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Trahison ! [PV : Joséphine/Judikhael]

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Trahison ! [PV : Joséphine/Judikhael] Empty Trahison ! [PV : Joséphine/Judikhael]

Message par Joséphine de Nosco Lun 21 Juin - 23:59

[An 124 de l'ère de Joshi]

Une semaine auparavant, l'impératrice Joséphine de Nosco avait reçu un mail. Elle l'avait ouvert, comme tous ses messages (elle ne craignait pas les virus informatiques), pour rester toute ébaubie sur sa chaise, ahurie comme jamais encore. Devant elle se déployait un superbe hologramme, réalisé sans doute de main de maître, qui annonçait en termes très clairs ce que son auteur pensait de la "dictature" qu'elle "imposait" à la cité de Nosco : Citoyens de l'Oubli, rebellez-vous ! On vous manipule ! Vous êtes dirigés par une despote de la pire espèce et vous vous laissez faire ! Non, il n'en est plus question ! Dites ce que vous avez à dire ! Rebellez-vous afin que nous puissions renverser ce tyran tout revêtu de rouge, cette impératrice autoproclamée qui vous comdamne tous à la pire des servitudes en vous cantonnant dans la monotonie, cette traîtresse aux voeux de Joshi ! Rejoignez la Confrérie de la Rébellion !!!

Il n'en fallait pas plus pour mettre Joséphine Bussy de Nosco dans tous ses états, surtout les pires. Au comble de la fureur, l'impératrice avait convoqué tous ses brigadiers informatiques pour qu'ils localisent ce traître qui avait osé s'élever d'une manière aussi éhontée contre le régime impérial, son régime impérial. Ils avaient commencé de nombreuses recherches, qui s'étaient toutes soldées par un échec, pour aboutir une conclusion inquiétante : ce mail n'avait pas été envoyé à partir d'un ordinateur noscoien, ni à partir du Capitol, ni à partir de l'Aedes. Conclusion : quelqu'un d'autre l'avait fait, quelqu'un qui, aussi étonnant cela soit-il, ne vivait pas à Nosco. Ce ne pouvaient non plus être les Créatures qui les avaient envoyés, ces mails, puisqu'elles ne connaissaient rien à l'informatique. Et.... euh, que restait-il ? Personne. Problème...

L'Impératrice était mise au pied du mur par un inconnu qui la connaissait et qui n'habitait pas Nosco. Pendant une semaine, elle s'était sentie curieusement mal à l'aise, comme si elle était observée dans chacun de ses mouvements, comme si chacune de ses paroles était enregistrée. Elle se sentait emprisonnée. Pourtant, elle était bien placée pour savoir que son appartement était le seul de Nosco à ne pas être équipé de caméras digitales et autres micros en tous genres pour bien surveiller les actes de leurs habitants. Mais elle ne pouvait empêcher cette sensation désagréable de pénétrer tous ses sens comme si quelqu'un, un étranger à Nosco, l'observait à son insu, notant tout ce qu'elle faisait. Tyran, elle ? Un tyran ? Une despote ? Intérieurement, ces mots lui avaient fait mal. Ils lui rappelaient trop fortement ce qu'Allan Cadmun lui avait dit le jour où elle avait pour la dernière fois tenté d'obtenir le secret des ondes alpha. Qu'elle était trop ambitieuse, et que par sa faute, Nosco courait à la ruine.

Pourtant, au fur et à mesure que le temps s'écoulait, elle parvenait de plus en plus à calmer ses peurs. Elle était déjà venue à bout de nombreuses choses, n'est-ce pas ? Après tout, vu son passé... Elle avait survécu à plusieurs mois de guerre, à des situations des moins enviables, et tout lui disait que ce n'était pas du tout fini. Ce nj'était certainement pas un petit e-mail de rien du tout qui allait l'impressionner autant ! Par contre, il n'en allait probablement pas de même pour la population. Il fallait donc qu'elle fasse ce qu'elle aurait déjà dû faire dès la réception de ce maudit message, à savoir rassurer la population de sa chère cité, et lui rappeler que la tyrannie, elle ne l'exercait pas de son plein gré. Il y avait du danger à Nosco, il ne fallait pas l'oublier comme ce siniste expéditeur avait l'air de le faire !

S'ensuivit, le lendemain, un grand discours qu'elle prononça depuis la tour centrale du Capitol. L'un des rares discours qu'elle ait prononcé depuis son arrivée à Nosco, tant la vie était réglementée et codifiée. Ce fameux discours dans lequel elle rappelait le bien-fondé de toutes les réglementations de la ville, pourquoi il fallait que tout soit surveillé. Dehors, ce n'était pas le calme qui les attendait, ni la liberté : c'étaient les créatures des sous-sols désaffectés, c'étaient les destinées inconnues de tous ceux qui avaient tenté de passer la muraille de Nosco et qu'on n'avait plus jamais revus. Non, la quête de Joshi n'était pas la solution la plus salutaire non plus, personne n'en était jamais revenu. Il fallait la craindre. Quant à ce mail, il fallait s'abstenir d'y répondre, à tout prix : c'était peut-être une ruse des créatures, ou que sais-je ? Mais une chose était sûre, une seule : ce n'était que par l'obéissance aux règles du régime impérial que l'on courait le moins de risques. L'Union fait la force, pas la désunion. Et l'anarchie rebelle, c'était prendre le risque de devenir extrêmement vulnérable, de finir sa vie dévoré par les créatures ! Et elle, Joséphine de Nosco, ne voulait ça à aucun prix ! Alors, les règles, elles étaient là pour le bien du peuple, vous avez compris ?

Et c'était au cours de ce discours que Joséphine avait eu l'illumination. Qui, qui avait déjà prôné ces idées ? Mais c'était bien sûr ! Yan Merling, le fameux Yan Merling, qui avait été enfermé dans les souterrains de la ville il y avait maintenant plus de deux ans, et dont personne n'avait plus jamais eu de nouvelles. Le même Yan Merling auquel un de ses "fidèles" conseillers, le brigadier Judikhael Wienfield, avait remis... un petit couteau pour qu'il puisse se suicider plutôt que d'être dévoré tout cru par les Créatures ! Et un doute formidable s'était emparé d'elle, hâtant son éloquence et accélérant le ton de sa voix, le rendant plus grave et plus pénétrant. Il fallait qu'elle rentre dans ses appartements. Il fallait qu'elle vérifie. Qu'elle soit sûre qu'il soit mort. Bon, il était certain qu'elle n'en aurait jamais aucune preuve, ce serait un peu trop en demander, mais elle pouvait toujours... voir ça avec elle-même. Après tout, elle avait été biologiste il fut un temps.

Elle avait pris un jour supplémentaire à faire tourner sans relâche les ordinateurs dont elle disposait au Capitol. Tous, sans exception, avaient été assignés à la même tâche : la recherche. Quelles blessures une Créature pouvait-elle endurer... avec un petit couteau ? Elles y étaient peu sensibles. Peu. Ca ne voulait pas dire pas du tout. Ca laissait une chance. Oh, une chance infime, soyons d'accord, à la survie de Yan Merling, mais, aussi ténue soit-elle, cette chance existait bel et bien... Et à condition de savoir se servir de ses mains (n'avait-il pas été un des jeunes gens les plus doués de Nosco il fut un temps ? Il avait d'excellentes connaissances en cybernétique, informatique et le reste, non ?) et d'avoir un peu de jugeote et beaucoup, beaucoup de chance.... Oui, c'était possible. Il pouvait avoir survécu. Grâce à ce maudit couteau. L'impératrice s'en voulut à mort : pourquoi n'avait-elle pas envoyé Judikhael Wienfield dans les souterrains avec son protégé ? Elle aurait dû le punir comme il l'avait mérité ! Mais il n'était pas trop tard, et le châtiment qui l'attendait risquait d'être parmi les plus salés de l'histoire de la ville.

L'Impératrice n'hésita plus. D'un coup de téléphone, elle convoqua son haut conseiller à comparaître IMMEDIATEMENT au Capitol. Ils avaient à parler. Et d'urgence ! Non, les affaires courantes attendraient, et elles attendraient encore longtemps, selon toute évidence. Néanmoins, au cours du peu de temps qui s'écoula entre son coup de téléphone et l'arrivée du conseiller, l'Impératrice rationnalisa un petit peu la situation. Le punir ne servirait à rien. L'erreur était déjà commise, et se priver des services d'un haut conseiller, même si celui-ci avait un court instant été un traître à la couronne, n'était pas une bonne idée. Il fallait qu'elle retrouve son sang-froid. Elle ne l'enverrait pas dans les souterrains rechercher son ancien protégé (qui d'ailleurs ne risquait pas de l'épargner), ça n'en valait pas la peine. Pas plus qu'elle ne le torturerait ou ne lui ferait quoi que ce soit de véritablement déplaisant. Mais il était hors de question que ce genre de choses se reproduise, et il fallait veiller maintenant à ce qu'aucun des habitants de Nosco n'ait la bonne idée de suivre ce traître de Merling dans son repaire.

L'Impératrice revêtit son grand manteau aux couleurs de la Guilde, et alla siéger sur son grand "trône", à savoir un grand fauteuil, rien de plus. Eh, on n'avait pas de quoi lui confectionner une grande salle d'apparat à la mode des châteaux anciens, hein ! Il ne fallait pas qu'elle en demande trop... Enfin bref, pas tout de suite, passons. Elle fit entrer le conseiller avec toute la pompe nécessaire, et ne cessa de le toiser de haut pendant qu'il s'avançait vers elle. Visiblement, il n'avait pas fait le lien entre son ancien mentor et le mail qu'ils avaient tous reçu... Tant pis ! Elle allait se faire un plaisir de le mettre au courant de toute l'affaire, puis de lui faire voir à quel point sa conduite avait été inqualifiable et dangereuse pour toute la cité de Nosco.

- Alors, monsieur Wielfield ? Êtes-vous fier de vous-même et de vos actes ?
Joséphine de Nosco
Joséphine de Nosco
~ Impératrice ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Impératrice de Nosco
Âge réel : 140 ans
Âge d'apparence : 28 ans

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Message par Judikhael Wienfield Mer 30 Juin - 21:11

Dire que Judikhael s'était senti mal à l'aise devant le premier message reçu il y a une semaine serait un doux euphémisme. Il sentait, surtout devant l'impuissance des brigadiers informaticiens pourtant experts en la matière à localiser ce mystérieux messager, qu'il y avait anguille sous roche et que quelque chose de grand et de bien mauvais pour eux se préparait. Quoi exactement ? Il n'en savait rien encore. Mais un sourd pressentiment lui criait qu'il n'allait pas apprécier la réponse.

Il fut toutefois plus qu'étonné par la réaction de Joséphine qui semblait, chose peu commune, encore plus mal à l'aise que tous ses conseillers réunis. Il faut dire, à sa décharge, que l'impératrice avait été visiblement personnellement dénoncée dans ce message et que la personne à l'origine de ce dernier semblait particulièrement bien la connaître. Alors que pour l'heure, personne du haut conseil ne connaissait ce... ce... renégat qui osait s'attaquer à la Guilde ainsi en se cachant sournoisement dans l'ombre. Pas de Nosco, disait les experts en informatique. Pas de Nosco... Cela voulait donc dire dans les souterrains... Or personne n'était censé vivre dans les souterrains mis à part les créatures. Et ces dernières étaient bien torp primitives encore pour se servir d'un ordinateur ou de quoique ce soit s'y apparentant...

Personne dîtes-vous ? Pourtant l'hologramme n'avait pas été une hallucination collective tirée d'un songe paranoïaque. Non, l'hologramme existait bel et bien, comme pouvait le constater Judikhael, qui, toute la semaine durant, n'avait eu de cesse de le visualiser en boucle. Et... Et plus il le regardait, plus les paroles que ce message prônait lui rappelait d'autres paroles... prônées par un autre... un autre censé être mort dans les souterrains... Quelle étrange coïncidence n'est-il pas ? Que le plus redoutable détracteur de Joséphine ait été envoyé dans les souterrains et que ses idéaux semblassent soudain ressusciter des années après... mêmes mots, même refrain, même rancune, même colère... Tout concordait. Tout concordait bien trop pour que ce ne soit qu'une coïncidence.

Judikhael en était à peine venu à ces conclusions, que Joséphine sembla se décider à rassurer les guildiens dont la nervosité se faisait sentir, preque palpable, dans la lourde atmosphère qu'était devenue celle de Nosco ces derniers jours. Tous semblaient, même si inconsciemment, comprendre que quelque chose de grave se préparait. Quelque chose qui pourrait bien ébranler la douce tranquilité de leur existence si bien huilée jusque-là... Mais l'Impératrice semblait enfin décidé à reprendre les choses en main. Et semblait ne pas avoir fait de rapprochement douteux, au grand soulagement de Judikhael, qui espérait alors avoir un peu de temps pour corroborer ses soupçons, avant d'en faire part au Haut Conseil. Car si ces soupçons se vérifiaient... Nul doute qu'il risquait la peine de mort ou un autre sort miins enviable, pour haute trahison.

Oui, haute trahison. Après tout, si Yan Merling, maudit soit-il, avait véritablement survécu au point d'avoir la force et la témérité de commettre à nouveau ses outrages par ces messages déplacés et empreints d'une folle dangerosité pour le bien-être de Nosco, ce serait bien de sa faute à lui. Lui qui avait, dans un moment de faiblesse outrageuse, offert une petite arme, aussi infime soit-elle, pour laisser à son ancien ami la possibilité d'avoir encore une mort honorable. Sans nul doute, si Yan avait survécu, ce serait à cause de lui. A cause de cette faute déplorable qu'il allait ensuite regretter toute sa vie...

Il lui fallait du temps donc. Du temps pour être sûr, puis pour trouver une solution et se racheter. Seulement, visiblement, il semblerait qu'au final on ne lui accorderait pas ce temps si précieux qu'il réclamait pourtant de toute son âme. Et au vu de l'appel qu'il venait de recevoir de sa chère impératrice, il y avait fort à parier qu'elle en était venue aux mêmes conclusions que lui. Son châtiment allait donc tomber avant même qu'il ait pu tenter d efaire quoique ce soit pour rattraper cette lamentable erreur. Il tenta toutefois de gagner un peu de temps, prétextant nombre d'affaires courantes à régler encore, mais visiblement l'ordre impérial était impérieux et mieux valait y répondre rapidement. Sous peine certainement d'alourdir encore son châtiment, qu'il pouvait déjà deviner plus que cruel. Non, finalement non, il préférait ne rien deviner ni même imaginer ce qui l'attendait. Quoique ce fut, il y ferait face avec toute la dignité et l'honneur dont il aimait se draper.

Dès qu'il entra, il eut de suite la confirmation de ce qu'il pensait. Elle savait. Tout comme lui, elle avait deviné. Il tenta de ne pas sourciller sous le lourd regain hautain qu'elle lui offrait. Il pouvait presque sentir la colère de cette redoutable femme crépiter dans l'air. Il soutint toutefois son regard, tentant de ne rien montrer de ses propres soupçons ou des appréhensions qui le taraudaient alors concernant l'avenir facheux qui allait sans doute l'attendre.

- Alors, monsieur Wielfield ? Êtes-vous fier de vous-même et de vos actes ?

C'est qu'en plus elle attaquait ouvertement. Un point au moins qu'il appréciait chez elle : elle ne machait pas ses mots. C'était une femme qui savait diriger les siens, qui était certes imbue de pouvoir, et qui était prête à tout pour le garder, mais qui n'en était pas moins une formidable dirigeante. Et pas seulement par la crainte qu'elle pouvait parfois inspirer, mais aussi par son intelligence et sa vivacité d'esprit. Elle avait su s'entourer des meilleurs talents de Nosco, et elle avait su, même si Judikhael n'était pas toujours d'accord avec les moyens mis en place, instaurer une certaine sécurité en Nosco. Protégeant ainsi la Guilde du lourd secret qui semblait peser sur cet étrange monde.. Donc oui il la respectait et avait accepté de l'épauler autant que faire ce pouvait dans cette lourde tâche qu'on avait confié à cette jeune femme. Pas si jeune que cela, se rappela-t-il toutefois. Il respectait et respecterait encore le serment qu'il lui avait donné il y a quelques années. Quelque soit le châtiment qu'elle lui choisirait. Châtiment qu'il considérerait alors mérité, honteux qu'il était d'avoir commis cette si grave erreur...

Maudit code d'honneur qui lui avait soufflé cette saugrenue idée...

- Non, je ne suis pas fier de cette déplorable erreur et de ce déplorable échec, répondit-il alors, choisissant, comme de coutume, la franchise directe.

Elle savait. Inutile de tourner autour du pot. Ils savaient tous les deux de quoi ils parlaient dès lors.

Oui, il était fier de ce qu'il avait accompli généralement, fier de ses hommes et de les conduire ainsi sans relache pour assurer la sécurité des membres de la Guilde. Oui, de ca il était fier. Mais de tout ce qui concernait Yan Merling, non, il ne l'était pas. Que ce soit la manière dont il avait dû le torturer pour le forcer à abdiquer, sans succès, ou que ce soit cette erreur de lui avoir donné un arme... Non de tout cela, il n'était pas fier. En fait, à bien y penser, il aurait mieux fait de le conduire dans les souterrains... et de l'y tuer lui-même. Certes, cela aurait voulu dire enfreindre les ordres de l'Impératrice qui avait voulu voir Yan mourir d'une mort lente et atroce... mais au moins il aurait été sûr que le rebelle serait mort.

Tout ceci était alors le pire échec qu'il devait essuyer de toute sa vie noscoienne... Un échec qu'il ne digérerait pas avant longtemps. Si tant est qu'on lui en offre du temps...

- Je me plierai à votre volonté et acceperait votre châtiment, se contenta-t-il alors d'offrir, ne cherchant pas même à se justifier d'une quelconque manière, baissant simplement la tête, en guise de soumission.

De toute façon, pour Joséphine, cette erreur devait sans doute êtr injustifiable.
Judikhael Wienfield
Judikhael Wienfield
~ Guildien ~


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Message par Joséphine de Nosco Mar 20 Juil - 1:59

Une lamentable erreur… Ah ça, il ne croyait pas si bien dire, lui ! Une erreur… pouvait-on vraiment qualifier ce péril pour leur monde entier une « erreur », quelque soit le qualificatif qu’on lui attribue, que ce soit lamentable, pitoyable ou quoi que ce soit ? Non, pour elle, c’était bien pire qu’une erreur, c’était une faute ! Et non, les deux mots n’étaient pas synonymes dans son esprit : une erreur, on la commet plus ou moins involontairement. Une faute, on en était l’unique responsable ! Mais au moins, et cela, elle pouvait l’apprécier à sa juste valeur, il reconnaissait cette faute au lieu de nier comme la plupart des lâches et des abrutis vivant en Nosco, qui n’auraient pas eu le cran de lui tenir tête. Oui, d’accord, Joséphine était imposante. C’était voulu, d’ailleurs. Mais lui, au moins, ne s’en laissait pas imposer. Ce n’était pas un plat courtisan, et c’était entre autres pour ça qu’elle l’avait nommé haut conseiller. Parce que lui, au moins, ne risquait pas de la louer du même ton, qu’elle fasse bien ou mal. Et mine de rien, on a toujours besoin d’avis objectifs et nuancés, quand on est au pouvoir.

Quoi qu’il en soit, l’Impératrice se retrouvait dans une situation bizarre. Elle ne pouvait pas le laisser impuni, quand même… Tout comme le punir serait se priver d’un conseiller précieux, donc prendre encore plus de risques en ces temps troublés. Le dilemme était d’importance, mais elle n’était pas prête à céder à la panique, ni à la haine. Il fallait qu’elle soit forte, qu’elle garde son sang froid, et qu’elle agisse en femme responsable de plusieurs centaines d’âmes, non en donzelle apeurée par le méchant loup. Bon, d’accord, c’était drôlement plus facile à dire qu’à faire, mais il suffisait d’un petit effort, et… avec un peu de chance, on y parviendrait. Enfin, c’était à espérer. Du coup, il fallait qu’elle réfléchisse à une sentence qui soit efficace sans la priver d’un conseiller précieux. Difficile ? Certes. Elle ne pouvait ni le condamner à mourir en Nosco, ni l’envoyer à perpétuité dans les souterrains (il risquait de rejoindre définitivement Merling, et là, l’Impératrice serait vraiment, vraiment, vraiment mal embarquée), ni même l’y envoyer récupérer son ancien protégé et ami. Alors, que pouvait-elle faire ? Demander conseil au haut conseil ? C’était à méditer, mais non. Il fallait agir vite, et si possible, en mettant le moins de gens possible au courant.

La réponse lui frappa l’esprit d’un seul coup. Un sursis. Voilà ce dont elle devait le menacer. D’une torture lente et douloureuse si jamais il venait encore une fois à trahir la couronne de façon éhontée. Oh, il ne fallait pas croire qu’elle se gênerait pour lui faire comprendre qu’elle n’agissait pas par bonté ni par faiblesse, mais parce que les temps l’y obligeaient. Ce qui, mine de rien, serait une information des plus désagréables pour le haut conseiller une fois qu’il le saurait… Nul doute qu’il allait, après cela, se rattraper de son mieux : elle connaissait déjà assez le code d’honneur de Judihkhael Wienfield, elle y avait déjà eu affaire plusieurs fois, dont une qui lui demeurerait dans l’esprit jusqu’à ce qu’on ait réglé définitivement les problèmes y afférents. Elle se redressa de toute sa hauteur, son regard pouvant ainsi passer loin au-dessus du conseiller qui semblait tout soudain prendre un intérêt particulier à la couleur rouge du tapis. En outre, le piédestal qui relevait son trône (si on pouvait appeler ça un trône) lui permettait de paraître plus grande encore qu’elle ne l’était déjà. Parfait.

- Monsieur Wienfield, je suis heureuse de constater que vous semblez comprendre la portée de vos agissements. Je vous châtierais volontiers, néanmoins les temps ne m’y autorisent guère… Car j’ai besoin de chaque homme, de chaque femme en Nosco, qui puisse m’aider à défendre notre sécurité et assurer l’équilibre de la Guilde. Une nouvelle brigade va être créée, monsieur, et vous serez à sa tête. Car j’ose espérer que compte tenu des circonstances, vous me serez désormais loyal, n’est-ce pas ?

Joséphine laissa planer le silence un long moment, le temps à plusieurs anges de passer. Rien de tel que le suspense pour maintenir éveillées l’attention et l’angoisse du conseiller, qui risquait en outre d’en baver sérieusement les mois à venir… En outre, elle espérait l’avoir assez bien déstabilisé en lui annonçant tout d’abord la nouvelle de sa promotion en tant que Commandor de la nouvelle section Anti-Terroriste de la Brigade Impériale Noscoienne. C’était très probablement la chose à laquelle il devait le moins s’attendre, non ? Et ce n’était pas terminé !

- Oui, je vous laisse une seconde chance. La dernière, monsieur, la dernière. Sans quoi, Joshi lui-même ne sait pas ce qui risque de vous arriver et les souffrances que vous risquez d’endurer, exposé au blâme public et condamné… pourquoi pas, à servir de pâture aux créatures juste le temps qu’on vienne vous sauver, et rebelote. Le supplice de Prométhée n’est guère tentant, n’est-ce pas ?...

L’Impératrice eut une moue très, très hautaine. Si elle contenait encore sa colère face à ce traître, celui de ses conseillers dont elle espérait probablement le plus, son regard montrait bien ce qu’elle devait penser de lui à l’instant, à savoir, du mal. En effet, ses beaux yeux sombres lançaient des éclairs que Zeus lui-même aurait enviés, et ses narines frémissaient parfois de rage. Mais elle se contenait. Elle aurait tout le loisir de fracasser des vases une fois de retour dans son appartement, si jamais ce genre de loisir la tentait trop. L’Impératrice repensa à sa menace. Envoyer Judikhael chez les créatures, les laisser en croquer une ou deux bouchées avant de le soustraire à leurs griffes, et rebelote pendant quelques années, à raison d’une ou deux fois par mois. Voilà qui devait être des plus agréables, assurément ! Elle osait espérer qu’il aurait assez de bon sens pour mettre son code d’honneur en veilleuse la prochaine fois…

Quoi qu’il en soit, maintenant, elle se retrouvait nantie d’un conseiller des plus fidèles, et d’un sujet des plus fiables, à n’en pas douter. Il n’y avait pas de meilleur moyen de tenir quelqu’un en respect que de laisser planer au-dessus de sa tête une épée de Damoclès de taille. Certes, ce n’était pas maintenant qu’il se la prendrait en pleine tronche, sauf s’il décidait de tout planter là et de la trahir immédiatement (c’était une possibilité. En plus, il était armé et savait se battre correctement… mauvaise idée, certes, mais idée envisageable tout de même), mais une menace telle que celle-là devrait à coup sûr faire effet. Un peu calmée après avoir imaginé la tête que ferait son conseiller après quelques coups de crocs créaturiens, l’Impératrice se reprit et tâcha de se montrer à la hauteur de sa réputation de femme froide. Elle se rassit, prit une grande inspiration et le regarda droit dans les yeux.

- J’espère avoir été claire, monsieur, car je ne me répéterai pas. Il va sans dire que la moindre tentative de récidive de votre part se solderait par un traitement des plus douloureux, peut-être pas celui duquel je vous ai instruit au cas où un plus cruel encore me tomberait dans l’esprit… Sachez que vous m’avez déçue, grandement, et que je ne suis pas du genre à pardonner aisément à moins de montrer un repentir sincère et durable. Aussi, si vous avez envie de rejoindre votre ami dans les souterrains, je vous conseille de le faire maintenant plutôt que d’avoir cette idée-là plus tard. Les répercussions sur votre santé n’en seraient que plus fâcheuses… Et permettez-moi d’ajouter que vous avez agi comme un parfait imbécile

Bon, là, c’était dit, et très clairement. Avoir pu insulter convenablement Judikhael Wienfield lui avait procuré un certain soulagement qui lui permettrait d’aborder la suite des événements avec plus de sérénité. Lui passer un savon royal était une chose, assurer la défense de la cité en était une autre, et autrement plus importante, à n’en pas douter. Il fallait maintenant s’occuper de ce dernier point, et sauter du coq à l’âne. Elle ne laissa pas le temps à Judikhael de protester, ou s’il protesta, ça lui passa bien loin au-dessus des oreilles. Peu importaient, au fond, ses réactions cachées ou avouées. Elle avait d’autres chats à fouetter, pauvres bêtes…

- Venons-en au plus important, maintenant. Personne d’autre que nous trois ne sait que vous avez donné ce maudit couteau au condamné. Personne ne le saura, je ne vous exposerai pas au blâme public. Pas encore. Mais croyez bien que je n’hésiterai pas si les circonstances m’y obligeaient ! Pour la population, vous êtes monté en grade, c’est tout. Vous recruterez, monsieur, de bons et loyaux Oubliés qui vous aideront à traquer les rebelles. Pour cette dernière tâche, vous vous mettrez également en relation avec les brigades de Nettoyage et Informatique, vous connaissez leurs responsables et leurs fonctions. Mettons maintenant cela au point, voulez-vous ?

Et elle se leva, ne lui laissant d’autre possibilité que de la suivre… dans son bureau.
Joséphine de Nosco
Joséphine de Nosco
~ Impératrice ~


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Message par Judikhael Wienfield Jeu 22 Juil - 17:14

Comprendre la portée de ses agissements ? Oui, il ne les comprenait que très bien. Et pas seulement par rapport à ce qui pourrait se jouer pour lui, mais aussi et surtout pour ce que cela impliquait pour tout Nosco. Pour lui, les propos de Yan n'était pas forcément hérésie, mais ils étaient danger. Grand danger même. Des propos qui n'étaient pas "'tabous" pour rien au final. Même si Judikhael n'aimait guère cette mesure extrême, il en comprenait le sens et la portée, la nécessité même selon lui et nombre de hauts conseillers. Donc non, il n'auarit jamais dû laisser à Yan l'opportunité de s'en tirer ainsi et de proclamer alors à nouveau ses propos si destructeurs et si enflammés qui risquaient de tout brûler sur leur passage...

Mais quel ne fut son étonnement quand il entendit l'Impératrice dire lui éviter un châtiment digne de ce nom parce qu'elle avait besoin de personnes comme lui... Mais ce n'était rien comparé à la stupeur qui le frappa quand elle parla de le promouvoir à la tête d'une nouvelle section de la brigade.... Il ne répondit pas même à la question au sujet de sa loyauté. Pour sa part, malgré ce geste maudit envers Yan, il avait toujours été et serait toujours loyal. La question n'était, selon lui, que pure rhétorique. Pas besoin de réponse donc. Nul besoin de s'éterniser sur ce sujet.

Et seul le silence leur répondit pendant quelques instants. Judilhael tentant de reprendre son aplomb, ce qui, il fallait le dire, était tout de même assez difficile, lui qui s'était attendu à tout sauf à ça, et elle pesant certainement les mots qu'elle voulait lui servir pour la suite...

Il ne réagit pas plus, ni même ne sourcilla quand elle parla de souffrances, de blâme public ou de condamnation. Tout ceci quelque part ne lu faisait pas vraiment peur. Ne parlons pas des créatures qu'il avait suffisamment combattu dans sa vie noscoienne, pour ne plus vraiment redouter leurs crocs et griffes. Il y avait goûté quelque fois déjà. Mourir ainsi ne lui faisait pas plus peur que mourir décapité ou autre, dans la grande salle du Jugement. Quelque part, le déshonneur qui serait étalé devant tous lui était bien plus insupportable que la mort dans d'atroces souffrances... Il se sentait suffisamment humilié à avoir fauté ainsi, pour ne pas vraiment avoir peur du châtiment qui aurait dû tomber de suite selon lui. Quelque part, sous certains aspects, Jdikhael était bien plus intransigeant que l'Impératrice, surtout vis à vis de lui-même.

En fait, à entendre l'Impératrice débiter ses menaces à la pelle laissa penser à Judikhael que celle-ci le connaissait moins bien qu'elle pouvait le croire. Si elle croyait que c'était par ses menaces qu'elle l'enchainerait à elle... Il y était au contraire totalement hermétique. Cela ne le ferait certes pas pencher vers les rebelles, mais ce n'était pas non plus ça qui assurerait sa loyauté, sa fidélité et son zèle dans l'exercice de ses fonctions, anciennes ou nouvelles. Non, ce qui assurerait qu'il resterait aux côtés de la jeune femme, ce serait son code de l'honneur et sa foi dans le bien fondé de ce régime... Mais pas les menaces. Non, pas les menaces.

Un éclat de colère vrilla toutefois ses yeux bleu nuit quand l'Impératrice osa insinuer qu'il rejoigne son "ami". Ami... Voilà bien un mot qu'il n'osait plus employer pour qualifier Yan. Dès que ce dernier avait proféré des paroles aussi insensées, il avait cessé d'être un ami pour Judikhael. Un faux frère oui, un ami... non, plus vraiment, plus maintenant. Le nouveau commandor rongea toutefois son frein, serrant et les dents et les poings, jusqu'à en faire blanchir les phalanges, afin de ne pas laisser échapper une parole inconsidérée qu'il regretterait amèrement. Même le "parafait imbécile" ne le blessa pas autant que l'offre qu'elle venait d'oser émettre. Rejoindre les rebelles ? Lui ? Voilà qui était bien mal le connaître... Il dut avouer avoir bien du mal à se concentrer ensuite sur les mots qui suivirent.

Il entendit vaguement les mots "monté en grade", "brigades de Nettoyage et Informatique" et mise au point... sans plus. Mais il ne réagit enfin et son regard retrouva sa lucidité et cet éclat vif qui les caractérisait tant, que quand il la vit se lever. Et se diriger vers son bureau. Assurément, elle attendait qu'il le suivre. Et sans rechigner, il la suivit, d'un pas lourd et un peu mécanique toutefois, encore abasourdi par cette étrange entrevue.

- Bien, se contenta-t-il donc de répondre à ce long laïus qu'elle lui avait offert.

Que répondre d'autres de toute façon ? Se défendre ? Se défendre de quoi ? D'avoir fauté ? Il n'avait aucune défense pour cela. Se défendre d'avoir peur des menaces proférées ? Elle n'en aurait cure et mieux valait qu'elle croit que ses menaces-là portaient ses fruits. De ne pas vouloir rejoindre les rebelles ? Les mots ne suffiraient pas à la convaincre. Ni à le racheter. Non, il fallait des actes. Judikhael préférait prôner les actes aux mots... Et c'est ce qu'il ferait pour lui prouver sa loyauté sans faille.

Il s'assit donc en face de l'Impératrice comme elle le lui indiqua et commença enfin à réfléchir à ce qu'elle attendait de lui. Outre le fait de lui prouver ses valeurs. Une nouvelle section de la brigade pour combattre les terroristes. Bien. Voilà qui allait lui mettre du pain sur la planche, mais le nouveau commandor n'avait pas peur de l'ampleur de la tâche ni du travail.

- Quelles seront les prérogatives de cette section ? Questionna-t-il d'emblée, sans plus attendre. Quelle... liberté... aura-t-elle ?

Par liberté, il entendait bien sûr en termes de mesures, locaux, matériels, équipements, brigadiers... et moyens à mettre en oeuvre contre les rebelles. Quelles étaient éventuellement les limites à ne pas franchir... Voulait-elle du mort ou vif, ou serait-elle plus clémente ?
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Message par Joséphine de Nosco Dim 25 Juil - 18:53

Décidément, il avait du cran. C’était le moins qu’on puisse dire, étant donné le stoïcisme avec lequel il fit face à toutes les menaces qu’elle avait pu lui débiner. Et pourtant, ce n’étaient pas des moindres ! Le commun des mortels tremblerait à l’entrevue du tiers de ces châtiments, voire même devant moins encore, mais pas lui. Lui restait droit comme un i, et tout ce qu’il aurait bien pu dire pour sa défense ne s’échappait même pas de ses lèvres closes, mais pas serrées. Comme si tout ce dont elle le menaçait lui semblaient, si pas une véritable partie de plaisir, au moins mériter un summum d’indifférence. Encore heureux que les menaces de blâme public et d’atteinte à son honneur s’avèrent plus efficaces, sans quoi elle aurait affaire à un homme indomptable, ce qui signifiait aussi potentiellement dangereux ! Mais l’Impératrice avait trouvé une faille, semblerait-il, qui lui permette de tenir doublement en laisse son cher Commandor…

Faille qui ne fit que se confirmer lorsqu’elle lui proposa de rejoindre directement les rangs rebelles. Les yeux de son vis-à-vis brillèrent d’une sourde colère, et ces yeux méritèrent bien leur qualificatif de « bleu prussien » (malgré tout ce que ça pouvait contenir de péjoratif pour Joséphine… Prussien…tss ! On n’a pas idée !), au vu de la teinte noire profonde qu’ils adoptèrent, tels une couche de peinture bleu de Prusse dans l’obscurité. Elle s’efforça de ne pas tressaillir. Au moins, elle avait la preuve qu’il lui serait fidèle, et pas par obligation, par volonté et par décision : s’il avait voulu la trahir, il n’aurait pas réagi ainsi. Si ses intentions avaient été de la tourner en bourrique, il n’aurait pas réagi aussi violemment. Il aurait réagi comme son ancien maître, Yan Merling, avec indifférence ou avec une fausse violence… mais n’aurait pas eu cette sincérité dans son regard, dans le pli de sa lèvre qui s’était durci, ni dans ce léger froncement de sourcils. Le visage et les yeux peuvent difficilement mentir.

Le reste de sa diatribe se perdit dans les limbes. Le Commandor semblait perdu au loin dans une autre galaxie, ses yeux dans le vague et le visage encore contracté d’indignation, les poings si serrés que ses doigts en devinrent blancs. Un instant, l’Impératrice craignit qu’il ne s’évanouisse, avant de conclure que de toute façon, ça ne lui ressemblerait pas. Elle ne l’avait jamais vu défaillir en vingt ans environ de loyaux services, ce n’était quand même pas maintenant qu’il allait se mettre à jouer les femmes fragiles. Peu à peu, il reprit des couleurs normales, ses yeux devenus bleu pâle retrouvèrent leur profondeur habituelle, et son attention revint à l’Impératrice, qui entre temps s’était levée après lui avoir fait tout un tas de propositions. Mais si l’esprit semblait avoir repris le contrôle du corps, le corps semblait encore comme assommé, et elle fut frappée du pas lourd et robotique dont il la suivit dans son bureau, ce pas qui changeait tellement de sa démarche habituelle beaucoup plus vive et légère. Et pourtant, il ne la suivait pas à contrecoeur.

Elle se dirigea, toujours aussi altière et pas forcément radoucie malgré leur petite discussion, vers son bureau, dont elle ouvrit la porte d’un geste magistral avant de s’asseoir derrière la grande table de bois brun foncé et doré. Et non, elle ne s’effaça pas pour laisser entrer Wienfield. Elle était impératrice, après tout, elle ne s’effaçait devant personne, et certainement pas devant celui qui avait aidé Yan Merling auparavant, quel que soit son repentir. Même assise, elle gardait ses airs royaux, dos droit et menton haut, le regard assez dur, malgré l’atmosphère de conspiration qui régnait dans les environs. Après tout, ils agissaient en secret, pour l’instant, non ? La population ne serait pas au courant avant quelques semaines, malgré les discours rassurants de Joséphine peu avant, depuis qu’elle avait décidé de reprendre les choses en main avec un peu plus de fermeté qu’auparavant. Elle avait eu tort de radoucir la poigne, la preuve : cet énergumène en avait profité, et elle craignait qu’il soit rapidement rejoint par d’autres imbéciles ayant une soif de liberté déraisonnable. Aussi fallait-il agir vite, et de préférence… efficacement, si possible.

Joséphine prit alors deux ou trois papiers vierges et les tendit au Commandor : de quoi prendre note, à condition bien sûr de garder les notes secrètes. Elle fit de même de son côté, laissant de côté la belle plume artificielle et l’encre au profit d’un bon vieux stylo à bille tout ce qu’il y a de plus normal. Adieu les notes sur ordinateur cette fois-ci : c’était trop facilement piratable. Il ne fallait vraiment prendre aucun risque. Elle posa son stylo sur la feuille tandis qu’il commençait par les questions. Un bon point pour lui : il n’attendait pas qu’on le mette sur la voie, il attaquait de face, prima, seconda, terza et quarta, coup d’estoc, et retour. Méthode efficace, et qui plus est, approuvée dans son ensemble. Tant mieux. En outre, les questions qu’il posait étaient pertinentes, permettant à l’Impératrice d’y répondre dans l’ordre sans rien oublier.

- Vos libertés ? Mais, toutes celles dont vous aurez besoin, monsieur. Il faut tout mettre en œuvre pour mettre Yan Merling, ennemi public numéro un, hors d’état de nuire, et si possible, le neutraliser définitivement.

Evidemment, les tâches de la nouvelle Brigade Impériale Anti-Terroriste ne se limitaient pas à neutraliser Yan Merling, sans quoi ce serait vraiment beaucoup trop facile. Cette Brigade avait également un certain ascendant sur les autres, car maintenir la Guilde Impériale fermement ancrée dans les cœurs et dans les mœurs était la priorité principale. Il fallait donc surveiller la population, en collaboration avec la Brigade Informatique et avec la Brigade de Proximité, empêcher tout Guildien un peu trop épris de liberté de se joindre à Merling. Moins nombreux seraient les rebelles, plus ils seraient vulnérables, et ça, c’était un point à toujours garder en tête. S’ils n’étaient que deux ou trois, ils ne sauraient s’organiser pour lutter contre les Créatures… alors que s’ils étaient cent… il en irait sans aucun doute bien différemment !

Il fallait également savoir si des guildiens avaient déjà pris la poudre d’escampette, s’assurer de tout cela en passant en revue les effectifs à l’aide des autres Commandors, s’assurer également que tous ceux tentés par la rébellion soient bien surveillés et éventuellement arrêtés en cas de trop grande complicité. Envers eux, l’Impératrice pourrait éventuellement faire preuve de clémence, s’ils se montraient repentants, et éventuellement les garder dans sa Brigade (sous haute surveillance masquée, ça va de soi)… Il fallait que tout soit organisé au millimètre près. Une fois que la brigade Anti-Terroriste serait mise sur pied, il faudrait également organiser des raids dans les sous-sols avec la Brigade de Nettoyage. Bref, les tâches ne manquaient pas !

- Récapitulons, reprit alors l’Impératrice après avoir expliqué en long, en large et en sous-entendus son projet de nouvelle brigade, vous disposerez de locaux du Capitol, le dernier étage de la tour sera réservé à votre section. Tout le matériel dont vous aurez besoin vous sera fourni. Dans un premier temps, dix brigadiers de chaque brigade seront affectés directement à l’Anti-Terrorisme, et cinq autres par brigade appartiendront aux deux, en guise d’agents de liaison. Ce seront donc évidemment des gens de confiance, qui assureront la coordination. Chez les Informaticiens, prenez soin de prendre quelques pirates parmi ces cinq-là : ils surveilleront la population à distance et traqueront les tracts, les e-mails douteux et les chatboxes sur lesquelles Merling, puisqu’il dispose d’un ordinateur, pourrait se présenter. Quant aux rebelles… eh bien…

Et elle repartit dans une seconde diatribe, plus hésitante celle-là, concernant les sanctions à leur infliger. La population de Nosco était relativement nombreuse, et composée de gens disparates. Les plus récemment arrivés pouvaient tout simplement avoir agi sur un coup de tête, inconscients du danger ou tout simplement rétifs face aux lois de la Guilde qu’ils ne comprenaient pas ou face à leur perte de mémoire. Ceux-là mériteraient une seconde chance après une bonne explication, s’ils ne revenaient pas d’eux-mêmes terrifiés après avoir croisé une ou deux créatures. Cela valait aussi pour les quelques adolescents, donc plus facilement rebelles, vivant à Nosco et séparés de tous leurs repères, surtout familiaux. Les scientifiques et les informaticiens de la ville avaient également droit à un peu plus de clémence, car ils étaient toujours d’une grande importance. On les ferait surveiller, mais ils garderaient le droit de travailler pour la Guilde. Les Brigadiers renégats se verraient déchus de leurs postes à responsabilités et condamnés à des tâches d’intérêt général, pour certains, la punition irait même jusqu’au blâme public. Enfin, les grands traîtres… n’auraient pas droit à sa clémence, car ils étaient trop douteux : ceux qui avaient déjà eu droit à des ennuis pour leurs opinions, ceux qui avaient déjà projeté de trahir la guilde et qui s’en étaient sortis, ceux qui enfin ne voudraient pas céder au chantage qu’elle leur ferait…

- Pour ceux-là, pas de pitié, trancha l’Impératrice. Ils seront condamnés à mort pour Haute Trahison.

Et le regard brun se fit soudainement noir, dur, et dépourvu de toute clémence ou de toute pitié.
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Message par Judikhael Wienfield Sam 14 Aoû - 11:12

Judikhael se sentait étudié sous toutes les coutures, mais n'y prêta guère attention. Qu'elle l'étudie, qu'elle l'inquisitionne sur ses traits de visage, son regard, ses mains, ou même son port, qu'elle voit donc qu'il n'était pas le traître qu'elle croyait. Qu'elle constate donc par elle-même l'homme qu'il était, la loyauté qu'il lui offrait malgré leurs possibles désaccords.

Car qu'on ne croit pas qu'il soit toujours d'accord avec son impératrice. Nombre de fois il lui avait montré un autre avis, sans se gêner de protocole ou de titre pompeux, et nombre de fois il le ferait encore, très certainement. C'était son rôle après tout, il était haut conseiller et commandor. Et quand il jugeait qu'une décision n'était pas bonne, il était de son devoir d'en informer son interlocuteur. Judikhael n'était pas un diplomate ni un politicien, mais un combattant, un guerrier, un militaire, avec l'esprit pragmatique qui allait de paire. Qu'on ne le croit pas non plus dénué d'intelligence, il était aussi fin stratège, mais il n'usait pas de cette fourbe stratégie qu'appréciaient certains diplomates, ni de ses faux semblants que certains politiciens semblaient tant vénérer. Non lui son crédo était droiture, honnêteté et honneur. Trois mot qu'il mettait alors au service -de l'impératrice. Trois mots qu'il mettait au service de sa cause. De leur cause.

Non il n'était pas toujours d'accord, mais oui il la croyait dans son bon droit. Peut-être avait-ce été un peu excessif de se proclamer Impératrice. Un titre de présidente ou de régente aurait peut-être tout aussi bien suffi. Mais tout ceci n'était finalement que détail. Tout ce qui allait autour, la "dictature" qu'ils imposaient, les lois noscoiennes, la censure, les tabous... Tout ceci selon lui était devenu une nécessité criante, et Joséphine avait eu raison d'en prendre la décision. D'en prendre la responsabilité. D'ailleurs, elle n'était pas toujours si impopulaire que voulaient le faire croire les rebelles. Nombre de Noscoiens respectaient et appréciaient leur impératrice. Et non pas forcément parce qu'on les forçait à faire ainsi, mais parce qu'ils comprenaient ses responsabilités, sa charge... et finalement son dévouement. Non, elle n'était pas une sainte (et ne le serait jamais), oui elle était femme (et quelle femme !), une femme de caractère (parfois impossible), oui elle aimait le pouvoir et aimait être honorée dûment, mais elle était aussi dévouée à Nosco. Elle chérissait cet endroit, cette ville, et les gens qui la peuplaient, et faisait tout ce qu'elle jugeait nécessaire pour protéger cela. Du moins c'était ce que Judikhael avait cru ressentir, et pensait d'elle.

C'était pour cela, plus que pour tout autre chose, qu'il la suivait et restait à son service. Et après tout, les De Welfort l'avaient choisi elle et non un autre pour diriger Nosco. N'était-ce pas un signe en soi que Joséphine était la seule personne apte à en assumer la responsabilité alors ? Peut-être voyait-il les choses de façon trop simplette, peut-être était-il trop naïf... Mais non, il était intimement persuadé de tout cela. Du bon droit de Joséphine. Et donc de toutes ces décisions, même s'il ne les approuverait pas toutes...

C'est pourquoi il s'était plié si facilement à son jugement et aurait été prêt à assumer les conséquences de son geste envers Yan sans sourciller. Il croyait en elle. En elle et en la survie de Nosco par elle. Il la suivit docilement dans son bureau et s'assit à la place qu'elle lui indiquait sans répliquer, prenant les papiers qu'elle lui tendait. Papiers, nota-t-il dans un coin de son esprit. Donc secret ultime jusqu'au moment où elle l'aurait décidé. Soit. Qu'il en soit ainsi alors. Secret il était, secret il resterait.

Toutes celles dont il aurait besoin ? Voilà qui promettait. En d'autres termes, elle lui donnait quasiment tout pouvoir sur la Brigade... Aurait-il plus de pouvoir que le Haut Commandor qu'il n'était pas (et ne voulait pas être, la charge de commandor d'une section et de haut conseiller lui suffisant amplement) ? Peut-être pas, mais presque... Tout mettre en oeuvre pour neutraliser Yan. Message reçu.

Judikhael écouta alors le reste des consignes, ce que désirait Joséphine. Garder la Guilde Impériale à l'écoute, sous surveillance, faire en sorte que tous soient convaincus du bien fondé de la Guilde et renient les rebelles que Yan voulait rameuter. Faire de ces rebelles des renégats, les traquer... les éliminer... La liste des choses à prévoir était longue, la tâche ardue, surtout connaissant Yan qui n'était autre qu'un ancien brigadier haut gradé lui aussi. Mais nulle tâche ne ferait peur à Judikhael, fort de ses convictions. Fort de son honneur à défendre.

- Il nous faudra ensuite d'autres locaux que le capitol, je pense. Cela ferait du capitol, du moins au long terme, une trop belle cible, sans compter que l'accès aux souterrains où les rebelles ne manqueront pas de se réfugier est peu pratique depuis le capitol. L'idéal serait que la section trouve sa place elle aussi dans les souterrains, dans le SSU...

Quant au reste... Et bien il avait déjà en tête la liste du matériel nécessaire et connaissait suffisamment bien les brigadiers pour avoir déjà une petite idée des hommes qu'il choisirait. Des brigadiers de confiance, oui, il y en avait quelques uns sur lesquels il pouvait aisément compter.

Il nota intérieurement la hargne qu'elle semblait déjà vouer aux rebelles alors qu'ils étaient tout juste nés, prenant visiblement cette menace comme personnelle. Ce qu'elle était en quelque sorte. Et Judikhael se promit alors intérieurement de tout faire pour que Joséphine ne se sente plus menacée ainsi. Cela mettrait le temps qu'il faudra, mais il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour cela. Quitte à offrir sa propre vie...

- Pour ceux-là, pas de pitié, trancha l’Impératrice. Ils seront condamnés à mort pour Haute Trahison.

Mesure extrême, pensa-t-il. Mais au fond de lui, pouvait-il vraiment lui donner tort. Non, décida-t-il. Non, ce serait là la condition sine qua none pour qu'aucune menace ne perce à nouveau sans doute... Il hocha alors la tête en guise d'assentiment.

- Il sera fait selon votre désir, Altesse, fit-il de sa voix grave et profonde, sourde promesse qu'il lui faisait alors. Je me charge au plus vite de tout ceci. Dans une semaine, tout au plus, l'équipe de cette nouvelle section sera créée, dans le plus grand secret bien entendu, et parée à attaquer. Je pense aussi renforcer la sécurité des SSU au plus vite, ainsi que la surveillance aux alentours, et baliser les souterrains les plus proches des SSU pour traquer au mieux les renégats.

Et venait un point délicat, qu'il se devait d'aborder même s'il craignait la réaction à venir.

- Enfin il va falloir songer à renforcer aussi la sécurité de vos appartements.

Les seuls du capitol à ne pas disposer de surveillance vidéo, pensa-t-il fortement. Il était plus que temps que ces appartements soient eux aussi surveillés par la brigade. Non pas qu'il veuille violer l'intimité de son impératrice, mais c'était son devoir de penser aussi à ce handicap, à ce trou noir dans leur système...
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Message par Joséphine de Nosco Jeu 19 Aoû - 0:22

Etrange, n’est-ce pas, comme une affaire aussi importante qu’une trahison au plus haut niveau (bien que datant de deux ans auparavant) pouvait être oubliée au nom de la sécurité de l’Etat ! N’en croyez pas cependant que Joséphine ne gardait aucune rancœur ni même aucune méfiance à l’égard de Judikhael, ce serait un peu trop la prendre pour une bonne poire alors qu’elle n’était certainement pas un fruit. Non, elle s’en méfiait encore un peu, mais elle espérait bien qu’il tienne ses promesses. Le commandor n’était pas trop du genre à douter de ses méthodes, même s’il ne les approuvait pas toujours des deux mains, il n’était pas un homme d’intrigue, mais un homme d’action. Alors, autant lui accorder une chance.

De toute manière, la discussion qui s’ensuivait entre le deux ne manquait pas d’intérêt, d’autant plus que la situation d’urgence extrême et secrète que la création de la Confrérie de la Rébellion venait de créer l’obligeait à adopter toutes les solutions plus ou moins réalistes qui s’offraient à elle. La création d’une nouvelle section de la Brigade paraissant être la solution la moins loufoque et la plus difficilement réalisable en peu de temps, c’était cette option qui avait été choisie par l’Impératrice seule (autant se méfier du conseil, dans ces temps troublés ! Parlant du Conseil, il faudrait qu’elle voie ce que devenaient ses membres, et qu’elle ne place à ce genre de postes que des gens de très haute confiance, entre les mains desquelles elle serait prête à mettre sa propre vie) pour une fois.

Et évidemment, son idée lui semblait jusqu’à présent excellente, extrêmement bien organisée, et tout et tout. Il ne fallut que ce rabat-joie de Judikhael pour lui remettre les yeux en face des trous, et en l’occurrence des trous de son propre système. En résumé, un petit coup dans l’égo, qu’elle n’appréciait pas vraiment. Mais bon, d’eux deux, c’était lui le combattant et elle la scientifique, lui les pieds sur terre et elle la tête dans les nuages. Donc, si sa logique était logique, elle devait lui faire confiance sur ce coup.

Donc, il voulait installer le quartier général de la nouvelle brigade non dans les bâtiments de la ville, mais dans les sous-sols utiles ? Drôle d’idée, pensa à première vue l’Impératrice, jusqu’à ce qu’il lui explique le pourquoi du comment. Evidemment… vu de cet angle, ça lui semblait non seulement beaucoup plus cohérent (et ça lui assurait que son brigadier ne s’était pas ramassé un coup de massue dans la figure), mais aussi plus pratique. L’ennui, c’est qu’il n’y avait pas grand-chose de libre dans les SSU à sa connaissance, et y faire de grands travaux pour y installer des bureaux d’une brigade a première vue secrète, ça serait un peu alerter la population, non ?

Voilà donc pourquoi l’Impératrice avait un doute sur l’utilité d’aller dans les SSU. Même si au fond, Judikhael était loin d’avoir tort en disant que le Capitol serait une trop belle cible. Être la victime des attaques du gang de Yan Merling ne la tentait pas trop, à vrai dire, et elle pensait que quiconque ne souhaitait pas trop se retrouver la victime des pulsions meurtrières de son pire ennemi en plein milieu de sa nuitée. Perplexe, prise entre le feu de sa sécurité et celui du secret à conserver vis-à-vis de la population, l’Impératrice posa le menton sur son poing et sembla réfléchir un moment.

- Installer vos locaux dans les Sous-sols Utiles ? A ma connaissance, il n’y a pas de locaux libres qu’on puisse aisément affecter à une brigade, et construire de nouveaux locaux attirerait à la fois l’attention de la population et celle des rebelles. Êtes-vous donc sûr de votre idée ? Ou avez-vous déjà un plan qui convienne à tous ?

Cela dit, elle écouta la suite de sa diatribe, lui exposa les mesures à prendre. Qu’il accepte immédiatement et sans discuter fut pour l’Impératrice une bonne nouvelle. Au moins, elle n’aurait pas à tergiverser, c’était un bon début : elle aurait détesté avoir à tout justifier par quatre chemins histoire de prouver par a+b que son idée était la meilleure. Surtout face à un brigadier. Et qu’il en soit fait selon ses désirs dans la semaine à venir tout au plus ne manquait pas non plus de la satisfaire, lui procurant un certain sentiment de sécurité qu’elle n’avait plus connu depuis quelques temps. Depuis que l’autre traître lui avait balancé sa volée d’injures et ses tracts informatiques en pleine face, plus exactement.

La dernière phrase du commandor la fit tiquer. Ah, il avait bien eu raison d’hésiter et de sembler un peu moins sûr de lui avant de la prononcer ! Croyait-il vraiment qu’elle allait accéder à ce désir-là ? Non ! Peut-être son attitude était-elle idiote, voire même complètement imbécile, elle ne se réservait pas le droit d’en juger. Mais il était hors de question que tout ce que la Brigade comptait de mâles se rincent l’œil en la voyant se dévêtir avant d’aller se coucher, pas plus qu’ils ne rient de sa tête de déterrée ou de sa chevelure en pétard le matin, elle n’avait déjà eu que trop l’occasion d’en subir les conséquences ! Son regard se fit noir, et elle fusilla des yeux le commandor.

- Non, monsieur. Ca, il n’en est pas question.

Inutile de préciser plus, selon elle. C’était déjà assez clair comme ça. Il était hors de question qu’elle mette des caméras de surveillance dans son appartement ! De toute façon, il ferait comment, Merling, pour entrer chez elle ? C’était bien assez sécurisé, voyons : elle vivait au sommet d’une haute tour en plein centre de la cité, dont les murs étaient bien lisses, du haut de laquelle on pouvait tout voir. En outre, des hauts-conseillers et autres gens de mérite logeaient aux étages en-dessous, le Capitol était sous surveillance, et il fallait en outre parvenir à ne pas se faire attraper entre la sortie des SSU et l’entrée du Capitol ! Après ça, il fallait quoi, encore ?!
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Message par Judikhael Wienfield Lun 23 Aoû - 12:26

Evidemment, installer les locaux de la Brigade dans les SSU voudrait dire aménagement, et si possible le plus discrètement possible. Difficile en somme. Mais pas infaisable. Ils avaient bien réussi jusque là à maintenir la position du bunker 2 secrète. Pourquoi ne parviendraient-ils pas à faire de même avec les bureaux de la Brigade ? Bien entendu tout ne se ferait pas en un jour. Mais ils avaient, après tout, tout leur temps, n'est-ce pas ? Bon le plus tôt ce serait fait, plus vite la brigade serait plus efficace. Mais s'il fallait une petite année ou deux pur parvenir à ce projet tout en maintenant la discrétion nécessaire, qu'importe au final.

- Il y a en fait encore quelques locaux désaffectés non rénovés au même niveau que les Sous-sols utiles. Les réhabiliter et les rénover pour y installer les bureaux de la brigade, comme nous l'avons fait pour le reste comme les laboratoires de recherche, mettrait un an, deux tout au plus. je pense que ces travaux pourraient rester un minima... discrets. A défaut d'être totalement secrets. Nous avons bien réussi à maintenir discret la construction des laboratoires souterrains, il devrait pouvoir être fait de même pour les bureaux de la brigade en souterrains. En y mettant le prix.

Car oui, discrétion était souvent chère. Même ci en Nosco.

- Quitte à ce que certains salaires - il entendait le sien pour le coup - doivent être imputés d'une partie pour financer ce projet, ajouta-t-il vivement avant que l'impératrice ne pousse des hauts cris sur la somme qu'il faudrait pour de tels travaux.

Bon à vrai dire il avait son propre petit pactole, qu'il pourrait bine imputer également si nécessaire. Si cela pouvait aussi un peu racheter sa faute....

Vint alors la question de caméras de surveillance dans les appartements de l'impératrice. Et comme il s'y était attendu, ce fut un non catégorique qui lui répondit. Fusillant un instant Joséphine du regard, il hésita à lui répondre vertement qu'elle lui demandait alors l'impossible, entre la protéger et préserver sa petite vie privé. Il pouvait comprendre toutes ses réticences, mais qu'elle comprenne aussi ses impératifs à lui, à savoir sa sécurité... Comment voulait-on qu'il parvienne à écarter tout danger d'elle si elle ne lui donnait ni les moyens ni les outils pour y parvenir ?

En d'autres temps, nul doute qu'il aurait répliqué de manière acerbe et d'une voix peu amène. Mais... Mais aujourd'hui était un autre jour. Même s'il n'était pas homme à se taire, il savait aussi qu'aujourd'hui il avait manqué la disgrâce de peu. Enfin disons le déshonneur, car la disgrâce n'était pas totalement écartée non plus. Non, cette fois-ci encore, il devrait céder. Après tout, il venait d'obtenir beaucoup pour ce projet de brigade. C'était déjà un pas en avant considérable...

Baissant finalement le regard, Judikhael céda sans sourciller outre mesure, et se contenta de pousser un soupir lourd de sens, tout en se passant une main sur son visage aux traits soudain bien las. Parfois tout cela le fatiguait grandement. Certes, ainsi était sa charge, mais même sachant cela, il sentait parfois ses épaules bien lourdes. Et sa conscience aussi.

- Soit, déclara-t-il d'une voix morne, tout en relevant son regard prussien sur l'impératrice. Bien, je pense que nous avons fait le tour des premiers préparatifs. Plus tôt je me mettrais à la tâche, mieux ce sera. A moins que vous n'ayez d'autres points à rajouter... votre Majesté.

Bon le "votre majesté" sonnait peut-être un peu trop ironique, d'accord. Mais c'était bien mieux qu'un Pépi qu'il avait laissé échapper une ou deux fois sous le coup de la colère... lors d'un des conseils. Non ? Quand il était frustré comme présentement, il avait bien du mal à contenir ses mots, il devait bien l'avouer.
Judikhael Wienfield
Judikhael Wienfield
~ Guildien ~


Camp : Guilde Impériale
Profession : Haut Conseiller
Âge réel : 111 ans
Âge d'apparence : 30 ans

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Mémoire:
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Compétence principale: Armes blanches
Niveau de Compétence: Maître

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