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Désespoir et désanchantement

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Message par Kim van Berghen Dim 8 Mai - 18:12

Hj : Dédicace à Lovy : J’en rêve encore

Dj :
Chaque personne a son jardin secret, l’endroit où il préfère venir se reposer lorsqu’après une longue journée de combat, il lui faut venir panser ses blessures, se retrouver et se blottir dans un cocon protecteur pour échapper à toutes ces mauvaises pensées. Pouvoir entrer dans une bulle de savon, et aller flotter dans l’air, se sentir léger et sans aucun soucis, clair et pur. Eloigné de toute cette ombre, de ces souterrains sales et ignobles ! Se laisser glisser sur la mélodie d’une musique, ne plus se concentrer que sur les notes, sur les quelques paroles, ne plus penser, juste se laisser aller. Non surtout pas se souvenir, fermer sa mémoire et se concentrer sur le repos présent. Aligner sa respiration sur le mouvement mécanique d’un robot, inspiration et expiration, un mouvement inversés et égal, opposés parfait qui permettaient la vie. Se lover dans la chaleur agréable et non pas suffocante d’un lieu où tout serait absolu et incomparable. Non mieux, s’enfermer entre les pages d’un livre, se glisser dans l’histoire comme un voleur pour observer l’action grâce au point de vu de l’auteur, voler toutes les pensées possibles, se perdre dans les descriptions et rester dans un monde imaginaire ou qui reflétait la réalité, mais décrite d’un autre point de vue. Ou demandant plus de réflexion, se plonger dans un document scientifique, être cerné par les chiffres et les observer, faire preuve de logique et suivre le fil du texte qui expliquait, se retrouvé exalté par l’envie de découvrir encore et toujours plus ! Voilà la réponse était sans doute là cachée derrière cette page plus loin, il suffisait de continuer à lire, de ne pas être déconcentré par quoi que ce soit d’autre. Resté concentré sur une activité saine et qui n’apportait aucun tourment de l’esprit, si ce n’était peut être un léger mal de crâne tellement bénéfique.

Kim avait refusé la proposition de plusieurs personnes de le raccompagner chez lui. Avait-il vraiment une tête si horrible pour qu’on se préoccupe ainsi de sa santé ? Il allait bien, il l’avait répété plus de dix-mille fois dans la journée… tout allait bien ! Il ne voulait pas penser à « ça », pourquoi fallait il que tous le lui rappelle à chaque instant ? Non, il leur avait répondu, que tout allait sur des roulettes, qu’il préférait être seul et qu’il n’était pas si mal en point pour se perdre dans les couloirs de l’Aedes… Il n’y avait pas un chemin si long entre le Sapientia et ses appartements, surtout qu’il avait emprunté les Rampes d’Accès Rapides. Pourtant… cette journée avait été si longue, si éprouvante… On lui avait même imposé de rester chez lui le lendemain… Kim avait finalement réussit à négocier que ce ne soit que la matinée… Car s’il restait plus longtemps seul, il ne savait pas quelle bêtise il ferait, et puis on avait besoin de bras pour l’épidémie de grippe. Bon, il fallait avouer qu’il n’était pas au meilleur de sa forme, ni de son humeur. Pourtant il avait essayé de faire passer le tout le mieux possible, en gardant le sourire.

Une fois qu’il eut réussit à passer les scanner rétinien… Ah oui ses iris étaient légèrement différents aujourd’hui ? Le problème de la mécanique qui reste figée et ne prend pas d’exception, à moins que les machines aient pu lire la tristesse au fond de ses pupilles ? Qui sait. En tout cas cela lui avait prit plus de temps qu’à l’ordinaire, ajoutant à ses nerfs déjà à vif une irritation supplémentaire. Lorsqu’il avait enfin pu passer la porte de son appartement et que celle-ci s’était refermée sans un bruit derrière lui, il s’était effondré comme une masse par terre. Qu’importe les foutues caméras. Il était fatigué, de lutter et d’avoir fait semblant toute la journée, il avait juste besoin de reprendre son souffle, là front contre le sol dur et froid, insensible et indifférent à ses douleurs. Pourquoi ? Kim venait de serrer les poings d’abord doucement puis comme s’il tentait de s’enfoncer les ongles, pourtant courts, dans la paume de ses mains. Il crevait de colère et de douleur en même temps. Il avait envie de hurler sans réussir à pouvoir. Il avait mal, à son épaule surtout, pourtant c’était la douleur mentale qui avait fait fléchir ses jambes et qui le faisait trembler comme un enfant.

Pourquoi tout avait tourné si mal ? Sa Lovy en prison, à cause d’une rencontre avec Zoltan… Et il ne pouvait rien faire pour l’aider. Il était incapable de lui apporter la moindre aide, elle devrait malheureusement se débrouiller seule pour argumenter avec la Brigade, il ne pouvait qu’aller la soigner lorsqu’on l’y autorisait. Mais c’était si dérisoire ! Tellement peu ! Elle était coincée dans une cellule et souffrait, attendant non pas une future libération mais la prochaine torture… Patientant comme l’on pourrait attendre dans le couloir de la mort. Aucun réel espoir, juste les secondes qui passaient avec plus de lenteur que des jours entiers. Juste un silence infernal, des douleurs insupportables et insurmontables. Elle l’avait déjà vécu une fois et s’en était sortie sans problème, mais cette fois-ci ? Elle haïrait sans doute encore plus la Guilde, ou tout du moins la Brigade, pour ce qu’ils lui avaient fait. Pourrait-elle vraiment refermer ces blessures ? Et surtout, si jamais les anti-terroristes tuaient Zoltan, supporterait elle le choc de la nouvelle et de sa disparition ? Se remettrait-elle d’un acte aussi horrible ? Si on la privait de son ancien amour, son fiancé disparu. Elle l’aimait encore, y était attachée, le lien avait été trop fort, il avait été son parrain, ils avaient vécu tant de choses… Kim pouvait comprendre, il y avait eu quelque chose de similaire avec Ambre, en bien plus complexe certainement, cependant ils étaient tous aussi intimement attachés l’un à l’autre. La seule pensée de Zoltan la faisait sans doute sourire lorsqu’elle le savait aller bien, tout comme Kim était des plus joyeux lorsqu’il voyait Ambre de bonne humeur chanter et sautiller partout.

Nékorovy Welka n’y avait pas été de main morte avec la biologiste de la synthèse alimentaire. La torture avait laissé autant de traces physiques que morales à la technicienne du Sapientia. Et elle était encore coincée là-bas, seule… Elle avait tant souffert. A cause du départ de Zoltan Nagy, puis lors de sa torture et encore maintenant… Pourquoi lui avait il fait ça ? N’avait il pu deviner ce qu’ils lui feraient subir ? Ne pouvait il pas savoir qu’il n’aurait jamais du la revoir après ça ? Qu’il aurait mieux valu couper tous les ponts ? Il la mettait en danger… Et pourtant il ne lui voulait aucun mal, c’était juste ce besoin égoïste d’aimer et d’être aimé. Elle avait refusé de le rejoindre en souterrains, mais il ne pouvait plus revenir en Nosco, leur amour était aussi impossible que celui de Roméo et Juliette… Ou alors il mènerait à la même fin tragique, dramatique… Et pourtant ils semblaient insensibles à ce qui se passait autour d’eux, à savoir ceux qu’ils faisaient souffrir sur leurs chemins. Ne voyaient ils pas ? N’entendaient ils pas les cris qui pouvaient presque couvrir les leurs ? Et pourtant Lovy… elle le lui avait glissé, comme un billet doux, par un baiser dans le cou et plus… Qu’elle l’aimait, qu’elle tenait à lui. Etait ce pourtant suffisant pour rivaliser avec Nagy le beau rebelle ténébreux ? Est-ce qu’il la méritait ? Est-ce qu’il pourrait un jour espérer décrocher son cœur en lui apportant des étoiles ?

Habituellement en rentrant sa routine était d’aller dire s’occuper de son Steve si celui-ci n’avait pas été emporté le matin même dans sa poche. Dans le cas contraire il le remettait dans sa cage ou le libérait pour qu’il puisse se dégourdir les pattes. Mais non, ce matin là il avait fallut qu’il choisisse de le laisser, de l’abandonner à son sort. Il ne l’avait pas prit avec lui, et résultat il n’avait pas réussit à le protéger, on lui avait enlevé, on l’avait emporté. Nékorovy l’avait kidnappé. C’était cruel et injuste, mais il n’avait rien pu faire… Pourquoi avait il négligé de prendre son meilleur ami avec lui ? Sans doute par logique, car le rat n’aurait pas eu sa place dans les cellules ou la brigade. Car cela aurait dû être risqué d’y aller. Et c’était pourtant le contraire qui s’était produit, il avait été en danger en restant ici. Comment Kim aurait il pu prévoir ? Pourquoi n’avait il pas vu le sourire malin du destin qui se jouait de lui ? Il avait détourné les yeux un instant de son rat, délaissant sa vision pour se préoccuper de Lovy et voilà qu’il les avait perdu tout deux. Tous deux aux mains d’un bourreau qui n’hésiterait pas à les faire souffrir pour obtenir l’information qu’elle désirait.

Il avait enfin réussit à se relever doucement, abandonnant rapidement ses chaussures au seuil de sa porte. Le reste de son appartement était assez ordonné, tant pis pour ce soir… De toute façon il avait toute la matinée du lendemain… Il se défit de son manteau, tout en grognant de douleur, puis il le déposa sur le dossier d’une chaise. Il se dirigea sans hésiter vers un meuble qu’il n’ouvrait pas souvent. Il y conservait quelques bouteilles d’alcool, et bien qu’il n’en boive pas souvent, il lui arrivait d’en sortir une pour fêter un quelconque évènement. Pourtant habituellement il ne buvait pas seul. Mais aujourd’hui était un jour particulier non ? Rien à célébrer au contraire, tout à oublier rapidement, effacer de sa mémoire comme l’on viderait la corbeille de son ordinateur. Après avoir fouillé des yeux un instant il choisit et attrapa une bouteille de whisky encore pleine. Sans hésiter il l’ouvrit tout en prenant deux verres dans l’armoire. Déposant le tout sur la table, il s’assit en face un instant dans le silence de son appartement. Seul, avec les caméras… Jamais vraiment abandonné, jamais vraiment en privé. Versant de quoi boire dans les deux verres, il reposa la bouteille et saisissant un verre murmure un faible « tchin » et le vida cul sec. Le gout était fort mais bon à la fois, et puis la brûlure de l’alcool faisait du bien. Penchant la tête en arrière il ferma les yeux. Il avait le ventre qui grondait de faim… Il n’avait rien avalé de la journée, pas le courage, pas la force. Il avait même répliqué assez violement à Arsène qui insistait, pour le remettre à sa place et couper court aux argumentations. Il était allé s’excuser plus tard et avait espéré que ce dernier ne lui en voudrait pas. Rouvrant les paupières il prit le deuxième verre qui finit comme son prédécesseur. Il avait déjà mal à la tête à force de trop penser. Ramenant la main à son col de chemise il commença à défaire les boutons. Il lui fallait une nouvelle douche, celle de ce matin n’avait définitivement pas été suffisante.

Se levant presque en titubant il se dirigea vers la salle de bain, abandonna par là sa chemise, sans y prêter plus attention, mais emportant la bouteille entamée. Il ferma porte de la pièce en s’y enfermant, privant les caméras de toute vision. Puis il laissa glisser ses derniers vêtements avant d’allumer l’eau chaude et d’attendre un peu avant de se glisser dessous. Ah, le bonheur de sentir l’eau chaude glisser sur sa peau, légèrement brûlante mais juste comme il fallait. Il s’appuya contre le mur, cherchant sa respiration. Noyait-il des larmes sous les gouttes qui coulaient le long de ses joues ? Qu’importe, personne ne pouvait le voir après tout… Lui et lui seul saurait. Soudain ses pensées le submergèrent encore une fois et il laissa s’échapper un grognement de rage. Il avait envie de tout casser. La sensation du mur froid mêlé à celle de l’eau chaude pouvait bien définir à quel point il se sentait perdu, prisonnier entre deux barrières. Enchaîné virtuellement car Lovy l’était physiquement. L’eau avait beau couler elle ne pouvait effacer la douleur et la peine. Il resta plusieurs minutes prostré sans rien faire. Ne rien faire… Ne plus bouger tout en tentant de ne plus penser. Rester là, concentré sur sa respiration. Inspiration. Expiration. Et encore une fois. Le vide. Le noir le plus complet, qui se serait installé et aurait décidé de planer doucement, faisant sommeiller tous et tout. Les yeux fermés pour mieux tout oublier, sombrer dans l’indolence et l’inaction. Mais combien de temps pouvait-on laisser une scientifique sans penser. Pas très longtemps, car rapidement la réflexion reprenait le pas, ainsi que les conclusions qui parfois pouvaient se révéler hâtives, faites sous le coup de la colère et de la peine.

Et si ? Et si c’était de sa faute… Oui c’était sans doute ça. Son mauvais karma se répercutait même sur ceux qu’il fréquentait, chacun à leur tour il leur arrivait un malheur. Finalement peut être méritait il le sort qu’on lui réservait ? Ambre Belham avait tellement souffert et il n’avait pas pu l’aider… Non, sans doute même avait il fait empirer les choses. Il gémit, frappant du poing contre le mur. Ils étaient si différents, et pourtant il l’avait aimé… ça n’avait pas marché, ils avaient fait leur possible mais ils étaient trop incompatibles et ils avaient beau s’attirer tel deux aimants amants opposés, ça ne collait pas, ça ne collait plus. Et Tristan ? S’il allait mieux, il n’y avait pas eu de si nette progression, et quand serait il s’il revenait un jour des souterrains… Après être passé par les mains des rebelles rien ne serait jamais plus comme avant. Il serait sans doute brisé une nouvelle fois, comme si son passé ne suffisait déjà pas… Quand à Lovy, il n’avait pas sitôt fait de l’approcher que déjà elle se jetait dans les bras de son ancien amour, pour finir entre les griffes de la brigade. Pourquoi ?! Et le dernier en date avait été Steve. Comme si le pauvre n’avait pas déjà été assez torturé. C’était à cause de lui… Pour le punir de ce qu’il avait fait ? N’y avait il donc jamais de rédemption possible ? Nosco serait il donc à tout jamais son enfer sans qu’il ne puisse en sortir ? Sans que rien ne change jamais… Condamné à la peine perpétuelle sans avoir pu passer devant un tribunal. Personne n’avait plaidé sa défense, tous l’accusaient ils ? Ambre oui en tout cas… Si elle savait, si elle avait su… Non, jamais elle ne saurait. Elle lui en voulait déjà bien assez comme cela. Pas la peine d’abreuver plus encore sa haine.

Pourquoi ne pouvait-il pas s’empêcher de repenser aux révélations de Nékorovy. Lovy et Shane, Shane et Lovy, duo cruel et pourtant accordé sur la même longueur d’onde. Il n’avait rien vu et il avait été idiot, imbécile de penser et de s’attacher à Karlovy, elle en aimait un autre… Que ce soit Zoltan ou Shane. Ils avaient simplement flirté et il y avait accordé trop d’importance, il s’était laissé enchainé à ce joli cœur qu’elle était. Maintenant il l’aimait, il l’adorait et pourtant. Il ne pouvait s’empêcher de l’imaginer avec Lewis, dans sa chambre… Pourquoi ? Pourquoi lui avoir fait ça ? Il aurait été tellement simple de juste lui dire qu’elle n’était pas intéressée, qu’elle pensait à un autre et qu’il n’avait aucune chance. Et pourtant non. L’espoir s’était brisé en même temps que son cœur, et pourtant il ne pouvait que l’aimer encore. Lui pardonner sans lui en vouloir. Comment pouvait-il à ce point aimer la biologiste et en vouloir à Lewis ? Non, il ne pourrait qu’offrir son aide à Karlovy, elle en avait de toute façon besoin. Cependant mieux valait que l’informaticien ne croise pas son chemin, qu’il ne le revoit plus jamais. Jamais jusqu’à la fin de l’éternité. Ou pour le début de celle-ci pour un rêve sans fin.

Soudain sans qu’il sache d’où venait vraiment le rapport, son inconscient lui rappela le souvenir d’une conversation qu’il avait eu avec Lucia Stevens. Poèmes de Guillaume Apollinaire, extrait d’Alcools, un poème sur sa sirène qui l’avait ensorcelé. Pourquoi fallait-il que ce poème colle si bien à la situation actuelle ? A Zoltan Nagy si loin, et à Lovy qui plongeait dans le danger jusqu’à s’en blesser pour tenter de le retrouver.

La Loreley

À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien

Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon cœur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon cœur me fit si mal du jour où il s'en alla

L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

Vat-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblant
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
la Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château

Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

Là haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout là bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon cœur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Prisonnier de son image, de son visage, de son parfum et de ses baisers. Il lui en voulait autant qu’il l’aimait, passionnément et sans raison. L’infidélité, ou la crainte qu’il en existe, il savait à quel point cela pouvait briser deux êtres et la relation qu’ils s’accordaient l’un à l’autre. Cependant il n’irait pas blâmer Lovy, pas tant qu’elle n’était pas sortie, qu’elle n’avait pas pu s’expliquer. Elle n’avait pas besoin d’y penser plus que de raison dans la situation catastrophique où elle se trouvait. A quoi bon l’accabler ? Au pire, ils s’expliqueraient lorsqu’elle ira mieux, et il en profiterait pour se concentrer plus sur son travail si elle lui détruisait définitivement le cœur. Lovy souffrait sans doute autant de l’absence de Nagy, et elle ne pouvait même pas le voir, alors qu’il aurait la chance d’approcher sa dulcinée et de lui parler encore.

Vivre un amour à Nosco était des plus difficile, en effet se mettre en couple, ou se marier c’était se promettre pour l’éternité, avec comme avenir l’infini, sans aucune limitation. Ce n’est pas non plus comme s’il y avait une possibilité de changer d’air, de marcher au loin et de tout quitter, on était là cloitré entre les murs de l’enceinte, sans issue de secours. On se devait de côtoyer ami et ennemi sans pouvoir leur échapper un seul instant, le regard des caméras ne pourrait jamais s’effacer malgré les quelques espaces d’intimités. Pourtant certains se lançaient dans l’aventure, plongeant sans peur pour se fiancer puis concrétiser cette union. Les autres préféraient des relations sans conséquences, sans obligations avec juste cette attraction mutuelle. Pour les quelques nosciens ayant retrouvés leurs souvenirs, il pouvait être compliqué d’imaginer une relation, sachant que dans une ancienne vie, cela menait la plupart du temps à créer une famille, avoir des enfants et vieillir ensemble. Le concept était totalement différent à Nosco. Ici c’était jeunesse éternelle, duo perpétuel et indestructible. Juste deux pour lutter contre tous. Sauf quand son cœur balançait entre plusieurs amours… Ah Lovy, pourquoi ? Pourtant la douche lui avait fait un peu de bien, détendant ses muscles.

Après un dernier soupir, il finit par couper l’eau, tout en hésitant à ressortir. Il n’allait pas mieux, peut être était ce même pire au fils du temps. Finalement ce fut la vue de la bouteille qui le décida à attraper une serviette et à se sécher rapidement avant d’aller coller ses lèvres au goulot et d’en avaler une bonne lapée. Ca y est, il avait un bon mal de crâne… Reposant la bouteille, il se fixa un instant dans le miroir, les deux mains de chaque côté du lavabo. D’accord, il avait vraiment une tête affreuse, on aurait dit qu’il n’avait pas dormit depuis plus de vingt-quatre heures, et puis il y avait ces deux vilaines cicatrices… L’arcade sourcilière et la lèvre inférieure, et encore c’était sans parler de celle sur son épaule. Rien de grave ou que ne se soignerait pas cependant pour l’instant c’était… simplement qu’il ressemblait à un mort-vivant. Et ses cheveux encore humides de la douche n’arrangeaient pas forcement l’ensemble. Grognant il reprit une gorgée tout en s’interrogeant sur le bruit qui lui vrillait les tempes. Etait-ce vraiment son malaise ou alors… Oh, non la sonnette ! Il laissa échapper un nouveau grognement. Qui donc pouvait venir le voir à cette heure et aujourd’hui ? Ce n’était vraiment, mais alors vraiment pas le moment…

Sautant rapidement dans ses vêtements, il enfila un dessous et son pantalon, tout en cherchant des yeux un haut. Où avait il bien pu le laisser ? Rha et cette sonnette ! Il quitta presque la salle d’eau, lorsqu’il remarqua qu’il oubliait l’essentiel et revint sur ses pas pour reprendre son ami la bouteille, qu’il déposa sur la table avant d’aller ouvrir. Il aurait voulu ignorer le son intempestif, mais le visiteur inconnu avait l’air de tenir à ce qu’on lui ouvre. Et peut être était ce vraiment urgent ? Et si Aaron ou Ester avaient besoin d’aide ? Ou même Arsène ? Il ne pouvait pas décemment leur laisser fermer la porte de son antre, quelque soit son état. Il se passa la main dans les cheveux tentant de les ramener en arrière pour ne pas les avoir devant les yeux. Bon, il ne portait qu’un pantalon mais il espérait que même si c’était à une femme qu’il ouvrait elle ne s’en formaliserait pas. Il était chez lui après tout, non ? Il hésita encore un instant à ouvrir la porte, puis finalement se décida pour rompre le suspense, mettant de côtés ses pensées négatives pour tenter d’afficher un visage neutre. Pourtant la surprise fut totale lorsqu’il reconnu Heavs derrière la porte. Clignant des yeux, il s’interrogea à voix haute, comme pour que quelqu’un confirme ses soupçons, soit qu’il voyait bien le Haut Conseiller, soit qu’il commençait vraiment à halluciner.

Howard Heavs ?

Ca y est il avait perdu la tête ? Pourtant il n’avait pas tant bu… si ? Et puis ses derniers neurones se connectèrent, il était à moitié nu, devant l’un des plus hauts représentant de Nosco, il venait de l’interpeller par son patronyme et en plus il lui bloquait la porte.

Je… Votre Excellence, je vous prie de m’excuser de mon attitude outrancière et ma tenue indécente. Si vous voulez bien vous donnez la peine d’entrer, ce serait un honneur…

S’effaçant devant l’homme, il ouvrit la porte, tout en prenant une position plus formelle, malgré sa tenue. Pieds et torse nus… où donc avait il laissé sa chemise ? Il ne souhaitait pas vraiment qu’Heavs voit sa blessure dans le haut du dos. Déjà qu’il devrait contempler celle de son visage… Ah, et la bouteille entamée qui trônait sur la table. Enfin pour le roi de l’information… Il devait déjà le savoir. Peut être l’avait il su avant même que Kim ne le fasse, réussissant à lire dans ses pensées.
Kim van Berghen
Kim van Berghen
~ Chercheur ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Scientifique et médecin de la Guilde
Âge réel : 65 ans
Âge d'apparence : 30 ans environs

Compétences
Mémoire:
Désespoir et désanchantement Left_bar_bleue10000/10000Désespoir et désanchantement Empty_bar_bleue  (10000/10000)
Compétence principale: Biologie
Niveau de Compétence: Maître

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Message par Howard A. Heavs Mar 10 Mai - 1:14

Si il y avait bien quelque chose sur lequel Howard ne pariait pas c'était bien l'amour. A ses yeux l'amour était une faiblesse, une faute que l'on ne pouvait guère pardonner et pour cause... un si doux sentiment, vous emplissant de chaleur, faisant battre votre coeur et papillonner vos yeux avec légèreté, qui vous faisait sourire joyeusement durant la journée à penser à celui ou celle qui vous offrait sa lumière plus sûrement que le soleil, la lune et les étoiles, un sentiment qui arrondissait vos angles pour vous faire paraître plus abordable. Un baume sur les plaies les plus terribles, une nourriture bienvenue pour un esprit tourmenté et solitaire... foutaise, blague de mauvais goût ! Il n'y avait jamais cru par le passé, on y avait veillé et bien veillé même... amour ? Une liqueur atrocement sucrée qui coulait en vous comme un mauvais alcool, poisseux de niaiserie avec ses sourires, ses rires et son partage, l'amour était un rideau opaque pour dissimuler aux yeux de certains des vérités leur glaçant le sang... car après tout, amour ou non on mourrait seul, oui même si la fin venait dans les bras de l'être aimé on était seul... seul à sentir son cœur cesser de battre comme un oiseau s'étouffant progressivement entre les mains closes d'un homme, seul à sentir le froid terrible s'insinuer dans les os et la chaire comme des doigts redoutables, pénétrant toujours plus loin et répendant l'agonie comme un sommeil lourd de plomb sans rencontrer la moindre résistance; seul à mourir car l'être aimé ne vous accompagnez nullement dans le trépas, il resterait à l'arrière pour vous pleurer un temps avant de passer à autre chose, inévitablement, et votre nom peu à peu s'estomperait dans sa mémoire jusqu'à ce que vous redeveniez un parfait inconnu. Mais la mort n'était pas le seul événement que l'on devait affronter seul, il ne s'agissait en tout et pour tout que le dernier d'entre eux, le moindre pourrait on affirmer car alors la conscience d'être seul disparaissait à tout jamais; il y en avait pourtant d'autres... les nombreuses épreuves inhérentes à l'homme, la douleur, l'angoisse, les doutes, que les mots d'un être aimé peuvent estomper mais non chasser, un simple bandage autour d'un cœur saignant abondamment... un être seul pouvait savoir ce qu'il ressentait véritablement, remonter jusqu'à l'origine de ses doutes ou de sa peur, en comprendre l'ampleur et la gravité puisqu'il était aussi le seul à avoir toutes les cartes en main et peu importe le nombre de celle que peut copier un tiers, ça ne sera jamais l'intégralité, il manquera toujours un petit quelque chose qui faussera les paroles ou le jugement. Et même lorsque l'on peut se passer de ce petit quelque chose il y a l'humanité, tout simplement, la lassitude qui tombe sur les épaules des proches devant un cas trainant en longueur et même si ils refusaient de l'admettre ils finissaient par se détourner de l'individu, l'occulter de leurs sens lorsqu'il est présent... après tout il est toujours plus agréable de voir de la joie, d'éviter de blesser son amour propre, sa fierté sur un cas qui ne peut se résoudre, avouer son impuissance n'a jamais été l'apanage des hommes... Et l'amour prétendait encore effacer la solitude ? C'était aussi stupide que d'essayer de gommer la dictature de l'impératrice, c'était un combat perdu d'avance... l'amour affaiblissait, l'amour donnait voix à un cœur qu'il valait mieux enterrer ici bas, dans un environnement où l'écouter revenait souvent à faire un mauvais pas. L'amour faisait voir le coté blanc des individus là où il n'y en avait pas, il mettait en lumière les attachements, les points faibles d'un individu de sorte que n'importe qui pouvait frapper et tirer le meilleur résultat de son action... oui bien souvent il n'y avait qu'à s'en prendre à ce qu'un homme aimait pour le faire débiter ce que l'on désirait ou le faire agir dans l'intérêt de n'importe qui, même le plus infâme. Qui avait alors le courage et la présence d'esprit de sacrifier ce qui était cher à son cœur pour se préserver et préserver ses intérêt... un raisonnable sur vingt malheureusement, pas assez pour ne pas le déplorer mais pas assez également pour ne pas en tirer allègrement parti lorsqu'on était de ceux qui n'offraient pas de prises aux autres pour être pliés... cela aussi, on le lui avait apprit et il avait retenu la leçon, oh oui il l'avait retenu, ne pas se faire limer les crocs, de pas laisser de faiblesses. L'amour n'était rien, l'amour n'apportait rien. Les hommes couvraient du voile de l'amour bien trop de chose pour qu'il puisse encore être considéré comme pur, on pouvait tuer par amour, faire souffrir par amour... on pouvait abandonner son amour également ou même s'en lasser, s'en moquer, il y avait autant de possibilités que de personnes et en moins de temps qu'il n'avait fallu pour le dire il avait vu passer pas moins de quatre exemples de ce qu'il méprisait, à croire qu'on tentait de lui donner raison. Il avait sourit en observant le ballet qui se déroulait là, quelque part dans Nosco sous l'œil des caméras... Il avait sourit amèrement... Karlovy avait aimé Zoltan qui lui avait rendu mais ça ne l'avait pas empêché de se faire rebelle, Shane Lewis aimait Silvio mais ça ne l'avait pas empêché de lui faire du mal pour sauver la mise de Karlovy alors que cela ne lui rapportait rien de rien, La gamine aimait Kim mais avait tout de même décidé de lui marcher sur le cœur d'une manière ou d'une autre et Kim... il ne ressentait pas d'empathie pour les victimes de ses silences en général mais en suivant sa rencontre avec Nékorovy il avait ressentit, véritablement ressentit, une pointe d'agacement. Amour, amour, toujours amour... Il n'aimait personne, qu'on se le dise, son cœur à lui était prit dans la glace, entouré d'une barrière imprenable. Il avait un tantinet d'affection pour certain, ou du moins ce qui ressemblait à de l'affection, celle du maitre d'orchestre envers son violoniste favori, d'un maitre piqueux avec sa lice la plus douée... quand à l'affection véritable, celle d'un ami, celle d'un compagnon, il l'avait offerte une seule et unique fois et s'en repentait à toutes heures du jour et de la nuit au vu de ce qu'il en retirait... quand à l'amour avec un grand A il était aussi près de le faire naitre que d'apprendre le tricot aux créatures des souterrains et cela alors même qu'il y avait bien quelqu'un méritant son attention, quelqu'un ayant toutes les qualités pour lui plaire, toutes les qualités pour lui voler la clef de la citadelle qu'il gardait si précieusement. Sa princesse, qui d'autre, elle était vraiment intéressante... encore eut il fallu qu'il soit capable d'être autre chose que le cerbère sans cœur de sa majesté l'impératrice, encore eut il fallu qu'il soit capable d'aimer... mais mieux valait ne pas trop se pencher là dessus, il n'arriverait certainement à rien en se forçant et devait encore la faire tomber dans ses bras ce qui nécessiterait des efforts tout particuliers pour ne pas avoir l'air d'un... lui... et même dans un cas pareil il n'aimerait certainement jamais comme tout ces idiots pouvaient aimer, les leçons étaient inscrites dans son corps aussi sûrement que si on les lui avait tatouées...

Et avant cela il lui fallait encore s'occuper de Kim et là c'était une toute autre chanson qui se jouait. Lorsqu'il l'avait invité à diner chez lui le chemin était clairement apparu devant lui, il avait immédiatement comprit pourquoi il était là et ce qu'il voulait tirer de lui et avait agit en conséquence. Depuis il tissait sa toile avec le plus grand soin sans omettre le moindre détail, de son silence de mort concernant Kinsky jusqu'aux ordres qu'il avait donné concernant les dossiers touchés par l'affaire... Il s'était servit du moindre outil à disposition pour créer le contexte idéal en sa faveur et attendait patiemment que le moment propice se présente pour faire avancer les choses, les faire grimper d'un cran. Ou du moins n'avait il fait qu'attendre jusqu'au moment où on l'avait informé que Nékorovy Welka allait interroger Kinsky... en cet instant là, il l'avouait, il avait tiqué, un geste si anodin et qui pourtant avait causé une grande frayeur à son subordonné qui savait pertinemment que lorsque le commandor du judiciaire tiquait ça n'était pas bon signe. Hors il avait attendu que le messager sorte de son bureau pour exprimé véritablement ce que lui inspirait l'information... grimace, appel des membres de la brigade se trouvant sur place et redirection des images jusqu'à son bureau pour qu'il observe l'ampleur de la catastrophe qui allait se jouer. Il n'en avait d'ailleurs pas manqué une miette, de la torture de Karlovy Kinsky, ni même de la 'rencontre' entre Welka et Kim... il avait émit un rire jaune devant la scène, se demandant vraiment sous quelle échelle il était passé se matin là pour voir ses plans aussi bousculés. Il savait s'adapter bien entendu, c'était très simple de plier et de faire des concessions en cherchant un autre chemin pour arriver à ses fins, il avait toujours était capable de s'adapter, quand on jouait gros mieux valait ne pas perdre la main au premier faux pas ou à la première note discordante. Il fallait savoir faire des pas de cotés, garder son équilibre, réfléchir rapidement, mettre en place une alternative, en d'autres terme ne pas s'arrêter au changement imprévu mais tirer parti des forces en présences pour toucher au but. Rester le même, conserver une manière d'agir, toujours faire la même chose ne donnait rien de bon, les proies s'adaptaient à force même inconsciemment et au final on devenait rapidement inefficace... il fallait savoir comment les autres pensaient pour les prendre par surprises, leur couper l'herbe sous le pied et les cueillir ensuite comme des fruits bien mûrs... Oui, là encore il savait déjà qu'il devrait s'adapter à cette nouvelle situation, qui n'était d'ailleurs peut-être pas plus mal quand on y pensait... Certes la rencontre entre la brigadière et le scientifique avait été violente et plus profonde qu'il ne l'avait d'abord pensé, surtout quand on pensait à l'équilibre précaire des forces. Il admirait le professionnalisme et le style de Welka lorsqu'il s'agissait d'extirper les informations d'un détenu, sa manière de procéder était presque un art et les résultats semblaient présent, plus que cela même, d'un point de vue tout à fait objectif on pouvait difficilement croire que la superbe prédatrice avait manqué quoi que ce soit... il avait suivit avec attention l'échange entre les deux femmes, en premier lieu, se gavant de l'image de sa princesse en action avec un émerveillement un peu pervers, le même intérêt que des passants devant un des rares meurtres perpétré dans la cité, analysant avec attention le moindre petit mouvement, la moindre intonation, le moindre choix de la maitresse de ballet pour son apprentie du moment... Il n'aimait pas les soldats, les brigadiers et toutes personne portant une arme avec l'intention d'user de la force physique pour quoi que ce soit, ça ne réglait rien, n'arrangeait rien mais il devait admettre que cette superbe créature était encore plus attirante une arme à la main... et lui donnait envie de jouer avec le feu, contrairement au fouet d'un autre. De là à se faire arrêter sciemment il y avait un monde bien entendu mais l'idée ouvrait un océan de perspective qu'il ne pouvait qu'apprécier, en bon amateur de nouveauté qu'il était... après tout il était tellement dommage de se cantonner à un horizon que l'on avait déjà exploré en totalité lorsqu'on avait la possibilité de s'en ouvrir un neuf, oui enfin pas si neuf que ça mais du moins serait il plus agréable si c'était lui qui décidait de son existence... Et de secouer la tête pour revenir à ce que lui montrait la caméra plutôt que sur des fantaisies douteuses. Un peu plus il y aurait presque inclus Kim, de quoi se demander sérieusement ce qui n'allait pas avec lui... certaines choses n'étaient pas compatibles, l'alcool et les médicaments par exemples, certaines autres étaient en revanche carrément taboue, comme d'essayer d'imaginer un instant intime entre Nekorovy, Kim, un poignard et lui... non vraiment quelque chose n'allait pas...

Et en contemplant la conclusion de la rencontre entre Welka et Kim il avait finit par en être certain, quelque chose n'allait vraiment pas du tout dans cette affaire et ça n'avait rien à voir avec ses idées tordues... ce qui n'allait pas, il s'en rendit vite compte en repassant les enregistrements, c'était que les révélations de Karlovy sonnaient horriblement faux à ses yeux, totalement faux. Ça ne tournait pas rond, ça n'entrait pas dans la logique des évènements, il n'avait encore rien pour étayer cette thèse mais pour lui ce qui sortait des lèvres de la scientifique était un mensonge préparé depuis longtemps et certainement pas la vérité... il n'avait cessé d'y penser tout en suivant d'un oeil le parcourt de son médecin favori qui semblait mal en point. Les rouages de son esprit ne travaillaient pas souvent aussi profondément, il fallait l'avouer, et il n'accordait son attention qu'aux sujets les plus problématiques, le reste étant à la charge de ses subordonnés... mais là il y avait quelque chose, peut-être n'était ce rien en soit mais elle avait menti, elle avait menti sous la torture et le mensonge avait été transmit ensuite à Kim... et à qui d'autre d'ailleurs ? Nékorovy avait elle réellement cru ce que la demoiselle lui avait dit, elle qui était si intelligente, seule de la brigade, seule femme de Nosco à posséder son respect, il avait du mal à y croire mais ne voulait en aucun cas parier outre mesure... La meilleur solution, dans un cas pareil, aurait été de descendre lui même dans la cellule et de travailler la fille pour voir ce qu'il pourrait en tirer. Il n'était pas Nékorovy et celle ci avait eu parfaitement raison en affirmant que ses mains étaient novices dans l'apport d'une violence physique, il n'était pas un guerrier, pas plus qu'un bourreau. Ses méthodes n'étaient pourtant pas plus agréables à subir, peut-être même que la plupart de ses 'patients' préféraient les brutalités des brigadiers à ce qu'il leur faisait subir... et heureusement pour eux, seuls quelques malchanceux le rencontrait dans son rôle de juge total, juge, avocat, exécuteur en un seul et même homme qui n'avait alors d'autre objectif que de vous faire cracher jusqu'à votre dernier secret. Il allait sans dire que ceux là ne ressortaient jamais. Des manières de procéder il y en avait à la pelle... noyer un esprit sous les mêmes parole pendant plusieurs jours d'affilés en ne prêtant aucune attention à ce que peut dire le détenu par exemple, il l'adorait celle là, lui qui aimait tant parler, il s'en donnait à cœur joie, répétant inlassablement ses questions exactement de la même manière sans donner une seule seconde de répit même de nuit... les plus résistants tenaient une semaine, pas plus. Il y avait aussi, au contraire, le silence... rester sans un mot à dévisager sa victime sous tout les angles jusqu'à ce qu'elle craque... il fallait du doigté pour que ça marche mais si on parvenait à trouver l'exacte équilibre cela pouvait aller très vite, trop vite même, il avait réussit, plusieurs années auparavant, à faire avouer un pro rebelle en dix minutes à peine tant il avait touché juste... Après cela on pouvait tout imaginer, laisser un individu dans le noir absolu sans le moindre son pendant plusieurs jours, le mettre en présence de quelque chose qu'il abhorrait, présenter une image spéciale et la faire bouger un peu chaque jour, minuter chaque chose pendant un laps de temps puis bouleverser le tout... chaque esprit avait sa manière d'être brisé, il suffisait de demander... Mais justement, ce que la fillette cachait été vraiment à la mesure des moyens déployés ? Avait il une raison de la condamnée en lui rendant visite ? Car si il se déplaçait cela éveillerait automatiquement les soupçons et elle était déjà surveillée passablement souvent... Non, il n'allait pas descendre, il y avait d'autres moyens de savoir ce qu'elle cachait et le premier d'entre eux serait la rencontre avec Kim une fois qu'elle serait sortie. Mieux valait, toutefois, ne pas penser qu'il se montrait altruiste... elle n'était tout simplement rien à ses yeux, il n'y avait aucune autre explication. En revanche celui qui avait de la valeur c'était l'adorable petit médecin qui inquiétait ses collègues et amis avec sa tête de cadavre...

Lui aussi, il l'avait observé, ou plutôt il était le seul qu'il est observé après cela... il avait mit en veille son travail, laissé tomber ses dossiers et avait quitté son bureau pour débarquer dans les locaux de la brigade informatique où il s'était établi pour un temps, suivant des yeux le cheminement pénible de l'homme. Howard s'était particulièrement intéressé à son comportement une fois seul chez lui... la vue des bouteilles lui ayant presque arraché une nouvelle grimace. Lorsque le médecin fila sous la douche lui même bondit prestement sur ses pieds et se dirigea à grands pas vers l'Aedes, s'attirant des regards confus et surpris de tout ceux le croisant... L'idée lui était venue presque sans qu'il y songe et il se maudissait de ne pas l'avoir remarqué plus tôt... il avait l'occasion idéale de gagner du terrain pour son plan, l'occasion de s'infiltrer un peu plus dans les pensées du bon docteur, il n'avait qu'à utiliser les évènements de la journée et il pouvait en tirer absolument ce qu'il voulait. Si en plus il décidait de s'affaiblir encore en buvant ça n'était que mieux... Réfléchissant à toute vitesse il fini par ralentir le pas, laissant du temps seul au médecin qui, il espérait, ne tenterait pas de se noyer sous sa douche par désespoir, ça nuirait fortement à ses plans. Et puis il serait contraint de le ressusciter pour lui expliquer sa façon de penser... oui non mieux valait oublier. Il finit par s'arrêter... l'air était frais, un petit vent s'insinuait sous sa veste et il sentait l'orage... intérieur comme extérieur, il avait, malchance, oublié son parapluie... Et il allait s'introduire dans le bâtiment lorsqu'il croisa l'un des brigadier de la prison qui le salua bien bas mais lui décocha de sous ses mèches un regard perçant qui n'avait absolument rien d'ambiguë. Il lui répondit d'un sourire sucré avant de le dépasser en retirant son haut de forme, lissant les quelques mèches rebelles et poursuivant son chemin vers l'antre de la b... la tanière du... l'appartement de Kim. Tien d'ailleurs c'était de plus en plus souvent Kim et de moins en moins Van Berghen, il se laissait aller.. mais après tout ça n'était pas plus mal même si lui devait encore de battre sérieusement pour bannir le 'votre excellence' du vocabulaire que lui associait le médecin, quand bien même il aimait son titre il n'était pas encore fétichiste au point de vouloir entendre l'autre l'appeler comme ça... n'importe quand... hum.. retour à la réalité... la porte de l'appartement. Il s'arrêta et croisa un instant les bras, imaginant l'état dans lequel devait se trouver le pauvre Kim, certainement très humide dans plusieurs sens du terme mais non ses favoris et certainement assez pompette pour avoir sa place dans une beuverie dans les règles de l'art. Mieux valait ne pas rallonger l'attente et se lancer tout de suite dans l'arène du fauve, ou de ce qu'il en restait. Il sonna, une fois, deux fois, dix fois, longuement... l'attente se prolongeait, que diantre faisait il, il tentait de mettre de l'ordre ou de cacher sa bouteille ? Fronçant les sourcils il insista encore un peu sur la sonnette et eu cette fois le plaisir de voir apparaître celui pour qui il se déplaçait.

Dire que Kim était dans un état lamentable aurait tenu de l'euphémisme obscène tant il était apparent que l'homme n'allait pas bien... il se demandait comment ceux qui le côtoyait avaient acceptés de le laisser partir sans même l'accompagner. Il avait l'air surpris de le voir, non sans raison tant il était improbable qu'il se trouva là en cet instant et pourtant... il l'était et n'avait pas l'intention de repartir de si tôt, pas avant d'être certain de tirer ce qu'il y avait à tirer. Il ne fit aucun commentaire sur la tenue du médecin bien que son regard se promena allègrement et sans la moindre gêne, évaluant ce qu'il voyait... et il fallait avouer que les dégâts étaient on ne peut plus considérables.... puis entra d'un pas lent, ne quittant pas une seule seconde l'homme des yeux, se demandant si il n'allait pas trépasser d'un seul coup, là, sans avertissement... non mieux valait ne pas y penser, il était certain que le bon docteur aurait l'amabilité de prévenir en cas de danger.. ou pas. Le juge considéra un instant l'idée de lui confier ses soupçons sur les révélations de Kinsky puis se ravisa, il n'était pas altruiste et n'allait certainement pas détruire ses efforts maintenant, il valait mieux que les deux tourtereaux s'expliquent dans leur coin sans son intervention. Mais il ne retint pas, en revanche, sa main lorsque celle ci bougea, lui permettant de tracer des doigts la blessure qu'il portait à l'arcade, son expression plus concernée qu'il ne l'aurait voulu, ses yeux bleus scintillant de compréhension avant qu'il ne s'applique une gigantesque claque mentale accompagnée d'une bordée de noms injurieux et totalement silencieux puisque intérieur... mais ses doigts ne quittèrent pas la peau, agrippant l'épaule à la place, assez pour une pression, pas assez pour faire mal. Il ferma la porte d'un coup de pied et lui fit face, se fendant d'un sourire paisible...

«  J'avais peur que tu ne tente de me cacher ce que tu faisait... Tu ne tient pas l'alcool, la seule chose que tu va gagner à descendre cette bouteille c'est t'achever et à tout prendre laisse moi au moins ce plaisir là... »

Sa voix mourut un bref instant tandis qu'il soupirait et s'avançait pour s'asseoir, attrapant la bouteille et la vidant en trois lampées. Il reposa le contenant vide et tandis une main vers Kim, l'invitant à le rejoindre...

« Je vous ai suivit mais je suppose que tu t'en doute à demi... elle y est pas allée de main morte... »

A la vérité, ainsi mit devant le fait accompli, il se maudissait de son impulsivité soudaine, les mots e venaient pas aussi simplement qu'il l'aurait voulu, le discourt n'était pas celui qu'il avait souhaité. Il finit tout de même par reprendre, coupant ce qu'aurait pu dire son vis à vis...

« Laisse son excellence à la porte, veux tu, et parle moi... normalement hum ? Dit moi » Lui dire quoi d'ailleurs ? Que ne savait il pas déjà ? Peu importait... ce qui importait c'était de voir comment il allait interpréter ses paroles..
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Howard A. Heavs
Howard A. Heavs
~ Haut Conseiller ~
~ Commandor ~
Section Judiciaire


Camp : Guilde Impériale
Profession : Haut conseiller, commandor de la brigade judiciaire
Âge réel : 130 ans
Âge d'apparence : 26 ans

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Message par Kim van Berghen Mer 11 Mai - 2:29

Hj : Paraphrase du 1er paragraphe d’Howard avec son autorisation ^^

S’il y avait bien une chose sur laquelle Kim pariait c’était l’amour. Parce qu’il ne pouvait pas vivre sans, sans en recevoir ou sans en apporter autour de lui, il en avait besoin tout comme il avait besoin de respirer ou de sentir son cœur battre. A ses yeux l’amour était la plus grand force que l’on pouvait trouver, un sentiment qu’il fallait entretenir pour ne jamais l’oublier, car cela aurait signifié se tuer, s’éteindre à tout jamais. La haine son contraire était un sentiment qui vous emplissait de colère inassouvie, faisant battre votre cœur et fonctionner le cerveau pour manigancer des stratagèmes pour perdre ce que l’on abhorrait, il faisait cracher et ronger de noires pensées pendant toute la journée. Penser chaque instant à ce que l’on voulait, ce que l’on devait détruire à tout prix, aussi surement que l’on s’enfonçait dans les souterrains pour rejoindre l’Enfer. Un sentiment qui rendait irritable et associable, une plaie impossible à guérir, un nuage impossible à dissiper dans le ciel orageux… sentiment si vivace ! Il l’avait toujours vu comme un cauchemar par le passé, on y avait veillé même… haine ? Un poison atrocement amère qui coulait pour vous contaminer comme le plus acre des alcools, brulant de douleur, d’antipathie et de ressentiment, la haine était le pire des alliés qui étouffait comme un voile léger qui pesait pourtant autant que l’or, pour montrer au reste du monde son ressentiment…

Seul l’amour était capable de sauver, de rendre quelqu’un sociable, de l’empêcher de sombrer dans ses pires malheurs, pour ne plus jamais être seul, vivre à deux, tel Roméo et Juliette, imitant à la perfection Tristan et Iseult. Et qu’importe si la fin était triste, car les amants eux restaient heureux, partageant le sort l’un de l’autre pour l’éternité, pour ne plus jamais se quitter. Ne pas être seul lors de l’affreux passage, pouvoir affronter le regard de Charon main dans la main avec son âme sœur. On se sentait presque revivre à traverser le Styx accompagné de l’être aimé. Mourir seul est sans doute la pire chose, ne pas voir une dernière fois l’amour dans les yeux d’une personne proche, s’éteindre sans sentir des bras vous entourant de caresses et de mots doux. On n’était jamais plus seul. Et si l’être désiré se devait de rester un peu plus fouler de ses pieds la Terre, alors c’était une chance unique, celle de devenir son étoile dans le ciel, de veiller tel un ange gardien, qui lit par-dessus l’épaule, souffle des conseils et prodigue la chance. C’était avoir la chance tel un pharaon qu’on entretienne son nom par delà la mort, pour vivre toujours un peu plus, années après années, chaque fois que le nom était prononcé par l’aimé, chaque fois qu’il y pensait. Un lien indestructible qui liait deux âmes entre elles aussi surement que le monde est monde.

La mort n’était après tout que la dernière étape d’un voyage que l’on avait parcourut accompagné de l’être cher à son cœur, un évènement et pas des moindres, sans doute le plus désagréable lorsqu’il s’agissait de s’éloigner de son autre, lui laisser la tâche d’affronter avec simplement un soutient moral et non plus physique toutes les épreuves qui avaient déjà été affronté avant. Batailler sans faillir pour l’être qui avait déjà rejoint le ciel. L’amitié à ce don qu’à aussi l’amour de pouvoir facilement soigner les blessures, à l’aide du baume des paroles et des gestes. Car sans partager, comment pouvait on comprendre autrui et leurs propres expériences ? Chaque être est unique, mais pour se comprendre on a toujours besoin d’un reflet du miroir, d’un élément de comparaison, une base de référence qui serait solide et non pas fluctuante comme peut l’être la conscience de l’homme. Une partie de carte ne se joue jamais seul, ou alors cela reste un solitaire, il faut un nombre conséquent de partenaires de jeu pour pouvoir avoir une vraie partie, qui puisse être remplie de rebondissement, de joie et de peine, sinon c’est se contenter de la monotonie d’un jeu où l’on ne peut pas perdre. Si le regard des autres n’était pas si important, pour grandir, comprendre et apprendre. Pourquoi y sommes nous si attachés ? Se tourner vers quelqu’un et en un simple sourire échanger la même pensée, sans un mot, sans un geste, un message télépathique, pensée similaire. Il était parfois si facile de communiquer. Un regard, une lueur dans les yeux et le message était passé intégralement.

Peut-on rester réellement indifférent à quelqu’un qui souffre ? Non, car la part d’humanité et d’empathie de chacun ne peut que se réveiller, se sentir touchée et troublée au plus haut point par quelqu’un qui ne va pas bien, au point qu’on le sente, on l’expérimente avec l’autre. On finit toujours pas tendre une main, même à son pire ennemi, car le principe de réciprocité s’applique toujours : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse. Fais à autrui ce que tu aimerais qu'on te fasse si tu étais dans le même cas que lui. » Formule magique d’amour pur. Il est bien plus facile d’affronter sa peine, sa tristesse et ses souffrances une fois qu’elles ont été partagées, avouées et comprises. Avoir vu une main se tendre dans sa direction, avoir pu la saisir sans crainte. L’amour effacerait toujours toutes traces de mal. C’était l’adversaire implacable qui pouvait tout vaincre, gommer la trace des guerres, des dictatures, de chaque combat quotidien. L’amour rendait fort, il permettait de s’exprimer plus clairement, de savoir ce que l’on désirait vraiment, d’être serein et au repos, et non plus de courir après le bonheur. Ecouter autant son cœur que son cerveau, pour équilibrer la part de raison et de sentiments qui nous dirigeait tous. L’amour était positif, il faisait voir sous un jour nouveau chacun, rendant moins sombre celui qu’on aurait ignoré, permettant de peut être affronter le regard noir et de lui tendre une main. Il révélait les forces d’un individus, comme une mère qui pour protéger sa progéniture redouble d’efforts et se bat trois fois plus fort. Il suffit de citer le nom de l’être aimer pour qu’un mourant reprenne son souffle, reprenne courage et sourit. Un simple mot, un nom, adoré et cajolé par-dessus tout. Une lumière et une porte de soucis à tous les problèmes. Un rire qui résonnait lorsqu’on en avait besoin, un sourire qui revenait à la mémoire, une joie transmise par des endorphines rien qu’en pensant à celui dont on rêvait chaque nuit.

Savoir que l’on pouvait compter sur l’être aimé, comme il pouvait compter sur vous, un échange parfait, une preuve absolue de confiance, toujours tenter de protéger ce qui était cher à son cœur. A quoi bon se protéger soi même si l’être aimé était sans défense et faible ? N’était-on pas encore plus faible lorsqu’on voyait celui à qui on attachait de l’importance souffrir ? Ils auraient été bien nombreux à défendre hauts les couleurs de l’amour, à donner le meilleure d’eux pour les autres. Combien les auraient abandonnés ? Pauvres fous qui n’avaient aucune idée… guidé par un sentiment contradictoire, la peur de s’attacher, ou simplement à cause d’un cœur trop souvent brisé.

On lui avait apprit beaucoup, ce qu’il ne fallait pas faire, ne plus recommencer les erreurs du passé. Il avait retenu la leçon, apprit la morale et l’avait contemplé, méditant sur ses réalités, ne suivant plus le chemin qu’on avait tracé pour lui, mais celui qu’il voulait, suivant ses idéaux plutôt que ceux qu’on voudrait lui imposer. Suivant la foule mais sans hurler les mêmes propos, rester dans l’ombre et avancer en se faisant discret. Des faiblesses ? Oh, il en avait de nombreuses. Tant de failles étaient apparues au cours du temps. Il n’était pas un roc, ou alors il avait depuis longtemps été asséché devant l’inhumanité de certains hommes, au point d’en garder les traces visibles. Seul un bon escaladeur se risquerait sur ces failles, grimpant toujours plus haut, mais pour atteindre quoi ? Quelle serait la trouvaille au bout de la lutte contre la gravité ? La haine n’était rien, n’était plus rien. L’amour était un tout, il comblait les êtres vivants, qu’ils soient humains, animaux ou végétaux. Les hommes honoraient depuis bien longtemps ce qui leur apportait tant de bonheur et de joie, on pouvait changer par amour et devenir meilleur, on pouvait comprendre par amour et apprendre. On gardait toujours une trace d’amour dans le cœur, quoi qu’il arrive, il restait là, comme un joyeux précieux, une pierre d’Ambre qui brillait tel l’or.

Si l’on pouvait apprendre à haïr, alors la leçon contraire devait être celle de l’amour. Et si l’on pouvait apprendre à ne plus aimer, si on pouvait s’illusionner de ne plus avoir de sentiments aussi fort, alors il y avait aussi un charme qui pouvait briser l’enchantement. Il suffisait juste d’en trouver la clé, de la faire tourner et d’ouvrir son cœur. Aussi surement qu’une formule mathématique des plus logiques, il fallait se concentrer pour aimer, en comprendre le mécanisme et ensuite se laisser transporter, appliquer la formule et s’étonner de sa facilité à être utilisée. Prendre plaisir à faire de complexes calculs, s’additionner avec quelqu’un en supprimant toute soustraction possible. Parce que dans le jeu de l’amour un plus un est toujours égal à un.

Un Haut Conseiller à sa porte ?! Ce soir, là maintenant alors qu’il avait eu l’une des plus longues journées de sa vie, qu’il se sentait sur le point de défaillir et qu’il venait de vider à lui seul une bonne partie de la bouteille qui restait encore ouverte sur la table du salon, tout près de lui. Pour le réconforter un peu sans doute. Il avait laissé l’homme entrer, se faisait la réflexion que c’était sans doute l’un des premières fois qu’un homme aussi important à Nosco franchissait le pas de son appartement. Il fallait dire que ceux du Conseil n’aimaient pas spécialement se promener parmi la population dites « lambda », ni même visiter l’Aedes alors qu’ils avaient leurs propres appartements au Capitole. Il s’effaça pour le laisse entrer, tendis qu’il se reculait jusqu’à la table. Une fois de plus le Destin se jouait de lui. Avait-il envoyé un ange aux yeux bleus ou un démon fourbe et capricieux ? Kim n’arrêta pas la main qui vint tracer la courbe de sa blessure à l’arcade sourcilière. Non, il était trop surpris, ou alors trop concentré sur les yeux cobalts de son visiteur. Il cligna une nouvelle fois des yeux, observant sa réagir la porte qui se claquait derrière Heavs, tandis que ce dernier affichait un calme et un sourire à toutes épreuves. Il n’y avait eu aucun bonsoir. Il avait évité la question fatidique qui consistait à se renseigner sur la santé de son interlocuteur. Etait ce bien trop évidant pour qu’on puisse ne serait ce que se questionner mentalement ?

Il laissa pourtant la voix d’Howard le porter une nouvelle fois, relevant l’ironie de ses paroles et ne sachant à quel degré se trouvait ses paroles, peut être à celle du taux d’alcoolémie dans le sang de Kim ? Il contempla l’homme et son haut de forme, se rappelant une nouvelle fois à quel point il pouvait être grand par rapport à lui. Tandis qu’Howard finissait la bouteille de manière plutôt expéditive il put répondre.

Je ne cachais rien, si ce n’est que sortant de la douche j’avais besoin de me vêtir. Mon appartement est le votre, faites comme chez vous.

Une invitation à se servir comme s’il était chez lui. Enfin invitation qui comprenait simplement les objets qu’on pouvait lui emprunter et la nourriture ou boisson qu’il remplacerait si Howard se décidait à en abuser. Il l’avait regardé vidé la bouteille, un mélange de soupir de ne pouvoir laper la dernière goutte d’alcool et de soulagement que l’on ait prit son amie des mains pour la remplacer par une personne à qui au moins il pouvait parler… Il suivit l’invitation s’approcha et tirant une chaise devant les deux verres vides, toujours sans quitter son invité des yeux. Il se figea en l’entendant avouer avoir tout suivit. Vraiment ? Ne dormait il donc pas ? Ou avait il rattrapé les images plus tard, passant ce qui ne lui semblait pas intéressant pour se concentrer sur l’essentiel ? Est-ce qu’il avait pu suivre sa Lovy après son départ des cellules ? Est ce qu’elle allait toujours bien ? Il aurait aimé poser la question mais la retint, l’alcool sans doute, la colère, ou peut être aussi le fait que c’était interroger celui qui prenait les décisions, pouvait couper une tête s’il le désirait. Avait-il le droit d’espérer une réponse à ses interrogations ? Non, aucunement, il était juste bon à répondre à celle des autres.

Il avait laissé ses deux paumes sur le dossier de la chaise, restant finalement debout, tandis que l’eau de ses cheveux encore trempés dégoulinait lentement, traçant leur chemin de son cou jusqu’au dos découvert. Il avait tout suivit ? Il dirigea son regard vers celui qui dirigeait la section judiciaire. Que pouvait-on lire dans son regard ? Était-il venu là pour terminer l’interrogatoire ? C’était ce que ses paroles précédentes semblaient suggérer. Ainsi donc ce n’était pas uniquement la brigade qui avait pu se rincer l’œil des tortures de Welka mais jusqu’à bien plus haut ? Ah malheur… et pourquoi lui avait on enlevé sa bouteille ? Détournant le regard, il fixa le récipient vidé de son précieux bien. Pas allé de main morte ? Parlait-il de lui ou bien de Lovy ? Ou encore de Zoltan ? Non, finalement son sort n’avait sans doute par été le pire, si l’on oubliait le passage audio.

Heureusement il n’eut rien le temps d’ajouter, puisque déjà Howard avait relancé la conversation, laissant Kim plongé dans ses souvenirs du matin. Welka… Dangereuse et douée brigadière d’élite. Elle avait réussit à lui faire dire ce qu’elle voulait finalement. Mieux, elle avait réussit à lui enlever les deux être auxquels il attachait le plus d’importance en ce moment même, c'est-à-dire Karlovy et Steve. D’une pierre deux coups. Avait-elle déjà transmis le dossier à ses supérieurs ? Oui puisqu’Howard Heavs était au courant. Il n’avait plus envie de penser à tout cela, à ce qui s’était produit et qu’il ne pourrait plus changer. Déjà passé et classé, même si l’affaire continuait. Il répondit aux paroles de son interlocuteur d’une voix assez distante, comme éteinte, puisqu’il pensait, ou tentait de penser à quelque chose d’autre en même temps.

Je ne puis vous refuser la politesse qui est lié à votre rang, votre excellence, et vous devez savoir mieux que quiconque que l’on est jamais une seule oreille à écouter aux murs.

Une façon de lui glisser qu’ici ils étaient chez lui, et que les caméras ne se cacheraient pas aussi facilement que lors de leur diner. Ou peut être bien de dire qu’il n’avait pas envie de jouer ce soir et qu’il était fatigué. Qu’il ne tenait pas à tomber dans un piège, qui s’était pourtant déjà probablement refermé doucement autour de lui. Et puis comme pour répondre au dis-moi.

Toute volonté de changement qui méprise les sentiments est soit diabolique, soit naïve.

Passant la main droite dans ses cheveux, il murmura qu’il devait aller se sécher avant de tomber malade, et abandonnant presque Howard il parti vers la salle de bain, laissant la porte ouverte et attrapant une serviette pour essuyer l’eau qui avait coulée. Il n’imaginait sans doute pas, que ce serait dans cette même salle de bain que Lovy lui révèlerait la raison qui l’avait poussée à descendre dans les souterrains et l’explication de ce qu’il avait entendu ce matin, mélange des voix de sa Karlovy et de Shane Lewis… Et où était passée cette satané chemise ?

Hj: “All measures of change which disregard the response of the human heart are either evil or naïve” Ivan Illich.
Kim van Berghen
Kim van Berghen
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Compétence principale: Biologie
Niveau de Compétence: Maître

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