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06h00 A.M : Tout au fond du désespoir.

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Message par Karlovy Kinsky Dim 8 Mai - 21:14

Karlovy se tenait prostrée dans le fond de sa cellule. Nue, totalement nue. Son corps était bleui, douloureux, et chaque muscle semblait lui crier de mettre fin au martyr. Elle souffrait comme elle n’avait souffert qu’une seule autre fois, et cette souffrance, elle ne voudrait plus la connaître. Plus jamais. Son corps était brisé, un de ses côtes cassées, son visage tuméfié, son arcade sourcilière saignait abondamment, sa lèvre aussi, ses cheveux étaient agglomérés et tout son être n’était plus qu’ecchymose. Mais, pire encore : elle était mentalement brisée. Sa personne dans son ensemble n’était plus qu’une loque, une Cendrillon à laquelle on avait enlevé son Prince, son unique espoir d’un jour pouvoir avoir une meilleure vie. Une vie plus belle. Ses larmes ne coulaient pas, ne coulaient plus. Elles avaient déjà trop coulé. Ils ne les méritaient pas.

Prostrée, elle avait son front contre ses genoux, se berçait toute seule, s’abandonnant à la noirceur de sa cellule, à sa souffrance. Elle ne pensait plus, elle ne vivait plus. Elle n’était plus qu’une coquille vide, ilôt de douleur où plus rien n’avait sa place. Quel sens donner à l’existence, quand on n’existait plus ?! En fait, elle aurait peut-être du pleurer. Mais elle ne se sentait plus apte à aucun sentiment. Combien de temps s’était-il passé, depuis qu’on l’avait jeté ici, comme une moins que rien, comme un jouet qui nous a amusé, mais qui ne nous servira plus ? Elle n’en savait rien, n’avait plus notion de rien. Peut-être des jours et des jours s’étaient déroulés, tandis qu’elle était restée prostrée ainsi, parfois happée par le sommeil, parfois gémissante de douleur ? Peut-être quelques minutes seulement, que la souffrance transformait en heures ? Le temps n’avait plus aucun sens. Les sentiments non plus.

Un nouveau gémissement lui échappa, tandis qu’elle se berçait encore, se balançant d’avant en arrière, comme un petit enfant dans les bras de sa mère. Comme une folle aussi. Elle tremblait de tout son corps, respirait mal… Le sang goûtait autour d’elle, l’innondait, et elle n’en avait cure. Plus rien n’existait que ce vide douloureux, fruit d’un exil volontaire poussé par des gens mal lunés. Nékorovy Welka… Même la possibilité d’une vengeance ne parvenait plus à tirer un soupçon de vie à la modeste prisonnière. Elle était morte. Morte de l’intérieur. Et si elle s’obstinait à ne pas se laver, à ne pas manger, à ne rien boire, elle mourrait aussi de l’extérieur. Et ce serait fini. Fini pour de bon. Et personne ne pleurerait la mort de Karlovy Kinsky, la pro-rebelle, que la Guilde dans son ensemble détestait.

Personne, sauf un certain Kim Van Berghen, qui se trouvait dans l’embrassure de la porte. Elle ne broncha pas tout de suite, croyant qu’on venait voir son état… Qui sait ce qu’ils pourraient bien lui faire subir, encore, comme honte ? Quelle souffrance allaient-ils encore inventer, pour leur pur plaisir. Pourtant, le silence persistait, aussi l’animal, la proie, se décida-t-elle à relever les yeux… Et elle les posa sur l’Homme qu’elle aimait le plus, maintenant. Celui qui arrivait à éclipser le rayonnement de Zoltan, à s’imposer à elle comme le seul, l’unique. Elle sourit maigrement, sentant une immense joie la submerger, brisant d’un coup d’un seul les barrières que son inconscient lui avaient imposées. Et c’est d’une voix rauque, erraillée, faible comme celle d’un enfant qu’elle s’exclama joyeusement, vibrante du plaisir qu’elle avait de le voir ici :

« Kiiiim ! »

Le son qui émergea de sa gorge la choqua et, tandis qu’elle reprenait conscience de ce qu’elle était, elle réalisa comment elle était. Nue, couverte de bleus, de blessures diverses… Elle se doutait qu’il venait pour la soigner, mais elle ne voulait pas que ce soit lui, non. Même si c’était le seul à pouvoir la tirer de son mutisme, il n’avait pas le droit de la voir ainsi prostrée, faible comme un nouveau né, vibrante de douleur et de tristesse… Il n’avait pas le droit de la voir nue pour la première fois dans de telles circonstances, en plus ! Elle se recroquevilla encore plus sur elle-même, enfouit sa tête dans ses genoux, gémit un peu, malheureuse… Et puis elle s’aperçut qu’il saignait !

SON KIM à elle saignait ! Et pourquoi saignait-il, hein ?! Parce qu’il avait été torturé par Nékorovy Welka, bien sûr ! Il n’y avait que cette sorcière, cette Veuve Noire pour s’en prendre à un innocent ! Elle poussa un petit cri, couinement empli de haine, et se releva brutalement dans le but de se jeter dans ses bras, de le soutenir, de lui apporter le réconfort dont il l’avait besoin. Parce que lui aussi souffrait. C’était évident. Seulement voilà. Elle était vraiment dans un sale état, et sa volonté de se jeter contre lui pour le réconforter lui valut une chute brutale, violente, et un gémissement malheureux. Elle était maintenant étendue dans la poussière, offerte aux yeux de Van Berghen, accablée de honte, malheureuse… Son souffle était court, abrasif, et son regard se faisait distant tant elle souffrait. Tout en elle n’était plus que douleur. Mais Kim était là. Et Kim souffrait. Et elle ne pouvait même pas l’aider.

Consciente que tout était de sa faute, que tout était de la faute de son égocentrisme, de sa vanité, de son narcissisme, elle se replia sur elle-même, gardant le silence. Elle ne le méritait pas. Elle ne méritait plus rien. Rien que la mort, et la souffrance éternelle. Elle ferait peut-être mieux de se donner à Néko, de se livrer à elle et à ses désirs pervers par leur méchanceté. Oui, elle n’était plus qu’une loque, un être sans intérêt aucun. Et, enfin, ses larmes coulèrent sur ses joues, traçant de grands sillons dans le sang coagulé qui le recouvrait. Son corps se contracta, et de longs sanglots lui échappèrent. Elle était pitoyable, pathétique. Kim s’était fait blesser par sa faute. Elle se roulait dans la poussière, à ses pieds. Et elle pleurait, laissant enfin tout son malheur s’échapper de son petit corps malade. Elle voulait disparaître de ce monde. Elle ne voulait pas que Kim voit ça. Et elle n’avait pas la force de le renvoyer, de lui dire…
Karlovy Kinsky
Karlovy Kinsky
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Message par Kim van Berghen Jeu 12 Mai - 1:02

Le début avec répétition de son dernier message:
4h00 A.M : Tout au fond du plus noir. [Rating -14 ans]

Il ignora totalement la conversation quasi télépathique qu’eut Welka avec son assistant. Il n’en avait cure de toute façon. S’il n’avait pas couvert Shane c’est qu’il n’y avait rien à cacher, rien qu’il dévoile qui ne soit déjà connu de tous et par bien plus que lui. Il n’était qu’un des moyens de confirmer l’information, un bien faible et sans valeur en plus. Mais Nékorovy et Vlad semblaient s’en contenter. D’ailleurs le meuble pensant avait déjà retrouvé son sourire en coin, avant d’annoncer son ordre qui claquait comme un fouet. Il s’exécuta sans discuter et sans un mot. Il y avait dorénavant sur la table ses affaires personnelles ainsi qu’un tas de vêtements propre. Il les détailla rapidement avant de sauter dans le pantalon, et de passer la chemise. Pas de sous-vêtements, il s’en était douté et n’irait pas insister. Au moins c’était à sa taille, il refermait la chemise lorsque Welka s’adressa une nouvelle fois à lui. Il tiqua un instant devant l’araignée. Est-ce qu’elle savait ? Oui, sans doute, peut être… Il ne l’avait pas caché. Elle déposa l’araignée saine et sauve sur la table sans lui faire le moindre mal. Etrange. Il la fixait sans réellement comprendre, touché soudainement par le sourire qui s’était composé sur les lèvres de sa tortionnaire, ainsi que le clin d’œil qu’elle lui avait adressé. Comme si tout avait déjà été effacé et oublié. Comment devait-il l’interpréter ? Quand était-il de Steve ? Le lui rendrait on et en combien de morceaux ? Il apprécia même la façon de faire tourner en bourrique Vlad, lorsque celui-ci se racla la gorge comme pour rappeler qu’il était présent et qu’elle était la place de sa chef. Puis, elle sortie rapidement sans un mot de plus, ni un au revoir. Non après tout ils se reverraient bien assez tôt comme cela. Où allait la brigadière d’élite ? Il l’ignorait mais peu après son départ on lui apporta des vêtements pour Karlovy Kinsky, tandis qu’il raccrochait sa montre à son poignet et grognait en constatant qu’il était déjà six heures du matin. Tant de temps perdu pour presque rien… Attrapant le reste de ses affaires, il reprit aussi son manteau avant de suivre un des brigadiers jusqu’à la porte de la cellule du numéro 52. On lui ouvrit rapidement la porte, il resta dans l’embrasure de la porte presque la moitié d’une minute sans oser bouger.

Elle était si pâle et frêle ainsi, abandonnée de tous vêtements, couvertes de sang, de plaies et de bleus, ratatinée sur elle-même pour souffrir le moins possible. Blottie sur sa couchette car cela restait l’endroit le plus propre et le plus chaleureux de l’austère cellule. C’était une pauvre créature salie par les coups et son propre sang, et pourtant c’était sans aucun doute possible la chose la plus pure de la pièce. Il n’y avait qu’elle pour les éclairer de sa lumière, même si pour l’instant celle-ci semblait bien faible et minuscule. Une chandelle sur le point de chanceler, d’être soufflé et de mourir, et pourtant il semblait qu’il y avait un espoir de rallumer la flamme. Qu’est ce qu’on lui avait fait ? Qui l’avait mise dans un tel état ? Etait ce aussi Welka et son empaleur ? Comment avaient ils osés ? Qu’on le déshabille lui ne le dérangeait pas, mais qu’on touche à une dame… Ah les crétins ! Zum Teufel, il les savait fou, il savait à quel point ils pouvaient être inhumains dans les souterrains, mais n’avaient ils donc aucun respect ? Non, non sans doute aucun… Ce n’était pas nouveau après tout… Numéro 52. Comment avaient ils pu ? Sa Lovy, dans leurs griffes, sous leurs tortures, leurs yeux moqueurs. Et puis, elle releva les yeux, telle une proie traquée qui croit sa dernière heure venue. Avant qu’un sourire n’illumine son visage et que sa voix s’élève et retombe tout aussi sec, tellement elle semblait sèche. Comme si chaque mot, chaque syllabe avait été un sacrifice qu’elle n’avait plus fait depuis longtemps. Et puis comme choquée par sa propre voix, elle se remit en position fœtale un instant en gémissant. Avant qu’un nouveau cri ne s’échappe de sa gorge, comme si plus jamais elle n’allait prononcer d’autres mots que des grognements animales. On l’avait torturé de façon inhumaine, alors peut être avait elle aussi perdu cette part d’humanité. Cela lui rappelait tellement de souvenirs… ce n’était pas la première fois qu’il entrait dans ce genre de prison, que ce soit pour soigner, ou en tant que soldat. Il avait aussi participé… Combien étaient-ils à réprouver sans pouvoir rien faire ?

Lorsqu’elle s’était levée pour s’élancer, il avait fait de même, sachant qu’elle ne pourrait pas. Elle était trop faible. Depuis combien de temps n’avait elle pas mangé ? Elle venait de s’étaler douloureusement sur le sol, au pied de ce qui lui servait de lit. Quittant le seuil de la porte, il s’approcha de celle qu’il ne pouvait voir pour le moment que comme une patiente qui souffrait réellement. Posant rapidement ses affaires à lui et ses vêtements à elle sur le tissu couvrant la couchette il déposa son manteau sur les épaules de la jeune femme tandis que des larmes commençaient à couler le long de ses joues, sillons d’eau qui prouvait qu’elle vivait encore, qu’elle était bien humaine et qu’elle souffrait juste terriblement. Etrangement ce furent les larmes qui ramenèrent un peu de couleur sur son visage. Il l’attrapa par les épaules, sachant que ce serait douloureux pour elle, mais pas plus que de rester à terre. Il l’enveloppa du manteau officiel qui se tâchait de sang. Et qu’importe ?! Il la serra contre lui, en murmurant.

Tout va bien, je suis là.

Ce n’est pas ce à quoi il s’était attendu, ce à quoi il s’était préparé. C’était bien pire. Il ne pensait pas la trouver à ce point laminée par les évènements et leurs conséquences. Fatiguée comme une poupée sans vie, un malade sans soins, un fantôme sans éclat. Il aurait voulu lui demander : « Quelle folie as-tu fais ma Lovy ? ». Lui reprocher d’une voix qui se voulait rassurante et détendue, sans aucune colère : « Descendre seule dans les souterrains… Promets moi que la prochaine fois, tu me demanderas si tu souhaites avoir peur. Je peux te raconter des histoires d’horreur sans que tu ais à quitter la sécurité de ton appartement». Il aurait voulu pouvoir lui glisser : « Ne dis rien que tu pourrais regretter. » L’empêcher de s’expliquer, ne pas parler de Lewis, réserver les explications pour plus tard. Il avait prévu de venir en médecin et non pas en… amis ?

Tous ses plans tombaient à l’eau, tout ce qu’il avait préparé pour ne pas se faire surprendre. Oui, il aimait les surprises, mais pas de cette envergure. Il ne pouvait que tenter de remettre sur pied le mieux possible la biologiste, faire mieux relèverait sans doute du miracle tant qu’elle était emprisonnée. Non, Lovy était un tremblement de terre que l’on ne pouvait contrôler ou prévoir, il éclatait parfois comme cela. Et il venait de lui éclater en sanglots dans les bras. Il essayait tant bien que mal de calmer la tempête, essuyant les larmes à mesure qu’elles coulaient le long des joues, mais il y en avait toujours plus qui revenaient. Traçant un torrent qui n’était même pas arrêtable par le barrage d’un pouce qui tentait d’effacer le liquide transparent. Il faudrait d’abord la calmer un minimum avant de pouvoir la soigner. Elle semblait presque gelée, là contre lui et ses vêtements propres qui ne le resteraient sans doute pas longtemps. Il s’en fichait bien, ils n’étaient pas à lui, seule Lovy était importante, et elle était à lui autant qu’il était à elle. Alors qu’il semblait perdre espoir, ne pas savoir ce qui pourrait tarir la rivière, les paroles de Welka lui revinrent en mémoire. Non pas celles de la torture, mais bien ses dernières phrases. Et tel un parent conscient qu’il doit arrêter les pleurs de son bébé, il plongea une main dans sa poche et soudain agita sous les yeux de Lovy de quoi capter son attention et stopper ce désespoir. En tout cas il l’espérait. Tel un mobile pour berceau, il venait de faire apparaître comme par magie le collier qu’il lui avait offert et qu’elle croyait sans doute avoir perdu pour toujours. Il ignorait si cela pouvait vraiment avoir un effet bénéfique sur elle, mais c’était l’une de ses seules chances. En tout cas ne trainait elle plus dans la poussière du sol, insolé par le long manteau dans lequel il l’avait entouré. Le même que celui qu’elle portait habituellement, pas forcement plus long, juste un peu plus large aux épaules. Et puis ce manteau il avait son odeur à lui, une odeur familière. Pas comme les vêtements qu’il venait d’enfiler et qui n’avaient que l’odeur fausse du linge propre et fraichement lavé. Elle était maintenant entourée, seulement voilà l’horloge tournait et il ne pourrait pas rester indéfiniment même s’il l’aurait souhaité. Il murmura une nouvelle fois.

Ma Lovy…
Kim van Berghen
Kim van Berghen
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Message par Karlovy Kinsky Jeu 12 Mai - 17:21

1547 mots

Le désespoir. Le désespoir n’est l’ami d’aucun être humain. Il se plaît dans la haine, dans le malheur, rampe sournoisement quand on est le plus faible… Il arrive par derrière, et il surgit brutalement, attrape le cou et attire dans les profondeurs de sa démence. Non, personne n’aimait le désespoir. Et pourtant, Lovy avait l’impression que cette fois, elle avait mérité de n’être que seule avec lui, abandonnée dans les méandres de son mal être. Qu’avait-elle fait, par Joshi ?! Qu’avait-elle fait ? De grosses larmes roulaient sur ses jours mais, étendue par terre, elle ne les sentait pas, n’en avait pas conscience. Seul le sol, dur, existait. Et ce désespoir. Cet indicible désespoir, qu’elle ne pouvait plus refouler, duquel elle était à la fois victime et bourreau. Après tout, elle le méritait. Elle l’avait forcé à venir, en descendant dans les sous-terrains.

Et puis, Kim arriva. Que ses bras étaient chauds, contre son corps chétif, encore humide de la douche et tremblotant. Cela faisait des heures qu’on l’avait torturée, mais sa chevelure n’avait pas complètement séché. Elle était réunie en mèches épaisses, les cheveux regroupés par le sang coagulé… Ah non, décidément, Karlovy n’avait pas fière allure. Mais voilà, elle le méritait. Alors que Kim arborait des blessures qui n’étaient pas le fruit de ses erreurs, qui n’étaient que la récolte des conneries d’une femme qu’il avait aimée. Mais pourquoi donc Van Berghen était si gentil ?! Pourquoi donc passait-il ses bras autour de ses épaules, la serrait-il contre lui, l’enfermant dans une réconfortante étreinte, en prenant garde à ne pas trop la faire souffrir. S’il avait su comme son corps entier n’était qu’une plaie…

Méritait-elle tant de gentillesse ?! NON ! Elle aurait voulu s’énerver, le repousser… Mais elle n’en avait pas la force, n’en avait pas le courage. Elle avait besoin de lui, ne voulait plus être seul… Il irradiait, l’illuminait et combattait ce désespoir qui s’était abattu sur elle. Comment aurait-elle pu le repousser, comment aurait-elle pu lutter contre ce qu’il lui offrait. Alors, elle se contenta de pleurer. Ses larmes grossirent encore, à mesure qu’elle se sentait soulagée. Il posa son manteau sur ses épaules. Elle le tâcha de son sang, de ses larmes… Qui sait, peut-être même avait-elle bavé ou morve dessus ! Rien n’avait plus de sens. Ni le temps, ni l’espace. Plus rien n’existait que l’odeur réconforte de Kim, ses douces caresses, et la douleur qui subsistait.

Elle lâcha tout, se livra à lui en toute confiance, lui permettant de la voir craquer. Complètement. Qu’importait s’il découvrait qu’elle n’était pas que la femme forte, qu’importait s’il voyait combien elle était faible et fragile. Le dégoûterait-elle ? Une partie d’elle espérait que oui. Elle avait peur. Peur de son attachement, peur de l’effet qu’il avait sur elle, peur de le perdre comme elle avait perdu Zoltan. Elle avait peur de s’offrir à quelqu’un qui n’en valait pas le coup, au final, peur de donner l’essence même de son être à quelqu’un qui ne le méritait peut-être pas… Et surtout, elle avait peur de le faire souffrir. Et si elle n’était pas à la hauteur ? Et s’il venait à subir encore des tortures, tout ça parce qu’il avait osé l’embrasser ? Tout ça parce qu’il l’avait prise dans ses bras, alors qu’il n’aurait du être qu’un médecin ?

Un gémissement lui échappa. Sa voix était trop rauque, sa gorge douloureuse, elle ne pouvait plus parler. Elle ne voulait pas parler, de toutes façons. C’était trop dur. Et puis, pour dire quoi ? Pour s’excuser pour Kim ? Ç’aurait été pathétique. C’était trop tard maintenant. Il avait été blessé par sa faute ! Elle pleura de plus belle, et il passa ses doigts sur sa joue. Son pouce, plus précisément. Naaaan, mais pourquoi faisait-il ça ?! Comment osait-il lui faire ça, alors qu’elle l’avait blessé, qu’elle… Il aurait du la haïr, la fuir, et… Et elle se rendit compte qu’elle l’aimait. Qu’elle l’aimait vraiment, vraiment beaucoup, au point que sa douleur en était effacée par la sienne, au point qu’elle craignait plus pour sa vie que la sienne, au point que… par Joshi, elle l’aimait tellement… Peu importe ce que Zoltan en pensait, c’était comme ça et puis c’est tout ! Mais pourquoi, pourquoiiii était-elle descendue dans les sous-terrains ? Quelle idiote elle avait été !

Et pourtant, son grand dadais était là… Et, constatant que même ses caresses n’arrêtaient plus ses larmes, il sortit l’arme ultime de sa poche, et l’agita comme un hochet devant ses yeux. D’abord ébloui par l’éclat et la proximité, elle loucha un peu, et reconnu enfin ce que c’était… Son araignée ! Folle de joie, elle laissa ses mains jaillir, dans un gémissement, et attrapa l’objet précieux, sans un mot. C’était un animal. Ou un enfant très perturbé. En tous cas, elle ne se sentait pas le courage de formuler des mots ou des phrases. Non… Elle préféra caresser son bijou, l’essuyer avec un coin de vêtement propre, et le serrer contre son cœur, un peu calmée. Il ne pouvait pas imaginer à quel point elle y tenait ! Et quand il avait été enfermé dans les griffes de Néko, elle avait cru… Elle avait cru ne jamais le revoir ! Elle soupira de plaisir. Et elle l’attacha autour de son cou.

Elle se lova contre le torse de son bien aimé, y chercha un peu de réconfort, ne songeant même pas qu’il devait travailler ailleurs. Et puis, elle se sentit prête. La gorge sèche, elle tendit la main, attrapa la carafe et, sans faire de manière, l’amena tout de suite à ses lèvres, en espérant qu’aucune substance désagréable n’y soit dissimulée. Et puis, elle but. Elle but longuement, avec tant d’envie et d’ardeur qu’elle en eut mal au cou, à ses côtes brisées. Mais elle avait besoin de boire pour parler, pour lui dire, pour faire tout ce qu’elle pouvait faire pour lui faciliter la tâche. Il était là. Cela voulait certainement dire qu’il ne lui en voulait pas trop pour sa petite escapade, qu’il avait bien compris que ça n’avait pas été pour retrouver Zoltan, mais bien pour une raison précise ! Peut-être même avait-il compris que c’était pour lui, lui qui était si intelligent !

« Oh Kim… Qu’est-ce qu’ils t’ont fait, regarde toi… »

Elle passa tout doucement son pouce sur son arcade sourcilière, soupira, attristée par ce spectacle, avisa ses lèvres… C’était une trace de morsure ou elle rêvait ? Encore plus inquiète puisqu’elle ne savait pas jusqu’où Néko pourrait aller, elle se rapprocha et murmura dans le creux de son oreille :

« C’est elle qui t’a mordu, hein ? La Veuve Noire… »

Sa phrase était cérémonieuse… Elle aurait pu être respectueuse, mais c’était plutôt du dégoût que de la peur ou du respect, qu’on pouvait sentir dans ses mots. Lovy ne comprenait pas. Comment pouvait-on prendre autant de plaisir à faire souffrir quelqu’un ? C’était… Être fou ! Elle respectait son travail, et ne pouvait lui en vouloir de l’avoir torturée : après tout, la Guilde la payait pour ça. Mais elle ne pouvait pas supporter ce sourire, ce plaisir absolu et évident qui… Choquait ! Oui, voilà. Kinsky avait une fois encore été choquée par le comportement de la rouquine. Alors, son esprit perturbé avait vite inventé une suite et, inquiète, elle attrapa la main de son amant et lui murmura, les yeux écarquillés par la peur :

« Elle ne t’a pas… Touché plus que les lèvres au moins ?! »

Il y avait un peu d’horreur aussi. On dira ce qu’on veut, c’est jamais agréable de savoir qu’une autre femme a embrassé son amant… Alors je ne vous parle pas d’une femme qui aurait fait plus, que le dit amant soit consentant ou non. Après tout, même elle se rendait compte d’une charme glacial de Nékorovy Welka, et si elle avait été un homme, elle aurait sans doute été terriblement attirée par elle, autant qu’elle en aurait été effrayée. Non, c’était évident qu’il y avait un quelque chose… Et que si elle avait voulu la séduire, elle l’aurait séduite sans trop de mal. Et que… Josh’, était-elle en train de se demander comme elle aurait réagi si la Veuve Noire avait voulu la séduire ?! Mais c’était terrible, un tel comportement ! Se recentrant sur Kim, elle sentit son désespoir revenir.

« Oh Kim, je suis… je suis désolée, je ne voulais pas, je ne… »

Alors il y a dix minutes, elle décrochait pas un mot, et maintenant, on ne pouvait plus l’arrêter ! Ah, c’était bien une femme, la Lovy. Folle d’inquiétude, elle ne se rendait même plus compte qu’elle souffrait, se sentait bien mieux dans les bras de son cher et tendre… Mais quelque chose attira son attention. Le sang, qui salissait le dos de Kim. Inquiète, elle effleura son épaule, quitte à s’étendre un peu… Ce qui lui fit tirer sur ses côtes, et lui valut une fulgurante douleur ponctuée par un gémissement. Mais elle avait senti. Il avait des points dans le dos. Cette fourbe de Welka l’avait eu à l’épaule aussi ! Enervée par ce comportement et la brutale souffrance qui cognait dans ses côtes, elle demanda, le souffle court :

« Kim… Que t’a-t-elle fait exactement ?! »
Karlovy Kinsky
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Message par Kim van Berghen Jeu 12 Mai - 19:34

Voilà, elle avait attrapé l’objet, comme s’il ramenait un peu d’espoir dans son cœur, elle s’y était accrochée comme un naufragé à une bouée. Et elle l’attachait même à son cou, tandis qu’il ne la lâchait pas. Observant qu’elle avait des bleus sur tous le corps, et qu’il grimaçait à chaque respiration, ou tout du moins à chaque mouvement, elle avait certainement une ou plusieurs cotes cassées. Quand à son nez, vu l’angle qu’il formait, il allait falloir le remettre ne place rapidement. Ah ils ne l’avaient absolument pas épargné. Etrangement il en avait presque pitié pour Zoltan, qui ignorait comment allait sa douce tout en sachant qu’il ne pourrait absolument pas lui venir en aide, car il était prisonnier. C’était sans doute la pire des positions possibles, car il ne devait pas s’inquiéter uniquement pour lui-même, mais aussi pour celle qui avait partagé sa vie si longtemps. Ne pas savoir et sentir l’inquiétude monter, imaginer les pires catastrophes, les pires situations. Ne pas pouvoir s’arrêter d’empirer la scène, en devenir pessimiste quand à l’état de ceux que l’on appréciait, y voir le pire des malheurs qui s’acharnait contre eux. L’imagination était sans aucun doute le pire des tortionnaires, surtout lorsqu’on était enfermé seul dans une cellule avec ses pensées noires. Il n’y avait pas de limite à cette folie qui consistait à s’effrayer, se plonger dans ses pires cauchemars. Pauvre petite créature brutalisé et perdue, telle une biche traquée par les chasseurs dans une forêt ne lui offrant aucune possibilité de se cacher.

Lorsqu’elle tendit la main vers la carafe remplie d’eau et trop lourde, il l’aida à la porte, et la maintenu sans lui forcer la main pour qu’elle puisse boire. C’est qu’elle avait soif dis donc… Et puis enfin elle prit la parole pour prononcer une phrase intelligible tandis qu’il reposait la carafe à sa place. Se regarder ? Non, en effet il n’avait pas pu se contempler dans un miroir, cependant il n’était certainement pas pire qu’elle, pourtant il se retint de le lui dire. La laissant s’exprimer, rassuré de voir qu’elle avait encore totalement conscience et que la douleur lui permettait pourtant de réfléchir. Il tressaillit lorsqu’elle passa son doigt sur la blessure fraiche qu’il avait au dessus de l’œil, à peine cicatrisée, alors que celle de sa bien aimée continuait de saigner légèrement, à moitié changée en croute seulement. Elle osait s’inquiéter pour lui avec ce qu’elle avait subit. Elle se releva un peu pour glisser à son oreille une question qui le glaça un instant. Surtout lorsqu’elle lui attrapa la main et en ajouta une de plus, auquel il ne pouvait répondre sans détourner les yeux gêné. On sentait clairement le dégout dans la voix de sa tendre amie, et il se souvenait à quel point Welka avait insisté pour qu’il lui avoue que c’était elle qui s’en était occupé. Que c’était il passé entre les deux femmes ? Il pouvait simplement le deviner aux traces sur le corps de celle qui avait été torturée. Il pouvait lire entre les bleus que leur conversation avait dû être loin d’être une agréable discussion accompagné de thé et de petits gâteaux. Et elle continua ainsi, s’excusant cette fois-ci. Et voilà qu’elle passait sa main dans son dos, touchant son épaule blessée. Il s’empêcha de grimacer, ou de repousser sa main, il ne voulait pas l’inquiéter plus qu’elle ne l’était, il repoussa toutes les questions par une simple réponse, pas tout à fait sincère sans doute.

Je vais bien.

Ah oui vraiment ? Première nouvelle. Certes, il n’avait pas été tellement blessé physiquement, il s’en sortirait sans aucun problème, et pourtant allait il vraiment bien ? Surtout après la révélation qu’on lui avait faite ? Pourquoi évitait-il les questions précédentes ? Définitivement les femmes avaient le nez pour ces choses là. Repérer les dangereuses ennemies, celles qui pourraient charmer et détourner du droit chemin. Et Nékorovy était des plus jolies, une beauté mystérieuse, une reine de glace. Alors bien sur elle s’interrogeait, le questionnait, sur ce dont il voulait parler. Lui dire la vérité ? Pour la blesser encore et l’angoisser ? C’était sans intérêt et cela ne ferait qu’empirer son état. Hors un prisonnier ne pouvait tenir qu’avec un moral d’acier, et c’était ce qu’il était venu lui permettre de retrouver. Reprendre son sang froid et son calme pour qu’elle tienne jusqu’à sa libération. Il fallait qu’elle soit forte et qu’elle balaye toutes les questions.

Oui, c’est elle que j’ai croisé avant de venir, mais elle n’a rien fait… que tu aurais voulu faire.

La réponse était vague, censée la rassurer sans préciser rien. Il ne tenait pas à ce que la conversation s’oriente dans cette direction, et pour changer de sujet il était maitre de la discipline, elle n’aurait aucune chance de réussir à le faire parler. Surtout qu’il tenait bien à diriger leur conversation vers quelque chose de plus raisonnable et qui mettrait en confiance la biologiste, il fallait lui faire reprendre du poil de la bête, qu’elle ne pleure plus, au moins jusqu’à sa sortie. Qu’elle sorte la tête haute, sans laisser d’image dans lesquelles on pourrait se moquer d’elle à la Brigade. Il fallait qu’elle se relève et qu’elle ne tombe plus. Il lui caressa une nouvelle fois la joue, plongeant ses yeux dans ceux vert de sa douce avant d’ajouter.

Il va falloir que tu arrêtes de parler plus que moi… Je suis désolé, mais il va falloir te soigner, et ce sera loin d’être… une partie de plaisir.
Chut, ne parle plus, serre les dents et arrête toi de respirer un instant, je vais devoir redresser ce nez.

Pas facile de faire le tout en même temps, mais elle ne pouvait pas respirer par le nez alors qu’il venait de lui saisir entre deux doigts, et si elle continuait à parler, elle allait s’étouffer dans un cri de douleur, voir se mordre la langue, empirant encore ses blessures. Il lui laissa quelques secondes pour assimiler ses phrases à l’impératif avant d’agir. Crac. Oh, le vilain bruit d’un os qu’on remet à sa place. Heureusement il la tenait toujours dans ses bras, l’empêchant de bouger ou de trembler. Il lâcha enfin l’organe permettant à Lovy d’avoir un odorat.

Tu as besoin de quelle quantité d’antidouleur ?

Tout en la questionnant, il avait ouvert le robinet du lavabo et glissant la carafe en dessous. Il aurait besoin d’eau propre pour nettoyer les blessures. D’une main il gardait sa patiente contre lui et de l’autre il s’activait, réfléchissant à comment faire pour le mieux. Ouvrant son sac, il farfouilla pour en sortir son fameux désinfectant, utile en toute occasion et nécessaire pour toute blessure. Il avait aussi des compresses, pansements, bandages… Encore fallait il que Lovy puisse se redresser et lui laisse les deux mains libre pour pouvoir réellement agir, mais il n’osait pas la lâcher, la laisser trop loin de lui… Qu’elle s’écroule, ne s’effondre. Il referma le robinet et attrapa la carafe qu’il déposa au sol, avant de prendre un tissu propre et de le plonger dans le liquide. Et continuant la conversation, voilant lui faire prendre un tour plus positif il annonça.

Je t’ai apporté des vêtements… enfin on m’en a confié pour toi.

On, c’était Welka bien entendu, mais à quoi bon préciser ? Il essora rapidement le tissu avant de l’appliquer sur la visage de Lovy, la débarrassant d’un peu de crasse et surtout du sang, et s’appliquant surtout sur sa blessure à l’arcade, nettoyant comme il avait fait pour lui-même : de l’intérieur vers l’extérieur pour repousser les saletés. Une fois fini, il reposa le linge sur le coin du récipient plein d’eau et sortant des strips en appliqua deux sur la plaie pour qu’elle puisse cicatriser correctement. Quand à la blessure sur sa lèvre, il ne pouvait pas faire grand-chose, à part constater la similitude avec sa propre situation. Excepté qu’elle n’était certainement pas marquée par une trace de dents. Heureusement que la salive était un bon cicatrisant. Il lui conseilla donc d’un ton presque amusé.

Lèche-toi les lèvres, pour mieux cicatriser.

Il passa lui-même sa langue sur sa lèvre inférieur, la coinçant un instant entre ses dents, pour montrer l’exemple. Il espérait que Lovy comprendrait l’intérêt médical de la chose et ne le prendrait pas mal. Si cela avait été pour autre chose, il aurait très certainement glissé ses propres lèvres sur celle de sa dulcinée. Mais non, il y avait les caméras et… ce n’était vraiment pas le moment. Cependant son regard s’était fait malin un instant. Avant qu’il reprenne plus sérieux.

Tu as une côté cassée ?

Il avait posé une main douce et fraiche sur son ventre, sans brusquerie juste pour savoir à quel point elle était sensible à ses bleus et ses os brisés s’ils l’étaient. Ils n’avaient pas la possibilité ou le matériel de faire des scans pour constater l’ampleur des dégâts.

J’ai de l’arnica en granulés.

Les bleus étaient sans doute là depuis quelques temps, mais sans doute cela permettrait il d’en réduire les dégâts. Lovy semblait devenir bleue, peut être même se transformerait elle en sirène pour plonger dans l’eau pour aller charmer ses prétendants.
Kim van Berghen
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Message par Karlovy Kinsky Dim 15 Mai - 23:43

1238 mots

Il allait bien… C’était plutôt mignon, comme remarque, non ? Le petit Van Berghen s’imaginait qu’elle ne voyait pas l’air tourmenté sur son visage, et la douleur qu’il avait, tressaillant, quand elle touchait son épaule. Pourtant, il lui disait qu’il allait bien, signe qu’il ne voulait pas l’inquiéter plus qu’elle ne l’était déjà. Elle avait d’autres problèmes, il fallait bien le reconnaître. Alors, elle se tut, se contentant de se laisser faire, docilement, d’acquiescer. Elle avait eu raison. Tout ça, c’était l’œuvre de la Veuve Noire, la terriblement désagréable Veuve Noire. Elle se sentit frissonner, à l’idée de sa présence, ici. Les surveillait-elle ? Sans doute, oui. C’est pourquoi elle ne devrait rien dire, rien faire, se contenter de rester silencieuse et bien présente, de faire comme si elle n’avait pas qu’une seule envie qui lui restait : dormir pour toujours dans les bras de Kim.

Oui, à cet instant, c’était la seule chose qu’elle espérait, son dernier espoir, son dernier désir… Tout ce à quoi elle aspirait, c’était ce sommeil, ce repos éternel, dans le calme et la bonne humeur. Elle gémit un peu, presque silencieusement, sans réussir, pourtant, à cacher combien elle avait mal, combien elle était lasse et malheureuse. Méritait-elle les bras de Kim ? Non, sans doute pas. Mais il était bien le seul à pouvoir réussir à lui tirer une réaction positive, un simple sourire et quelques mots. Elle se lova dans ses bras en réfléchissant un peu au sens de ce « Rien de ce que tu aurais voulu faire »… Qu’aurait-elle voulu faire ? A mesure que l’aura du médecin l’inondait, elle réfléchissait à toutes ses possibilités d’action. C’était ravissant, un véritable bonheur. Elle lui offrit un premier sourire, un peu pâlichon, un peu crispé, mais dans laquelle elle tentait de faire passer tout ce qu’elle aurait voulu faire avec lui.

Mais ça, c’était avant. Avant que Nékorovy et son insecte, Vlad, ne la massacrent. Avant qu’on ne lui casse le nez, qu’on ne lui casse une côte, qu’on ne… Elle soupira. Ce simple geste était douloureux. Respirer était douloureux, boire était douloureux, et elle ne se sentait pas capable de manger. En fait, même l’étreinte de Kim était douloureuse, appuyant sur tous ses hématomes, sur toutes ces marques qu’elle garderait quelques jours, comme preuve de sa complicité avec les rebelles. Elle en aurait pleuré. Mais dans les bras de cet homme qu’elle aimait, elle n’avait plus envie de pleurer, elle désirait se montrer forte. Plus forte que n’importe quelle autre. Alors, elle serra les dents, et attendit que, d’un coup sec, il remette son nez en place.

« OUTCH. »

C’était sorti tout seul, sous le coup de la douleur. Un tremblement lui échappa, et elle frémit sous les doigts du médecin, affreusement douloureuse. Combien d’anti-douleur ? Beaucoup ! Autant que possible, pour qu’enfin, tout ça disparaisse et laisse place au calme et à la sérénité ! Elle gémit, ne répondit d’abord pas, posa sur lui des yeux verts qui se voulaient courageux, mais qui étaient en fait humides, avant de répondre d’une petite voix fluette et affreusement déformée par ce qu’elle endurait, depuis sa visite à Zoltan :

« C’est toi le médecin… »

Il s’était déplacé, de sorte qu’elle n’aie plus aucun contact avec lui. Subitement, elle sentit le désespoir la submerger, le froid la recouvrir, affreuse brûlure. Qu’il revienne vite ! Elle ne voulait plus de cette solitude, de ce malheur qu’elle ne pouvait combattre, tant il se faisait douloureux ! Elle aurait voulu l’appeler, lui ordonner de la serrer contre lui, de rester avec elle pour toujours. Elle n’en eut pas la force. Elle n’en eut pas la foi. Elle se contenta juste de le regarder, de grosses larmes roulant sur ses joues amochées… Non, décidément, elle ne méritait pas cet être parfait. Ramenant ses jambes à elle, elle se replia comme peu de temps avant, prostrée, se berçant elle-même. C’en était effrayant. Mais ce coup-ci, elle gardait la tête découverte, laissant au docteur la possibilité de voir ses yeux, de voir combien elle pouvait souffrir. Ce n’était pas volontaire, au départ. Mais c’était là une réalité.

Des vêtements ?! En un instant, elle réalisa qu’elle était toujours nue ! Mais qu’on l’habille, vite ! Elle s’apprêtait à partir chercher ces fameux fringues quand Kim revint vers elle, ayant alors échappé à la vision de sa stature prostrée au profit d’une espèce de larve qui tentait vainement de se déplacer. Il n’en tint pas compte, nettoyant son visage comme celui d’un petit enfant, s’arrêtant tout particulièrement sur son arcade, douloureuse. La plaie se remit à saigner un peu, ainsi nettoyée, mais il y posa deux strips. Ils aideraient à la cicatrisation. Par la suite, il lécha ses lèvres, plein d’humour. Adorable, vraiment. Et comme elle avait envie de lui faire plaisir, elle s’attela à la tâche, passant sa langue sur ses lèvres d’un air absolument sensuel… A ceci près que ça lui faisait affreusement mal et que, dès lors, elle dut arrêter.

Et voilà qu’il posait sa main sur la peau de la prisonnière… Quelle idée que la sienne ! Aussitôt, un frisson de plaisir et de désir submergea Karlovy. Somme toute, elle était bien vivante, la demoiselle ! Mais cette constatation lui valut une nouvelle vague de douleur dans son corps, déjà dans un sale état, et un gémissement incontrôlable. Par Joshi, - elle le retenait, celui-là – que c’était douloureux ! Pourtant, il n’avait fait que l’effleurer, mais tout son être avait été rendu hypersensible par les diableries de Welka et de son sbire. Elle se mordit la lèvre, grogna, tenta un maigre sourire pour pas inquiéter l’homme qu’elle aimait… Et puis elle eut envie de s’évanouir. Au lieu de ça, elle préféra accepter l’arnica dans un sourire, et avaler les comprimés qui, elles le savaient, ne lui feraient pas tant de bien.

La présence de Kim lui avait rendu un peu de force, aussi se traîna-t-elle jusqu’au robinet et, sans plus de manière, se mit la tête sous l’eau. Etrange agissement, tout féminine toutefois : elle ne supportait plus l’idée d’avoir des cheveux gras et tous coagulés. Seulement, le simple fait de lever ses bras pour passer ses mains dans sa dense chevelure étirait tant ses côtes que la douleur devenait trop insupportable pour qu’elle la supporte encore. Elle s’arrêta, se redressa, se tourna vers son docteur favori… Elle avait un peu honte de lui demander ça, mais… Après tout, il la voyait nue, non ?! Alors, il pouvait bien payer ce privilège ! D’une toute petite voix, elle demanda, faible comme un chaton :

« Tu peux m’aider Kim… Je… J’ai trop mal pour me nettoyer seule, et je supporte plus cette crasse, j’ai besoin de… Bref, tu vois quoi ! »

C’était pourtant clair comme demande ! De ses petits yeux suppliants, elle le pria d’accepter… Il y avait un peu de vrai, dans ce qu’elle disait : elle avait vraiment mal. Mais elle ne supportait pas si mal la crasse que ça, non. Et puis, ce n’était qu’un peu de sang séché, après tout. Rien de bien sale non plus… Si ? Enfin, en réalité, elle voulait juste sentir Kim contre elle de nouveau, retrouver ce brin d’humanité qu’il lui avait amené, et le réconfort de sa présence… Elle ne voulait plus qu’il parte, elle voulait qu’il reste avec elle, ici ou ailleurs, pour toujours. Elle en était sûre : il n’y avait que lui qui pouvait la soigner. Et elle ne parlait pas que des séquelles physiques. Alors, d’une toute petite voix, déchirée, douloureuse et triste, les larmes aux yeux, elle demanda, s’accrochant à son bras comme à une bouée :

« Reste avec moi Kim… »
Karlovy Kinsky
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Message par Kim van Berghen Dim 22 Mai - 17:25

Il était tellement difficile de doser les antidouleurs, on voulait toujours en donner plus, tout en sachant que c’était mauvais. On ne pouvait jamais réellement supprimer la douleur, ou pour si peu de temps, il fallait donc rester raisonnable, pour ne pas créer des dépendances. Alors Lovy aurait une dose qu’il jugeait la meilleure, assez pour tenir la douleur quelques heures, une injection rapide mais précise. Pas la peine d’ajouter un bleu sur son bras. Il lui fit un rapide pansement, cachant la marque de l’aiguille, sachant qu’elle irait vite mieux et que la cicatrisation de cette blessure assez infime ne prendrait pas tant de temps. Moins que la blessure de sa lèvre qui semblait lui faire un mal de chien. Il faudrait du temps pour réparer ces plaies, celles qu’elle avait dans le cœur aussi. Elle ne pouvait souffrir aucun contact sans gémir, faire entrer en contact sa côte cassé avec son corps, lui arrachant des impulsions de douleur. On ne pouvait malheureusement pas grand-chose pour une telle blessure, surtout dans des conditions de vie aussi mauvaise. Vivement qu’elle ne sorte, pour retourner chez elle, tranquille et à l’abri de ces Brigadiers sans scrupules. Oh, bien sur ils faisaient leur travail, et pourtant… cela n’excusait pas tout.

Lovy s’échappa de son étreinte pour s’approcher du robinet, seule source pour la prisonnière, mais délivreurs d’eau uniquement et pas d’un quelconque réconfort. Surtout que les brigadiers pouvaient contrôler l’alimentation dudit robinet, le fermer et ainsi empêcher l’eau d’alimenter la cellule, ou si de bonne humeur, lui en redonner le droit. Le prisonnier n’avait le droit à rien, si ce n’est attendre et subir sans broncher, ne pas bouger et attendre sans bruit. Pire qu’une salle d’attente du Sapientia, on ne s’occupait pas d’eux ici, ou alors seulement lorsque les brigadiers le voulaient, se décidant à s’amuser un peu et à faire craquer leurs prisonniers.

La tête directement sous le robinet, pour retrouver ses esprits, pour rouvrit les yeux sur la réalité et l’espoir. Elle en avait surement besoin. Sa voix était tellement faible et suppliante, comme si elle avait définitivement été brisée, alors qu’il savait qu’elle était capable de tenir, d’endurer bien plus. Non, elle avait définitivement besoin de réconfort, et il avait besoin aussi de la serrer dans ses bras, de la sentir toujours vivante présente. Savoir qu’il devrait l’abandonner encore, ne pas pouvoir rester avec elle dans la cellule. Il aurait préféré être enfermé à son tour, mais il savait qu’on ne les aurait pas mis dans la même pièce, il n’aurait été d’aucune utilité. Si un simple aveu avait pu lui permettre de rester avec sa Lovy, alors il aurait affirmé sans hésiter être anti-impérialiste, détester la si belle et intelligente Impératrice de Nosco, il aurait affirmé avoir des contacts avec les rebelles et les aider. Et pourtant cela n’aurait rien apporté, aidé en rien. Non, mieux valait qu’il soit libre pour l’aider, mentir n’aurait aucunement arrangé les choses bien au contraire. Et elle sortirait bientôt… elle sortirait bientôt, n’est ce pas ?

Lovy et ses cheveux, c’était une grande historie d’amour. C’était connu, n’était pas n’importe qui celui qui avait le droit de poser un doigt sur l’une des boucles de sa crinière de lionne, il fallait montrer patte blanche et encore… Zoltan le savait bien, et lui avait acheté une barrette, à laquelle elle tenait plus que tout, objet précieux et gardé avec respect. Jamais elle ne l’aurait abandonné sous aucun prétexte. Et c’était compréhensible, c’était son dernier lien physique avec son ex-fiancé. C’était un précieux souvenir, un cadeau des plus Nagy. Alors personne ne lui confisquerait l’attache de ses cheveux, car elle constituait un lien de ce qu’il avait été de sa relation avec le rebelle d’aujourd’hui. Alors Kim s’approcha et lui souffla doucement pour la rassurer.

Chuuuut, je vais t’aider.

Il glissa les doigts dans les cheveux pour délicatement retirer la barrette et lui glisser dans les mains, pour qu’elle la garde et que rien ne l’abime. Il n’avait pas de raison d’être jaloux de Zoltan à ce moment là. Le rebelle était captif et surement dans un état tout aussi piètre que celui de son ancienne aimée, il n’avait pas eu le temps d’avoir une grande conversation avec Karlovy sachant que la Brigade les avait interpellés. Une fois certains qu’elle tenait l’objet auquel elle tenait tant, il passa le bras gauche autour de sa taille, sans la serrer toutefois, juste la maintenir à une distance plus proche. Et de la main droite il passa les doigts dans la chevelure qui était maintenant plus mouillé que la sienne. Doucement pour pouvoir s’arrêter au niveau des nœuds ou des cheveux collés entre eux et pouvoir ainsi les démêler sans rudesse. Faisant partir le sang grâce à l’eau qui sortait claire du robinet et finissait rouge dans le lavabo. Les doigts avec un écartement environs égal servaient de peigne, tandis qu’il cherchait un sujet de discussion qui puisse remonter le moral de sa Lovy. Un sujet banal, mais pas trop… Ne pas lui parler du travail, surtout pas de Lucia. Eviter la Guilde… Il ne restait plus grand-chose. Ah si peut être…

Arsène va bien… Tu sais, il est vraiment doué. Je me demandais… Tu voudrais bien, un jour ou au moins une après-midi, lui faire voir les laboratoires ? Je veux dire ceux pour l’alimentaire… C’est vraiment important, car cela lui ferait comprendre plus de chose, ouvrir son champ de vision et je pense qu’il en aurait besoin.

Il prenait un peu plus d’assurance sur le ton de la conversation, espérant qu’elle aurait un effet positif sur Lovy. Lui montrer qu’elle sortirait de sa cellule, et que la vie continuerait, qu’il ne fallait pas qu’elle abandonne. Ne serait ce que pour Arsène Applegate. Leur filleul à tous les deux.

Il faut qu’il comprenne aussi l’importance de la nourriture dans la santé, on ne peut pas mal se nourrir sas en payer les conséquences, et tu es la mieux placée pour lui donner cet aperçu. Ce serait possible tu crois ?

Il continuait de passer ses doigts dans les cheveux, après tout c’était aussi un endroit assez sensible aux massages et là où elle avait sans doute le moins de blessures douloureuses. Chevelure qui avait tant d’importance dans l’histoire et dans les mœurs humaines. Comme si l’homme avait observé le primate ou gardé cette caractéristique, celle du lien tactile. Chevelure symbolique qui représentait beaucoup chez les femmes, déesses aux longs cheveux. Il se sortit de ses pensées avant d’y plonger trop profondément.
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Message par Karlovy Kinsky Lun 23 Mai - 15:29

1144 mots

Une piqûre... Lovy ne se sentait pas le courage d'affronter cette nouvelle douleur, cette nouvelle agression de son épiderme, et pourtant, elle se doutait qu'on y trouverait un anti-douleur, que si Kim le lui donnait, il y avait bien une raison... Alors elle serra les dents, ferma les yeux, accepta ce petit plus qui fatiguait encore son corps, son esprit... elle était lasse, si lasse de tout ça ! Elle voulait aller bien, elle voulait aller mieux, elle voulait quitter cette foutue prison et rejoindre son appartement, se lover dans son lit comme dans un nid, fermer les yeux et dormir, jusqu'à ce que son corps aille mieux. Elle se connaissait toutefois : à long terme, elle finirait par s'ennuyer, et elle aurait besoin de bouger aux dépends de sa foutue côte, qui lui faisait un mal de chien. Heureusement que son Kim était là. A lui seul, il lui redonnait de l'espoir, et l'espoir, dans une prison, c'est la seule façon de survivre.

Il attrapa ses hanches, avec une infinie douceur qui, pourtant, fit un mal de chien à sa bien aimée. Elle gémit un peu, tout doucement, laissant cette unique plainte s'échapper de ses lèvres, tandis qu'elle se retrouvait face au médecin, si proche... Elle aurait aimé que cette scène se déroule ailleurs, dans d'autres circonstances, qu'elle aille mieux. Là, elle se retrouvait nue dans les bras de celui avec qui elle envisageait de partager une partie de sa vie, s'il le voulait bien, et si elle ne lui faisait pas trop de tort, ce qui semblait mal parti, et elle arborait une couleur bleuâtre violacée qui n'avait rien de sexy. C'aurait pu être tellement mieux dans une douche, sous une eau chaude et non pas celle, froide, qu'il lui versait sur la tête à l'aide du pichet.

Elle se mordit la lèvre, sèche, y passa sa langue pour sentir encore le goût de son sang, tandis qu'il enlevait sa barrette. Instant de panique : qu'avait-il l'intention de faire avec le cadeau de Zoltan, profiterait-il de sa faiblesse pour s'en débarrasser, pour éliminer pour de bon tout souvenir de son rival ?! C'était bien mal le connaître, et Karlovy s'en voulut d'avoir de si vilains sentiments. Il s'était contenté de la prendre, et il la lui avait rendu, veillant juste à ne pas l'abîmer... elle sentit une nouvelle larme rouler sur ses joues, tandis qu'elle dévorait le visage de cet homme prévenant qui lui faisait face, rêvant d'un avenir heureux, bien que le lieu ne s'en approche pas le moins du monde. Elle gémit en sentant les doigts de Kim sur son crâne, le masser doucement, nettoyer et brosser avec ses doigts sa douce chevelure, la débarrasser du sang et de la saleté. Elle se sentait mieux, en l'ayant comme ça contre elle.

Elle ferma les yeux, apaisée, se laissa aller tout contre lui, oubliant qu'elle était nue, oubliant qu'elle était dans une prison froide, lugubre et impersonnelle, oubliant combien elle souffrait. Plus rien n'existait que la main de Kim sur ses hanches, que la douceur du massage de Kim, que l'odeur de Kim qui l'envoûtait... Elle avait envie de l'embrasser, n'avait pas le courage de lever la tête, la gardait basse en se laissant aller, gémissant souvent, de bien-être cette fois. Comment un homme pouvait-il avoir tant d'effet sur elle ? Comment la seule présence de Van Berghen pouvait-elle la soigner, mieux que tous les médicaments ? Oh, évidemment, l'antidouleur qui coulait dans les veines de la demoiselle devait sûrement commencer à lui faire de l'effet, plongeant son corps dans une douce et bienvenue léthargie. Mais pour la première fois depuis l'enfer des sous-terrains, elle se sentait bien. Apaisée.

La voix de cet homme qui la soignait s'éleva, rompant le silence, l'obligeant à se tirer de ce doux endormissement dans lequel elle dérivait bien volontiers. Elle rouvrit ses yeux verts. Avait-il vu son air fatigué, les lourdes cernes qui soulignaient les yeux de la damoiselle ? Sûrement, oui. On pouvait se demander pourquoi une prisonnière dans son genre ne dormait pas, ou si peu. Après tout, il n'y avait rien d'autre à faire, dans ces cellules. Mais essayez donc, vous. Essayez donc de trouver le sommeil quand votre corps entier n'est plus que souffrance, quand votre âme n'est plus que tourment... Elle devinait que Zoltan endurait pire qu'elle, et c'était de sa faute, rien que de sa faute. Mais là, elle n'y pensait plus. Elle était avec Kim, et Kim apaisait cette tempête qui faisait rage en elle. Il lui parlait d'Arsène.

« Arsène ? »

Quelle honte ! Avec toutes ces histoires, elle n'avait plus trop pensé à son filleul... Le pauvre, livré à la foule de loups de Nosco, seul contre tous... Non, pas seul contre tous. Kim était avec lui, et il ne pouvait en aucun cas être mieux accompagné. Elle sourit, plongea ses yeux verts dans lesquels brillaient de nouveau cette lueur d'espoir, cette force que Van Berghen essayait désespérément de faire ressurgir, dans ceux noisettes de cet homme qu'elle aimait. Oui, elle l'aimait. Alors, elle répondit simplement, plus à l'aise qu'avant :

« Bien sûr. Dès que je serai sortie, je m'occuperai de lui. »

C'était plutôt bon signe, qu'elle parle de sa sortie. Mais déjà, elle se sentait mieux, elle avait l'impression que cette fois, on y était, qu'elle allait enfin pouvoir se délivrer de la pesante accusation qu'elle s'infligeait. Bientôt, elle serait chez elle, et elle serait bien. Elle ferma de nouveau ses yeux, acceptant les caresses de son cuir chevelu, ce massage qui lui procurait tant de plaisir. Elle ne cessait plus de gémir maintenant, lui montrant bien qu'elle aimait ça, et qu'elle en voulait encore. Ses cheveux étaient propres, mais elle ne voulait pas qu'il cesse. Qu'il continue, par Joshi ! Qu'il continue et lui offre ce bien-être dont elle avait oublié la saveur ! Lentement, elle se laissa aller, s'appuyant finalement sur le torse de Kim, laissant sa joue effleurer sa peau, tout contre elle. Elle se sentait bien, tellement bien...

Les yeux clos, elle l'enlaça, passant ses mains autour de sa taille, l'attirant tout contre elle. Elle se laissait enfin aller, toute à lui et au plaisir qu'il lui procurait. Elle n'avait presque plus mal, les anti-douleurs faisaient leur effet. Inconsciemment, elle frotta tout doucement son nez dans le cou de Kim, y déposa même un baiser, tremblotant mais bien vrai. Elle aurait voulu lui dire qu'elle l'aimait, qu'elle était toute à lui pour toujours. C'était trop long, elle n'en avait pas le courage. Alors, elle dit simplement, d'une voix endormie et bien plus détendue :

« Merci. »

Pas de fioritures, mais elle n'en avait pas le temps. Presqu'aussitôt, elle s'endormit, enfin en confiance dans les bras de Van Berghen. Qui aurait-pu penser qu'un mélange d'amour, d'anti-douleur et de massage puisse avoir cet effet ? Pas moi, en tous cas. Mais la vie est pleine de surprise...
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Message par Kim van Berghen Ven 3 Juin - 12:23

Lovy semblait surprise du sujet qu’il amenait dans la conversation. Comme si le nom d’Arsène n’était qu’un vague souvenir, un souvenir heureux mais lointain. Et puis elle leva un regard convaincu vers les siens, on semblait pouvoir y lire de l’espoir, au moins une lueur de celui-ci. Elle se souvenait d’Applegate et s’en souciait. Kim ne doutait pas un instant qu’elle tiendrait la promesse de s’occuper d’Arsène. Oui, elle n’était pas du genre à se reposer, même lorsqu’elle en avait besoin. Alors que des cernes se dessinaient sous ses yeux, qu’elle n’aurait eu qu’à fermer les yeux pour apaiser un instant la douleur, elle continuait de lutter, contre le sommeil et contre tous. Enfermé dans sa cellule, elle s’était enchainée à des pensées plus noires les unes que les autres. A quoi bon torturer quelqu’un alors qu’il suffisait de le laisser seul pour qu’il opère l’exécution par lui-même ? Il suffisait d’un peu de temps seul et voilà le résultat. A quoi bon gâcher de l’énergie alors que le temps faisait l’affaire de la meilleure des manières ? Oui, le temps pouvait être salvateur ou destructeur, selon l’usage que l’on en faisait. Tout n’était que l’affaire de l’inconscient qui s’amusait à raccommoder ou à défaire. Etre enfermé seul était sans doute la pire chose. Prisonnier avec d’autres, on gardait l’espoir, ou du moins une espèce de vie en société, avec la possibilité de ne pas côtoyer uniquement ses bourreaux et gardiens. Des être sans pitié puisqu’ils oubliaient même l’humanité de leurs victimes, leur attribuant des numéros à la place de noms. Comment pouvaient ils ensuite croiser dans la rue ceux qu’ils avaient torturé sans une once de remord ? C’était là tout le mystère de ceux qui travaillaient à la Brigade. Voilà que Lovy semblait hanté par des cauchemars et la peur, alors que ceux qui le lui infligeaient pouvaient dormir sur leurs deux oreilles.

Elle ferma ensuite les yeux, geignant de plaisir. Au moins les antidouleurs avaient ils un effet momentané. Ils ne dureraient pas aussi longtemps qu’il aurait fallu, cependant c’était moins que rien. Elle avait pu être soignée sur ses blessures les plus graves, elle n’était plus couverte de sang, lavée et nettoyée, même si cela avait été avec de l’eau froide et sans savon, c’était mieux que rien. C’était déjà une avancée, un premier pas vers la liberté qu’elle retrouverait bientôt. Si on en décidait ainsi plus haut. La garder ne servirait de toute façon à rien, si elle n’en savait pas plus sur les rebelles. Et finalement elle se colla à lui, s’appuyant doucement sur son torse tandis qu’elle réduisait à néant la distance qui les séparait. Pour lui c’était aussi agréable que douloureux. Il aimait la sentir respirer contre lui, glisser ses bras autour de sa taille, glisser sa tête contre son cou, ou même le baiser tremblotant qu’elle y déposa. Il aimait savoir qu’elle était entre ses bras, nulle part ailleurs, et qu’il ne lui arriverait rien, qu’il pouvait veiller sur elle et la protéger, soigner ses nombreuses blessures. La couvrir de baiser et la rassurer. Seulement voilà, ils étaient dans une cellule, sous la surveillance d’une caméra. Et il se sentait mal, parce qu’on venait juste de lui briser le cœur et qu’il serrait pourtant celle qui en était en partie responsable. Il ne lui en voulait pas, cependant il ne pouvait s’empêcher de se sentir à moitié là, de devoir jouer sur le côté professionnel pour ne pas perdre pied. Il voulait de tout cœur qu’elle aille mieux, mais qu’elle se colle ainsi à lui, c’était si atroce comme peine, celle de savoir qu’il lui laisserait certainement le choix de s’attacher à Lewis lorsqu’elle sortirait.

Parce que ce dont elle avait besoin maintenant c’était de soutien. Et elle l’aurait prit de n’importe qui, n’est ce pas ? Elle avait besoin qu’on l’aide, et il était là pour ça. Lovy avait désespérément soif d’un peu d’amitié, de quelqu’un à qui s’accrocher une minute pour combler cette pénurie de compagnie. Le point sur lequel Belham avait raison c’est que les robots étaient bien moins fragiles et qu’ils ne supportaient la souffrance. On n’introduisait pas de notion de peine chez les robots, c’était un simple bouton on et off, marche et arrêt. La vie ou la mort, il n’y avait pas de douleur, pas d’entre deux, il n’y avait pas de tel supplice possible. Alors que les humains étaient soumis à la peur, celle de finir seul, ou tout simplement d’être abandonnés à la douleur. La colère qui bouillait parfois en eux lorsqu’ils se sentaient impuissant à calmer leurs problèmes, à comprendre ce que leur cerveau semblait assimiler mais que leur corps ne supportait pas. Alors souvent les patients montraient un tel état de faiblesse, parce qu’il leur fallait quelqu’un pour comprendre et pouvoir se battre contre ce qui les affectait, physiquement ou mentalement. Voilà pourquoi on leur demandait de ne pas mentir, de s’exprimer sans crainte, car il fallait une collaboration sincère pour pouvoir réussir à vaincre ce qui les touchait. C’était aussi pour cela qu’on demandait… Non, plutôt que l’on exigeait sous serment, celui d’Hippocrate, que l’on n’abuse pas de la confiance de ceux qui étaient malades ou dans la détresse. Alors il fallait les remettre dans le droit chemin puis les laisser continuer, s’éloigner. Il aurait dû avoir l’habitude, non ? Et désespérée Lovy devait l’être vu sa situation, alors il lui apporterait toute l’aide qu’il pouvait, professionnellement et amicalement.

Elle semblait si fatiguée lorsqu’elle lâcha presque dans un bâillement un simple « merci », et avant qu’il ait eut le temps de répondre par « de rien », elle était déjà endormie. Au moins se reposerait elle bien pour quelques heures, et elle en avait besoin. Raffermissant sa prise autour des hanches de sa bien aimée tandis que celle-ci tombait dans la respiration calme et paisible qui accompagne ceux qui sont déjà au pays des rêves, il passa son autre bras pour l’attraper et la transporter jusqu’à sa couchette. Il était content qu’elle soit si profondément endormie qu’elle n’ait pas vu la grimace de douleur que lui avait arraché l’effort. Diantre que son épaule était douloureuse. Il passa sa dextre sur la blessure. Il saignait à nouveau, pas étonnant, il lui fallait des points de suture. En attendant de pouvoir aller au Sapientia se faire soigner, il installa Karlovy dans une position où elle pourrait dormir sans se blesser ou souffrir de ses côtes, et ramassant le manteau il le posa en guise de couverture sur le corps dénudé. Il avait tenté d’essorer rapidement les cheveux, mais cela ne garantissait pas qu’elle n’attraperait pas un rhume, il faisait si froid ici dans les souterrains. En tout cas elle pourrait s’habiller de vêtements propres en se réveillant. Avant de partir, il glissa une boite d’antidouleur dans la poche du manteau, et posa un baiser sur le front de celle qui dormait en lui murmurant.

Au revoir… non… adieu plutôt, si tu ne veux plus me revoir…

Bon, maintenant il lui restait à s’occuper de Zoltan Nagy. La suite promettait d’être toute aussi charmante que ces dernières heures…
Kim van Berghen
Kim van Berghen
~ Chercheur ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Scientifique et médecin de la Guilde
Âge réel : 65 ans
Âge d'apparence : 30 ans environs

Compétences
Mémoire:
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Compétence principale: Biologie
Niveau de Compétence: Maître

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