, la lecture est un penchant que je réserve pour mes heures solitaires.

Curieux mais pas fou, loin de là. Dérober un secret à un Haut Conseiller c’était comme dérober le secret du feu aux dieux de l’Olympe et c’était s’exposer à des représailles certainement pires que celles de Prométhée, et il n’était pas près à prendre le risque si ce n’était pour un enjeu réellement intéressant. Non les dossiers n’auraient aucune criante à avoir de possibles caresses de Kim, il les réservait à de plus douces jeunes femmes. Pourquoi Howard Allan l’avait fait venir ? Il l’ignorait encore, ses mails avaient été assez flous et ils pouvaient n’être qu’un prétexte, doux mensonge pour couvrir une vérité plus cruelle. Pourtant Kim ne voulait pas laisser la possibilité à Heavs de diriger toute la soirée, et il avait aussi ses questions. Quelle chance que cette table soit si petite et qu’il soit si aisé d’y tenir une conversation à deux, ou bien de se pencher en avant, dans un geste qui rappelait celui qu’avait eu l’habitant de l’appartement quelques minutes plus tôt, pour saisir la main qui tenait de verre de vin rouge, arrêter le mouvement de vagues et faire reposer le pied de la coupe sur la table, avant de déclamer.

Je ne peux pas décemment vous laissez vous empoisonnez devant moi sans réagir. Si c’est un médicament, alors vous devez sans doute savoir que le mélanger avec l’alcool est des plus dangereux pour votre foie, si c’est une drogue, alors vous devez vous douter qu’il existe bien d’autres moyens d’avoir accès à ces paradis artificiels. Ceci n’est qu’un conseil d’ami, votre santé se doit d’être irréprochable si vous voulez pouvoir travailler correctement. Il n’est point de médecins qui laisseraient quelqu’un se faire du mal sans au moins poser un avertissement.

Il lâcha la main, comme à regret celui de ne pas pouvoir avoir plus d’influence que quelques mots sur Heavs, le pouvoir de décision restait entre ses mains tout comme Juliette avait choisit de se sacrifier pour son Roméo. La passion ne s’expliquait pas, ni même les addictions. On en était juste dépendant, tout comme l’amour faisait battre les cœurs. Kim savait que Lucia Stevens avait tout un petit commerce illégal, des consommateurs réguliers qui lui prodiguaient protection et bien plus. Il ne s’était jamais mêlé de son commerce, préférant en être au courant pour saisir tous les aspects de problèmes que pouvaient avoir ses patients mais sans plus. Lucia était son amie et il n’irait jamais les dénoncer, surtout sachant que la Guilde était forcement au courant, ou se doutait bien de quelque chose. Elle devait avoir de puissants alliés, toutefois il ignorait le nom de ses clients réguliers. Il ne posait pas ce genre de questions et leurs discussions avaient bien plus d’intérêts sur d’autres sujets. Elle menait sa vie et il entendait bien lui laisser sa part de secrets, tout comme il avait les siens. Ils n’étaient qu’amis, des amis proches qui aimaient à discuter et à partager leurs points de vue, ou poèmes lorsque cela était possible, voilà qui les satisfaisait tous les deux grandement. Avait il dit quelque chose qui mettrait en colère le Haut Conseiller ou celui-ci ignorerait il tout simplement la remarque par un sourire ?

Et soudain, alors qu’il pensait addiction, produits dangereux, alcool, il ne put s’empêcher d’avoir l’image de Tristan en tête. Oh oui, le commandor de la section information avait beau être un ami très cher à Kim, c’était certainement son patient le plus difficile, peut être aussi celui à qui il attachait le plus d’importance et de temps. Lui apportant régulièrement à manger pour qu’il se nourrisse, et profitant de la générosité de Darek qui laissait toujours sa porte ouverte, pour s’inviter chez lui et vérifier qu’il allait bien. Traktueur, comme on le surnommait sur le réseau avait été alcoolique, mais il souffrait encore de bien d’autres maux, et de plus il avait été enlevé par les rebelles, ce qui n’arrangerait certainement pas son état physique et mental. Shane Lewis, celui qui l’avait remplacé dans son rôle de surveillance avait comme lui plongé dans milles tourments, mais le jeune homme semblait s’en être sortit et avoir reprit le dessus, ce qui était une bonne nouvelle. Tout cela en grande partie grâce à Aaron Smith. Oui, parfois un seul être pouvait faire la différence, et sortir quelqu’un du trou de la tombe qu’il se creusait. Que ce soit un amour ou un ami, les liens du cœur pouvaient faire beaucoup pour secourir quelqu’un, l’aider à se relever et à oublier ses tourments. Howard avait peut être tout simplement besoin de cela, un confident, un ami, quelqu’un à qui faire confiance tout simplement. Mais accepterait il une main tendue, ou la repousserait il violement ? Tout ne dépendait que de lui, car Kim ignorait son passé, ce qu’il avait pu traverser. Au pire, ou au mieux, il savait maintenant qu’il pouvait demander à Lucia, qui en saurait peut être plus sur cette poudre blanche, ou même à Karl Einheart qui avait été introduit dans la conversation. Le scientifique ne connaissait pas l’homme et pourtant, il était prêt à discuter avec lui, dans la limite de ce qui lui semblait raisonnable pour peut être comprendre un peu plus Howard Heavs. On avait tous besoin d’un soutient et d’une aide, et rarement on pouvait la trouver dans une substance chimique, car elles ne faisaient qu’empirer les choses. On, rien ne remplaçait les relations, on ne pouvait vivre sans parler à ceux qui avaient une opinion comparable à la sienne. Que cherchait Howard et qu’attendait-il ? Etait ce un appel au secours ou un piège ?

Ce qui avait ramené l’image de Tristan dans les pensées de Kim, lui fit aussi se souvenir d’un jour bien particulier. Une rencontre avec l’informaticien à l’Intendo, le médecin avait attendu son patient, et celui-ci s’était finalement montré. Dès qu’il avait voulu l’aborder, cela n’avait fait que fuir celui qui souffrait d’iatrophobie, voulant donc faire ralentir le pas qui se révélaient assez important, vu la longueur des jambes du géant, Kim avait alors employé la manière douce qui consistait à ridiculiser son ami pour le faire ralentir et certainement demander au scientifique de se taire. Ainsi il avait usé de nombre de mots doux et surnoms affectueux, à voix haute et faisant se retourner et rire plus d’un. Tout cela sans réussir à vraiment arrêter l’informaticien et son ordinateur qu’il tenait à la main. Pourtant il avait finit par le rattraper, le coller à un mur, pour enfin pouvoir lui parler quelques instants. Et il avait été surpris par un mot, ou plutôt un nom : « Julien ». Tristan ne l’avait pas appelé Kim, non mais par le prénom d’un autre homme, avant de s’évanouir telle une princesse de contes de fées. Tout cela pour finalement se réveiller dans l’appartement du scientifique, qui n’avait pourtant pas pu arracher le secret lié au nom à son patient. Non, le regard empli de tristesse de Tristan l’avait stoppé. Il n’était pas là pour le torturer mais au contraire pour qu’il aille mieux, pour l’aider et le consoler. Il s’était donc tut. Oubliant un instant le prénom. Pourtant celui-ci n’avait pas arrêté de le hanter depuis. Il ne savait à qui demander. Lucia était tout aussi curieuse que lui et assez bien renseignée mais elle était arrivé après lui, or il n’avait jamais connu de Julien, pas qui soit proche de Tristan, il datait donc d’avant… Qui pouvait lui parler d’une époque qui était révolue depuis près de soixante cinq ans ? Très peu d’habitants de Nosco, et sous couvert des caméras c’était prendre le risque qu’un jour Tristan sache qu’il s’était finalement renseigné. Non pas que l’informaticien lui en aurait voulu, car son regard avait dit qu’il ne voulait pas en parler, pas qu’il ne fallait pas savoir. Et pourtant, il ne voulait pas blesser son ami. Et puis une question jaillit dans son esprit. Howard Allan Heavs, celui dont le métier consistait à se tenir informé, et si lui avait la réponse à sa torture mentale ? S’il pouvait lui apporter une réponse, une explication. Il s’était rassit depuis qu’il avait saisit le verre de son hôte et il leva un regard pour plonger ses pupilles dans celles bleutées qui lui faisait face.

J’aimerais vous demandez… Avez-vous connu un certains Julien ? Qui aurait été proche de Tristan Darek ? J’aimerais en savoir plus sur lui…

La question pouvait sembler déplacée, alors que l’informaticien était prisonnier des rebelles, et pourtant enfin le repas prenait un tour plus platonique et c’était sans doute sa seule chance de se renseigner. De savoir et de comprendre. Car Howard avait l’expérience nécessaire pour se souvenir et connaître depuis le temps qu’il était à Nosco, c'est-à-dire avant Darek lui-même. Pourtant rien ne l’obligeait à répondre ou à dire la vérité. Si ce n’était peut être la pointe de curiosité dans le regard de Kim, l’attente qui semblait l’emprisonner tandis qu’il fondait ses espoirs dans la future réponse de son interlocuteur. Tueur d’espoir ou alors porteur de lumière ? Ce serait Howard qui choisirait son rôle. Après tout c’était sans aucun doute lui qui menait la danse. Lui répondre c’était l’obliger à être redevable de quelque chose, au moins d’une source d’information, alors se priverait il de tenir sous ses griffes Kim ? Lui révélerait-il le précieux secret qui se cachait sous un prénom ? Jusqu’à où pousserait-il les révélations s’il se lançait dedans ? Ferait il pâlir d’envie van Berghen en ne les lui révélant que petit à petit ? Non définitivement le repas était loin d’être fini, et il y avait encore tant de choses à évoquer. Et Kim était loin d’être endormis, fasciné comme il l’était pas les yeux d’Haevs et ses paroles, il n’était pas près d’avoir envie d’aller se coucher. Il se ferait sans doute mettre dehors à coup de pieds lorsque le Haut Conseiller serait fatigué, car pour l’instant il n’avait pas l’intention de quitter les lieux. L’Aedes était le lieu de vie qu’il préférait, et il n’aurait jamais voulu s’installer au Capitole, ce qui aurait revenu à se couper de ses anciennes connaissances et amis, pourtant rester une nuit ici ne le dérangerait pas le moins du monde, surtout si c’était pour discuter avec un homme ayant connu Nosco à bien plus d’époque qu’il n’en avait la chance. Tant de choses à évoquer, à discuter, surtout si c’était loin de l’œil curieux des caméras. Il était si rare de pouvoir parler à un Haut Conseiller en dehors d’une convocation pour un jugement ou pour un travail, surtout en tête à tête. Pourtant Heavs n’était certainement pas près à révéler tous ses secrets et ses mystères, en cachant plus d’un pour la suite, sans dévoiler ses pensées, planifiant doucement le chemin sur lequel il entrainait Kim sans scrupules. Son invité le suivait sans réfléchir pour le moment, s’arrêtant simplement pour commenter des détails ou poser des questions saugrenues qui lui venaient à l’esprit, alimentant doucement la conversation pour se laisser guider par la voix d’Heavs. Comme s’il était dans le noir et sans lumière et que seul les mots du Haut Conseiller pouvait lui indiquer dans quelle direction il était maintenant censé aller, pourtant les instructions n’étaient pas des plus claire, et sans doute trébucherait il ou se tromperait il de chemin. C’était à Howard de savoir s’il le ramasserait ou s’il le laisserait errer sans trouver la porte de sortie. Il n’osait porter nourriture à sa bouche, trop absorbé par la contemplation d’Howard et l’espérance d’une réponse. Sans doute ne mangerait il pas beaucoup ce soir, mais là n’était pas l’important, il voulait comprendre et apprendre. Et si Joshi l’avait laissé, abandonné après lui avoir donné son dernier souvenir, il lui faudrait un autre guide, une autre lanterne. Et la lumière venait souvent de là où on le l’attendait pas. Et si Howard n’avait rien à lui apporter, alors il tenterait à son tour de lui enseigner quelque chose, car après tout il lui avait insidieusement proposé un lien dans ses paroles, et si le Haut Conseiller accepterait alors ce serait sans doute le début d’échanges intéressants. Alea jacta est.
Kim van Berghen
Kim van Berghen
~ Chercheur ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Scientifique et médecin de la Guilde
Âge réel : 65 ans
Âge d'apparence : 30 ans environs

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Biologie
Niveau de Compétence: Maître

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