Seconde chance [Rosaly]

Sous surveillance. Et bien voilà des mots qui firent réagir la jeune femme. Au moins, elle avait un tant soit peu les pieds sur terre, et si elle avait quitté le sol, Shane l’y avait fait rejoindre sur le champ. Car oui, la réaction de l’informaticien était normale : se promener dans les sous-sols sans aucune protection et montrer un semblant de compassion pour ces horribles créatures, c’était de trop pour Shane. Il n’en croyait pas ses oreilles et il n’avait pas eu d’autre choix que d’agir de la sorte. Il fallait savoir que ce ne serait pas des mots en l’air, Shane était des plus sérieux et Rosaly allait être placée sous surveillance, pendant un mois déjà, pour veiller à ce qu’elle ne fasse pas d’avantage de bêtises. La surveillance serait évidement levée s’il n’y avait rien d’anormal qui se produisait, mais ça aurait de fâcheuses conséquences en cas de récidive. C’était néanmoins un prix à payer pour ces fantaisies !

Et voilà qu’ils courraient à nouveau de plus bel pour fuir la créature qui les poursuivait. Bon sang ils étaient mal barrés ! La porte qui les sauverait n’était plus très loin. Néanmoins, il commençait à être hors d’haleine. Sa main de posa enfin sur le scanner de la porte et celle-ci s’ouvrit, il entra en trombe mais lorsqu’il se retourna pour laisser entrer la jeune femme qui était avec lui, il constata qu’elle n’était plus là. Son cœur fit un bon, pris par la terreur et il commença à la chercher du regard. Il la retrouva plus loin, en train de viser et de tirer dans la créature, un tir bien placé, il fallait l’avouer. Les tirs alphas ne pouvaient pas tuer les créatures, malgré leur puissance de tir qui pouvait parfois leur faire tomber un bras. Les ondes alpha anesthésiaient ces montres, les repoussait, les éloignait. Et Rosaly faisait un travail magnifique sur le coup. Elle se mit à nouveau à courir vers la porte que Shane lui ouvrit en grand et referma derrière elle d’un geste brusque. Un grand ‘boum !’ annonça que la créature s’était écrasée contre le mur dans sa course. Il secoua sa tête de gauche à droite en signe de désespoir. Ils étaient dans une cage d’escalier du quartier général de la brigade. Shane s’adossa contre la porte, à bout de souffle. Ses yeux clairs se relevèrent pour fixer la jeune femme… Non vraiment, elle lui en aura fait voir, mais elle était vraiment douée en armes à feu, car de toutes évidences, c’était la première fois qu’elle en avait eu entre les mains à Nosco.

« Oui, sous surveillance, Mademoiselle, que ça vous plaise ou non. J’espère que vous vous tiendrez à carreaux à l’avenir, néanmoins… »

Il marqua une pause, d’une part pour retrouver son souffle et d’autre part, pour créer un effet de suspens. Il se redressa de contre la porte et commença à s’avancer vers elle. Il lui retira l’arme alpha qu’elle avait dans les mains et la rangea dans ses affaires. Il sortit son téléphone portable et appela le quartier général pour signaler sa position hors de danger. Il ne manquerait plus qu’une équipe soit envoyée pour chercher… Personne. Lorsqu’il se retourna à nouveau vers elle, après avoir raccroché, il lui adressa un signe du menton pour lui demander de le suivre. Il monta les escaliers et poussa la porte. Dans le couloir, il marcha jusqu’à une porte sur la droite qu’il poussa. Quartier général de la Brigade Informatique. Il y avait là des gens qui tapaient sur leur ordinateur. Traktueur, le patron de Shane, releva son regard vers lui, visiblement étonné par la façon dont il était sale. C’est ainsi qu’il fit son rapport au haut-conseiller de Nosco. Traktueur, alias Tristan de son vrai nom, regarda par-dessus l’épaule de Shane, la jeune femme typée asiatique puis recentra ses yeux sur l’informaticien. Il lui annonça qu’il avait quartier libre pour tester la jeune femme. Shane le remercia et se retourna vers Rosaly :

« Allez venez. »

Shane ouvrit la fermeture éclair de sa tunique à manches courte pour l’ôter et la déposer sur le dossier de sa chaise de bureau, restant en chandail blanc qui contrastait clairement avec son pantalon noir. Mais il ne s’arrêta pas là, et poursuivit son chemin, s’assurant toujours que la jeune femme le suivait toujours. Il descendit un escalier plus loin, et se retrouva dans la salle d’entrainement de la brigade impériale :

« Malgré ton imprudence, j’ai cru noter que tu avais certaines capacités en tir à l’arme à feu. Ecoute, je t’offre, une chance. »

Il saisit une épée qu’il envoya dans les airs à la jeune femme. Il en saisit une autre pour lui.

« Tu me montres ce que tu sais faire, et j’oublies ce qui s’est passé. »

Il sortit l’épée de son fourreau, fourreau qu’il jeta au sol quelque part derrière lui et se mit en garde contre la jeune femme. C’était très simple, elle marchait dans son sens et elle montrait ses compétences en combat contre lui et il ne la mettait pas sous surveillance. C’était une seconde chance, une chance pour être sincère avec lui, une chance de se racheter. Et il n’appartenait qu’à elle d’y répondre favorablement ou non.

Les yeux clairs de l’informaticien se posèrent sur elle, prêt à la combattre. Il ne fallait pas se fier aux apparences non plus, ce n’était pas parce qu’il était informaticien et qu’il passait un temps fou assis sur une chaise qu’il avait mis son entrainement de côté. Pour le moment, il allait tester ses aptitudes à l’arme blanche et au combat à mains nues. Ils se rendraient dans une salle de tir par la suite si ce premier exercice était fructueux. Shane était encore fatigué par sa course un peu plus tôt. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et sur son torse, mais il était prêt à combattre et la mettre à l’épreuve. Après tout, elle était sale elle aussi, et tous deux mériteraient bien une bonne douche [ensemble] par la suite !

Ah… Et bien il devait avouer que la jeune femme lui réservait bien des surprises. Il lui donnait une seconde chance, celle de se racheter, et elle acceptait. Voilà qui était un bon point, un bon début. Il espérait intérieurement que cette bonne volonté à se mettre dans le rang et trouver son bonheur là dedans continues et perdure. La jeune femme l’avait senti. Le silence de Shane ne serait pas un cadeau, il était plus ou moins à vendre, ou plus précisément à acheter. Le « contre quoi ? » de Rosaly soulevait particulièrement ce point. En effet, à Nosco comme dans toute bonne société, on n’a rien sans rien. Si on voulait obtenir certains avantages, il fallait en payer le prix. Depuis qu’ils étaient rentrés dans le Quartier Général de la Guilde, une chose avait été apprise par l’informaticien. Rosaly Bell était arrivée il y a quelques déjà et avait été accueillie par Jessica Wilde, médecin dont l’informaticien avait fait connaissance quelques années auparavant et dont il avait approfondi la relation récemment. Au final, il lui avait semblé que Jessica était une jeune femme qui avait du répondant et par conséquent, une discussion avec elle ne tombait pas dans le silence. De plus, Shane savait être très antipathique quand il le voulait, surtout avec les personnes qu’il n’aimait pas (il déteste les médecins) ou qu’il ne connaissait pas (une matière de les tester en somme). Car le plus important pour connaître une personne, ce n’est pas de regarder la manière dont ils réagissent face à leurs amis, mais face à leurs ennemis.

Rosaly avait donc été accueilli par Jessica et avait subi une première visite médicale. Et de ce que le Commandor Traktueur lui avait fait passer l’information que Rosaly n’avait pas été testée au niveau de ses compétences, il comprit bien vite le problème. Jessica était un médecin fort occupé, et Rosaly traînait donc, cherchant à s’occuper. De ce fait, si Shane mettait Rosaly sous surveillance, il blâmait par la même occasion sa marraine qui n’avait pas encore fait son travail. Et au fond de lui (comme quoi il n’était pas QUE antipathique), Shane ne voulait pas mettre dans une mauvaise situation Jessica. De même, il pardonnait à Rosaly car sa marraine n’avait pas eu le temps certainement de tout lui expliquer. Elle avait certes beaucoup à apprendre, mais l’informaticien avait bon espoir. Ainsi, dans la salle d’escrime, il avait tendu une épée à la jeune femme et en avait prise une pour lui. Tout ? Oui, évidement qu’il oublierait tout. La lame de la jeune femme frôla la sienne et Shane la repoussa :

« Evidemment tout. »

Comme ça, elle savait à quoi s’en tenir à présent. C’était quitte ou double, ça passe ou ça casse. Soit elle marchait et faisait l’effort de dévoiler toutes ses capacités, soit elle n’en faisait qu’à sa tête, et ne montrait rien. Néanmoins, ce premier coup d’épée annonçait la bonne marche des événements à venir.

-Ne devrait-on pas être protégés ? C’est-on jamais ce qu’il peut arriver !

« Auriez-vous peur, Mademoiselle ? »

Pure provocation pour la mettre et se mettre dans l’esprit du combat. Une lueur brilla dans les yeux clairs de l’informaticien, comme un défi qui s’annonçait. Car oui, s’il voulait voir les véritables capacités de la jeune femme, il allait devoir y aller fort pour qu’elle se protége et attaque tout autant. Il s’avança brusquement vers elle, exécutant une feinte vers le bas qu’elle para et frappa vers le haut. Il fut de nouveau paré. Elle avait l’instinct de survie, sans quoi elle se serait laissée frapper.

« Au fond, vous tenez quand même à votre vie, vous n’êtes pas aussi suicidaire que je ne le pensais ! »

Un fait qu’il lui concédait, certes, question que la mettre lui en confiance mais aussi de paraître un peu moins antipathique. Il attaqua une nouvelle fois, puis une fois encore, paré à merveille. Si elle arrivait à parer ses coups, c’est qu’elle n’était pas bien loin du niveau de Shane en armes blanches. Il attendait qu’elle attaque pour en juger à l’avantage.

Non en fait, il n’oublierait pas ses exploits avec une arme alpha. Ou plutôt si. Si elle lui montrait tout à l’heure ses dont dans la salle de tir, il oublierait l’épisode précédent pour le remplacer par l’actuel… Ca allait de soi. En attendant, il avait toujours ce qui s’était passé en tête et ne l’oublierait pas si facilement. Il voulait bien faire le pas, mais, pas gratuitement. Il attaquait la jeune femme à l’épée. Elle répondait dans la défense. Et elle se défendait plutôt bien, il devait l’avouer. Et elle ne lui répondait pas seulement aux armes mais aussi au verbe !

« Une égratignure mal placée ? J’ose au moins espérer que vous me soignerez. »

Pour Shane une égratignure mal placée se trouvait au niveau de l’entre-jambe hein. Autant dire que le soin aurait été terriblement gênant. Elle disait qu’elle lui offrait un autre jour. C’était vrai, c’était mieux d’ailleurs. Il préférait la voir avec un comportement tel plutôt qu’un autre. Elle aurait eu du mal à s’intégrer parmi les habitants de Nosco si elle avait conservé un comportement tel. Et puis, il y eu cette tirade. Celle de la vérité. Ah et bien enfin. Il lui adressa un léger sourire pour montrer qu’il l’avait bien entendue et l’attaqua d’un nouveau coup d’épée, paré à l’extrême. Non vraiment, cette petite était douée. Et puis vint le moment où elle commença à attaquer plus fermement. Il para ses coups, reculant des pas qu’il avait avancés en attaquant. Leurs épées se frappaient l’une contre l’autre, un peu plus chaque fois. L’attaque devenait plus sévère et il dut bien admettre que cette nouvelle arrivée avait des capacités en matière de combat. Il faudrait qu’il en parle à Traktueur et qu’il mette la jeune femme en contact avec la Brigade Anti-terroriste. Judikhael… Ou bien Silvio… Il songea à aller le revoir celui-là. Les deux se jetaient amicalement des bâtons dans les roues, c’étaient de bonne guerre, et ça changeait le quotidien.

Et voilà ! Il pensait à Silvio et l’épée de la jeune femme venait de frôler son épaule, lui ouvrant une légère plaie. Un sang rouge sombre coula sur son chandail blanc. C’était peu profond, avec le temps, ça passerait. Néanmoins, elle l’avait touché. Sur ce coup, Shane recula d’un saut pour se mettre hors de la portée de la jeune femme et jeta son épée à terre. Sa respiration était saccadée mais avoir déposé les armes ne signifiait pas qu’il arrêtait le combat. Non, il attendait qu’elle en fasse autant. Il avait suffisamment apprécié son niveau en armes blanches, maintenant, il était temps de voir ce qu’elle savait faire à mains nues. Et l’informaticien ne comptait absolument pas sur la possible supériorité masculine pour se sortir de là. Si le Brigadier n’était pas un débutant en combat à mains nues, il était tout de même loin d’être doué là dedans. Il se débrouillait, dirons-nous. Il était donc envisageable qu’elle le mette au tapis en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

« La vérité vous va mieux tout de même, vous ne trouvez pas ? »

Préférant ne pas avoir à se défendre, Shane attaqua et bondit sur la jeune femme comme un lapin (petite dédi à Silvio xD). Le but ? La plaquer au sol grâce à son poids. Certes, il ne faisait pas non plus 100kg (pauvre Rosaly…) mais d’un poids raisonnable pour quelqu’un de sa taille. Quant à savoir si elle n’esquiverait pas ou ne profiterait pas de la situation pour le mettre à terre, ça restait à prouver…

Il se dessinait un demi-sourire aux répliques de la jeune femme. De toutes évidences, Rosaly était à l’image de sa marraine Jessica : elle avait du répondant, et ce n’était pas pour déplaire à l’informaticien. Il ne croisait que trop peu de gens qui savaient répondre à ces pics. Et puis Shane ne la connaissait que depuis quelques minutes ou quelques heures. Il lui était bien difficile de juger et de jauger la personnalité de la demoiselle sans faire d’erreur. Elle était une connaissance et il ne pouvait discuter avec elle de choses qui lui tenaient à cœur, des choses plus confidentielles. Non pour ça, il choisirait quelqu’un d’autre. Shane pouvait en revanche la tester et voir la manière dont elle réagissait à elle où tel stimulus. Il n’aimait pas les gens qui se prenaient trop la tête et qui prendrait les répliques du brigadiers comme d’infâmes insultes. On pouvait penser que Shane cherchait les embrouilles à agir de la sorte, mais il n’était rien de tel pour lui, ce n’étaient que de simple test pour gagner d’abord son amitié, et par la suite sa confiance.

Il avait lâché son épée au sol, et avait attendu qu’elle en fasse autant avant de lui sauter tout bonnement dessus. Shane n’avait eu qu’une faible formation en combat à mains nues, néanmoins, il était désireux d’en apprendre un peu plus à chaque fois qu’il devait combattre telle ou tel personne. Et, malgré la fierté que l’on peut avoir en gagnant un combat, on en apprendra certainement plus de ses échecs que de ses victoires. Car, les erreurs nous restent à l’esprit afin de ne plus être refaite. Un coup de chance ne pourra que très rarement être reproduit. C’était un fait. En revanche, lorsqu’on sait qu’une action est infructueuse, on ne la reproduira plus et parce procédé, on s’approche d’une probabilité en laquelle on a plus de chance de réussir. C’est pourquoi l’informaticien attendait beaucoup de ces combats d’entraînement, aussi bien en formation que dans un combat dit amical, ou bien dans un combat où rester en vie devient un but primordial. Le brigadier avait en lui cette envie de progression, et chaque chance était bonne à prendre pour en savoir d’avantage.

Elle devait être bien trop fatiguée pour avoir chercher un possible esquive. Shane trouvait ça dommage de ne pas avoir eu de répondant. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. L’informaticien n’avait que faire du triomphe, il voulait la gloire. Et ce coup bien trop facile, au lieu de le conforter dans un sentiment victorieux l’envahit d’une frustration dont il ne pouvait pas vraiment se défaire. Ainsi, le poids du jeune homme avait triomphé de celui de la jeune femme, mais ce combat, s’il est possible de le nommer ainsi, n’était en rien une victoire dont il pouvait être fier, c’était comme si l’action était déjà établie d’avance, comme s’il était prévu que dans un combat de poids, Shane prenne le dessus. Elle avait plongé ses yeux noirs dans ceux si clairs du Brigadier, qui d’ordinaire, n’avait pas l’habitude de regarder les gens en face. On était souvent venu à le lui reprocher, prenant l’acte dans le meilleur des cas pour un manque de franchise, dans le pire des cas pour le l’hypocrisie malsaine. Néanmoins, cette fois, il l’avait regardé. Cependant, il senti également la main de la jeune femme se poser sur son épaule blessée pour agir avec une ruse terrible. Il avait donc détourné son regard du sien, pour voir rapidement l’acte mauvais qu’il avait presque anticipé, se reculant avant qu’elle ne l’atteigne, mais pas assez car il fut tout de même victime. Elle profita de l’action pour se défaire de son empire. Shan se releva comme la jeune femme, prêt à combattre à nouveau.

« Attaquez. »

lança-t-il à la suite. Il voulait vraiment savoir ce dont elle était capable.

[HJ : Allez fais lui mordre la poussièreeeeee !!!!
Shane : Nannnnnnn T_T]

Bien chef ? C’était bien la première fois qu’on l’appelait comme ça. Même si Shane était très doué en informatique, il ne faisait pas partie de la brigade d’élite, il n’était pas commandor ou second, bref, rien qui ne puisse lui donner le titre de chef ! Autant dire que Shane en était resté silencieux, un œil ouvert plus grand que l’autre, perplexe… Elle se mit en garde mais Shane ne comptait pas attaquer. Il voulait voir comment, elle, elle se débrouillerait. Il attendait donc restant sur ses gardes. Technique imparable ? Non, elle n’oserait pas tout de même, c’était bas, c’était déloyale, c’était cruel. Shane avait été à de nombreux entrainement dans sa vie à Nosco et jamais on n’avait osé frapper ici. Lui-même n’avait jamais frapper ces adversaires à cet endroit là.

Rapidement, elle attaqua, s’approchant dangereusement de lui. Il vit son poing se ferme et s’approcher de sa gorge. Il eut un geste de recul, geste d’esquive. Il savait qu’un tel coup dans le cou lui aurait coupé le souffle net. Néanmoins, dans son esquive, il ne vit pas le second coup venir, un coup de traitre, là où ça faisait bien mal. Un léger cri de douleur étouffé et il tomba à genoux à terre, douloureux. La tête baissée vers le sol, l’informaticien ne disait mot. Son visage crispé était caché par les mèches grises de ses cheveux. 5 secondes… 10 secondes… Le temps passait et Shane ne bougeait plus, toujours à genoux, les deux mains là où il faut, en train d’attendre que la douleur passe.

Plus de trente secondes déjà, et toujours rien, l’informaticien, se muait dans le silence. Son visage commençait à perdre sa crispation, la douleur commençait à s’estomper. Il ne manquerait plus qu’elle ne l’ait castré. Et lui qui commençait à la trouver jolie et sympathie, là vraiment, c’était fini. Il se releva lentement, un peu plus détendu, après avoir passé au moins une minute à terre.

« Inutile, peut-être. Traitre, ça c’est certain. »

Fit-il d’une voix grave, ramassant son épée laissée un peu plus tôt à terre et la rangea dans son fourreau. Il la remit à sa place, là où il l’avait prise et se tourna vers la jeune femme.

« Je tiens cependant à vous informer que dans la réalité, nous portons des gilets pare-balle qui mieux que d’arrêter les balles d’armes à feu, atténuent également ce genre coup, ils risquent d’être donc peu utiles. Néanmoins, votre coup de poing était bien placé. Nous allons arrêter là. Je vais prendre une douche, et vous devriez en faire autant. »

Ils étaient descendu dans les sous-terrains sales, s’étaient battu face à des créatures et maintenant avait improvisé un combat d’entrainement. Il était temps de prendre une douche.

« Avec votre accord, je vais contacter le commandor de la section anti-terroriste, son excellence Judikhael Wienfield pour vous former et vous faire entrer dans la brigade. Et je passerai sous silence ce qui s’est passé dans les sous-terrains, hors mis vos tirs bien réussi contre les créatures. Ai-je votre accord ? »

Il attrapa l’épée de la jeune femme laissée sur le sol et la rangea également. Oui oui, apparemment c’était devenu du rôle des hommes de faire le ménage ! Non pas qu’il était machiste, mais, il se rendait compte de la chose, légèrement troublé sur le coup. Et puis finalement qu’importe. Mentalement, il se fit rire en songer qu’il était possible qu’il soit tout simplement homosexuel, ça expliquerait pas mal de choses. C’était une explication stupide, mais ça aurait bien fait rire Silvio. Rire jaune évidement.

Merci ? C’était tout ? Merci pour l’avoir renseignée ? Nan mais vraiment. Shane ferma les yeux, troublé. C’était stupide peut-être de sa part, mais il aurait préféré qu’elle lui présente des excuses. C’était tout de même un coup bas ! Lui qui lui offrait l’opportunité de changer l’orientation de sa vie (car elle s’était mise dans un beau pétrin à la base !), il l’aidait, la testait à la place de sa marraine légitime qui était Jessica… Et il avait quoi en retour ? Un coup de genou bien douloureux. Et même pas d’excuses ! Nan mais c’était la meilleure ! Sur le coup, l’informaticien ne savait plus quoi penser exactement. Hurler… Ou ne pas Hurler.

Bien, réflexion faite, ne pas hurler. Ca ne servirait à rien, il avait déjà essayé. Il ne s’attarda donc pas et lui proposa de prendre lui-même contact avec la Brigade Anti-terroriste. Et voilà qui allait le mener jusque Judikhael… Ou pas. En fait, il pourrait tout simplement lui envoyer un mail… Oui un mail, très bonne idée.

« Oui… C’est ça, collègues… »

Essayez donc de savoir si ça le réjouissait ou pas. Lui-même n’en avait strictement aucune idée. Peut-être bien que oui, au fond, ce serait une femme de plus, car il y avait tout de même pas mal d’hommes dans la Brigade.

« Enfin pas complètement, nous serons dans deux Brigades différentes mais il nous arrivera peut-être de travailler ensemble. »

Souvent, la Brigade Informatique venait à travailler en collaboration avec l’anti-terroriste ou la judiciaire. Bref, il y avait fort à penser qu’ils viendraient à se revoir.

« Non, vous pouvez disposez. Rentrez chez vous, je ne vous empêche pas de sortir et voir du monde. Promettez moi cependant de ne pas redescendre là-bas. Je vous ai protégée une fois, je ne pourrais pas le faire deux fois. Bonsoir. »

Il lui adressa un signe de tête et tourna les talons. C’est pas tout mais il avait du travail, lui. Et puis, il avait un mail à envoyer à Judikhael.


[HJ : Fin du RP ?]