Ler Everdinne
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Ler Everdinne
[Nykolai] | Nom : Everdinne Prénom : Ler Surnoms : Aucun qu’il ne connaisse en tout cas, Ler, c'est déjà bien assez court comme ça. Age réel : 32 ans Age d'apparence : 26 ans Clan : Congrégation de Joshi Lieu de vie : Sanctuaire de Joshi, Concile Sexe : Masculin Profession : Prêtre de l’assemblée des sept, dévoué à la gestion du sanctuaire. |
Un visage aux traits nettement dessinés, presque ceux d’une statue, pointus, on ne peut plus masculins, deux sourcils arqués au-dessus d’yeux quasiment gris, une bouche fine et bien tracée, c’est la première chose que l’on remarque chez Ler. Son regard pénétrant en impose malgré une certaine jeunesse apparente, tout en retenue, bien que l’on puisse y distinguer l’éclat d’une certaine sauvagerie soigneusement contenue, et, loin de se priver de cet atout, Ler tire presque perpétuellement ses cheveux en arrière pour bien mettre ses yeux en évidence.
Naturellement mince, sans être réellement athlétique, il entretient un corps musclé juste comme il le faut pour être beau qu’il met en valeur avec discrétion et subtilité, n’aimant rien tant que les tuniques au col fendu et les pantalons juste assez amples pour être confortables.
Une démarche plutôt souple, pleine d’assurance, c’est son teint pâle qui annonce qu’il ne voit pas si souvent la lumière du jour qu’il voudrait bien le faire croire. D’ailleurs, il a beau prendre soin de son apparence lorsqu’il sait être vu, le reste du temps, on peut l’apercevoir rôdant dans le sanctuaire, les cheveux en bataille et de larges cernes sous les yeux, conséquence directe de ses nuits passées à lire ou à explorer le réseau.
Plutôt beau garçon, quoi qu’avec un côté légèrement déstabilisant, son charme pourtant, s’il opère, réside ailleurs.
Dans sa voix tout d’abord, grave et chaude, roulant les mots avec un accent particulièrement musical et bien plus prononcé lorsqu’il est fatigué. Et dans son attitude qui vient toujours appuyer ses dires ou ses intentions. D’autant que sa taille, dans la tranche haute de la moyenne puisqu’il frise le mètre 80, lui permet d’en imposer plus facilement.
Particularités physiques :
L’auriculaire et l’annulaire de sa main droite sont quasiment paralysés. Malgré une apparence à peu près normale si ce ne sont quelques cicatrices un peu trop épaisses, c’est à peine s’ils peuvent bouger. Des cicatrices de-ci, de-là, qu’il n’a pas récoltées à Nosco. Ler est gaucher, son handicap n’en est donc pas vraiment un, si ce n’est que parfois, la douleur qu’irradient ces vieilles fractures mal réparées se montre absolument redoutable. N’essayez pas de le convaincre de se faire soigner, il refusera net en répondant que ça a déjà été fait.
Autre détail n'ayant rien à voir, il a une plutôt jolie voix de baryton, bien qu'elle ne soit pas du tout travaillée. Seulement, on ne l'entend qu'en deux circonstances précises. Lorsqu'on le surprend alors qu'il était seul, et lorsque son corps est plus plein d'alcool que d'eau.
Sous ses dehors de statue marmoréenne, Ler est en réalité doté d’un caractère fougueux et pulsionnel. Au contact d’Allan et au fil des années, il a su apprendre (ou réapprendre) à tempérer ses ardeurs pour se montrer généralement sous un jour calme et posé, ce qui rend ses éclats plus déstabilisants encore. Eclats qui ne sont pas assez rares pour être inconnus des membres de la congrégation, chacun sait que le pousser trop loin dans ses retranchements est chose risquée, et nul n’ignore qu’il arrive de le voir pris de soudaines bouffées d’enthousiasme stupide et pourtant total. Le plus gros problème posé par le contrôle qu’il sait à présent s’imposer est qu’il n’est plus possible de deviner où et quand les soupapes lâcheront.
D’ailleurs, le contrôle de soi, très paradoxalement, est quelque chose de primordial pour Ler. Il ne supporte pas ces moments où son caractère reprend le dessus, il se révèle donc, après coup, d’une mauvaise foi et d’une mauvaise humeur redoutables à ce sujet. Trouvant toutes les excuses du monde pour s’en dédouaner si on les mentionne et en accuser quelqu’un d’autre.
Mais avant toute chose, Ler est un homme tenace. Une fois une décision prise, il la mènera jusqu’au bout, quoi qu’il lui en coûte en énergie, en temps ou en toute autre chose. Et c’est bien ce qui lui a permis d’atteindre son poste de prêtre de l’assemblée des sept. Naturellement attentif au moindre détail (il le faut pour se contrôler perpétuellement), du genre à anticiper tous les cas de figure qu’il puisse imaginer, il a été tout à fait logique de lui assigner le soin du sanctuaire, de ses occupants et de leurs activités, et de ses visiteurs.
Il n’aurait peut-être pas choisi cette voie là s’il avait disposé d’un talent autre, et si le poste de diplomate n’avait pas déjà été occupé par Artèmîa, mais, réaliste il a très vite compris que c’était là la force dont il devait user pour satisfaire son ambition. Il a cette capacité si pratique de savoir se fondre dans un moule sans pour autant y perdre toute individualité, peut-être parce qu’il choisit bien le dit moule.
Ler est quelqu’un de particulièrement lucide sur sa personne, et d’assez observateur, même s’il rechigne souvent à avouer à haute voix ce qu’il pense tout bas à propos de son caractère (c’est d’ailleurs un très bon moyen de le faire sortir de ses gonds que de le forcer à le faire, moyen de défense direz vous ? Tout à fait).
D’un naturel à sourire et à rire facilement lorsqu’il est en confiance, plutôt bavard d’ailleurs, même s’il veille en permanence à ce qu’il dit, intelligent et intellectuel, avide d’acquérir toujours plus de connaissances, il est d'un contact tout à fait agréable la plupart du temps. Encore plus lorsqu’il a bu un verre ou deux.
On le voit d’ailleurs rentrer de temps à autre au Sanctuaire, cul par-dessus tête, totalement éméché, braillant joyeusement des chansons sans paroles ni air réellement défini la plupart du temps. Mais s’il est un ivrogne parfaitement adorable, ses lendemains de cuite sont quant à eux redoutables, il semble vouloir infliger à tous les affres de la gueule de bois et ne tolère aucun des commentaires, si délicats soient-ils, faits au sujet de son état de la veille.
Plus charmeur que séducteur, il aime les femmes, à n’en pas douter, le monde du plaisir partagé étant bien le seul domaine dans lequel il se laisse aller à relâcher le contrôle qu’il exerce sur sa personne. Cela ne signifie pas qu’il soit un coureur de jupons, il a plutôt tendance à entretenir des relations de moyenne durée, jamais vraiment sérieuses et sans grands sentiments à la clé, qui se terminent rarement dans les larmes.
Il ne tombe le masque et les barrières que lorsque la confiance est absolue et totale, chose bien rare donc, qui n’est encore jamais vraiment arrivée à Nosco.
Ce qu'il/elle aime :
Sa chambre, au Concile, son antre, où il peut se détendre et laisser tomber le masque en toute tranquillité pour se reposer et où il entrepose certaines de ses découvertes (originaux ou copies, numériques pour la grande majorité, mais il a tendance à préférer disposer de plusieurs livres électroniques plutôt que de tout stocker dans un seul) faites au fil de ses fouilles intensives des bibliothèques matérielles et virtuelles.
L’eau, il prend des douches interminables, se baigne dès que l’occasion se présente, à croire qu’il a été poisson dans une autre vie.
Sa place au sein des 7, la sensation de pouvoir et de contrôle qu’elle lui procure.
Il résiste difficilement lorsqu’on lui propose, en toute amitié, de boire un verre, rechigne moins encore au deuxième et plus du tout au troisième. Il a d’ailleurs l’alcool particulièrement joyeux. Mais quel que soit son degré d’alcoolémie, jamais aucun secret ne lui échappe, les siens tout autant que ceux de la Congrégation. Ceux qui ont certainement tenté de le faire parler ainsi n’y sont jamais parvenu.
Ce qu'il/elle déteste :
Perdre le contrôle, d’autant plus lorsqu’il croit l’avoir, cela le met dans une colère noire.
L’oisiveté, même lorsqu’il se détend, Ler fait toujours quelque chose, qu’il s’agisse simplement de chatter sur le réseau ou de lire un livre, il a un besoin profond d’être occupé en permanence.
Et, conséquence logique, il déteste attendre, enfin, pour nuancer, il déteste poireauter sans rien faire.
Aspect que prend l'enceinte pour lui/elle :
Une rue, toujours la même, où qu’il soit, déserte et brumeuse, des murs de brique sombres et constellés d’impacts. Au loin, trop profond dans la brume, l’écho de cris, le bruit de courses désespérées.
Particularités :
Bien que tout simplement mauvais dans le domaine en arrivant à Nosco, il s’est acharné à développer des compétences en informatique. Même si elles n’atteindront jamais un niveau absolument remarquable, il se débrouille tout à fait honorablement, et y prend grand plaisir.
- Spoiler:
- Au fil des ans, Ler a acquis un savoir quasi encyclopédique concernant Nosco. Parfois volontairement, d’autres fois moins. Son peu de regard quant au clan de ses relations diverses lui fut d’une grande aide, les confidences sur l’oreiller également. Étant Congrégationnsite, il s’est toujours gardé d’utiliser ces informations contre un clan ou l’autre, tout à fait satisfait de se retrancher dans la neutralité. Ses fouilles approfondies de la bibliothèque du Sanctuaire et du réseau lui amenèrent une quantité incroyable d’informations de toutes sortes et lui permirent de découvrir quelques trésors. Ses escapades nocturnes ou non, et certains coups de tête alcoolisés sont venus combler une bonne partie des trous qu’il restait. Notamment une épopée mémorable, qui lui valu d’être vertement tancé à son retour, puisque, quasi indemne, on pouvait cesser de s’inquiéter pour lui.
Dans les cinq premières années de son existence noscoienne, un soir de beuverie, Ler décida d’aller faire un tour. Sans y prêter vraiment garde – il trouvait que la lumière avait salement baissé tout de même – il s’engagea dans les souterrains. Amusé par l’écho renvoyé de sa voix, il entreprit quelques vocalises, s’engouffrant dans les couloirs sans que la réalité ne se décide à le percuter. Ce qu’il percuta par contre, ce fut un mur dissimulé dans l’ombre, contre lequel il se cogna violemment. Et le rebond le projeta directement dans un trou le long du mur d’en face qui, s’il avait été plus gros, ne l’aurait pas laissé passer.
Il y a de quoi, en ces circonstances, dessouler en très peu de temps. Il retint le premier haut le cœur qui le secoua lorsqu’il réalisa la texture nauséabonde de ce dans quoi il avait atterri. Mais pas le deuxième. Quelques minutes plus tard, à peu près remis malgré ses jambes flageolantes, il entreprit de trouver un moyen de remonter. Bien évidement, le plafond était beaucoup trop haut pour qu’il puisse l’atteindre facilement et ressortir par où il était entré. Et avec ses doigts, il n’allait certes pas tenter l’escalade du mur poisseux au risque d’avoir moins de chance que la première fois et de se briser les reins à l’atterrissage. Il savait exactement où il était, dans les égouts, ce dont il ne connaissait pas la position, c’était de la sortie. Une douleur sourde pulsant à l’arrière de son crâne, il tenta vainement de se rappeler le chemin qu’il avait suivi pour arriver jusque là, espérant pouvoir le suivre à l’inverse et par en-dessous. Peine perdue. Il n’avait plus le choix, aussi sortit-il son arme de sous sa tunique – Dieu merci il ne l’avait pas perdue en route – et s’engagea avec circonspection dans les tunnels immonde.
Comment a-t-il fait pour sortir ? Il prétend ne pas s’en souvenir. Ce que tout le monde sait en revanche, c’est qu’il est réapparu au bout de plusieurs jours, puant, horriblement sale, sa tunique lacérée par endroits, totalement épuisé et délirant, manifestement victime d’hallucinations. Il lui fallut plusieurs jours pour se remettre de cette escapade malheureuse et être en mesure de subir la colère d’Allan.
Ce que personne d’autre que lui ne sait ? Il a erré dans les égouts plusieurs jours, se faisant aussi discret que possible, son odeur fort heureusement dissimulée aux narines des Créatures par la puanteur du lieu, n’hésitant pas à patauger des heures durant dans les liquides les plus infâmes pour éviter le moindre bruit d’éclaboussures. Cela fonctionna quelques temps. Jusqu’à ce qu’une meute réduite de Créatures ne repère sa piste. Armé, il put les tenir à distance un certain temps tout en essayant de continuer sa route. Cela fonctionna quelques temps. Puis une des Créatures parvint à l’atteindre, déchiquetant sa tunique plus que sa peau, il tira une dernière salve d’ondes alpha avant de prendre des jambes à son cou. Dès qu’il le pouvait, il tirait derrière lui, à l’aveuglette, mettant la majeure partie de son énergie déjà bien entamée dans sa course. Ce fut la chance, il le sait, qui lui permit de survivre. Il déboucha soudainement dans une vaste salle, réplique torturée de la voute d’une cathédrale. Les Créatures ne le suivirent pas.
Tout à sa jubilation, il ne réalisa pas ce que cela pouvait signifier. Ce n’est qu’une fois revenu en sécurité entre les murs du Sanctuaire qu’il put y repenser. Dans la salle stagnaient des nappes de gaz délétères que, bien sûr, il respira. Chose qui avait retenu les Créatures. La suite, il ne ment pas cette fois en le disant, il ne s’en rappelle pas. Il a tenté de traverser la salle, il a du y parvenir puisqu’il est encore en vie, mais rapidement, tout s’est troublé. Lorsque l’effet des gaz s’est dissipé, il était allongé dans son lit, dans sa chambre, bien à l’abri du Sanctuaire. Et ne croyez pas que cette expérience l’ai rendu téméraire. Il loue la chance qui lui a permis de s’en sortir vivant et n’a pas la moindre intention de réitérer l’expérience, d’autant que les plans qu’il a tenté de tracer à partir de ses souvenirs ne comportent pas le principal, l’endroit d’où il est sorti, celui par où il est entré, et le trajet entre la salle et la sortie. Autant dire qu’ils sont inutiles.
Arrivé à Nosco il y a trente-deux ans, s’étant donné le nom de Léonard Glerf – qu’il a fait modifier à l’instant où il a connu son vrai nom - Ler a beaucoup profité de l’expérience acquise ou retrouvée au fil des années. Enrôlé dans la Guilde, comme tous les nouveaux arrivants, il considéra vite comme un frein total et absolu à son existence le tabou qui pesait sur l’éventualité de retrouver son passé.
Quelques mois à peine après son arrivée, il hésitait. Rebelles ou Congrégation ? Il avait beau se sentir attiré par ces rebelles militant pour leur liberté, exigences qui éveillaient un vague écho dans sa poitrine, l’envie n’était pas réellement là, s’effilochant trop facilement à la lumière de la raison. De plus, vivre reclus dans les souterrains ne lui disait rien de bon, pas plus que de risquer la prison ou pire. Son choix était donc en bonne voie, jusqu’à ce qu’une rencontre fasse définitivement pencher la balance en faveur de la Congrégation.
Alors qu’il rôdait dans la chapelle du sanctuaire, y attendant presque l’illumination qui lui permettrait de se décider, ses pas croisèrent le chemin d’Allan Cadmun. Immédiatement soufflé par le personnage, il ne fallut pas longtemps pour que Ler lui voue une admiration quasi-totale. Le déclic se fit, il voulait à tout prix apprendre à porter un masque aussi bien que le faisait cet homme. Pouvoir irradier tant de calme et de sagesse, et ce malgré un regard tranchant dans lequel se lisait la méfiance et parfois même le mépris, pouvoir être considéré par la quasi-totalité de ses subordonnés comme quelqu’un de gentil alors que manifestement il ne l’était pas, voilà qui forçait le respect.
Quelques temps plus tard, il transférait ses maigres possessions au Sanctuaire.
Il lui fallut trois bonnes années pour se faire remarquer d’Allan et être considéré comme digne d’intérêt, une fois cette étape franchie, l’ascension n’en fut que plus rapide. Au-delà de son ambition propre, le jeune homme tomba dans les préceptes de Joshi à pieds joints, et s’il ne lui voue aucun culte, il respecte cependant grandement ses écrits et s’efforce de les suivre à la lettre, même si parfois, il entortille quelque peu les règles pour qu’elles lui conviennent mieux.
Ler sut se rendre indispensable à celui qu’il considérait déjà comme son mentor, principalement en le déchargeant des tâches les plus fastidieuses qu’il n’avait pas encore déléguées, et s’appropriant certaines des autres, s’en acquittant quasiment à la perfection. Petit à petit, service rendu après service rendu, il acquit une place auprès du Haut-prêtre, et, ses qualités enfin reconnues, finit par être nommé à l’assemblée des sept.
Peut-être que l’amitié sincère liée avec Artèmîa y était également pour quelque chose, mais il préfère croire que seules ses compétences lui ont permis d’atteindre ce niveau.
Qu’est-ce qui plut à Allan dans le caractère du jeune homme ? Sa ténacité, sa fidélité sans faille au chemin qu’il décide d’emprunter (et donc celui de Joshi), son caractère inattendu, le peu d’intérêt qu’il porte à la notion de bien et de mal, sa volonté d’apprendre, sa lucidité, ou peut-être seulement l’admiration et le respect dont il ne faisait pas mystère ? La réponse est difficile à donner. Si Ler apprécie le Haut-prêtre, s’il s’incline face à ses compétences et son expérience, s’il lui obéit, on ne peut pas dire qu’il se sente particulièrement proche de l’homme. Au contraire même, il s’en méfie, conscient que ces qualités dont il veut s’imprégner ne peuvent appartenir à un homme en qui il peut avoir toute confiance. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne se confie pas à Allan, jamais, pas plus qu’Allan ne le fait d’ailleurs. Les deux hommes se méfient l’un de l’autre, se reconnaissent, certes, et s’allient, mais il serait bien stupide de croire qu’il existe entre eux une quelconque amitié. L’affection, même rude, n’est pas non plus au rendez-vous. Ils se servent l’un de l’autre, en toute conscience de ce fait, en acceptent les tenants et les aboutissants. Parfois le ton monte entre eux, tout du moins du côté de Ler, parfois, il sort en claquant brutalement la porte et en marmonnant des imprécations ulcérées, mais le jeune homme sait où se trouve la limite et ne l’a jamais franchie en près de trente ans de service. Ce qui n’est pas le cas d’Allan, qui n’hésite pas à le pousser à bout lorsque cela s’avère nécessaire. Plus qu’un apprentissage particulièrement guidé, Ler apprend par l’exemple et Allan accepte de le laisser observer.
Cela fait un peu plus de quinze ans à présent qu’il occupe son poste à l’assemblée, menant sa tâche à bien et accumulant un savoir aussi bien pratique que théorique. A-t-il pour ambition de prendre la place du Haut-prêtre un jour prochain ? Bien malin celui qui saurait le dire. Toujours est-il qu’il entretient des relations au moins cordiales avec ses pairs et les membres de la congrégation et que sa capacité à veiller sur leur existence quotidienne sans s’y ingérer plus que nécessaire est fortement appréciée de tous et rend plus tolérables ses sautes d’humeur imprévisibles, d’autant que plus les années passent, plus elles s’espacent.
En ce qui concerne sa maîtrise du savoir noscoien :
- Depuis près de vingt ans qu’il y travaille, Ler a retrouvé une partie de son passé et continue à vouloir en combler les lacunes, quoi qu’il lui en coûte, aussi douloureuses que puissent être les bribes qui lui reviennent l’une après l’autre.
- Spoiler:
Un rocher, si près du bord de la falaise. Assis dessus, il contemple l’océan, et tant pis pour le vent qui le gifle violemment. Un soupir aussi long et gris que la journée. Il se sent tellement coincé dans ce corps trop grand pour son âge et trop maigre et faiblard pour qu’il puisse s’imposer à coups de poings. Il va falloir qu’il fasse quelque chose, même si au fond, il a plus envie de rester bien tranquille à la maison. Il n’est pas fait pour cette vie-là, il le sait. Mais c’est sa vie, il va bien falloir qu’il s’y adapte.
Un rire, suivi d’un gémissement, la douceur de deux cuisses galbées qui l’enserrent, le plaisir de se perdre dans le plaisir. Le regard malicieux et coquin d’une femme ravie de l’avoir dans ses draps. Une nuit chaude et repue, un corps féminin endormi dans ses bras, le parfum incomparable de ses cheveux, le souvenir vivace de son regard brillant, le paradis.
Le comptoir en bois poli par le temps auquel il s’est si souvent appuyé qu’il pourrait de mémoire en retracer la moindre zébrure, l’ambiance surchauffée, l’odeur de bière tenace, les grosses voix rauques qui chantent affreusement faux mais avec un tel enthousiasme… Et sa voix à lui, qui suit le mouvement avec une conviction feinte, plus ravi par l’ambiance et l’alcool que par les paroles et leur signification qu’il connaît pourtant si profondément, jusqu’au fond de ses tripes.
Might shine through the foggy dew… 1
Un coin de ruelle, une nuit sombre, un grondement haineux : « Traitor. Fuckin’ traitor. She died because of you. You gave us, you filthy dog.» Et chaque point est appuyé d’un coup de poing. Un gros poing noueux qui fait naître des gerbes d’étincelles douloureuses dans son ventre. Il rebondirait contre le mur s’il n’était pas appuyé contre. Il a raison, traître, c’est vrai. C’est vrai. Amertume, tristesse, souffrance, tout se mélange. Conviction également. Il finit par glisser au sol, et les chaussures lourdes et ferrées remplacent les poings. Il sent ses os craquer, le sang qui remplit sa bouche. Et tout se finit sur le claquement sec des os de sa main réduits en bouillie sous une semelle sale. 2
Un sourire dans la foule, l’éclat d’yeux verts, les pointillés de taches de rousseur. Il se faufile entre les marcheurs, s’excusant à voix basse lorsqu’il bouscule quelqu’un. Pour la rejoindre, il est là pour ça avant tout, même s’il prétend y croire. Mais elle joue avec lui, gardant toujours un peu d’avance sur lui, souriant à chaque fois que leurs regards se croisent. Il croit bien qu’il l’aime. Ca va plus loin que le simple désir, que le simple plaisir de sa compagnie. Enfin il la rattrape, et ils s’immobilisent, peu importent les imprécations poussées ici et là, il s’en fiche, et fait de sa taille un rempart contre la marée d’hommes et de femmes qui déferlent lentement autour d’eux. Est-ce qu’il va oser le lui suggérer ? Il ne le sait pas. Il ne le saura jamais. Un coup de feu, un hurlement strident, et soudain, c’est la débandade. L’enfer semble vouloir se déchaîner, certains tombent, le mouvement de panique l’entraîne loin de lui, détache impitoyablement leurs mains. Elle l’appelle, il l’entend, il la cherche, désespérément, il prie pour la retrouver lui qui d’habitude ne croit pas à ses prières. Il ne la retrouve pas.
Tell me why no one’s listening ; Is there nothing at all left to say (…)One cold winters night behind the clouds stars did hide ; And the ghost of our souls thanking Christ we`re alive (…)Will you dance with me now heavens child sang the clown ; We`ve nothing left to lose but your wings and
my frown (…)Tell me why no one’s listening; Is there nothing at all left to say ; In this world so unforgiving (…) So may the livin’ be dead in our wake. 3
Il l’a retrouvée. Après des heures et des heures d’angoisse à se tordre le ventre, il l’a enfin retrouvée. Elle n’a presque rien, juste quelques égratignures. Agenouillé près d’elle, il ferme les yeux, appuie son front contre sa poitrine immobile. Une larme aussi solitaire que lui coule le long de sa joue pour venir abreuver le tissu de la tunique. Un souvenir lui déchire la poitrine, ce rire si doux quand il s’était invité dans la cabine d’essayage, ses mains qui s’étaient glissées sous la tunique qu’elle essayait. La même tunique. Et l’exclamation outrée de la vendeuse quand elle les avait découverts.
So sorry, Eileen… dit-il dans un murmure étranglé, regrettant amèrement sa mort sans jamais remettre en question les actes qui avaient mené jusque là, sans s’autoriser à songer à l’avertissement qu’il aurait pu lui donner. Il aurait suffit d’un rien.
Caché derrière un arbre, il regarde la scène. Il ne pleure plus, tout ça est derrière lui. Il n’oubliera jamais. Il se le jure. Mais recommencera peut-être. Main droite bandée contre son torse sous son long manteau, casquette à carreaux enfoncée profondément sur son visage. D’ici une demi-heure, il sera parti, pour toujours. Il n’est plus en sécurité ici, même dans sa famille, plus maintenant, pas alors qu’ils savent. Eut égard à son ancien statut de fils ainé, son père ne l’avait pas épinglé pour le coup, mais ç’avait été de justesse. Traître à ses amis, traître à sa famille, l’ultimatum était tombé, il devait partir pour ne plus jamais revenir. C’était la seule concession qui lui avait été faite.
Sa plus jeune sœur l’avait rejoint, au cœur de la nuit, dans cette cachette qu’il n’avait montré qu’à elle, rien qu’à elle, pleurant toutes les larmes de son corps, suppliant pour qu’il reste, suppliant pour qu’il demande pardon, trop jeune pour vraiment réaliser que c’était impossible. Elle l’avait aidé à panser sommairement sa main horriblement tordue par les fractures multiples, elle lui avait ramené des bandes et de l’anti septique et l’avait soigné de son mieux. Il l’avait doucement taquinée. « You’ll be kinda terrible nurse, sweet dolly doll, d’you know that ?” Puis il l’avait serrée contre lui, aussi fort qu’il le pouvait, malgré ses côtes fêlées qui lui faisaient un mal de chien. Au matin, il l’avait ramenée à l’arrière du jardin qui bordait la maison, l’avait embrassée une dernière fois et était parti.
Et à présent, à regarder le cercueil descendre lentement en terre, il se disait qu’il avait de toute manière perdu les deux seules choses qui justifiaient qu’il reste. 4
Par la fenêtre où la pluie dégouline au point de brouiller le paysage, il ne regarde que d’un œil distrait les panoramas se succéder. Il descend dans le sud, là-bas, personne ne sait qui il est, il n’y a aucune famille, aucun ami, ils sont tous du nord. Son visage d’ordinaire plus avenant s’est fermé, la douleur pulse dans sa main. Il va devoir s’en occuper dès son arrivée. Heureusement, il a amassé un petit pécule, de petit boulot en petit boulot, de menus larcins en services rendus. De quoi repartir. Son voisin de compartiment a bien essayé d’engager la discussion, mais le mutisme du jeune homme l’a rapidement découragé. Peut-être prendra-t-il le ferry pour quitter l’île, il n’en sait rien encore. Nul besoin de faire des projets pour le moment, il verrait ce qui se présenterait. Des heures plus tard, il n’a presque pas bougé, n’a pas dormi, engourdi dans une semi-conscience de ce qui l’entoure, plongé dans des pensées nébuleuses. Quand il se lève pour quitter le wagon, il ne laisse qu’une chose derrière lui, une fine chaîne en argent, une toute petite croix catholique, abandonnées sur le siège. Il n’y a jamais vraiment cru de toute manière, et aujourd’hui, plus besoin de faire semblant. Tant pis pour ce bijou de famille, s’il y avait pensé, il l’aurait donné à sa sœur avant de partir. Trop tard, il restera là jusqu’à ce que quelqu’un le trouve.
“Hey ! Open that fuckin’ door ! » hurle-t-il en martelant la porte. « Give my money back ! » Personne n’ouvre, bien évidement, mais il continue à frapper aussi fort qu’il le peut. S’il en avait eu la carrure, il aurait tenté de défoncer la porte. Elle lui a tout piqué ! Tout ce qu’il avait dans les poches ! Toute sa journée de salaire, la saloperie ! Comme si trimer à l’usine n’était pas déjà assez inintéressant, il fallait en plus qu’il travaille pour rien. « Open the door you fuckin’ whore ! » Il pousse un long soupir en laissant retomber ses poings. Superbe insulte, la traiter de ce qu’elle est. Sale journée, surtout que ses talents n’en valaient vraiment pas la peine. Une journée de salaire, c’était cher payé pour cinq minutes passées avec la meilleure imitatrice de planche qu’il n’ait jamais rencontrée. Pas même un peu de chaleur partagée. Et pour couronner le tout, maintenant, il a mal à la main. 5
Détail qui peut compter, plus ses souvenirs lui sont revenus, plus son accent s’est renforcé, sans qu’il ne fasse rien pour le dissimuler. De plus, et cela se voit surtout lorsqu’il est imbibé d’alcool, bon nombre de chansons lui sont revenues, certaines associées à des souvenirs, certaines seules, et il les braille allègrement dès qu’il a un coup dans le nez. Et c’est bien tout ce que l’on peut obtenir quant à son passé. Peut-être Artèmîa a-t-elle su lui tirer quelques vers du nez, mais c’est au prix de la promesse de ne jamais rien en dire à qui que ce soit, Haut-Prêtre et Commandor compris, et quoi qu’il arrive, jamais rien de bien révélateur.
- Amours : Aucun à l’heure actuelle, quoi qu’il ai parfois entretenu de petites amourettes passagères, autant avec des guildiennes que des congrégationnistes, parfois même, mais beaucoup plus rarement, avec une rebelle.
Amis : Ler et Artèmîa s’entendent bien (mais qui ne s’entendrait pas avec elle ?), si bien même, qu’il en est venu à la considérer comme une sœur, et qu’il se montre à son égard aussi paternaliste et protecteur que peut l’être un frère, malgré le grand écart d’âge noscoien entre eux. Il désapprouve d’ailleurs totalement sa relation avec Judikhael Wienfield, comme il désapprouverait une relation intime entretenue avec un autre homme.
Ennemis : Aucun en particulier, ce n’est pas dans les préceptes de Joshi.
Autres : Pas réellement une ennemie à proprement parler. Mais en bon disciple, Ler pose le même regard que son mentor sur l’Impératrice, renforcé par le tabou qu’il a subi durant les premiers temps de sa vie à Nosco. En revanche, et ce bien subjectivement, la beauté et l’assurance dégagées par cette femme tempère une bonne partie du jugement qu’il peut poser sur elle.
Une tendance à être sympathisant des rebelles, même s’il n’en fera jamais partie, il est du genre à leur offrir un abri au Sanctuaire plutôt qu’à les mettre à la porte et faire en sorte que la Brigade puisse les attraper. Et cela ne tient pas qu’aux écrits de Joshi.
- Domaine de prédilection : Savoir Noscoien
Compétence principale : Savoir sur le monde de Nosco
Domaine secondaire : Sciences
Compétences globales :
- Informatique : Compagnon (ou apprenti, selon ce qui vous va le mieux, il n’atteindra jamais le statut de maître quoi qu’il arrive)
- Biologie : -
- Cybernétique & Mécanique : -
- Armes blanches : -
- Armes à feu : Apprenti
- Combat à mains nues : -
- Savoir sur le monde de Nosco : Maître
- Savoir sur les ondes alpha : Compagnon
- Savoir sur le secret de Nosco : Apprenti
- Souhaitez-vous mener votre quête personnelle du passé ? : Oui, mais rien ne presse.
Quel type de défi préférez-vous ? : Les deux, bien sûr !
- Prénom/Pseudonyme : Irène.
- Spoiler:
- Ainsi qu'une petite traduction si besoin était :
1 : Pourrait briller à travers la rosée brumeuse…
2 : Traître. Putain de traître. Elle est morte à cause de toi. Tu nous as vendus, sale chien.
3 : Dis-moi pourquoi personne n’écoute ; Reste-t-il au moins quelque chose à dire (…) Par une froide nuit d’hiver les nuages cachaient les étoiles ; Et le fantôme de nos âmes remerciant le Christ que nous soyons en vie (…) Danseras-tu avec moi maintenant, enfant du paradis, chantait le clown ; Nous n’avons plus rien à perdre que tes ailes et le froncement de mes sourcils (…) dis-moi pourquoi personne n’écoute ; Reste-t-il au moins quelque chose à dire ; Dans ce monde qui ne pardonne rien (…) Alors que les vivants soient morts à notre réveil.
4 : Tu feras une infirmière horrible, sweet dolly doll (intraduisible, expression affectueuse se rapprochant de « petite poupée douce »), tu sais ça ?
5 : Hé ! Ouvre cette p***** de porte ! Rend-moi mon fric !
Ouvre la porte espèce de sale p*** !
Age : Toujours le même.
Localisation géographique : *sic*
Comment avez-vous connu Nescio ? J’étais déjà là hier.
Code de validation : ok by Joshi
Autre, si le coeur vous en dit... : Avec l’accord tacite et implicite du Guide Sacré et de Ta Majesté.
Dernière édition par Ler Everdinne le Sam 28 Aoû - 23:36, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Ler Everdinne
Nous voilà enfin^^
En te resouhaitant la biennvenue parmi nous
Alors, alors, quasiment tout nous va. Deux petits points en fait :
Dans Aime/déteste : peut-être préciser que les livres réels sont rares
Dans les souvenirs : pour le nom Everdinne, où est-ce qu'il l'apprend ?
Sinon tout le reste est bon
En te resouhaitant la biennvenue parmi nous
Alors, alors, quasiment tout nous va. Deux petits points en fait :
Dans Aime/déteste : peut-être préciser que les livres réels sont rares
Dans les souvenirs : pour le nom Everdinne, où est-ce qu'il l'apprend ?
Sinon tout le reste est bon
Joshi~ Guide Sacré ~ - Camp : Congrégation de Joshi
Profession : Guide sacré
Compétences
Mémoire:
(10000/10000)
Compétence principale: Secret de Nosco
Niveau de Compétence: Maître
Re: Ler Everdinne
Yay !
J'ajoute ça pour les bouquins, j'ai pas pensé à préciser que la plupart de ses copies sont numériques^^
Et pour son nom, c'est dans les souvenirs que je t'ai envoyé par mp. Dans le souvenir concerné, il associe directement "Everdinne" avec sa famille, sans passer par la case raisonnement logique et donc, quand bien même ce ne serait pas son vrai nom de famille (bon courage pour bidouiller un truc pareil ), lui estime que c'est le cas^^
J'ajoute ça pour les bouquins, j'ai pas pensé à préciser que la plupart de ses copies sont numériques^^
Et pour son nom, c'est dans les souvenirs que je t'ai envoyé par mp. Dans le souvenir concerné, il associe directement "Everdinne" avec sa famille, sans passer par la case raisonnement logique et donc, quand bien même ce ne serait pas son vrai nom de famille (bon courage pour bidouiller un truc pareil ), lui estime que c'est le cas^^
Invité- Invité
Re: Ler Everdinne
Alors, Ler, je noterai ça dans un des souvenirs qu'on t'enverra comme ça ça confirmera ton identité ^^
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Re: Ler Everdinne
Joshi se fait un plaisir de vous accueillir en Nosco.
Bon jeu !
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